6-1 Stcom.net/news/ : 120 militaires français arrêtés en Syrie et les médias parlent
d'une journaliste blessée.
Les services spéciaux syriens ont arrêté une brigade française de transmission composée de 120 militaires, à Zabadani». «Cette nouvelle explique le changement de ton de Paris, qui fait, désormais, profil bas, de peur que cette affaire n'affecte la campagne de Nicolas Sarkozy. Alain Juppé a été chargé de négocier avec son homologue russe, Sergueï Lavrov, pour trouver une solution et libérer les 120 militaires Français».
Et c'est ainsi qu'après cette capture, comme par hasard, les médias ont montré une journaliste française, sourire au lèvre, affirmant qu'elle se trouve bloquée en Syrie et que sont état de santé nécessite un rapatriement d'urgence afin qu'elle se fasse soigner.
Sans avoir besoin de mettre en doute cette affaire de journaliste blessée, notre interrogation se porte sur le fait que presque aucun média ne parle de cette brigade française de transmission composée de 120 militaires capturée à Zabadani par les services spéciaux syriens et parlent par contre d'une journaliste « blessée ».
Cherchez l'erreur
Guerre De L'Information
6-2 Homs : Libération Vend En UNE Le "Témoignage" De JP.Perrin
Accompagné D'Une Photo D'Un Montage Video Anonyme Non Daté De YouTube - Mort De Colvin Et Ochlik : Encore Une Barbouzerie Ayant Mal Tourné ?
Le journal de propagande sioniste de Rothschild fait sa UNE avec un article de son «journaliste» Jean Pierre Perrin accompagné d'une photo prise d'un montage vidéo anonyme non daté publié sur YouTube. A 3 jours de la rencontre des « amis de la Syrie » en Tunisie l'effort de guerre de propagande médiatique contre le régime syrien d'Assad atteint son pic. Colvin et Ochlik les deux « journalistes » tués : encore une barbouzerie ayant mal tourné ?
Le journal de propagande sioniste de Rothschild fait sa UNE avec un article de son «journaliste» Jean Pierre Perrin accompagné d'une photo tirée d'un montage vidéo anonyme non daté publié sur You Tube mais qui sont en fait fabriquées et diffusées par l'opposition islamiste syrienne avec des complicités étrangères (Al Jazeera/Qatar notamment).
(voir montage video ci dessus la photo publiée par Liberation se trouve à 1.03 . http://www.youtube.com/watch?v=fnqia9cpxx4&feature=player_embedded
A trois jours de la réunion des « amis de la Syrie » - à laquelle ne participera pas la Russie la considérant comme illégale puisqu'hors ONU ni le Liban non plus - qui doit se tenir le 26 Février à Tunis sous haute protection du Mossad et de la CIA la guerre de propagande médiatique livrée par les médias occidentaux - en France : Liberation, Le Figaro, Le Monde pour ne citer qu'eux - atteint son pic.
Ils manipulent à des fins propagandistes la mort en Syrie de la « journaliste » américaine Marie Colvin du London Sunday Times et du « photo journaliste » français Remy Ochlik tués lorsque qu'un centre de presse clandestin à Homs regroupant plusieurs journalistes étrangers sous l a protection d'hommes armés de l'opposition aurait été touché par un obus puis les alentours par un tir de roquette.
On peut se demander pourquoi ils étaient dans ce centre de presse clandestin des opposants sauf de conclure qu'en fait ils oeuvraient aux côtés de ces opposants pour les aider à faire passer leur propagande de guerre contre le régime d'Assad et qu'il n'y avait pas que des « journalistes » pour aider ces opposants mais aussi des experts militaires/DGSE en communication français. Voir l'article du Reseau Voltaire sur le sujet
Ces « journalistes » infiltrés en Syrie utilisaient des voix de communication codées protégées par des systèmes anti brouillage et anti détection. Malgré cela ce centre de presse clandestin a probablement été repéré par des équipements bien plus sophistiqués satellitaires (iraniens ou russes ?).
Dans un article sur la mort de Marie Colvin, du 22/02/12 intitulé « Mort de Marie Colvin journaliste de guerre américaine « le quotidien français en ligne le Monde utilisait déjà ce montage vidéo anonyme non daté publié sur You Tube de même que la Pravda Dassault/Sarkozy Le Figaro.
Ce montage vidéo posté sur You Tube belge le 22/02/12 par le pseudo doood1234567 http://www.youtube.com/user/doood1234567 qui dit avoir 29 ans et être de Grèce avait également déjà servi comme toile de fond d'une interview sur CNN de cette journaliste Marie Colvin qui travaillait pour le London Sunday Times du milliardaire à la tête d'un empire médiatique anglo saxon le Juif Sioniste d'origine australienne, Rupper Murdoch.
En légende de ce montage video où on peut lire en haut à droite « Amateur Video/YouTube Homs Syria - donc anonymat pas de date - on trouve ceci :
« Journalist Marie Colvin was with a baby in Syria when he died from his wounds. She describes the conditions in Homs ».
La journaliste Marie Colvin était avec ce bébé lorsqu'il est mort de ses blessures. Elle décrit les conditions à Homs.
Hors à aucun moment dans ce montage vidéo cette journaliste américaine Marie Colvin n'apparaît ce qui fait douter de la véracité de ses témoignages sur ces tragiques évènements dans Homs.
De même Libération utilise en UNE une photo de ce montage vidéo pour appuyer le témoignage de son journaliste Jean Pierre Perrin qui omet de préciser qu'il n'est plus à Homs ni même en Syrie.Si ce sont toutes les preuves que Perrin peut fournir de sa présence à Homs on peut mettre en doute la véracité de ses témoignages sur ce qui s'y passe réellement.
A l'heure d'internet et de tous les gadgets high tech - dont bénéficie d'ailleurs les opposants à Bashar al Assad approvisionné clandestinement par les forces spéciales et autres services d'espionnage occidentaux turc et sioniste - Comment un « journaliste » aussi expérimenté que prétend l'être Perrin payé par Rothschild n'avait pas même sur lui un tel matériel capable de prendre des photos pour preuve de ce qu'il a écrit et ce d'autant qu'il dit lui-même être sorti accompagné de ses fidèles gardes du corps de l'ALS ?
Pourquoi donc alors JP. Perrin et Liberation dépendent t-il pour informer de ce qui se passe en Syrie des montages videos postés anonymement sur You Tube que d'autres médias propagandistes tels CNN le quotidien français Le Monde et le Figaro pour ne citer qu'eux utilisent aussi ?
Pourquoi risquer la vie de « son correspondant sur place » dans des zones de combats alors que Perrin pourrait écrire sa prose acide larmoyante propagandiste bien au chaud confortablement installé dans son bureau à Paris?
JP.Perrin avoue lui-même n'avoir voyagé en Syrie que dans des régions sunnites protégés par des membres de l'ALS.
« les combattants de l'Armée syrienne libre font leur possible pour que le voyage des journalistes se passe dans les meilleures conditions. Ce qui n'est pas pour autant une garantie de sécurité. »
Quelle fiabilité -dés lors que JP Perrin se cantonne à fréquenter les opposants à une écrasante majorité sunnite - accorder à ses témoignages ? [«Homs tombée, le régime aura les mains libres»]url: http://www.liberation.fr/monde/1201594-dialoguez-avec-jean-pierre-perrin
Quelle véracité ont ses témoignages alors qu'il a pris partie pour cette ALS ?
D'autre part JP Perrin avait-il une autre mission que celle d'enquêter pour Liberation à Homs ?
Repérage et transmission d'information sur les forces armées syriennes, aide logistique : fourniture de matériel telle que parabole laissée sur place pour émettre de l'intérieur d'Homs par exemple pour faire croire que les montages vidéo anonymes non datés postés sur You Tube et repris pour accompagner des articles de propagande sont quasi du « Live » dont eux ces « journalistes « sont témoins ?
On nage en pleine manipulation de l'information pour justifier une guerre contre le peuple syrien. Ces chacals ne sont pas satisfaits des dizaines de milliers de cadavres que leur propagande abjecte a provoqué en Libye ils en redemandent ces vautours cette fois en Syrie. La guerre c'est bon aussi pour le bizness médiatique.
Le gouvernement syrien - plus précisément les renseignements syriens - ne sont pas sans savoir que Libération appartient à Rothschild qui est domicilié à Tel Aviv. La Syrie et Israël sont toujours en guerre bien qu'ayant signé un cessez le feu en 1974 après la guerre de Kippour de 1973 par conséquent un journaliste d'un quotidien appartenant à un Juif israélien - et pas n'importe qui puisque la famille Rothschild a financé et continue de financer la colonisation de la Palestine - risque d'être considéré comme suspect voire qualifié d'espion.
On a déjà vu qu'en Libye la majorité des soit disant journalistes présents à Tripoli lors de l'assaut par les Islamistes supplétifs de l'OTAN aidés par des forces spéciales anglaises et françaises n'étaient en fait que des barbouzes occidentaux travaillant en repérage pour l'OTAN.
Le site internet du Figaro - qui a aussi utilisé ce montage video cité ci-dessus - publie aujourd'hui une video de sa journaliste Edith Bouvier qui a été blessée lors de l'attaque. On y voit également un autre journaliste, William Daniels, travaillant pour le Figaro Magazine et Time Magazine. Homs: l'appel à l'aide d'Edith Bouvier
Quand on regarde attentivement cette video on s'aperçoit que cela ressemble plus à une mise en scène car les deux journalistes portent régulièrement leurs regards vers une présence invisible pour approbation et contrôle de leurs discours. Otages semble-t-il de l'ASL qui les "protège". Ou bien peut être que leur présence parmi les terroristes de l'ASL protège ces derniers d'une attaque finale contre leur QG par l'armée syrienne.
La France de Sarkozy veut absolument imposer des couloirs humanitaires dans ces zones de combats - et ce sera certainement l'une des exigences des « amis de la Syrie » réunis le 24 à Tunis autrement dit une ingérence «humanitaire» prélude au renversement du régime d'Assad- non pas tant pour y aider les civils pris entre deux feux que pour y infiltrer - et ou y exfiltrer - ses barbouzes et autres forces spéciales sous couvert d'assurer la sécurité de ces convois d'aides humanitaires.
La Russie s'oppose à ces « corridors humanitaires » et uvre actuellement avec le CICR pour obtenir que cette dernière puissent apporter une aide aux civils lors de cessez le feu de 2h.
La Russie et la Chine viennent également de réaffirmer aujourd'hui leur opposition à toute intervention étrangère en Syrie.
La Russie a également appellé à mettre un terme au financement extérieur de l'opposition syrienne, a déclaré mercredi le vice-ministre russe des Affaires étrangères Guennadi Gatilov lors d'une conférence de presse à Moscou.
"Si nous voulons obtenir un règlement pacifique en Syrie, ce genre d'actions doit être stoppé", a indiqué le vice-ministre .
La guerre de propagande médiatique contre le régime syrien d'Assad et contre plus de la moitié du peuple syrien qui le soutient a atteint des summums d'ignominie jamais égalées.
Les cadavres de bébés - souvenez vous de l'histoire des bébés koweitiens soit disant sortis de leurs couveuses et tués lors de la 1ere Guerre du Golfe par des soldats de Saddam Hussein un mensonge éhonté - sont désormais offerts en pâture aux téléspectateurs des 20H et via des montages videos anonymes non datés publiés sur internet pour mieux convaincre en diabolisant Assad le dirigeant ciblé pour un "changement de régime" de la nécessité d'en tuer des dizaines de milliers d'autres pour «apporter la démocratie au peuple syrien» par une guerre «humanitaire».
6-3 Comité Valmy : La guerre secrète de la France contre le peuple syrien.+ Vidéo Thierry Meyssan sur la Syrie.
Lors de la prise du bastion insurgé dans le quartier de Bab Amr, à Homs, l'armée syrienne a fait plus de 1 500 prisonniers, dont une majorité d'étrangers. Parmi ceux-ci, une douzaine de Français ont requis le statut de prisonnier de guerre en déclinant leur identité, leur grade et leur unité d'affectation. L'un d'entre eux est colonel du service de transmission de la DGSE.
En armant la Légion wahhabite et en lui fournissant des renseignements satellitaires, la France a conduit une guerre secrète contre l'armée syrienne, qui a fait plus de 3 000 morts dans les rangs, et plus de 1 500 morts parmi les civils, en dix mois de combats.
La France a sollicité l'aide de la Fédération de Russie pour négocier avec la Syrie la libération des prisonniers de guerre.
Le Réseau Voltaire n'a pas trouvé d'éléments permettant de confirmer les imputations selon lesquelles 120 Français auraient été faits prisonniers à Zabadani. Cette rumeur semble être une exagération de nos informations et paraît sans fondement.
Par ailleurs, le Réseau Voltaire s'interroge sur les articles d'envoyés spéciaux à Homs parus ces derniers jours dans des quotidiens français : une semaine après la reprise en main du quartier insurgé, et alors que ne subsistent que des combats urbains de faible intensité, ces reporters persistent à décrire une fiction de révolution, masquant la vérité à leurs lecteurs, laissant ainsi à Alain Juppé la possibilité de négocier en secret la restitution des prisonniers de guerre.
Le 17 février, Nicolas Sarkozy et David Cameron signaient une déclaration commune. On peut y lire : « La France et le Royaume-Uni soulignent que les personnes responsables des violences dans toute la Syrie ne doivent pas douter que le jour viendra où elles devront répondre de leurs actes. La France et le Royaume-Uni réaffirment leur détermination à faire en sorte que des éléments de preuve concernant les crimes soient dûment recueillis afin que les personnes qui ont ordonné ou commis des atrocités puissent rendre des comptes. »
En l'absence d'obligation par des traités pertinents, la guerre secrète conduite par le président Sarkozy et son gouvernement est un acte sans précédent sous la Ve République. Elle viole l'article 35 de la Constitution et constitue un crime passible de la Haute Cour (article 68)
Thierry Meyssan sur la Syrie,
6-4 Syrie : 5 questions à Thierry Meyssan
14-02-2012
Voltaire Network TV
7 Dossier
7-1 Résolution : Poutine explique le blocage de la résolution de l'Onu.
La Russie a bloqué la dernière résolution du Conseil de sécurité de l'Onu sur la Syrie car ce document comportait des partis-pris et n'était pas équilibré, a déclaré jeudi soir le premier ministre russe Vladimir Poutine lors d'un entretien avec les rédacteurs en chef des journaux occidentaux.
"Vous avez lu la résolution? Apparemment non.
Moi, je l'ai lue. La résolution dit que (
) il faut retirer toutes les unités armées du gouvernement syrien des villes qu'elles occupent. Mais s'il faut retirer toutes les unités armées du gouvernement syrien, alors, on devrait écrire également: "l'opposition armée doit également retirer ses unités".
Est-ce que nous voulons qu'Assad retire ses troupes pour permettre à l'opposition armée de prendre leur place? Est-ce une approche équilibrée?", a répondu le candidat à la présidentielle du 4 mars au rédacteur en chef du quotidien britannique Times, James Harding.
"Le principe consiste à ne pas avantager une des parties hostiles, mais à les obliger à se mettre à la table de négociations pour s'entendre sur des conditions acceptables pour cesser le feu et les victimes, entamer des réformes politiques qui seraient acceptées par tous les participants au conflit", a expliqué le premier ministre.
Selon lui, la Russie n'a pas en Syrie d'intérêts privilégiés, économiques ou autres, qui l'obligeraient à protéger le régime du président Bachar el-Assad.
"Nous n'avons pas de relations privilégiées avec la Syrie. Nous avons une position de principe portant sur le règlement de conflits de ce type et nous ne nous faisons l'avocat d'aucune des parties", a souligné M.Poutine.
La Russie et la Chine ont bloqué le 4 février, pour la deuxième fois, l'adoption d'une résolution condamnant la répression en Syrie, Moscou et Pékin étant préoccupés par une possible réédition du "scénario libyen".
Le 16 février, l'Assemblée générale de l'ONU a adopté une résolution condamnant les autorités syriennes et soutenant l'appel de la Ligue arabe à la démission du président syrien Bachar al-Assad. La Russie et la Chine ont voté contre, 17 autres pays se sont abstenus.
7-2 Moscou : Les résultats du référendum en Syrie prouvent l'appui populaire aux réformes initiées par la direction syrienne.
Le ministère russe des AE a annoncé que les résultats du référendum sur le projet de constitution en Syrie prouvent que l'option des réformes du gouvernement syrien a requis l'appui du peuple.
Dans un communiqué publié aujourd'hui, le ministère a indiqué que Moscou considère ce référendum comme un pas très important sur la voie des mutations visant à rendre la Syrie un pays démocratique moderne en étalant davantage les droits et les libertés en faveur des citoyens, selon l'option suivie par le gouvernement syrien.
"Il s'est avéré que la voie de réforme optée par les autorités syriennes a été largement soutenue par le peuple et qu'il est évident que l'influence des groupes d'opposition qui avaient appelé au début du référendum de le boycotter était très limité et de ce fait ne peut leur donner droit à parler au nom du peuple syrien", a-t-il affirmé.
Le communiqué a aussi appelé à stopper immédiatement toutes formes de violence et à s'engager au dialogue sans conditions préalables dans les meilleurs délais dans la perspective d'une participation fructueuse au processus de réforme et de l'édification d'une nouvelle Syrie dans l'intérêt de tous ses citoyens.
T. Slimani
8 Analyse - Géopolitique et stratégie Réflexion
Ndlr : La publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses des auteurs mais doit être vu comme information
Dans son discours auprès d'étudiants universitaires le 10 janvier 2012, Bachar el-Assad a parlé de conspiration contre la Syrie. Utilisez un autre mot si ça vous chante, mais il est certain qu'il y en a une.
Les sous-fifres subalternes dans cette campagne qui vise à destituer le gouvernement syrien sont des miliciens qui se font appeler « armée syrienne libre » ainsi que divers gangs armés. Ni les uns ni les autres ne pourraient poursuivre leurs campagnes de violences sans une aide extérieure. Sans soutien armé depuis l'extérieur, ils ne seront pas en mesure de renverser le gouvernement. Tout ce qu'ils peuvent faire, c'est continuer leurs tueries et provoquer le chaos dans l'espoir que le régime s'effondre. Leurs sponsors sont : les USA, la Grande Bretagne, la France, l'Arabie saoudite, le Qatar, les Frères Musulmans, le Conseil National Syrien, des « activistes » syriens en exil, dont certains sont liés de près aux ministères des Affaires Etrangères britanniques et étasuniens, ainsi que tous les salafistes présents dans la région. La réforme n'est pas la question. Leurs plans divergent sur bien des aspects, mais convergent sur un seul et même point : leur détermination à détruire le gouvernement baathiste. Pour les USA, la Grande Bretagne et la France « l'Occident » -, la destruction d'un gouvernement et d'un parti politique qui leur a longtemps tenu tête est l'enjeu. Pour l'Arabie saoudite, la question d'est d'affronter l'Iran et de contenir le chiisme dans la région. Pour les Frères Musulmans, la question est la revanche sur la répression de leur révolte de 1982 par Hafez al Assad, la destruction d'un gouvernement laïque, et la mise en place d'un gouvernement basé sur la sharia, gouvernement qu'ils entendent dominer. Tant pour les salafistes que pour les Frères Musulmans, la question est également de détruire les alaouites en tant que force sociopolitique en Syrie.
Pour les USA et l'Arabie saoudite, l'Iran et la Syrie, ainsi que le Hezbollah, sont les composantes d'un même problème. L'Arabie voit en l'Iran la tête du serpent et souhaitait qu'il soit attaqué lors des dernières années de l'administration Bush. Mais une attaque directe, enlevant le voile d'une guerre masquée déjà en cours, serait extrêmement dangereuse pour les pays qui sont en train de la mener. C'est ce qui les retient d'aller de l'avant, et non pas le fait que cette guerre serait catastrophique pour le peuple iranien et la région. (Notez au passage qu'il est assez extraordinaire que, bien que l'Iran vive depuis des années sous la menace constante d'une pareille offensive, les médias occidentaux n'ont pas encore parlé des conséquences possibles d'une attaque sur des sites nucléaires actifs.)
L'Iran serait sérieusement affaibli par une intervention armée directe en Syrie (contrairement à une guerre sous couvert actuellement en cours). Une telle intervention aurait des conséquences fort similaires à une attaque directe sur l'Iran. En 2006, les deux pays ont signé un accord de défense pour contrer les « menaces communes », et l'Iran verrait toute offensive ouverte dirigée contre la Syrie comme un prélude à une attaque sur lui-même.
La forme la plus probable d'intervention armée serait la déclaration d'une « no-fly zone », ou d'un « cordon humanitaire » juste au dessus de la frontière turco-syrienne. C'est ce qui s'est passé en Lybie, où près de 50.000 personnes ont perdu la vie après que la France, la Grande Bretagne, les USA et leurs alliés de moindre envergure, eussent décidé d'attaquer au nom du maintien de la no-fly zone. La Russie et la Chine ont indiqué qu'ils s'opposeraient à quelque manuvre de la sorte au Conseil de Sécurité des Nations unies. À la lumière de ces difficultés, la seconde meilleure option est de déstabiliser la Syrie avec le même objectif final qu'une attaque ouverte. Faire tomber le gouvernement syrien, rompre ses liens stratégiques avec l'Iran et le Hezbollah, c'est là le but recherché par les USA et ses alliés d'Occident et du Golfe. Plongée dans des turbulences internes si fortes qu'elle ne sera plus en mesure de riposter, la Syrie est écartée des calculs militaires. Dans la mesure où l'Iran est concerné, cette situation renforcerait considérablement la position des USA et d'Israël et pourrait rendre une guerre plus probable.
Depuis le début de l'année, la carte géopolitique de la région a été redessinée de manière significative. Les partis islamistes sont arrivés au pouvoir ou sont en train d'y arriver au Maroc, en Tunisie et en Egypte, et il est fort probable qu'ils fassent de même lorsque des élections seront organisées en Lybie. Entre ce que les partis disent lorsqu'ils sont dans l'opposition, et ce qu'ils se sentent obligés de faire une fois au pouvoir, il y a généralement une certaine différence, et les partis islamistes ne font pas exception à la règle. Sur la question sensible des relations avec Israël, Rachid Ghannouchi, le leader du parti tunisien Ennahda, a eu des discussions tranquilles avec les Israéliens à Washington et a indiqué que la Palestine ne serait pas une priorité pour le nouveau gouvernement tunisien.
Des signaux assez vagues proviennent par contre des Frères Musulmans en Egypte. D'après le ministère des Affaires Etrangères à Washington, les Frères Musulmans ont donné des garanties qu'ils s'en tiendraient au Traité de 1979 concernant Israël. Ceci fut presque immédiatement démenti par des séniors emblématiques du mouvement, affirmant que le Traité ne pouvait être considéré comme sacrosaint, et répétant qu'il est possible qu'un referendum soit organisé afin que le peuple décide. Ce sera là l'un des thèmes les plus brûlants pour le nouveau gouvernement égyptien, mais puisque ce dernier a besoin des milliards de dollars promis par les USA, l'Arabie saoudite, le Qatar et le F.M.I. , il est probable que le pragmatisme l'emporte, à court terme, voir aussi longtemps qu'Israël lui-même ne met pas en péril le Traité avec une nouvelle attaque sauvage contre Gaza ou le Liban.
Dans cet environnement qui change très vite, la Syrie reste ferme, que ce soit contre les USA et Israël d'une part, ou contre la montée croissante des islamistes/salafistes d'autre part. L'opposition pacifique fut plongée dans la violence il y a bien longtemps, alors que l'armée continue à se battre contre des « déserteurs » et des gangs armés dont les médias nous disent toujours qu'ils ne sont qu'une invention de l'Etat. Les médias occidentaux doivent encore interviewer les familles de milliers de soldats et de civils tués par ces « rebelles » et autres « gangs armés » pour voir ce que les Syriens pensent de ce qu'il se passe dans leur pays. S'appuyant sur des accusations non vérifiées d' « activistes » ou sur des sources suspectes hors de Syrie, les médias ont joué un rôle crucial dans le développement d'un récit trompeur. La semaine dernière, le Guardian s'est nouvellement livré à une bassesse avec l'accusation d'un « activiste » syrien résidant à Londres comme quoi les forces de sécurité syriennes remplissent de détenus des conteneurs qu'ils jettent ensuite à la mer. Il n'y a aucune preuve que ça se soit passé, mais c'est la façon de traiter l'information que le Guardian a préconisé pour « relater » cette crise. Lorsque Damas a été la cible d'attentats à la bombe, la BBC et le Guardian ont tous deux déclaré en toute hâte que ces attentats étaient l'uvre du gouvernement selon des activistes. À nouveau, ils n'avaient aucune preuve pour soutenir de telles accusations, faites au moment même où les Syriens nettoyaient le sang dans les rues et ramassaient les morceaux de corps de civils qui avaient été tués. Lorsque la Ligue Arabe a publié un rapport de gestion intermédiaire sur le travail de ses inspecteurs en Syrie, celui-ci appelait à la cessation de violences de la part du gouvernement et des gangs armés. Sur sa page internet, la BBC a uniquement relayé qu'il appelait à une cessation des violences de la part du gouvernement syrien.
L'Occident part à la chasse d'une nouvelle guerre au Moyen Orient. C'est là l'essence de cette campagne contre la Syrie. Cette semaine [11 janvier 2012, ndlr], un autre scientifique nucléaire iranien a été assassiné. L'intention très claire est de provoquer l'Iran pour qu'il riposte, fournissant du même coup le prétexte pour une attaque armée que beaucoup en Israël et aux USA souhaitent. Il n'y a aucun doute sur le fait que la Syrie a besoin d'une réforme. Mais quiconque pense que les USA, la Grande Bretagne, la France, l'Arabie saoudite et le Qatar mènent campagne contre la Syrie pour que cette réforme ait lieu vit dans le monde des rêves. Chaque accusation sauvage faite par des activistes et relayée par sens du devoir dans les médias est de l'eau qui alimente leur moulin. Ces puissances ne veulent pas que la violence cesse. Elles veulent que cela continue jusqu'à ce que le gouvernement syrien tombe, et elles ont de quoi faire durer cela éternellement. Si les USA et leurs alliés franchissent le pas et attaquent la Syrie ou l'Iran, il est très probable qu'ils déclenchent une guerre régionale, puis selon certains, une guerre globale. Dans leurs costumes gris et avec leurs cravates couleur pastelle, ces hommes sont aussi fous que n'importe quel fasciste en uniforme marron
Jeremy Salt
Jeremy Salt enseigne l'histoire moderne du Moyen-Orient dans le département de science politique à l'Université Bilkent, à Ankara. Il a enseigné précédemment dans les universités d'Istanbul ( Bogazici, Bosphore) et de Melbourne. Ses publications incluent " The Unmaking of the Middle East : a History of Western Disorder in Arab Lands" (University of California Press, 2008). Il a contribué à la rédaction de cet article sur PalestineChronicles.com .
Traduit de l'anglais par Fabricle Lambert pour Investig'Action
9 Déclaration, courrier des lecteurs & témoignage
Ndlr : la publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage les analyses ou point de vue des auteurs, mais doit être vu comme information.
9-1 Déclaration de vote d'Inês Zuber relative au débat d'une résolution sur la Syrie. La situation en Syrie.
Le mensonge et l'ingérence dans les affaires internes de la Syrie imprègnent l'ensemble de cette résolution. La menace à peine voilée d'une agression impérialiste contre la Syrie se précise et ses conséquences risquent de s'avérer dramatiques en déstabilisant encore plus un Proche-Orient à la situation déjà délicate. Nous nous trouvons face au même modus operandi qui a conduit aux agressions militaires de l'OTAN contre la Yougoslavie, l'Irak, l'Afghanistan et la Libye, avec l'exacerbation des antagonismes locaux, l'interférence de services secrets et de forces spéciales, le financement et l'armement de "l'opposition", avec une grossière campagne d'intoxication médiatique. Aucune de ces interventions n'a eu de conséquences positives pour ces peuples ; au-delà des milliers de morts et de la destruction d'importantes infra-structures, elles ont ouvert un espace politique aux forces les plus réactionnaires et rétrogrades de ces pays.
La majorité du Parlement Européen se situe clairement aux côtés de ceux qui refusent toute solution pacifique, qui violent la souveraineté du peuple syrien et rejettent tout processus de dialogue national ainsi que les démarches diplomatiques, dans le cadre de l'ONU, visant à stopper l'escalade de la situation intérieure. Elle se positionne du côté des puissances de l'OTAN et des monarchies obscurantistes et réactionnaires de la région dans le soutien financier et la fourniture d'armes à des groupes qui s'en prennent aux populations civiles, aux édifices publics, qui kidnappent et assassinent des civils innocents.
Quelles que puissent être nos légitimes préoccupations et critiques sur la situation intérieure, nous entendons nous situer du côté de la paix et affirmer notre solidarité inconditionnelle aux travailleurs et au peuple syriens. Parce que nous respectons leur droit à vivre en paix, nous votons donc contre cette résolution.
(pour le Parti Communiste Portugais au Parlement Européen ) ...
Jeudi 16 Février 2012
http://www.pcp.pt/situa%C3%A7%C3%A3o-na-s%C3%ADria-1
Traduction Pedro DA NOBREGA
9-2 Communiqué du Parti communiste syrien (unifié) : Le dialogue est-il impossible ?
Les communistes syriens prônent toujours l'ouverture d'un grand dialogue national pour sortir de la crise en dehors de toute ingérence extérieure
Depuis le début des événements en mars dernier, deux voix se sont faits entendre dans notre pays, la première par le son des balles, l'autre c'est celle de la sagesse, du dialogue et du rationalisme.
Les balles ont fait leur travail. Des irresponsables ont réussi à déstabiliser le pays, terrorisant les citoyens et les privant d'une des choses qu'ils chérissaient le plus jusqu'alors... la sécurité, et sabotant plusieurs usines construites par les Syriens au fil des décennies.
Des balles ensanglantées, nées de provocations et d'excitations, alimentées par des discours emplis d'ignorance ont révélé à quel point les forces obscurantistes ont réussi à corrompre les esprits d'une partie de la jeunesse au cours des cinq dernières décennies. Avec une liberté absolue, ces forces ont uvré, circulé et conspiré, alors que les appareils d'État dans le même temps ont exercé des restrictions contre des penseurs éclairés et laïcs. Ce sabotage a assombri les esprits des Syriens, nourri la haine des autres dans leurs têtes et contribué à libérer les instincts les plus vils. Les événements violents qui ont lieu dans nombre de régions Syriennes montrent que la priorité urgente doit être de travailler les esprits de la jeunesse de notre pays. Un tel travail ne peut être le fruit que des efforts unitaires des forces démocratiques et laïques, qui doivent contribuer à libérer les esprits de la jeunesse de cette pollution intellectuelle.
Certains pourraient objecter et en fait, c'est bien ce qui se dit que la force est le seul moyen de remettre ces esprits en place. L'expérience récente montre bien que la force seule, si elle n'est pas accompagnée d'une action politique de tous les instants et de solutions politiques, ne peut que compliquer les choses et provoquer de nouvelles tragédies.
La solution en Syrie devient de plus en plus compliquée, la violence est devenue une pratique quotidienne. La crise Syrienne est devenue régionale et internationale. Les forces obscurantistes ainsi que les groupes armés sont de plus en plus nombreux et actifs. Ils ont pris l'initiative, indépendamment de leurs différences en terme d'idéologie, de doctrine, d'orientation et de relations sociales. Des groupes oppositionnels sont parvenus à faire dérailler les mouvements de protestation, pacifiques à l'origine, et à les faire entrer dans le cercle de l'action armée.
Les conséquences de cette transformation ne sont pas seulement dangereuses mais bien catastrophiques pour notre pays.
Cela impose à toutes les forces patriotiques, nationalistes, de gauche, démocratiques et laïques d'unir leurs efforts pour trouver une solution pour la crise dans notre pays sur la base d'une solution politique qui ferait de la Syrie une société démocratique et pluraliste, régie par les principes d'un État de droit. La voie menant à cette solution est celle du dialogue, et seulement celle-ci. Seul le dialogue peut nous permettre d'atteindre ce but.<P/>
Jusqu'à présent, il y eut plusieurs tentatives pour lancer un dialogue entre ces forces. Il est possible de dire qu'il y a une forme de dégel pour ce qui est des relations entre ces forces. Pourtant, nombreux sont encore les obstacles qui empêchent ces forces de parvenir à des solutions pacifiques, menant à un accord historique entre tous les partis intéressés à un pays de progrès, démocratique et sûr, en préservant son orientation patriotique.
La relance des efforts visant à parvenir à une solution politique exige de tous les partis qu'ils sortent du cercle alimentant les groupes armés dont la force n'est que la conséquence du manque de place laissé à une solution politique hors de toute ingérence extérieure. Cela exige également la fin des conditions posées à l'ouverture du dialogue. La foi dans la capacité à trouver des solutions à cette situation complexe sans dialogue est erronée et ne peut nous conduire qu'à l'enfermement dans un cercle vicieux. Dès que le dialogue sera lancé, de nouveaux horizons s'ouvriront et de nombreux obstacles seront levés. La réalisation de tous les objectifs mentionnés ci-dessus nécessite de tous les partis qui participeraient au dialogue un certain degré de réalisme politique, une compréhension du rapport de forces politique. Il ne doit jamais négliger les activités de groupes armés qui refusent et n'ont aucun intérêt à trouver une solution. Ces groupes ont des liens avec des cercles impérialistes étrangers qui leur fournissent de l'argent, des armes, des hommes et des médias bienveillants. Ils appellent à une intervention impérialiste étrangère Américaine et Européenne mais aussi de pays réactionnaires Arabes afin de détruire et de diviser la Syrie. Leur lutte n'est pas dirigée uniquement contre le régime, comme ils le prétendent, c'est une lutte pour liquider la Syrie et en faire une nouvelle Libye. Ils n'atteindront pas le but même si toutes les forces impérialistes les rejoignent dans leur tâche !
jeudi 23 février 2012,
10 Analyse - Géopolitique et stratégie Réflexion
Ndlr : La publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses des auteurs mais doit être vu comme information
10-1 Stuart Jeanne Bramhall : La guerre secrète des Etats-Unis contre la Syrie.
Vous avez peut-être remarqué que la rhétorique officielle au sujet de la Syrie change tous les jours sauf pour ce qui est des attaques méprisantes et insultantes contre la Russie et la Chine pour avoir exercé leur droit de veto au Conseil de Sécurité. Pour être honnête, ce veto se révèle de plus en plus opportun à mesure que les évènements au sol dévoilent la culpabilité des Etats-Unis dans la guerre civile en Syrie.
L'ambassade US à Damas vient de fermer ses portes, attendant des jours meilleurs...
Oui la guerre civile. C'est comme ça que ça s'appelle quand une résistance armée prend les armes contre un gouvernement souverain. Le rapport provisoire de la Mission des Observateurs de la Ligue Arabe (la Ligue Arabe a refusé "d'approuver" le rapport mais il y a eu des fuites) confirme clairement la présence "d'une entité armée" en Syrie. Des descriptions détaillées de militants qui tirent sur les forces gouvernementales ainsi que le fait que des bombes soient posées pour faire exploser les infrastructures gouvernementales et civiles semblent confirmer les déclarations d'Assad comme quoi des militants islamistes essayent de renverser le gouvernement. Vous pouvez lire le Rapport de la Mission des Observateurs de la Ligue Arabe sur le site web de l'université de Columbia.
Au début l'administration Obama a expliqué tout cela en affirmant que les manifestants syriens non-violents étaient si désespérés par l'intransigeance d'Assad qu'ils se sont joints aux militaires qui avaient quitté l'armée syrienne. Il y a un jour et demi, quand deux bombes ont explosé à Alep en faisant 25 morts, on nous a dit que c'était une manoeuvre cynique du gouvernement syrien pour discréditer l'Armée Syrienne Libre. Mais cette version n'a pas pu être maintenue après que les militants aient assassiné un général syrien, un docteur qui dirigeait un hôpital militaire de Damas. Maintenant on nous dit que les membres iraquiens de Al Qaeda profitent de l'agitation civile syrienne pour traverser la frontière et devenir une Al Qaeda syrienne.
Le soutien de l'OTAN aux militants armés syriens
Le problème avec cette nouvelle version des évènements c'est que cela fait plusieurs mois que des analystes du Moyen-Orient respectés comme Sibel Edmonds, une ancienne interprète du FBI qui a le don de mettre à jour des informations cachées, Philip Giraldi, un ancien officier de la CIA, John R. Bradley, auteur et correspondant étranger britannique et Michel Chossudovsky, un économiste canadien et analyste de la mondialisation, parlent de la résistance armée en Syrie. De plus tous les quatre apportent de plus en plus de preuves que les Etats-Unis, la Turquie et d'autres membres de l'OTAN, de même que la Jordanie, l'Arabie Saoudite et le Qatar entraînent ces militants armés et leur fournissent des armes et de l'argent.
Edmonds a parlé pour la première fois en novembre dernier de l'implication de forces de l'OTAN et des Etats-Unis dans l'armement et l'entraînement des militants syriens. Le 21 novembre 2011 des sources turques l'ont informée de la présence de camps d'entraînement secrets dans la base de l'aviation étasunienne de Incirlik. Ces camps auraient été installés dans le but d'organiser et d'étendre la base de la dissidence en Syrie. D'après ses sources, il s'agirait de faire entrer des armes étasuniennes en contrebande en Syrie, de participer à une guerre psychologique à l'intérieur de la Syrie et d'ouvrir un couloir humanitaire/médical entre la Syrie et la Turquie pour soutenir les groupes d'opposition.
Le 11 décembre elle a rapporté, sur la foi de sources jordaniennes parmi lesquelles un officier jordanien, que des centaines de soldats de langue étrangère avaient été observées près de la frontière entre la Jordanie et la Syrie. Ses informateurs lui ont aussi dit que l'OTAN avait établi un second camp d'entraînement près de Mafraq, en Jordanie, pour entraîner la branche armée des Frères Musulmans syriens. Elle a aussi été informée par un reporter iraquien basé à Londres, qu'un nombre inconnu de soldats étasuniens avait été envoyés d'Irak à Mafraq en Jordanie.
Huit jour plus tard, l'ancien officier de la CIA, Philip Geraldi, a confirmé pour l'essentiel les assertions d'Edmonds concernant l'OTAN et la Syrie. C'était dans un article qu'il avait écrit pour la revue American Conservative grâce à des fuites d'analystes de la CIA inquiets de la "marche vers la guerre" contre la Syrie que l'administration Obama semblait entreprendre. Selon Geraldi, la CIA a refusé de signer le rapport de l'ONU fréquemment cité selon lequel plus de 3500 civils avaient été tués par les troupes d'Assad. Pour la CIA, cette information provenait uniquement de sources rebelles et n'était pas corroborée. La CIA a aussi fait valoir que les affirmations du gouvernement syrien selon lesquelles il était attaqué par des groupes rebelles armés, financés et entraînés par des gouvernements étrangers étaient plus vraies que fausses.
Des informateurs anonymes de la CIA lui ont aussi signalé que des avions de l'OTAN arrivaient sur les bases militaires turques près de Iskenderum à la frontière syrienne, chargés d'armes provenant des arsenaux de Mouammar Kadhafi et de volontaires du Conseil National de Transition libyen. Là, ces derniers ainsi que des forces spéciales françaises et britanniques formaient les membres de l'Armée Libre Syrienne. Selon ces sources, le rôle de la CIA et des Forces Spéciales étasuniennes dans tout cela était de fournir du renseignement et de l'assistance en communications.
Le peuple soutient le gouvernement laïque syrien
Selon John R Bradley, l'auteur de "Après la révolution arabe" et le seul analyste à avoir prédit la révolution égyptienne, l'Arabie Saoudite et le Qatar fournissent aussi des armes et des fonds à l'Armée Libre Syrienne. Dans un interview avec Russia Today, Bradley reconnaît que le président syrien est un despote sans merci. Cependant il souligne que le président syrien est un des derniers leaders arabes laïques et qu'il dirige le pays du Moyen-Orient où il y a le plus d'ethnies différentes. Pour le moment il jouit d'un grand soutien populaire parce que beaucoup de Syriens le voient comme le dernier bastion contre le fondamentalisme islamique, à l'instar de celui qui vient juste d'être installé au pouvoir en Libye.
Des habitants de Homs (la ville syrienne assiégée) qui ont participé à l'émission de la BBC "Have Your Say" du 10 février semblent partager ce point de vue. Aucun d'eux n'est un grand fan de l'administration laïque d'Assad mais ils la préfèrent de loin à la Loi de la Sharia.
La stratégie des Etats-Unis au Moyen-Orient
Michel Chossudovksy, qui lui aussi écrit depuis des mois des articles sur la guerre secrète des Etats-Unis contre la Syrie, s'inquiète plus particulièrement de sa signification dans le contexte plus large des objectifs étasuniens au Moyen-Orient. Il explique que les Etats-Unis ont pris pour cible la Syrie à la fois parce qu'elle entretient une l'alliance stratégique avec l'Iran et parce que le Pentagone veut isoler et encercler l'Iran pour ensuite renverser son gouvernement. Dans un interview radiophonique récent sur "Guns and Butter" il explique que les Etats-Unis ont procédé systématiquement à l'occupation et/ou la militarisation de quasiment tous les pays qui entourent l'Iran. D'abord ils ont occupé l'Afghanistan et le Pakistan (cible d'une seconde guerre non déclarée) qui se trouvent à l'ouest de l'Iran. Puis ils ont envahi l'Irak qui est toujours partiellement occupé, et, à l'est de l'Iran, il y a le Koweït (où les Etats-Unis ont déployé 15000 soldats en décembre) et la Turquie. Enfin il y a l'Arabie Saoudite (qui héberge aussi une énorme base étasunienne) et le Qatar au sud. Selon Chossudovksy, l'intervention militaire en Syrie se propagera au Liban avec l'implication du Hezbollah, ce qui neutraliserait effectivement les derniers alliés de l'Iran.
Dans un article inquiétant et récent intitulé "Quand les jeux de guerre deviennent vrais" Chossoduvsky cite un extrait du livre de général à la retraite, Wesley Clark, publié en 2003 et intitulé "Pour gagner les guerres modernes" à propos du rôle de l'intervention militaire contre la Syrie et l'Iran dans la grandiose stratégie du Pentagone au Moyen-Orient. Selon Clark, le Pentagone fait des préparatifs pour attaquer les deux pays depuis le milieu des années 1990. A la page 130 de son livre, Clark écrit :
"Quand je suis repassé au Pentagone en novembre 2001, un des officiers de haut rang a pris le temps de bavarder avec moi. Oui nous envisagions toujours d'attaquer l'Irak m'a-t-il dit. Mais ce n'était pas tout. Cela faisait partie d'un plan de campagne de cinq ans, a-t-il ajouté, qui concernait sept pays en tout, à commencer par l'Irak, puis la Syrie, le Liban, la Libye, l'Iran, la Somalie et le Soudan".
La fiabilité de ces prédictions, en dépit du passage en 2008 du leadership de George Bush, un soi-disant faucon néo-con, à celui de Barack Obama, un supposé avocat de la manière douce, s'est révélée étonnante. Les Etats-Unis continuent d'occuper l'Irak en plus des guerres qu'ils mènent en Somalie et au Soudan. On peut penser que l'intervention en Libye a pris fin maintenant qu'un régime favorable aux Etats-Unis a accepté de privatiser le pétrole libyen pour le plus grand profit des multinationales pétrolières étasuniennes.
Selon Chossoduvsky, des pays comme l'Irak, la Libye, la Somalie, l'Iran et le Soudan sont devenues des cibles à abattre pour les Etats-Unis parce qu'ils ont refusé de jouer le jeu en laissant les entreprises anglo-saxonnes exploiter leur pétrole à leur convenance. Quant aux pays pauvres en pétrole comme la Syrie et le Liban, si les Etats-Unis veulent les détruire c'est en raison de leurs alliances stratégiques avec l'Iran qui est riche en pétrole.
* Dr. Stuart Bramhall est une militante, auteure et psychiatre américaine de 63 ans, qui a émigré en Nouvelle Zélande où elle se considère comme une réfugiée politique. Ses travaux comprennent un roman : The Battle for Tomorrow qui parle d'une jeune fille de 16 ans arrêtée pour avoir participé au blocus et à l'occupation du Capitole américain, et un livre de mémoires : The Most Revolutionary Act : Memoir of an American Refugee qui explique sa décision de quitter Seattle après 15 ans de persécutions de la part du gouvernement pour se réfugier en Nouvelle Zélande.
Stuart Jeanne Bramhall
13 février 2012 - Dissident Voice
Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières,les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit.
" Déclaration Universelle des Droits de l'Homme - Article 19