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vendredi, novembre 15, 2013

HISTOIRE: « La Grèce n’est vraiment sortie du fascisme qu’en 1974 »

Joëlle Fontaine :: « La Grèce n'est vraiment sortie du fascisme qu'en 1974 »  ("Solidaire")

Aujourd'hui, la Grèce est pratiquement sous tutelle européenne. Le pays est connu pour être « le berceau de la démocratie », mais l'est moins pour avoir été l'une des premières victimes de l'impérialisme des Alliés à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Nous avons rencontré l'historienne Joëlle Fontaine, auteure de De la résistance à la guerre civile en Grèce : 1941-1946. Elle nous donne un tout autre éclairage sur l'histoire récente de ce pays, ainsi que sur des événements peu connus de la « Libération ».

Daniel Zamora


Plus de 60 ans après la répression de la résistance grecque (photo) pour garantir la sauvegarde des intérêts britanniques en Méditerranée, l'Union européenne impose l'austérité au peuple grec afin de préserver les banquiers et les grands actionnaires.

Pourquoi écrire un livre sur la Résistance grecque aujourd'hui ?

    Joëlle Fontaine. Au départ, j'ai voulu écrire ce livre simplement pour rétablir une vérité historique. En tant qu'enseignante d'histoire, j'ai constaté que la Résistance grecque et la façon dont elle a été brisée en décembre 1944 par Churchill (Premier ministre anglais, NdlR) étaient largement ignorées, ou plutôt occultées, en France. Cela permet d'attribuer à la seule URSS la responsabilité de la Guerre froide. On oppose sa volonté d'expansion au détriment du droit des peuples à la démocratie régnant dans le « monde libre »...
    Or l'actualité est venue rappeler brutalement que la Grèce n'a jamais disposé que d'une souveraineté limitée ! Ce qui s'est passé en décembre 1944 ne suffit certes pas à expliquer la crise actuelle, mais il est bon de savoir — c'est rarement le cas de ceux qui critiquent ce pays — que l'intervention armée des Britanniques a eu pour conséquence une guerre civile de trois ans, de 1946 à 1949, suivie de régimes très oppressifs et enfin de la dictature des colonels (1967-1974). La Grèce n'est vraiment sortie du fascisme qu'en 1974 ! Cela a retardé la modernisation des structures économiques et sociales et permis le maintien d'élites parasitaires, complices de la domination britannique, puis américaine, et a entretenu la corruption et le clientélisme encore présents aujourd'hui. Du coup, pour faire face à la pression sociale et politique résultant de cette situation, les gouvernements successifs ont longtemps encouragé une émigration massive qui a privé le pays de ses éléments les plus dynamiques.
    Il est aussi bon de savoir, pour comprendre certaines réactions de la presse grecque aux critiques des Allemands, que ces derniers ont commis de terribles actes de barbarie en Grèce lors de la Seconde Guerre mondiale. Ils ont laissé le pays dans un état de ruines catastrophique et n'ont jamais payé leurs dettes de guerre...

Vous dites que la Guerre froide commence en Grèce. Pourquoi ?

    Joëlle Fontaine. Une légende tenace veut que le monde ait été partagé à Yalta, en février 1945, au bénéfice d'un Staline imposant ses conditions à Churchill et à un Roosevelt (président américain, NdlR) affaibli par la maladie... En fait, les volontés hégémoniques des Alliés se sont manifestées très vite au cours de la guerre, et d'abord du côté des Anglo-saxons qui, dès l'été 1943, ont monopolisé le contrôle politique de la partie libérée de l'Italie, en maintenant d'ailleurs les cadres fascistes au détriment de la Résistance. Ce précédent servira d'argument à l'URSS pour exercer un contrôle unilatéral sur la Roumanie et la Bulgarie à la fin de 1944.
    C'est aussi à partir de l'été 1943 que Churchill se rend compte de l'importance prise par l'EAM, le Front national de libération de la Grèce, et commence à prévoir l'occupation de ce pays allié après le départ des Allemands ! Et, lorsqu'en avril 1944, les forces armées grecques réclament l'intégration de la Résistance dans le gouvernement du roi de Grèce en exil, Churchill n'hésite pas à ordonner la déportation dans des camps des soldats indociles. Il constitue alors avec les autres le corps de prétoriens qui assurera à la Libération, conjointement à ses propres troupes, le maintien de la monarchie qu'il compte bien imposer à la Grèce.

Churchill cherche donc déjà à imposer l'hégémonie des puissances occidentales ?

    Joëlle Fontaine. Exactement. En décembre 1944, en Belgique, a lieu une répression violente des manifestations contre le désarmement des partisans, menée par le gouvernement Pierlot avec l'aide du général britannique Erskine. Mais c'est à Athènes, au même moment, que se produit la première grande intervention armée — un mois de bombardements « de terre, de mer et du ciel » — pour imposer la volonté d'une grande puissance : empêcher la réalisation des objectifs démocratiques et sociaux de la Résistance et rétablir l'ordre ancien, garant des intérêts de la Grande-Bretagne.
    On est loin des beaux principes de la Charte de l'Atlantique ! Et le jour même où les partisans grecs acceptent finalement de rendre les armes, le 12 février 1945, les trois Grands (Staline, Churchill et Roosevelt, NdlR) signent à Yalta la Déclaration sur l'Europe libérée garantissant solennellement le « droit de tous les peuples à choisir la forme de leur gouvernement »…

On parle souvent du rôle — ou plutôt de l'absence de rôle — de l'URSS pendant ces événements. Pourriez-vous nous en dire plus ?

    Joëlle Fontaine. La priorité de Staline est de terminer le plus vite possible la guerre. Il ne veut pas risquer, en soutenant les partisans grecs contre la Grande-Bretagne, de remettre en question une « Grande Alliance » à l'évidence fragile et de donner prétexte aux tentatives de paix séparée prônées par certains du côté anglo-saxon. Il a donné des conseils de modération à Togliatti (secrétaire général du Parti communiste italien, NdlR), Thorez (secrétaire général du Parti communiste français, NdlR) et Tito (secrétaire général du parti communiste de Yougoslavie, NdlR). Aux communistes grecs, Staline n'a pas donné de consignes, faute de communication directe et parce qu'il considère le pays depuis longtemps dans la « sphère » britannique. Mais les dirigeants de la Résistance ont compris qu'ils n'avaient pas d'aide à attendre de l'URSS.
    Staline a très vite réalisé que les Anglo-saxons comptaient se réserver le contrôle des pays qu'ils libéreraient, vu le précédent italien, et que Churchill était prêt à tout pour préserver sa domination sur la Grèce. Ne pouvant s'y opposer, il en a tiré parti pour assurer ses propres positions en Roumanie et en Bulgarie, ce que lui a concédé facilement Churchill lors des entretiens de Moscou en octobre 1944. Pour la Pologne, ses alliés se sont montrés plus que réticents, exigeant qu'il élargisse le comité établi par lui à l'est de la Pologne à des éléments du gouvernement polonais en exil à Londres. Or au même moment, la Résistance grecque était définitivement exclue de toute possibilité de participation gouvernementale, et même de la vie politique du pays. Une terreur implacable s'était immédiatement abattue sur les partisans après leur désarmement...
    Mais les légendes sont tenaces, et on prétend toujours que c'est Staline qui aurait imposé des exigences inadmissibles à Yalta !

Churchill est aujourd'hui présenté comme un héros. Pourtant votre ouvrage dessine un tout autre homme.

    Joëlle Fontaine. L'intervention armée de décembre 1944 est en grande partie l'œuvre personnelle de Churchill. Certes, le Foreign Office (ministère des Affaires étrangères britannique, NdlR), a toujours comme objectif le maintien de la domination britannique sur la Grèce, qui est un point stratégique important en Méditerranée orientale. Mais alors que Churchill ne voyait que la monarchie pour préserver de façon sûre cette situation, ses collaborateurs, Anthony Eden (qui dirigeait à l'époque le Foreign Office, NdlR) et l'ambassadeur Reginald Leeper se sont vite rendu compte de l'extrême impopularité du roi Georges II et ont commencé dès 1943 à envisager l'instauration d'une régence. C'était un point important, puisque les dirigeants de la Résistance et même les partis traditionnels restés en dehors de celle-ci ne voulaient pas que le roi rentre en Grèce avant l'organisation d'un référendum sur la question du régime politique.
    Or Churchill s'est entêté à refuser cette éventualité jusqu'aux tout derniers jours de 1944 ! Il a volontairement fait échouer une conférence tenue au Caire au cours de l'été 1943 qui aurait pu, de l'avis général des participants, aboutir à un accord et éviter les déchirements qui ont suivi. Au lieu de cela, il a commencé dès ce moment à prévoir le débarquement de ses troupes en Grèce au moment de la Libération.

Il a donc une véritable responsabilité personnelle ?

    Joëlle Fontaine. Tout à fait ! C'est lui, en l'absence d'Eden, qui a ordonné la répression brutale d'avril 1944 contre les forces armées grecques d'Égypte. Lui encore qui s'est opposé, début décembre 1944, au changement de gouvernement demandé par l'EAM et l'ensemble des démocrates, qui aurait pu éviter le déclenchement de l'insurrection du peuple d'Athènes. C'est lui enfin qui a refusé avec constance les demandes de négociation formulées par les insurgés tout au long des combats et demandé toujours plus de renforts au commandant suprême des forces alliées en Méditerranée Harold Alexander, malgré les réticences de celui-ci vu la situation critique sur le front italien. Il a fallu trois semaines d'affrontements sanglants à Athènes, la pression conjuguée d'Eden, Leeper, du ministre Macmillan et d'Alexander pour qu'il exige enfin du roi de Grèce la nomination d'un régent : l'archevêque d'Athènes, dont la « magnifique prestance » et l'anticommunisme sans faille l'avaient enfin convaincu…
    Churchill a fait fi des très sévères critiques de la presse britannique et internationale, ainsi que de celles des députés de la Chambre des communes (une des deux chambres du Parlement britannique, NdlR) qui ont rapproché sa politique grecque de son admiration bien connue pour Mussolini et Franco, ou encore de son acharnement dans la croisade antibolchevique qui avait suivi la révolution russe de 1917. Il y a répondu par un mépris affiché pour les « bandits grecs » et par des mensonges. Il tranché la question en exerçant un véritable chantage, en mettant en jeu ses responsabilités à la tête du pays à un moment où la guerre faisait encore rage sur plusieurs fronts.

Selon vous, quelles sont les raisons de la défaite des partisans grecs ?

    Joëlle Fontaine. Un élément important est les hésitations des dirigeants de l'EAM, dues en partie à la confiance excessive de leur composante socialiste dans les traditions démocratiques de l'Angleterre. D'où un enchaînement de décisions contradictoires tout au long de l'année 1944 : d'un côté, des concessions excessives à l'objectif d'unité nationale ; de l'autre, l'engagement final, largement improvisé, dans une épreuve de force qui a suscité partout une grande indignation mais n'a pas reçu le soutien espéré, car la préoccupation principale était de terminer la guerre.
    Les partisans n'auraient cependant pas pu être défaits sans l'intervention massive des Britanniques. L'EAM avait une puissance considérable à la Libération, et son armée, l'ELAS, contrôlait la presque totalité du territoire grec. Dans les régions précocement libérées par la Résistance, des institutions populaires élues étaient déjà en place. Les Britanniques n'ont pas hésité, pour contrer l'ELAS, à réarmer les membres des milices collaboratrices mises à l'écart à la Libération.
    L'EAM aurait pu continuer la lutte sur le reste du territoire, après sa défaite à Athènes. Il ne l'a pas fait, pour ne pas ajouter à la détresse d'une population au bord de la famine, qui attendait beaucoup de l'aide promise par les Alliés. Il comptait sur sa force et son poids politique important pour gagner les élections et réaliser ainsi son programme de changement politique et social. C'était sans compter avec la terreur dont furent immédiatement victimes ses partisans désarmés et l'ensemble des démocrates.
 
Joëlle Fontaine, De la résistance à la guerre civile en Grèce : 1941-1946, 2012, La Fabrique, 20 €.
 

La Grèce des colonels

users.skynet.be/roger.romain/grece01.html
22 févr. 2012 - la GRÈCE DES COLONELS FASCISTES. ... 

mercredi, septembre 04, 2013

Pour celles et ceux que ça intéresse: Pourquoi faut-il s'opposer à l'extradition de Bahar Kimyongür ?

Sent: Friday, August 23, 2013 5:06 PM
Subject: Pour celles et ceux que ça intéresse

Pourquoi faut-il s'opposer à l'extradition de Bahar Kimyongür ?


Message du Clea - jeudi 22 août 2013
http://leclea.be/clea/communiques/22-08-2013-pourquoi-sopposer-a-extradition-de-bahar.html


Le citoyen belge, Bahar Kimyongür, risque d'être extradé par l'Espagne vers la Turquie dans les semaines qui viennent...

Terrorisme ?
Que reproche exactement à Bahar Kimyongür la Turquie ?
Autoritarisme ?
Quel est l'état de la démocratie aujourd'hui dans ce pays ?

Complicité ?
Quelles relations entretient la Belgique avec l'État turc ?

Un «dossier spécial» de la revue Ensemble ! (téléchargeable via le lien qui suit) interroge ces trois problématiques.

Il se compose d'un article démontant, une à une, les accusations de terrorisme proférées par la Turquie à l'encontre de B. Kimyongür, d'une motion de la CNAPD contre l'extradition de notre compatriote et d'un carnet de voyage au cœur de la révolte qui secoue actuellement l'Anatolie.

«Dossier spécial» de la revue Ensemble ! n° 79

Le mensuel Angle d'Attac consacre un numéro entier à la violence exercée ces derniers mois par le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan sur les manifestants de la Place Taksim.

Découvrez dans ce pdf, une enquête photographique à couper le souffle sur le mouvement social sans précédent qui fleurit aujourd'hui en Turquie.

Angle d'Attac : Retour à Taksim

L'État turc –qui s'acharne à terroriser ses opposants politiques– et notre pays développent une étroite collaboration policière.
L'article à lire ici, publié par Info-Türk, témoigne du caractère symbolique de l'affaire Kimyongür.

L'Union européenne, courroie de transmission de la répression turque ?

Aujourd'hui, Bahar Kimyongür est en Belgique.
Demain, le justice espagnole statuera sur son sort.
Après-demain, il sera peut-être aux mains des autorités turques...
Dès maintenant, vous pouvez «dire la vérité»,
en diffusant ce courrier électronique autour de vous.

Un autre geste utile : pour contribuer au paiement des frais d'avocats et des déplacements à Madrid que Bahar Kimyongür sera obligé d'effectuer, nous vous invitons à verser une aide financière sur le compte du CLEA
BE47 3630 0542 6380
avec, comme message, «Solidarité Bahar !»


Extradition : Bahar Kimyongür s'explique


Message du Clea - lundi 19 août 2013[http://leclea.be/clea/communiques/19-08-2013-bahar-s-explique.html]

[Versión castellana]



Chère amie, Cher ami,


Le 17 juin dernier, Bahar Kimyongür était interpellé en Espagne sur ordre de la Turquie, qui exige son extradition. Libéré sous caution, notre compatriote est désormais dans l'attente d'une convocation de la justice espagnole, qui statuera sur son sort dans les semaines à venir.

Dans la vidéo qui suit, Bahar revient, pour la première fois en détail, sur son arrestation à Cordoue. Interviewé par le journaliste Michel Collon, le citoyen belge met en lumière les véritables raisons qui motivent l'État turc à s'acharner contre lui. Il s'interroge également sur l'attitude des autorités belges dans le nouveau rebondissement de la saga judiciaire dont il est victime. [Cliquer ici]]



Pour cerner les enjeux de cette affaire, la lettre rédigée par Bahar Kimyongür à ses soutiens mérite également toute votre attention :
13 ans de persécution : Assez - Genoeg - Basta !
Chère amie, Cher ami, n'hésitez pas à diffuser cette vidéo et ce texte autour de vous. C'est aussi par votre action, même modeste, qu'une mobilisation émergera... et empêchera que Bahar ne soit extradé par l'Espagne vers la Turquie, où il risque le pire.
Autre geste utile : pour contribuer au paiement de ses frais d'avocats et de ses déplacements à Madrid, nous vous invitons à verser une aide financière sur le compte du CLEA
BE47 3630 0542 6380
avec, comme message, «Solidarité Bahar !»

Avec vous, le CLEA est résolu à livrer cette nouvelle bataille en faveur de la liberté d'expression.















1er septembre 2013: 74e anniversaire de l'invasion hitlérienne de la Pologne

1er septembre 2013: 74e anniversaire de l'invasion hitlérienne de la Pologne 09
Vous ne lirez ceci dans aucun média  "libre" et "non-censuré" du capitalisme "démocratique" ... !
RoRo
From: LML
Sent: Sunday, September 1, 2013 11:28 PM
Subject: LML 1er sep:

Numéro 129 - 1er septembre 2013
74e anniversaire de l'invasion hitlérienne de la Pologne

Falsifications au sujet des visées nazies, alors et maintenant


1944: Des partisans polonais, membres de l'Armée populaire polonaise (Armia Ludowa), qui ont bravement combattuaux côté de l'armée soviétique aux prix de grands sacrifices pour liérer leur pays et vaincre le fascisme nazi en Europe (Polish Army Museum in Warsaw)

1er septembre 2013
74e anniversaire de l'invasion hitlérienne de la Pologne

Falsifications au sujet des visées nazies, alors et maintenant


1944: Des partisans polonais, membres de l'Armée populaire polonaise (Armia Ludowa), qui ont bravement combattu
aux côté de l'armée soviétique aux prix de grands sacrifices pour liérer leur pays et vaincre le fascisme nazi
en Europe (
Polish Army Museum in Warsaw)



74e anniversaire de l'invasion hitlérienne de la Pologne

Falsifications au sujet des visées nazies, 
alors et maintenant

Le 1er septembre est le 74e anniversaire de l'invasion criminelle de la Pologne par l'Allemagne nazie. L'expérience directe de ceux qui ont subi cette invasion et ses conséquences a été falsifiée à l'époque et elle l'est encore aujourd'hui. Le but de la falsification historique est de priver le peuple de toute possibilité de mener une résistance organisée aux crimes des hitlériens d'aujourd'hui, tout comme ont cherché à le faire les hitlériens et ceux qui conciliaient avec eux à l'époque.
Les peuples de Pologne, d'Europe et du monde marquent cette anniversaire aujourd'hui non sans se douter que le 70e anniversaire de la victoire des forces antifascistes contre les hitlériens, les fascistes et les militaristes japonais durant la Deuxième Guerre mondiale approche rapidement et que le monde est à nouveau confronté à ces mêmes dangers. Il est autant nécessaire de combattre la désinformation impérialiste aujourd'hui qu'il fut nécessaire de combattre la désinformation nazie à l'époque. Cela fait partie de l'opposition à la thèse réactionnaire selon laquelle l'humanité est arrivée à la fin de l'histoire. La conception de la fin de l'histoire prive les peuples du monde de la conscience nécessaire pour ouvrir la voie au progrès de leur société aujourd'hui.

Les nazis paradent dans les rues de Varsovie après
l'invasion de la Pologne le 30 septembre 1939.
Cette année, l'anniversaire de l'invasion de la Pologne arrive à un moment où les forces réactionnaires, notamment celles qui s'activent dans le gouvernement Harper, hausse le ton de la désinformation au sujet du communisme pour réhabiliter les criminels de guerre nazis et les faire passer pour des patriotes. Cela se passe également au moment où les cercles dominants au Canada et ailleurs multiplient les attaques contre les travailleurs et ceux qui luttent pour leurs droits, contre l'offensive antisociale néolibérale. C'est dans ce contexte que le président Obama et d'autres parlent de lancer des missiles contre la Syrie sous couvert de nobles idéaux. On peut voir tous les dangers que fait planer cette frénésie guerrière. Cela ne doit pas passer.
Les mensonges au sujet de l'Union soviétique, de Staline, de la Pologne et de la Deuxième Guerre mondiale aujourd'hui servent à briser l'effort des peuples pour bâtir un mouvement de résistance à l'impérialisme avant qu'il ne soit trop tard. Sans opposition, ces mensonges et ce bellicisme créent l'angoisse et un sentiment d'impuissance, de désespoir et d'humiliation parce qu'on voit les cercles dirigeants s'en sauver avec d'horribles crimes contre l'humanité. Les États-Unis, leurs alliés et les forces de l'OTAN commettent des invasions, provoquent des guerres par forces interposées et organisent des massacres dans des pays souverains pour faire tomber les régimes qu'ils n'aiment pas et consolider leur domination de vastes régions du monde. Ils recourent à la torture et à la violation flagrante des droits, ils envoient des drones survoler des régions à population dense et les aires d'aviation commerciale pour terroriser et épier les gens, ils commettent des assassinats ciblés par roquettes téléguidées et tuent des gens sur une grande échelle. Ils utilisent des armes chimiques et d'autres armes interdites dans des opérations spéciales menées avec des mercenaires et commettent des actes criminels sans discernement. Ils imposent des changements de régimes en blâmant leurs adversaires pour les crimes et le chaos provoqués par les grandes puissances impérialistes. L'anarchie, la violence et le crime deviennent autant de prétexte justifiant l'invasion et d'autres atrocités.
Les peuples du monde ont combattu ces crimes durant la Deuxième Guerre mondiale au prix de grands sacrifices pour s'assurer que les hitlériens soient vaincus une fois pour toutes. Mais la voie au progrès a ensuite été bloquée et le monde est entré dans une période de repli de la révolution durant laquelle les États-Unis et les grandes puissances de la vieille Europe imposent la régression sur tous les fronts, dans leur rivalité brutale pour la domination des ressources du monde, des zones d'exportation du capital et des sources de main-d'oeuvre à bon marché et le contrôle de sphères d'influence. Leur succès dépend de leur capacité à éliminer le désir des peuples du monde de devenir maîtres de leur destin, leurs luttes pour leur propre liberté, progrès et prospérité. Dans des pays comme l'Estonie et la Lettonie, le nazisme est ouvertement réhabilité avec le consentement tacite des cercles dominants. Dans certains pays d'Europe les symboles communistes sont bannis. Au Canada, le gouvernement Harper finance et fait officiellement la promotion d'un projet de monument national à la mémoire des nazis en tant que « victimes du communisme totalitaire ». L'oligarchie financière et ses gouvernements encouragent les forces nazies, leur donnent des positions de pouvoir et les incitent à commettre des crimes en dehors des limites de la loi. Les peuples ne peuvent se permettre de ne pas trouver une solution à ce problème. Un premier pas est de dire Non ! et que Non c'est non ! Faisons ensemble un pas audacieux à la défense des droits de tous.
Quand la Pologne a été envahie, ses intellectuels ont été massacrés en masse et ses travailleurs ont été envoyés dans des camps de travaux forcés. Après la guerre, la campagne anticommuniste a voulu faire croire aux Polonais secourus des camps de concentration que leurs villages avaient été rasés par les communistes, que les communistes avaient tué leurs vieillards et avaient utilisé leurs ossements pour en faire du savon. Beaucoup des déplacés ont été amenés au Canada sous de faux prétextes, souvent pour travailler dans des mines dans le nord de l'Ontario, pour attaquer les syndicats organisés par les communistes. Bon nombre des organisateurs syndicaux communistes au Canada avaient eux-mêmes été emprisonnés durant la guerre ou déportés en masse vers leur pays d'origine à titre d'ennemis de l'État à cause de leur activité militante à la défense des droits de tous et de leur appui au projet d'édification nationale de la classe ouvrière en Union soviétique.

Des partisans de l'Armée populaire polonaise
à Lubin
 (www.sww.w.szu.pl)
Dans les années soixante-dix, quand l'Union soviétique et les États-Unis ont commencé leur collaboration, ouvrant une période dite de « détente », les Canadiens d'origine polonaise qui ne faisaient pas partie du contingent de collaborateurs nazis amenés au Canada après la guerre ont commencé à se rendre compte que les récits de la campagne anticommunistes n'étaient pas vrais. Or, beaucoup de temps avait passé et les leaders de leur communauté bénéficiaient des arrangements libéraux de l'après-guerre anticommuniste. La communauté ne pouvait pas à cause de cela faire le bilan de son expérience directe de la Deuxième Guerre mondiale. Les Polonais qui ont survécu les camps de travaux forcés et sont venus au Canada ont été victimes de ceux qui imposaient un rideau de silence sur l'expérience directe des Polonais qui avaient combattu aux côtés des soldats soviétiques contre l'invasion nazie. Le silence s'étendit à l'expérience de ceux qui ont été libérés par les soviétiques et qui ont combattu dans les soulèvements polonais, qui connaissent les crimes des officiers polonais renégats qui ont collaboré avec les nazis et les sionistes et trahi les Juifs et les Polonais et tous les peuples d'Europe. Aujourd'hui c'est l'interprétation nazie officielle de ces événements qui est donnée dans les cours d'histoire pour faire oublier l'expérience directe du peuple polonais et saper sa capacité se de battre aujourd'hui.
C'est à la jeune génération qu'appartient la responsabilité d'établir la vérité sur ces événements historiques et de s'opposer à la falsification de l'histoire, tout comme ceux qui ont combattu les nazis se sont opposés à la falsification de l'histoire à leur époque turbulente. Ils ont combattu la falsification de l'histoire en écrivant leur propre histoire, l'histoire de la guerre antifasciste, l'histoire de la victoire des peuples dans leur quête pour la liberté, la démocratie et la justice. Ils ont écrit cette histoire par leur détermination et ont vaincu l'ennemi par le courage et le sacrifice. Mais l'histoire ne cesse jamais d'avancer, ou de reculer. Sans continuer la bataille contre les forces de la réaction, l'histoire des peuples peut être faussée et mener à des conclusions contraires à l'expérience directe, comme cela s'est produit en Union soviétique et en Europe où la réaction et même les nazis reviennent au pouvoir. Apprenons de cette histoire en nous assurant de faire échec à la falsification, en nous assurant que son objectif ne soit pas atteint, celui de rendre les peuples impuissants à défendre leurs droits et les droits de tous dans le contexte historique d'aujourd'hui.
Notre avenir est dans la défense des droits de tous ! Prenons les moyens nécessaires pour faire échec à l'activité des forces anti-peuple sur tous les fronts. Commençons par dire Non ! à la falsification de l'histoire qui cherche à nous rendre passifs, tout comme on avait tenté de le faire au moment de l'invasion de la Pologne il y a 74 ans. Plus jamais !, cela signifie prendre position contre l'impérialisme et ses crimes de guerre maintenant. Cela veut dire empêcher la falsification de l'histoire concernant les crimes des agresseurs nazis d'hier. Cela veut dire honorer l'héroïsme et la résistance des peuples et de leurs dirigeants communistes qui ont permis de remporter la victoire dans la guerre antifasciste.
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L'invasion de la Pologne par l'Allemagne nazie


Exécutions de Polonais par un Einsatagruppen nazis à Leszno, en octobre 1939, peu après l'invasion. Ces exécutions faisaient partie de la campagne d'assassinats de masse qui a eu lieu dans tout le pays.(Wikipedia)


Rafle de Polonais à Varsovie, pour les envoyer dans
des camps de concentration et d'extermination. 
(Wikipedia
À quatre heures quinze le matin du 1er septembre 1939, l'Allemagne nazie lançait son invasion massive de la Pologne. La Wehrmacht d'Hitler, comprenant 1 850 000 soldats, 3200 chars d'assaut, 2000 avions de combat et 11 navires de guerre — plus des deux tiers de toute la force de combat de l'Allemagne — a détruit l'État polonais et a massacré le peuple polonais.[1]
Derrière la Wehrmacht suivaient les Einsatzgruppen SS de Himmler, des unités mobiles d'extermination, spécialisées dans les tueries de masse.
Les nazis ont perpétré en Pologne les pires crimes que l'histoire ait jamais connus. De tous les pays européens, c'est la Pologne qui a connu le plus grand nombre de victimes par rapport à sa population. Un total d'environ six millions de personnes ont été tuées. L'extermination directe par des assassinats de masse, dans les camps de la mort et par d'autres moyens a coûté la vie à plus de 1 750 000 Polonais. À cela s'ajoute les 2 700 000 Juifs polonais, les 2 000 000 enfants et jeunes, les 50 000 Roms et les 12 000 personnes jugées comme mentalement handicapées tués par les forces nazies et les milliers de prisonniers de guerre polonais, soldats et officiers, systématiquement exécutés. LaSchutzstaf (SS) a exécuté plus de 40 000 intellectuels, personnalités politiques et dirigeants polonais au cours des six premières semaines de l'occupation nazie. Avant l'invasion, à partir de mai 1939, l'opération nazie Tannenberg, qui faisait partie du Generalplan Ost (terme allemand pour « Schéma directeur pour l'Est ») avait permis d'identifier et de recenser plus de 61 000 militants, membres de l'intelligentsia, universitaires, anciens officiers et autres devant être internés ou exécutés, principalement par les SS. L'assassinat de 5000 à 6000 Polonais à Fordon, Bydgoszcz, en octobre et novembre 1939 est un exemple des nombreux massacres commis par les SS et la Werhrmatcht. D'autres exemples incluent l'assassinat de 4 143 officiers polonais retrouvés dans des fosses communes dans la forêt de Katyn, crime pour lequel les nazis et leurs collaborateurs ont accusé les communistes à l'époque et continuent de le faire aujourd'hui afin de s'exonérer de leurs crimes et de semer la confusion sur qui étaient les libérateurs et qui étaient les criminels.
Les forces polonaises étaient en nombre très inférieur à celles des envahisseurs, mais elles ont combattu avec courage. Les dirigeants de l'État polonais se sont enfuis en Roumanie le 17 septembre mais l'esprit de résistance du peuple est demeuré fort. De nombreux Polonais ont combattu courageusement dans la résistance clandestine dirigée par les communistes. Ils ont formé leurs propres divisions patriotiques et ont combattu aux côtés de l'Armée rouge contre les nazis, jusqu'à Berlin.
À l'encontre des faits, les hitlériens blâment les Soviétiques pour ce qui est arrivé au peuple polonais et affirment que Staline a signé un pacte avec Hitler lui abandonnant la Pologne et que Staline a envahi la Pologne. En fait, l'Armée soviétique n'est entrée en territoire polonais que le 17 septembre, après l'effondrement de l'État polonais, la désintégration de l'armée, l'arrêt du fonctionnement du gouvernement et la fuite des dirigeants du pays. La partie de la Pologne que l'Union soviétique a occupée était constituée de territoires de l'Ukraine et de la Biélorussie que la Pologne avait annexés de force pendant la guerre russo-polonaise de 1919-1921. La Pologne à cette époque faisait partie de l'alliance des 14 pays envahisseurs impérialistes qui a tenté, mais n'a pas réussi, à étrangler la République soviétique socialiste naissante.[2] Environ 8 % seulement de la population de l'Ukraine et de la Biélorussie était d'origine polonaise.

Expulsions de la population par les nazis dans la
région de Zamosc en Pologne en décembre 1942. 
(Wikipedia)
« Grâce à l'intervention opportune de l'Union soviétique dans ces territoires qui avaient appartenu à l'État polonais maintenant effondré, Hitler dut accepter une ligne de démarcation entre ses troupes et l'Armée rouge bien à l'ouest de la frontière russo-polonaise. »[3] L'Armée rouge a sauvé des millions d'habitants d'Ukraine, y compris de nombreux Polonais, et de la Biélorussie du sort que Hitler réservait au reste du peuple polonais. Même Winston Churchill, un anticommuniste virulent, a justifié publiquement l'entrée des Soviétiques en Pologne orientale.
Les hitlériens d'aujourd'hui, déguisés en démocrates, continuent de répandre l'odieux mensonge que « l'Allemagne nazie et l'Union soviétique ont secrètement conspiré pour se partager la Pologne ». Ce mensonge, qui vise à mettre l'Union soviétique et l'Allemagne nazie sur un pied d'égalité et à discréditer et diviser le front antifasciste dirigés par les communistes, a d'abord été énoncé par Hitler lui-même dans le discours dans lequel il déclare la guerre à l'Union soviétique, lorsqu'il fait référence aux « protocoles secrets » sur le partage de la Pologne. Puis après leur défaite les criminels de guerre nazis jugés au procès de Nuremberg ont ressuscité les « protocoles secrets » pour essayer d'échapper au châtiment mais prétentions ont été rejetées par le Présidium comme étant des fabrications. C'est seulement lorsque les États-Unis ont repris le flambeau de l'hitlérisme durant la Guerre froide et sont devenus les maîtres modernes de la technique du gros mensonge de Goebbel que l'invention de Hitler sur les « protocoles secrets » est devenue un soi-disant fait historique.[4] Cela est maintenant devenu la propagande officielle au Canada.

Les représailles collectives contre ceux qui luttaient contre
l'occupation nazie s'exerçaient par des pendaisons publiques, 
des exécutions de masse et d'autres crimes contre le
peuple polonais. (Wikipedia)
Les faits historiques permettent de comprendre pourquoi Hitler a attaqué la Pologne. En 1939, la Pologne était un pays impérialiste formé sur les ruines de la Première Guerre mondiale par la Grande-Bretagne et la France par le Traité de Versailles de 1918. L'État polonais « avait entre autres pour ambition de s'accaparer des riches régions agricoles de l'Ukraine et d'étendre le territoire polonais 'd'une mer à l'autre', soit de la mer Baltique à la mer Noire. [...] Les propriétaires fonciers et la bourgeoisie de la Pologne rêvaient de restaurer l'empire polonais du moyen âge. »[5] Financés et armés par les monopoles britanniques et français qui voulaient regagner les profits et privilèges dont les avaient privés les forces révolutionnaires des ouvriers et paysans,[6] les dirigeants polonais ont attaqué l'Union soviétique en 1918, ont occupé de grandes parties de l'Ukraine, de la Biélorussie et de la Lituanie. Pendant les 18 années de domination polonaise semi-fasciste qui ont suivi, les travailleurs et les paysans de ces régions ont été exploités sauvagement par les propriétaires fonciers et les industriels polonais.
Alors que les nuages de guerre inter-impérialiste s'accumulaient au-dessus de l'Europe, les cercles dirigeants polonais ont refusé de voir le monde tel qu'il était, surtout les impérialistes nazis allemands qui ne cachaient pas leur ambition de conquérir l'Europe pour ensuite conquérir le monde, et leur racisme envers les Polonais. L'élite polonaise considérait la Grande-Bretagne et la France comme leurs alliés et l'Union soviétique comme leur ennemie jurée. Les impérialistes anglo-américains et français voulaient assurer leur propre rôle dans la domination du monde. Ils adoptèrent la politique d'apaisement envers Hitler pour l'inciter à se tourner vers l'est et attaquer l'Union soviétique, au lieu d'organiser la sécurité collective en collaboration avec l'Union soviétique contre les ambitions expansionnistes connues de l'Allemagne nazie vis-à-vis les régions industrielles, agricoles et riches en pétrole, espérant que les nazis soient paralysés par une guerre prolongée avec l'Union soviétique plutôt que de grossir par le vol des richesses de l'Union soviétique.
Les dirigeants polonais espéraient qu'Hitler avance vers l'est et attaque l'Union soviétique sans d'abord s'emparer de la Pologne, que grâce aux ravages de la guerre la Pologne pourrait s'emparer d'une partie du territoire soviétique. La Pologne a refusé de régler les questions frontalières en suspens, maintenant la ligne de défense soviétique contre les nazis aussi profondément que possible en territoire soviétique, et a refusé aux Soviétiques la permission d'entrer en Pologne pour stopper l'avance nazie. Au lieu de prendre toutes les mesures nécessaires pour se défendre contre l'invasion nazie imminente, les dirigeants polonais, qui nourrissaient de grandes illusions sur les intentions d'Hitler et étaient aveuglés par l'anticommunisme, ont préféré se livrer à des manoeuvres de basse court pour avancer leurs intérêts privés.
En attaquant la Pologne, Hitler a profité de la politique anglo-américaine le poussant vers l'est tout en suivant son plan tel que décrit dans Mein Kampf, consistant à accroître l'« espace vital » (lebensraum) de l'Allemagne en s'emparant de l'Ukraine pour ensuite asservir le monde entier. Hitler a fait connaître clairement ses intentions barbares envers la Pologne. Dix jours seulement avant l'attaque, dans son discours à Olbersalzberg, il a donné à ses généraux l'instruction « d'envoyer à la mort sans merci et sans compassion les hommes, femmes et enfants d'origine et de langue polonaises. C'est seulement ainsi que nous obtiendrons l'espace vital dont nous avons besoin. »[7] Tragiquement, la Pologne a payé très cher les ambitions impérialistes, l'anticommunisme et le rejet de l'aide soviétique par ses dirigeants bourgeois.

Les nazis avaient établi de longue date un plan de destruction et de réorganisation de toute la Pologne, Ce plan prévoyait de raser Varsovie. Après l'écrasement par les nazis de l'Insurrection de Varsovie à l'automne de 1944, le chef des SS Heinrich Himmler a déclaré lors d'une conférence d'officiers SS le 17 Octobre 1944 : « La ville doit complètement disparaître de la surface de la terre et de servir seulement comme de dépôt de transport pour la Wehrmacht. Aucune pierre ne peut rester debout. Tous les bâtiments doivent être rasés jusqu'à leur fondations. » Sur la photo ci-dessus prise en janvier 1945 on voit la ville de Varsovie détruite à 85 %. Cette campagne de destruction visait également à faire un exemple des partisans de Varsovie qui ont combattu si vaillamment jusqu'au bout, pour que leur exemple ne soit pas suivi par d'autres. (Wikipedia)
Aujourd'hui, le gouvernement Harper et les cercles dirigeants polonais réactionnaires continuent de répandre les mêmes mensonges qu'ont répandus les nazis et essaient de couvrir de boue les exploits de l'Union soviétique afin d'accuser les communistes de crimes contre l'humanité. Le 1er septembre 2009, le président de la Pologne, Lech Kaczynski, a appelé à « glorifier tous les soldats qui ont combattu pendant la Deuxième Guerre mondiale contre le nazisme allemand et le totalitarisme bolchevique ». Peu après, l'écrasement le 10 avril 2010 d'un avion polonais, près de Smolensnk, dans lequel Kaczynski et 95 autres personnes ont péri, a été utilisé par les dirigeants polonais et d'autres pour ressusciter le vieux mensonge selon lequel l'Union soviétique, et non les nazis, a perpétré le massacre de la forêt de Katyn pendant la guerre. Cette désinformation délibérée a pour but de faire oublier que les nazis ont tué six millions de Polonais et que c'est l'Armée rouge, avec l'Armée populaire polonaise alliée, qui a finalement libéré la Pologne de l'occupant nazi.

Monument aux partisans polonais et aux combattants antifascistes allemands à Berlin. Le relief de droite représente 
un soldat soviétique, un soldat de l'Armia Ludowa (Armée du peuple de Pologne) et un antifasciste allemand.
(Wikipedia, Colin Smith).

Notes `

1. Une grande partie de l'équipement militaire utilisé dans l'invasion a été fabriquée par des entreprises à capitaux américains, comme Ford, General Motors et Focke Wulfe (ITT).
2. On estime que sept millions de Russes, hommes, femmes et enfants, ont été tués pendant l'invasion de 1918.
3. Hardial Bains, Les causes et les leçons de la Seconde Guerre mondiale, 1990.
4. La Pologne avait conclu un pacte de non-agression avec l'Allemagne en janvier 1934, le premier État à conclure une alliance de ce genre avec le gouvernement nazi.
5. Hardial Bains, ibid.
6. Cela comprend entre autres le monopole pétrolier géant Royal Dutch Shell, le conglomérat de l'armement Metro-Vickers et les grandes banques comme Baring, Hambros et Crédit Lyonnais. Herbert Hoover qui allait bientôt devenir le président des États-Unis avait d'importants investissements en Russie tsariste.
7. E.L. Woodward & Rohan Riftlep (eds.), Documents on British Foreign Policy : 1919-1939, 3rd series (London : HMSO, 7 :258-260, 1954).
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La Deuxième Guerre mondiale

Nous reproduisons un extrait du Chapitre XII « La Deuxième Guerre mondiale » du livre de Michael Sayers et Albert E. Kahn La guerre secrète contre la Russie soviétique : La Grande Conspiration.
* * *
[...]
Le 1er septembre 1939, les divisions motorisées nazies envahissaient la Pologne par sept points. Deux jours après, la Grande-Bretagne et la France déclaraient la guerre à l'Allemagne. En deux semaines, le régime polonais qui, sous l'influence de la clique antisoviétique des « Colonels », s'était allié au nazisme, avait refusé l'aide de l'U.R.S.S. et s'était opposé à la sécurité collective, s'effondrait et les nazis balayaient les débris éparpillés de leur ancien allié.
Le 17 septembre, tandis que les colonnes nazies sillonnaient la Pologne et que le gouvernement polonais fuyait en panique, l'Armée Rouge traversa la frontière polonaise orientale d'avant-guerre, occupa la Biélorussie et l'Ukraine occidentales et la Galicie, avant que les blindés nazis ne les eussent atteintes. Avançant rapidement vers l'Ouest, l'Armée Rouge occupa tout le territoire que la Pologne avait annexé en 1920.
« Que les armées russes dussent tenir cette ligne, était évidemment nécessaire pour la sécurité de la Russie devant la menace nazie, déclara Winston Churchill à la radio le 1er octobre. Un front oriental a été créé que l'Allemagne nazie n'ose pas attaquer. Quand von Ribbentrop a été à Moscou la semaine dernière, ce fut pour apprendre et accepter le fait que les projets nazis en ce qui concerne les Pays baltes et l'Ukraine devaient rester au point mort ».
L'avance vers l'Ouest de l'Armée Rouge fut la première d'une série d'actions de l'U.R.S.S. pour contrebalancer l'extension du nazisme et conçues dans le but de renforcer son système défensif en prévision d'un inévitable conflit avec le IIIe Reich.
Au cours de la dernière semaine de septembre et des premiers jours d'octobre, le Gouvernement soviétique signait des pactes d'assistance mutuelle avec l'Estonie, la Lettonie et la Lithuanie. Ces accords stipulaient que des garnisons de l'Arme bouge et des bases aériennes et Navales soviétiques seraient établies dans les Pays baltes.
Mais au Nord, la Finlande demeurait un allié militaire puissant du IIIe Reich.
Le chef de l'armée finlandaise, le baron von Mannerheim était en rapports étroits et permanents avec le Haut Commandement allemand. De fréquentes conversations entre les deux états-majors avaient lieu et des officiers allemands contrôlaient périodiquement les manoeuvres militaires finlandaises. Le chef de l'état-major finlandais, le général Oesch, avait reçu sa formation militaire en Allemagne, comme son adjoint principal, le général Ostermann qui avait appartenu à l'armée allemande pendant la première guerre mondiale.
Les relations politiques entre la Finlande et l'Allemagne nazie étaient aussi étroites. Le premier ministre, le socialiste Ryti considérait Hitler comme un « génie » ; Per Svinhubrud, un riche germanophile qui avait reçu La Croix de fer allemande, était 1e plus puissant des personnages dans les coulisses de la politique finlandaise.

La ligne de Mannerheim (ligne de front en décembre 1939) est indiquée ici par la couleur mauve. La Finlande est au nord.
Les lignes rouges indiquent la position des fortifications finlandaises. La frontière entre la Finlande et l'Union soviétique
de 1918-1939 est indiquée par la ligne verte.
(www.northfort.ru)
Avec l'appui d'officiers et de techniciens allemands, la Finlande avait été transformée en une puissante forteresse pour servir de base de départ à une invasion de l'Union soviétique : on y avait aménagé 23 aérodromes, capables de convenir à dix fois plus d'avions que n'en possédait l'armée de l'air finlandaise. Des techniciens allemands avaient contrôlé la construction de la ligne Mannerheim étalée sur plusieurs kilomètres de profondeur tout le long de la frontière soviétique et ayant des emplacements pour l'artillerie lourde à un point qui n'était qu'à 34 kms de Léningrad.
A la différence de la ligne Maginot, la ligne Mannerheim n'avait pas été conçue uniquement dans un but défensif, mais aussi pour servir de lieu de concentration à une importante masse offensive. Alors que la construction de la ligne Mannerheim s'achevait, dans l'été de 1939, le chef de l'état-major d'Hitler, le général Halder, vint d'Allemagne donner à la fortification une inspection finale.
Le Gouvernement soviétique proposa un pacte d'assistance mutuelle à la Finlande. Moscou offrait de céder plusieurs centaines de kilomètres carrés de territoire soviétique en Carélie centrale en échange de quelques îles finlandaises d'intérêt stratégique situées près de Léningrad, d'une partie de l'isthme de Carélie et la location avec un bail de 30 ans du port de Hangoe pour y construire une base navale soviétique. Les hommes d'État soviétiques considéraient que ces territoires avaient un intérêt capital pour la défense de la base de la Flotte Rouge de Kronstadt et la ville de Léningrad.
Au milieu de novembre, la clique germanophile qui dominait le gouvernement finlandais rompit brutalement les négociations. A la fin du mois, l'U.R.S.S. et la Finlande étaient en guerre.
Les éléments antisoviétiques d'Angleterre et de France crurent que l'heure de la guerre sainte tant attendue était enfin arrivée. La guerre curieusement passive à l'Ouest contre l'Allemagne nazie était une « fausse guerre ». La vraie guerre, c'était celle de l'Est. En Angleterre, en France, aux États-Unis, une intense campagne de propagande antisoviétique se déclencha sous le mot d'ordre d' « aide à la Finlande ».
Le premier ministre Chamberlain qui, peu de temps auparavant, avait affirmé que son pays manquait des armes convenables pour lutter contre l'Allemagne nazie, réussit à envoyer rapidement à la Finlande 144 avions britanniques, 114 pièces d'artillerie lourde, 185.000 obus, 50.000 grenades, 15.700 bombes d'avion, 100.000 capotes et 48 ambulances ; au moment où l'armée française avait un besoin urgent de tout matériel militaire pour contenir l'inévitable offensive nazie, le gouvernement français envoya à l'armée finlandaise 179 avions, 472 pièces d'artillerie, 795.000 obus, 5.100 mitrailleuses et 200.000 grenades à main.
Tandis qu'on s'endormait sur le front occidental, le Haut-Commandement anglais, encore dominé par des officiers antisoviétiques comme le général Ironside, dressa des plans pour l'envoi d'un corps expéditionnaire de 100.000 hommes qui aurait traversé la Scandinavie pour atteindre la Finlande, tandis que le Haut-Commandement français se préparait à attaquer simultanément le Caucase sous le commandement du général Weygand, qui déclarait ouvertement que les bombardiers français du Proche-Orient étaient prêts à frapper les champs pétrolifères de Bakou.
Tous les jours, les journaux français et anglais annonçaient avec des titres flamboyants les foudroyantes victoires finlandaises et les catastrophiques défaites soviétiques. Mais, après trois mois de combats sur un terrain extraordinairement difficile et dans des conditions atmosphériques incroyablement dures où la température descendait souvent jusqu'à 60° au-dessous de 0, l'Armée Rouge avait anéanti « l'imprenable » ligne Mannerheim et mis en déroute l'armée finlandaise.[1]
Parlant au Soviet suprême de l'U.R.S.S. le 29 mars 1940, Molotov déclara :
« L'Union soviétique qui a battu l'armée finlandaise et avait toute possibilité d'occuper la Finlande toute entière, ne l'a pas fait et n'a exigé aucune contribution de guerre à titre d'indemnité, comme eût agi toute autre puissance ; elle a réduit au minimum ses désidérata... Quelle est l'idée principale du traité de paix ? C'est qu'il assure dûment la sécurité de Léningrad, ainsi que celle de Mourmansk et du chemin de fer du même nom ».
La guerre non-déclarée de l'Allemagne nazie contre l'U.R.S.S. se poursuivait.
Le jour de la cessation des hostilités soviéto-Finlandaises, le général Mannerheim déclara dans une proclamation à l'armée finlandaise que « sa mission sacrée est d'être un poste avancé de la civilisation occidentale à l'Est ». Peu après, le gouvernement finlandais entreprenait de construire de nouvelles fortifications le long de la nouvelle frontière. Des techniciens nazis vinrent d'Allemagne contrôler le travail. D'importantes commandes d'armement furent faites à la Suède et à l'Allemagne. Des formations militaires allemandes arrivèrent en grand nombre en Finlande. Les commandements finlandais et allemands eurent des quartiers-généraux uniques et organisèrent des manoeuvres militaires communes. Des centaines d'agents nazis envahirent les bureaux de l'ambassade d'Allemagne à Helsinski et des onze consulats de province.
L'assoupissement à l'Ouest cessa tout-à-coup au printemps de 1940. Le 9 avril, les Allemands envahissaient le Danemark et la Norvège. Le Danemark fut occupé en une journée, sans résistance. A la fin du mois, les nazis avaient bisé la résistance norvégienne et les troupes anglaises, qui étaient venues à l'aide des Norvégiens, abandonnaient les quelques bases précaires qu'elles s'étaient assurées. Un régime nazi fantoche fut instauré à Oslo avec le major Quisling à sa tête.


Les troupes nazies débarquent du navire amiral Hipper 
en Norvège en 1940.
 (Wikipedia)
Le 10 mai, Chamberlain leur offrait sa démission de premier ministre après avoir conduit son pays à la situation vraisemblablement la plus désespérée de sa longue histoire.
Le même jour, alors que le roi appelait Winston Churchill à constituer le nouveau Cabinet, les armées allemandes envahissaient la Hollande, la Belgique et le Luxembourg. Le 14 mai, les Allemands s'étaient forcé un chemin, à travers une résistance mise en pièces, jusqu'à la Manche et avaient divisé les Alliés dans les Flandres.
La panique s'empara de la France. Partout, la Ve Colonne travaillait. Les soldats français étaient abandonnés par leurs officiers. Des divisions entières se trouvaient sans approvisionnement en matériel de guerre. Paul Reynaud déclara au Sénat que les chefs de l'armée française avaient commis d' « inconcevables erreurs ». Il dénonçait « les traîtres, les défaitistes et les lâches ». Un certain nombre d'officiers supérieurs français furent arrêtés mais ces arrestations venaient trop tard. La Ve colonne était déjà maîtresse de la France.
L'ancien ministre de l'Air Pierre Cot a écrit dans son livre Triomphe de la Trahison :
« ...Les fascistes avaient champ libre dans le pays et dans l'armée. L'agitation anticommuniste était un écran de fumée derrière lequel on préparait la grande conspiration politique qui devait paralyser la France et faciliter le travail d'Hitler... Les instruments les plus efficaces de la Ve colonne... étaient Weygand, Pétain et Laval. Au Conseil des ministres qui se tint à Cangé, prés de Tours, le 12 juin 1942, le général Weygand pressa le gouvernement de mettre fin à la guerre. Son principal argument était qu'une révolution communiste avait éclaté à Paris. Il déclarait que Maurice Thorez, secrétaire général du Parti communiste, était déjà installé à l'Élysée. Georges Mandel, ministre de l'Intérieur, téléphona immédiatement au préfet de police de Paris qui démentit les allégations de Weygand : il n'y avait pas de troubles dans la ville et la population était calme... Dès qu'ils se furent emparés du pouvoir au milieu de la confusion de l'effondrement, Pétain et Weygand avec l'appui de Laval et de Darlan, se hâtèrent de supprimer toutes les libertés politiques, de bâillonner le peuple et d'instaurer un régime fasciste ».
D'heure en heure, la confusion grandissait et la débâcle s'aggravait, tandis que les soldats français se battaient désespérément et que le monde assistait à la trahison à une échelle jamais vue jusqu'alors...

Évacuation des troupes alliées à Dunkerque, en France, pendant que la France tombait aux manis des nazis(Wikipe
Du 29 mai au 4 juin, l'armée anglaise évacuait ses troupes à Dunkerque, sauvant héroïquement 335.000 hommes.
Le 10 juin l'Italie fasciste déclarait la guerre à la France et à l'Angleterre.
Le 14 juin, Paris tombait et Pétain, Weygand, Laval et l'hitléro-trotskiste Doriot devenaient les gouvernants fantoches de la France, aux ordres des nazis.
Le 22 juin un armistice entre la France et l'Allemagne était signé dans la forêt de Compiègne, dans le wagon même où le maréchal Foch avait dicté les conditions de la capitulation aux Allemands vaincus, vingt-deux ans plus tôt.
Tandis que la France s'écroulait, l'Armée Rouge s'ébranlait à nouveau pour renforcer les défenses de l'U.R.S.S.
Au milieu de juin, devançant un putsch nazi dans les Pays baltes, les divisions blindées soviétiques occupaient l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie.
Le 27 juin, l'Armée Rouge avançait en Bessarabie et dans la Bukovine du nord, que la Roumanie avait arrachées aux Russes après la Révolution.
L'U.R.S.S. et l'Allemagne nazie étaient maintenant face à face sur leurs futurs fronts de bataille.
Vers la fin de juillet, les nazis lancèrent des raids d'avions massifs sur Londres et d'autres villes anglaises, déversant des tonnes d'explosifs sur les populations civiles. Ces raids qui crûrent en férocité au cours du mois suivant, avaient pour but de terrifier et de paralyser tout le pays et de faire tomber rapidement sur les genoux une Angleterre déjà sérieusement affaiblie.

Durant le blitz nazi à Londres, le 7 septembre 1940 (Wikipedia)
Mais de profonds changements s'étaient produits en Grande-Bretagne. La confusion et la division qui avaient résulté de la manière dont Chamberlain avait gouverné, avaient fait place à la détermination et à une unité nationale croissante. Par delà l'étroite Manche, le peuple anglais vit les agissements de la Ve colonne. Le gouvernement Churchill agit avec célérité et résolution. Scotland Yard et l'Intelligence Service s'abattirent sur !es agents nazis, les fascistes anglais et les promoteurs d'intrigues secrètes de la Ve colonne. Au cours d'une perquisition-éclair au siège de Londres de l'Union britannique des fascistes, les autorités s'emparèrent de documents importants et arrêtèrent de nombreux agents de la Ve colonne. Le chef du Parti fasciste britannique, Sir Oswald Mosley, fut arrêté à son domicile. Des arrestations encore plus sensationnelles suivirent : celles de John Beckett, un ancien membre du Parlement qui avait fondé le pro-nazi et antisoviétique Parti populaire ; le capitaine Ramsay, membre conservateur du Parlement ; E.D. Elan, fonctionnaire du ministère de la Santé, sa femme, et d'autres pro-nazis et fascistes influents. Une loi contre la trahison fut votée, prévoyant la peine de mort pour les traîtres.
Montrant qu'il avait bien compris la leçon de la France et des procès de Moscou, le gouvernement britannique annonça en juillet 1940 l'arrestation de l'amiral Sir Barry Domvile, ancien chef de l'espionnage naval. Domvile, ami de Rosenberg et du général Hoffmann, avait été impliqué dans la plupart des conspirations antisoviétiques depuis 1918. Au moment de son arrestation, Domvile était le chef d'une société secrète pro-nazie en Angleterre appelée The Link (Le Lien) qui était organisée avec l'appui de Himmler, le chef de la Gestapo.
S'étant assuré contre la trahison intérieure, le peuple anglais fit face à l'épreuve de l'offensive aérienne nazie sans broncher et en se défendant. Dans la seule journée du 17 septembre 1940, la R.A.F. ne descendit pas moins de 185 avions allemands au-dessus de l'Angleterre.
Devant une résistance aussi courageuse qu'inattendue, et pensant qu'il avait l'Armée Rouge à ses frontières orientales, Hitler s'arrêta à la Manche et n'envahit pas les Iles britanniques.
L'année suivante était 1941. Une atmosphère tendue d'attente planait sur toute l'Europe, tandis que l'U.R.S.S. et l'Allemagne nazie, les deux plus grandes puissances militaires du monde, se préparaient à se combattre.
Le 1er mars, les Allemands entraient à Sofia et la Bulgarie devint une base nazie.
Le 6 avril, après qu'une révolte populaire eût renversé le régime du régent Paul de Yougoslavie et que les agents nazis eussent dû s'enfuir du pays, le gouvernement soviétique signait un pacte de non-agression avec le nouveau gouvernement yougoslave. Le même jour, l'Allemagne déclarait la guerre à la Yougoslavie et l'envahissait.
Le 5 mai, Staline devenait le chef du gouvernement de l'U.R.S.S.[2]
A 4 heures du matin, le 22 juin 1941, sans aucune déclaration de guerre, les tanks d'Hitler, son aviation, son artillerie légère, ses unités motorisées et son infanterie étaient lancés sur la frontière de l'U.R.S.S. en un front formidable s'étendant de la Baltique à la mer Noire.
Dans la matinée, Goebbels lut à la radio la proclamation de guerre d'Hitler :
« Peuple allemand ! En ce moment, se déroule une offensive qui, tout bien considéré, peut être comparée aux plus grandes que le monde a vu jusqu'aujourd'hui. En liaison avec leurs camarades finlandais, les vainqueurs de Narvik tiennent l'Arctique. Des divisions allemandes, sous le commandement du conquérant de la Norvège, en collaboration avec les héros de la lutte pour la libération de la Finlande, sous les ordres de leur maréchal, protègent le territoire finlandais. Les formations du front oriental allemand s'étendent de la Prusse Orientale aux Carpates. Les soldats allemands et roumains sont unis sous les ordres du chef de l'État Antonesco, des rives du Pruth aux régions inférieures du Danube et aux rives de la mer Noire. La tâche de ce front n'est donc plus uniquement la protection de pays, mais la sauvegarde de l'Europe et, par là même, le salut de tous ».
L'Italie, la Roumanie, la Hongrie et la Finlande se joignirent à la guerre nazie contre 1'U.R.S.S.
Des légions fascistes furent recrutées en France et en Espagne. Les armées unies d'une Europe contre-révolutionnaire avaient lancé une guerre sainte contre les Soviets ; le plan du général Hoffmann se réalisait...
Le 7 décembre 1941, sans avertissement, les bombardiers et la marine de guerre du Japon attaquaient les États-Unis d'Amérique. Puis l'Allemagne nazie et l'Italie fasciste leur déclaraient la guerre.
Le 9 décembre, dans une proclamation du peuple américain, le président Roosevelt déclarait :
« La route que le Japon a suivie ces dix dernières années en Asie, est parallèle à celle d'Hitler et de Mussolini en Europe et en Afrique. Aujourd'hui, elle est devenue bien plus que parallèle. C'est une collaboration si bien calculée que tous les continents du monde, et tous les océans sont maintenant considérés par les stratèges de l'Axe comme un seul et gigantesque champ de bataille.
En 1931, le Japon envahissait le Mandchoakouo, sans avertissement.
En 1935, l'Italie envahissait l'Éthiopie, sans avertissement.
En 1938, Hitler occupait l'Autriche, sans avertissement.
En 1939, Hitler envahissait la Tchécoslovaquie, sans avertissement.
Encore en 1939, Hitler envahissait la Norvège, le Danemark, la Hollande, la Belgique et le Luxembourg, sans avertissement.
En 1940, l'Italie attaquait la France, et ensuite la Grèce, sans avertissement.
En 1941, Hitler envahissait la Russie, sans avertissement.
Et maintenant, le Japon a attaqué les États malais et le Siam, et les États-Unis, sans avertissement.
Tout sur un modèle unique ».
Les masques sont jetés. La guerre secrète de l'axe anticomintern contre I'U.R.S.S. s'était transformée en une guerre mondiale contre tous les peuples libres.
Le 15 décembre 1941, dans un message au Congrès, le président Roosevelt déclarait : « En 1936, le gouvernement japonais s'est délibérément associé à l'Allemagne, en donnant son adhésion au pacte anticomintern. Ce pacte, comme nous le savons tous, était nominalement dirigé contre l'U.R.S.S. ; mais son but réel était de constituer une ligue des fascistes contre le monde libre, notamment contre la Grande-Bretagne, la France et les États-Unis ».
La deuxième guerre mondiale était entrée dans sa phase décisive et finale en devenant un conflit général entre les forces du fascisme international et les armées unies de l'humanité progressive.

Joseph Staline, Franklin D. Roosevelt et Winston Churchill à la conférence de Téhéran, une rencontre stratégique des
forces alliées. Le principal produit de la conférence fut l'entente à l'effet d'ouvrir un deuxième front contre
l'Allemagne nazie.
 (U.S. Army)

Notes

1. On lisait dans le rapport analytique de l'Institut de Propagande de New-York, en juin 1940, l'appréciation suivante : « La presse américaine a moins dit la vérité et débité plus de mensonges fantastiques à propos de la guerre de Finlande que sur aucun conflit récent ».
2. Dans la nuit du samedi 10 mai 1941, à 10h30 du soir, un avion Messerschmitt allemand capota dans un champ près du château de Dunravel, dans le comté de Lanark, en Ecosse, qui appartenait au jeune duc d'Hamilton. Un ancien travailleur du domaine vit tomber l'appareil ainsi qu'un parachute descendant lentement. Armé d'une fourche, i1 courut pour trouver, gisant sur le sol, un homme à la cheville brisée. C'était Rudolph Hess, messager d'Adolf Hitler.
« Conduisez-moi au duc d'Hamilton, dit Hess en anglais. Je suis venu pour sauver l'humanité ! » Hess espérait, par Hamilton et ses amis, obtenir l'appui des conservateurs anglais dans l'attaque de l'U.R.S.S. par les nazis.
Sir Patrick Dollan, lord-maire de Glasgow (Ecosse) dit le 11 juin 1941 : « Hess était venu ici, dans l'idée qu'il pourrait rester en Ecosse pendant deux jours, discuter de ses propositions de paix avec un certain groupe et recevoir de l'essence et des cartes pour repartir en Allemagne où il aurait rapporté le résultat de ses entretiens ».
Se référant à la mission de Hess dans son discours du 5 novembre 1941, Staline déclara : « Les Allemands savaient que leur politique consistant à jouer sur les contradictions entre les classes sociales de certains États, et entre ces États et le pays des Soviets, avait déjà donné des résultats en France, pays dont les gouvernants, s'étant laissés effrayer par l'épouvantail de la révolution, avaient dans leur frayeur jeté leur patrie aux pieds d'Hitler et abandonné la résistance. Les stratèges fascistes allemands pensaient qu'il en serait de même de la Grande-Bretagne et des États-Unis. C'est en somme dans ce but que les fascistes allemands envoyèrent en Angleterre le fameux Hess, lequel devait décider les hommes politiques anglais à se joindre à la croisade générale contre l'U.R.S.S. Mais les Allemands se sont cruellement trompés ». Rudolph Hess resta prisonnier du gouvernement britannique.
(La guerre secrète contre la Russie soviétique : La Grande Conspiration », Michel Sayers et Albert E. Khan. Traduit de l'américain par Albert Germain.)
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