Imaginez qu'une bataille navale se déroule le long de la côte atlantique dans le golfe de Gascogne à 5 milles des côtes. Certainement que la préoccupation en France serait majeure. La presse…
Imaginez qu'une bataille navale se déroule le long de la côte atlantique dans le golfe de Gascogne à 5 milles des côtes. Certainement que la préoccupation en France serait majeure.
La presse algérienne commente l'entrée en guerre de la France.
Roger blog-de-Roger a réalisé cette revue de presse qui décoiffe et doit interpeller :
L'Algérie a une frontière de 1376 km avec le Mali. Et le moins qu'on puisse dire est que la presse de ce pays commente aigrement l'entrée en guerre de la France chez son voisin. Même si l'Algérie vient de laisser survoler son espace aérien par l'aviation française et ferme ses frontières avec le Mali. Mais le pourra-t-elle ou le voudra-t-elle?
"Paris a mis tout le monde devant le fait accompli", commentait en tous cas dimanche 13 janvier le quotidien El Watan.
"L'intervention militaire française au Mali a été baptisée du nom de code Serval. Pour ceux qui ne le savent pas, le serval est un petit félin africain qui a la particularité d'uriner trente fois par heure pour marquer son territoire. Justement..., dit l'éditorial du journal Liberté. "La France ab ainsi décidé de faire l'impasse sur les résolutions onusiennes pour partir en guerre contre le terrorisme au Sahel. Toute seule, comme le serval, elle n'a pas résisté à la tentation épidermique de revenir dans son ancien pré carré pour montrer à tout le monde qu'elle est la seule qui connaît le mieux les intérêts des Maliens. Leurs anciens colonisés". Et le journal de poursuivre: "Quand l'intérêt français est menacé en FrançAfrique, Paris dégaine son costume de gendarme et envoie ses hélicoptères. Protéger les gisements d'uranium du Niger vaut tous les sacrifices de dépenses militaires même en pleine crise économique".
Preuve d'une décision purement intéressée, estime L'Expression: "la France est bien seule à faire le coup de feu au Mali. Cet isolement de la France contredit l'argument de 'la légalité internationale' avancé par le président français pour justifier son intervention qui a, de toute évidence, été décidée dans la précipitation".
"La France ne chercherait-elle pas à déstabiliser l'Algérie?", estime Le Temps d'Algérie:"Derrière l'enjeu malien, la France coloniale cherche à la punir l'Algérie. Cette crise n'est qu'une étape pour l'atteindre in fine, dont le Sud est cerné par l'armée française qui opère en Lybie, en Côte d'Ivoire, au Niger, en Mauritanie, au Tchad et au Mali. La France cherche par les armes à réaliser un rêve colonial" et "la préservation des intérêts de la France dans la région du Sahel".
Une position partagée par Le Soir d'Algérie: "l'intervention militaire française au Mali est une des étapes d'un plan visant l'installation de forces étrangères dans la région du Sahel".
Seul voix discordante, Le Matin critiquant Alger et sa position "ni claire ni cohérente" sur la question du Mali et du Sahel.
Quels que soient les intérêts en jeu, "l'intervention militaire en cours n'est pas et ne pourra être la panacée à la crise malienne comme le prétendent les partisans maliens et étrangers de la solution militaire", analyse le Quotidien d'Oran. "Au vu de l'étendue et de la configuration du terrain d'opérations, il ne faut pas en attendre l'éradication totale et définitive de ces groupes armés, d'autant que le tout militaire qui l'inspire ne s'embarrasse nullement de répondre favorablement aux revendications légitimes des populations du nord du Mali et que partagent une grande partie des éléments enrôlés dans les groupes armés qui sévissent dans cette région du Mali", prédisant "l'enlisement dans la guerre" et "la pérennisation de l'état d'insécurité. Les frontières [de l'Algérie] sont si grandes que l'Etat ne peut contrer les infiltrations des groupes terroristes et l'afflux des populations à la recherche d'un refuge sur son territoire."
L'Amenokal du Hoggar, chef traditionnel des Touareg algériens, prédit, dans El Watan, que cette "guerre déclarée à nos portes engendrera le chaos" et de"graves répercussions" sur toutes les villes du sud de l'Algérie, comme en témoigne, selon lui, l'arrivée de nombreux réfugiés.
Note de ma pomme: Il faut savoir que le fascisme islamique est aussi présent en Mauritanie, au Niger et au Burkina-fasso, tout comme en Algérie. Il faut savoir aussi que tous les états du Sahel ont des frontières fluctuantes héritées du colonialisme français qui avait découpé "son" Afrique pour mieux la mettre sous son joug.
Pour le Mali, la résolution 2085 du Conseil de sécurité de l'ONU (votée sans veto et à l'unanimité) n'autorisait pas la France à y entrer en guerre. Outre que l'ONU sollicitait ce pays pour y "rétablir l'ordre constitutionnel et l'unité nationale"notamment par des élections présidentielles, elle exigeait que les groupes rebelles maliens du Nord rompent tout lien avec les organisations terroristes islamiques. Elle autorisait aussi la formation des soldats maliens par des techniciens étrangers. Et était prévu l'envoi d'une force militaire internationale formée majoritairement de contingents africains et placée sous un commandement expressément africain, tout "en préservant la population civile". Et jamais, le Conseil de sécurité de l'ONU n'avait entériné le déclenchement soudain d'une offensive dans la partie nord du Mali.
François Hollande, président de la République et chef des armées, seul dans son palais de l'Elysée, s'est arrogé d'autres droits. Comme au meilleur temps de la France et de ses colonies africaines et de la canonnière. Et preuve que l'esprit démocratique n'étouffe pas l'éxécutif français, Jean-Marc Ayrault, son grand chambellan, souhaite un "débat au parlement rapidement mais sans vote" alors que la guerre est déclarée depuis vendredi soir et que la Constitution impose la réunion du Parlement dans les 3 jours du début des combats. Pour autant, les présidents socialistes de l'Assemblée nationale et du Sénat n'ont pas mouftés à cette heure. Ni l'un de ces constitutionnalistes de service dans les téloches et encore moins le Conseil constitutionnel.
Mais lorsqu'on va-t-en guerre, a-t-on le temps de s'emmerder avec des textes régissant la 5e République?
Enfin pour le débat, les Touaregs, population éclatée en 5 pays et malmenée dans tous:
Touareg |
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Populations |
Population totale | 1 300 000 (1994) |
Populations significatives par régions |
Niger | 700 000 (1994) |
Mali | 400 000 (1994) |
Algérie | 40 000 (1994) |
Burkina Fasso Lybie | 160 000 (1994) |
Autre |
Région d'origine: Sahara
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Langue(s): Touareg
| (Tamasheq, Tamajeq, Tamahaq) |
Religion: Islam
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Groupe(s) relié(s): Berbères
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Carte de répartition
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