From: Benoist.MAGNAT
Sent: Friday, July 13, 2012 10:53 PM
Subject: Les échos logiques et déraisonnables de Benoist Magnat, juillet 2012
de Benoist Magnat
juillet 2012
Edito
En ces temps troublés, il ne s'agit pas de condamner telles ou telles positions (à part le racisme et l'oppression des femmes) mais de comprendre les racines des rejets.
Les origines de l''islamophobie
Il y eut en Europe des guerres « civiles » cultuelles et culturelles. Dans un premier temps ce fut l'affrontement entre les catholiques et les protestants, entre la Vérité avec un grand V et le « relativisme libéral » chez les protestants.
Le fascisme (dans un pays protestant comme l''Allemagne ou des pays catholiques comme l''Italie et l''Espagne) veut conquérir le monde au nom d'une race supérieure (l''Allemagne) ou au nom d''une Vérité supérieure aux autres. Cette notion de race supérieure, née du colonialisme, fait des Blancs les maîtres du Monde qui pour dominer idéologiquement les « races dites inférieures » baptisent entre autres à tour de bras et donc essayent de supprimer la culture « des indigènes » pour mieux les asservir.
Aujourd'hui l''islamophobie est une résultante de ces processus. Cette guerre au niveau mondial oppose les pays riches d''Europe et d''Amérique du Nord (blancs et chrétiens) aux pays « musulmans » entre autres, envahisseurs supposés par l''émigration massive, en fait résultat de la décolonisation, c''est à dire que les pays néocolonisateurs délocalisent une main d'oe'uvre bon marché chez eux (en tout cas pour la France). Certains pays « musulmans » dans cette guerre internationale essaye de résister au néocolonialisme (la Palestine au colonialisme tout court) au niveau culturel par le biais de la religion, mais sont conformes sur le plan économique. Cela n'empêche pas que des pays à majorité musulmane aient été colonisateurs ou marchands d'esclaves. Il n''est plus question apparemment de luttes de classe, mais apparemment de luttes entre ceux qui acceptent ou refusent ce système régi par le « culturel » religieux.
Les charniers de la pensée en Europe
La classe ouvrière européenne (25% des travailleurs environ), puis les classes moyennes actuellement marginalisées dans leur ascension et même parfois leur prolétarisation appartiennent à l''enjeu de la conquête du pouvoir par la grande bourgeoisie et son enrichissement. Les pauvres, les précaires, les sous prolétaires sont utilisés comme ajustement de main d''oeuvre et surtout d''épouvantail pour la classe ouvrière et la classe moyenne « on pourrait vous réduire à cet état ». L''idéologie de la classe dirigeante ultra libérale de presque toutes les droites ou libérale des partis sociaux-démocrates constitue un mur « infranchissable » pour l''émancipation des classes populaires ; elle les soumet au capitalisme, fait accepter le développement d''une bourgeoisie extrêmement riche qui n'a plus qu'une raison de vivre, développer l''exploitation forcenée des pauvres avec l''aide d''une partie de la classe moyenne pour dominer et s''enrichir encore plus. L''idéologie dominante, y compris dans la plupart des partis de gauche marginalise toute lutte pour se libérer de la soumission à l''argent. L''émergence, ces dernières années, de partis écologistes a pu nous faire croire à une nouvelle conquête culturelle : faire de la politique autrement, arrêter de surexploiter la Terre et les vivants avant qu'elle ou ils ne meurent, irruption d'un nouveau paradigme salvateur. Mais les partis écologistes tout en progressant électoralement, ont brisé leur côté émancipateur en s'alliant aux sociaux-démocrates ou à la droite modérée. Ils sont devenus des libéraux verts (exemple Dany Cohn Bendit , porte-parole des Verts au niveau européen, qui se dit libéral libertaire). On pourrait appliquer cette phrase de François Mitterand dans « Un socialisme du possible » aux verts européens :
« Les socialistes qui se sont posés en réformistes ont fini par collaborer au système de valeurs capitalistes et donc à la politique de droite. la collaboration échappe difficilement à son destin qui est de trahir. »
Il ne reste que la vieille garde néostalinienne ou marxiste léniniste qui croit encore que la conquête de l''Etat est la seule révolution possible (comme en Russie) et que la seule manière de changer le monde se fera en s''accaparant les moyens de production. Elle oublie qu''elle n'a pas seulement besoin de la force (quelle n''a pas actuellement) mais du consentement du peuple.
Devant tant de confusions dans toute la Gauche, l''extrême droite actuelle fleurit donc sur ces charniers de pensées. Elle fait revivre ces vieilles guerres « civiles » entre les peuples blancs et chrétiens d''Europe et d''Amérique du Nord et « les musulmans » de l''Autre Rive. Elle permet de détourner la réelle colère des opprimés contre une population étrangère et d''un rang social « inférieur ». Elle ne fait que révéler ainsi une islamaphobie dominante parmi les états occidentaux : guerre en Irak, en Afghanistan, soutien à Israël pour continuer à coloniser la Palestine (c'est par exemple la France qui a quasiment donné l'arme atomique à Israël) préparation de la guerre en Iran. L''extrême droite ne fait qu'en rajouter une couche en développant un racisme anti-arabe.
Le pouvoir des multinationales et des grandes banques préfèrent cet affrontement qui ne remet pas en cause son exploitation des classes prolétariennes (ouvrières et moyennes). Il frémit quand même quand l'extrême droite veut se replier sous la souveraineté nationale alors que lui veut une mondialisation à ses bottes.
D'autres pensées et modes d'agir comme l'altermondialisme, les indignés, les partis Pirates essayent d'échapper à cette pensée unique et aux modes d'agir dominants, mais il faut faire très attention à ce qu'ils ne soient pas récupérés à la longue.
Pour commencer à avoir des idées claires, prenez une aspirine et pour combattre l'élite mondiale ouvrez votre conscience à 360 degrés, solidarisez-vous, remuez très fort avec votre petite cuiller et buvez sans modération.
En France, le seul mouvement actuellement est dans la pensée et l'analyse, bientôt peut-être naîtront des actes décisifs.
Benoist Magnat
« Sous le régime capitaliste, l'individu est enfoncé dans la matière jusqu'au coeur, sous l'écrasement économique et les obsessions militaires. Je veux construire une cité d'espérance où l'homme s'aperçoit que les étoiles existent. » Jean Jaurès
Les grandes banques, prises la main dans le sac dans une escroquerie internationale des taux d'intérêts, ont floué des millions d'entre nous, notamment sur nos emprunts et prêts étudiants! N'importe qui irait en prison pour moins que ça, or seule la banque Barclays est poursuivie, qui plus est pour une fraction de ses profits! L'indignation est à son comble -- saisissons cette chance de mettre une fois pour toutes fin au règne des banques sur nos démocraties.
Le Commissaire chargé des finances de l'UE, Michel Barnier, affronte le puissant lobby des banques et lance des réformes ambitieuses qui mettraient ces banquiers-escrocs derrières les barreaux. Si l'UE se lance en premier, cette opération "finances propres" pourrait faire des émules partout dans le monde --mais les banques mènent un lobbying acharné. Seule une mobilisation massive pourrait lui donner un blanc seing inébranlable pour mener à bien ses réformes.
Si 1 million de personnes se mobilisent aux côtés de Barnier en 3 jours, ce dernier sera conforté par un mandat citoyen clair dans sa décision d'affronter le lobby bancaire et de mener ses réformes. Cliquez ci-dessous pour signer, et nous mènerons une action symbolique avec de faux banquiers emprisonnés devant le Parlement de l'UE:
http://www.avaaz.org/fr/la_fin_de_limpunite_des_banquiers_fr/?bHzIdbb&v=15986
L'étendue du scandale n'a même pas encore été mise à jour que ce que nous en savons déjà nous sidère: "de nombreuses" banques avec pignon sur rue ont été impliquées, et la falsification du taux d'intérêt LIBOR, le taux sur lequel se basent de nombreux taux d'intérêts mondiaux, a affecté la valeur de littéralement centaines de billions de dollars d'investissements. Pour l'heure, seule Barclays a admis avoir commis cette fraude des "centaines" de fois.
Trop longtemps, nos gouvernements ont été aux ordres de banquiers puissants qui les menaçaient de s'installer ailleurs à la moindre contrariété. Trop longtemps, les banques ont manipulé nos économies de marché, imposant des règles du jeu en leur faveur, et prenant des risques inconsidérés, encouragées par le fait qu'elles pourraient le cas échéant forcer les gouvernements à les renflouer avec l'argent du contribuable si elles se mettaient dans le pétrin.
Ce système est frauduleux, et c'est un crime. Il est temps de mettre les auteurs de ces crimes derrière les barreaux. Cela commence en Europe -- provoquons le changement:
http://www.avaaz.org/fr/la_fin_de_limpunite_des_banquiers_fr/?bHzIdbb&v=15986
Il est quasiment impossible d'identifier une période de l'époque moderne où les grandes banques n'ont pas eu un pouvoir excessif dont elles ont abusé régulièrement. Mais la démocratie est en marche -- nous avons vu cette marche faire tomber des tyrans aux quatre coins du monde, et ensemble, nous allons également mettre fin au règne des banques.
Avec espoir,
Ricken, Iain, Alex, Antonia, Giulia, Luis et toute l'équipe d'Avaaz
Le Commissaire chargé des finances de l'UE, Michel Barnier, affronte le puissant lobby des banques et lance des réformes ambitieuses qui mettraient ces banquiers-escrocs derrières les barreaux. Si l'UE se lance en premier, cette opération "finances propres" pourrait faire des émules partout dans le monde --mais les banques mènent un lobbying acharné. Seule une mobilisation massive pourrait lui donner un blanc seing inébranlable pour mener à bien ses réformes.
Si 1 million de personnes se mobilisent aux côtés de Barnier en 3 jours, ce dernier sera conforté par un mandat citoyen clair dans sa décision d'affronter le lobby bancaire et de mener ses réformes. Cliquez ci-dessous pour signer, et nous mènerons une action symbolique avec de faux banquiers emprisonnés devant le Parlement de l'UE:
http://www.avaaz.org/fr/la_fin_de_limpunite_des_banquiers_fr/?bHzIdbb&v=15986
L'étendue du scandale n'a même pas encore été mise à jour que ce que nous en savons déjà nous sidère: "de nombreuses" banques avec pignon sur rue ont été impliquées, et la falsification du taux d'intérêt LIBOR, le taux sur lequel se basent de nombreux taux d'intérêts mondiaux, a affecté la valeur de littéralement centaines de billions de dollars d'investissements. Pour l'heure, seule Barclays a admis avoir commis cette fraude des "centaines" de fois.
Trop longtemps, nos gouvernements ont été aux ordres de banquiers puissants qui les menaçaient de s'installer ailleurs à la moindre contrariété. Trop longtemps, les banques ont manipulé nos économies de marché, imposant des règles du jeu en leur faveur, et prenant des risques inconsidérés, encouragées par le fait qu'elles pourraient le cas échéant forcer les gouvernements à les renflouer avec l'argent du contribuable si elles se mettaient dans le pétrin.
Ce système est frauduleux, et c'est un crime. Il est temps de mettre les auteurs de ces crimes derrière les barreaux. Cela commence en Europe -- provoquons le changement:
http://www.avaaz.org/fr/la_fin_de_limpunite_des_banquiers_fr/?bHzIdbb&v=15986
Il est quasiment impossible d'identifier une période de l'époque moderne où les grandes banques n'ont pas eu un pouvoir excessif dont elles ont abusé régulièrement. Mais la démocratie est en marche -- nous avons vu cette marche faire tomber des tyrans aux quatre coins du monde, et ensemble, nous allons également mettre fin au règne des banques.
Avec espoir,
Ricken, Iain, Alex, Antonia, Giulia, Luis et toute l'équipe d'Avaaz
La crise financière expliquée à ceux qui n'y comprennent rien
Hervé Kempf
On ne peut pas durablement dépenser plus qu'on ne gagne.
Depuis les années 1980, les pays occidentaux vivent à crédit. Le déficit public y est devenu permanent. Les Etats-Unis, de surcroît, ont pris l'habitude d'un déficit commercial lui aussi constant et, comme si cela ne suffisait pas, d'un endettement des ménages lui aussi très important.
Cette situation a été créée par la classe dirigeante parce qu'elle était le moyen de faire accepter une inégalité croissante. La croissance économique permise par l'endettement donne l'impression d'un enrichissement de tous. L''enrichissement exagéré du sommet de la pyramide est de ce fait presque insensible.
Ce phénomène a pu durer à cause de la position prééminente des Etats-Unis : leur monnaie, le dollar, sert de référence internationale. Ainsi la Chine, qui vend depuis 1980 beaucoup plus aux Etats-Unis qu'elle ne lui achète, a accumulé des masses énormes de dollars.
Cependant, l''endettement rencontre toujours une limite : à un moment donné, il faut rembourser. En 2007, le système financier avait accumulé des masses de créances de plus en plus douteuses, et un grand nombre sont apparues pour ce qu'elles étaient : de la monnaie de singe. Les premiers craquements se sont produits, avant la crise majeure de l'automne 2008 : nombre d'établissements financiers se sont alors trouvés incapables de faire face à leurs engagements. Plusieurs d'entre eux ont fait faillite, comme Lehman Brothers. Tout le système financier menaçait de s'écrouler.
Les conséquences en auraient été catastrophiques : les gens se seraient précipités dans les banques pour retirer leur épargne, il aurait été impossible de la leur rendre, la méfiance se serait généralisée, l'économie se serait arrêtée, c'aurait été l'effondrement. Pour parer à ce danger, les Etats et les Banques centrales ont mobilisé leurs fonds, apportant leur caution à l'ensemble du système, nationalisant les établissements les plus fragiles, et surtout prêtant à toutes les banques un argent qu'ils n'avaient pas à des taux extrêmement bas. Dans le même temps, pour relancer l'économie qui avait énormément ralenti, ils y ont injecté des centaines de milliards de dollars, d'euros ou de yuans. Mais cette relance a été financée par un déficit budgétaire encore accru, autrement dit par un endettement supplémentaire.
Depuis les années 1980, les pays occidentaux vivent à crédit. Le déficit public y est devenu permanent. Les Etats-Unis, de surcroît, ont pris l'habitude d'un déficit commercial lui aussi constant et, comme si cela ne suffisait pas, d'un endettement des ménages lui aussi très important.
Cette situation a été créée par la classe dirigeante parce qu'elle était le moyen de faire accepter une inégalité croissante. La croissance économique permise par l'endettement donne l'impression d'un enrichissement de tous. L''enrichissement exagéré du sommet de la pyramide est de ce fait presque insensible.
Ce phénomène a pu durer à cause de la position prééminente des Etats-Unis : leur monnaie, le dollar, sert de référence internationale. Ainsi la Chine, qui vend depuis 1980 beaucoup plus aux Etats-Unis qu'elle ne lui achète, a accumulé des masses énormes de dollars.
Cependant, l''endettement rencontre toujours une limite : à un moment donné, il faut rembourser. En 2007, le système financier avait accumulé des masses de créances de plus en plus douteuses, et un grand nombre sont apparues pour ce qu'elles étaient : de la monnaie de singe. Les premiers craquements se sont produits, avant la crise majeure de l'automne 2008 : nombre d'établissements financiers se sont alors trouvés incapables de faire face à leurs engagements. Plusieurs d'entre eux ont fait faillite, comme Lehman Brothers. Tout le système financier menaçait de s'écrouler.
Les conséquences en auraient été catastrophiques : les gens se seraient précipités dans les banques pour retirer leur épargne, il aurait été impossible de la leur rendre, la méfiance se serait généralisée, l'économie se serait arrêtée, c'aurait été l'effondrement. Pour parer à ce danger, les Etats et les Banques centrales ont mobilisé leurs fonds, apportant leur caution à l'ensemble du système, nationalisant les établissements les plus fragiles, et surtout prêtant à toutes les banques un argent qu'ils n'avaient pas à des taux extrêmement bas. Dans le même temps, pour relancer l'économie qui avait énormément ralenti, ils y ont injecté des centaines de milliards de dollars, d'euros ou de yuans. Mais cette relance a été financée par un déficit budgétaire encore accru, autrement dit par un endettement supplémentaire.
Le 19 juin 1997, le premier ministre, Lionel Jospin, annonçait la fermeture du surgénérateur Superphénix. Le 26 juin 2012, aucun ministre du gouvernement socialo-écologiste n'a annoncé la signature d'un contrat pour construire un surgénérateur à Marcoule. Il est donc revenu au Commissariat à l'énergie atomique (CEA) et à Bouygues Construction d'informer de leur accord pour concevoir le prototype Astrid, réacteur à neutrons rapides refroidi au sodium. Le rejeton de Superphénix aura une puissance de 600 mégawatts, ce qui est une échelle industrielle. Il s'agit, écrit le CEA, du "développement d'une filière de réacteur à neutrons rapides". Par une délicate attention, les études sont censées s'achever en 2017, terme du mandat présidentiel de M. Hollande, avant une "mise en service à l'horizon 2020".
On se souvient peut-être qu'en novembre 2011, le Parti socialiste et Europe Ecologie-Les Verts (EELV) ont signé un "accord national de majorité". Le texte comprenait la phrase : "Aucun nouveau projet de réacteur ne sera initié." En bon français, cela voudrait dire que rien ne sera enseigné à ces projets mais, enfin, la langue a évolué, et maintenant "initier" signifie, indique le dictionnaire Larousse, "Mettre en route, prendre l'initiative d'un processus".
La "conception du prototype" était prévue dans une loi de 2006 et dans une convention entre l'Etat et le CEA signée en 2010. On peut donc juger que l'accord de collaboration s'inscrit dans le déroulement d'un processus déjà "initié". Mais cet accord de collaboration n'est-il pas une "mise en route" ? Auquel cas, il s'agit bien "d'initier" un projet de réacteur.
Au demeurant, la matière doit être appréciée au regard de l'esprit du texte signé par le PS et EELV. Le lancement d'Astrid ne pouvait-il pas attendre ? La nouvelle ministre chargée de l'énergie, Delphine Batho, nommée le 21 juin, a-t-elle été informée par le CEA, avant sa signature le 26 juin, de cet accord aux conséquences évidemment politiques ? EELV juge-t-il qu'il ne s'agit pas là de "l'initiation d'un projet de réacteur" ?
Le député (EELV) Denis Baupin découvre l'affaire. Il réagit : "Il est surprenant de lancer un tel chantier avant qu'ait eu lieu le grand débat annoncé sur la transition énergétique. C'est comme si l'on en anticipait les résultats."
Les biologistes s'interrogent : combien de couleuvres un organisme peut-il avaler avant de se sentir vraiment mal ?
Hervé Kempf
Recensements, expulsions, charters : Valls marche à pas de Guéant
Alors que tous les dirigeants socialistes poussent des cris d''orfraie contre Nadine Morano qui déclare publiquement qu'elle partage les mêmes valeurs que les électeurs du Front National, à Lyon, Grenoble et Toulouse, Manuel Valls, lui, applique scrupuleusement la même politique que Claude Guéant à l''égard des roms.
.Grenoble, mercredi 22 mai A 6 heures du matin une centaine de policiers entoure le camp de La Tronche occupé par des roms. Les enfants sont réveillés dans leur sommeil. Ils hurlent, c'est la panique. [1] 140 personnes sont « recensées » selon les termes de la police. Une vingtaine d'Obligations de Quitter le Territoire Français (OQTF) est délivrée à la chaîne, toutes sont rédigées sur le même modèle. Deux personnes sont conduites en rétention. Depuis l''élection de François Hollande, les expulsions se multiplient à Grenoble. « C'est le grand nettoyage de printemps avant les vacances, comme en 2010 et 2011. Rien ne change » s'indigne un militant.
Toulouse, mercredi 6 juin Un campement de roms situé le long de la Garonne qui abritait une trentaine de personnes est démantelé. La police est arrivée avec un bulldozer et a détruit toutes les cabanes. [2] Avec les 2 évacuations opérées par la police la semaine précédente, ce sont plus de 100 personnes qui sont jetées à la rue en quelques jours. Cette fois-ci, c'est la supposée dangerosité du site qui est mise en avant. Avec une possible montée des eaux, les personnes seraient en danger. La préfecture doit estimer que pour des enfants et des nourrissons, dormir à la rue, sous la pluie, sans abri, exposés aux dangers de la rue, c'est un sort beaucoup plus enviable.
Lyon, jeudi 14 juin Environ 50 roms se retrouvent à Perrache pour attendre le car qui les conduira à l''aéroport où ils seront rejoints par d''autres en provenance de Saint-Etienne. Un charter a été spécialement affrété pour eux par l''OFII (Office Français de l''Immigration et de l''Intégration), direction Bucarest. L''OFII est toujours dirigé par Arno Klarsfeld, l''ex-boyfriend de Carla Bruni Sarkozy, qui déclarait qu'on pouvait bien renvoyer les roumains chez eux, car ce n''était quand même pas Auschwitz [3] C''est la seconde expulsion collective à Lyon qui se fait sous le couvert de l''aide au retour humanitaire depuis l''élection de François Hollande. La précédente a eu lieu le 10 mai et à l''époque, on nous avait expliqué qu''on ne pouvait pas l''attribuer au nouveau gouvernement. Pour ceux qui auraient des doutes sur la politique de messieurs Hollande et Valls à l''égard des roms, le prochain voyage tous frais payés organisé par le gouvernement socialiste au départ de Lyon et à destination de la Roumanie est prévu début juillet.
En ce moment à Lyon, d''après les associations, les descentes se multiplient dans les camps. Un militant témoigne : « La police enchaîne les descentes pour recenser et préparer les expulsions. La situation a été calme après les présidentielles et là, depuis 3 semaines, on dirait qu''ils préparent un remake de l''été 2010. »
En novembre 2011, le Comité Européen des Droits Sociaux (CEDS) a pourtant qualifié les expulsions collectives de roms comme étant « discriminatoires » et « contraires à la dignité humaine » car fondées sur l''origine ethnique des personnes concernées. Il s''agit d' « une violation aggravée des droits de l''homme" selon le Conseil de l''Europe. Même le prétexte des retours volontaires est balayé par le CEDS : « Ces retours dits volontaires ont en pratique déguisé des retours forcés sous forme d''expulsions collectives ».
Le 27 mars 2012, François Hollande, candidat à la Présidence de la République, écrivait à Romeurope : « J''ai toujours dénoncé, et je continuerais à le faire, la stigmatisation dangereuse lancée par le candidat sortant en août 2010 à l''égard des populations de Roms : expulsions brutales à répétition, stigmatisation toujours plus forte d'une population, interdiction de travailler et de se former, reconduites aux frontières sans résultat » [4]. Même Manuel Valls, lors de sa passation de pouvoir le 17 mai avait déclaré devant Claude Guéant et les caméras : « Il n'y aura ni angélisme, ni course effrénée aux chiffres, ni stigmatisation de communautés, d''une catégorie par rapport à une autre » [5].
Il paraît que les promesses n''engagent que ceux qui les écoutent
Le 12 juin, à propos de la réforme de l''espace Schengen, Daniel Cohn-Bendit a accusé Manuel Valls de s''être glissé « dans les pantoufles de Claude Guéant » [6] Valls ne se contente malheureusement pas de se glisser dans les pantoufles de Claude Guéant. Il enfile le costume tout entier et trouve que cela lui va comme un gant. Et si jamais certains pensent encore que l''habit ne fait pas le moine, le nouveau ministre de l''intérieur met un point d''honneur à appliquer scrupuleusement la même politique raciste et xénophobe que son prédécesseur à l''égard des roms : expulsions de camps, recensements, délivrance d''obligation de quitter le territoire, reconduites à la frontière et charters
Décidément, pour les roms, le changement, c''est pas pour maintenant.
Philippe Alain
DECLARATION DU MINISTERE DES RELATIONS EXTERIEURES DE CUBA
Le 12 juin dernier, le Bureau de Contrôle des Actifs Etrangers du Département du Trésor des Etats-Unis (OFAC, pour on signe en anglais) a annoncé qu'il avait imposé une amende de 619 millions de dollars à la banque hollandaise « ING Bank ».
Le gouvernement des Etats-Unis a sanctionné unilatéralement la banque ING pour avoir effectué, avec ses filiales en France, en Belgique, en Hollande et à Curaçao, des transactions financières et commerciales avec des entités cubaines, transactions interdites par la politique criminelle de blocus contre Cuba.
C'est la plus forte amende imposée par l'OFAC dans toute son histoire, pour de soi-disant violations des sanctions unilatérales en vigueur contre divers pays.
En annonçant cette mesure, le directeur de l'OFAC, Adam Szubin, a utilisé un langage menaçant et irrespectueux, et a mis en évidence, une fois de plus, le caractère extraterritorial et l'ingérence que constitue la politique étasunienne en signalant que : « Nos sanctions reflètent les principaux intérêts de sécurité nationale et de politique extérieure des Etats-Unis et l'OFAC les applique agressivement. L'annonce historique d'aujourd'hui devra servir d'avertissement clair à tous ceux qui essaieraient d'échapper aux sanctions des Etats-Unis. »
Le gouvernement de Cuba dénonce devant le monde cette nouvelle violation, qui se moque de la revendication universelle pour que les Etats-Unis mettent fin à leur politique de blocus contre Cuba.
La Havane, 20 juin 2012.