http://users.skynet.be/roger.romain/Sommario.html
Du fric pour l' Otan : 400 millions d'euros pour les nouveaux bâtiments otaniens à Bruxelles ...
Pour rappel, André FLAHAUT est "socialiste", comme ses copains bellicistes et otaniens américanisés Paul-Henri SPAAK (passé chez les libéraux!), Solana (la guerre des Balkans!) , Willy Claes, Robertson, Tony Blair, Pérez (nouvel allié et sauveur de Sharon!) et bien d' autres. ...
Jean JAURES ("le capitalisme porte en lui la guerre comme les nuées portent l'orage!") doit se retourner dans sa tombe !.
A vomir pour ceux qui savent encore ce que signifie le marxisme, le socialisme ... L' Otan est en effet la plus grande des saintes alliances militaires et impérialistes capitalistes de tous les temps. L' Otan, c' est la guerre et les nouvelles conquêtes capitalistes.
RoRo
----- Original Message -----
From: anti-imperialiste@chiffonrouge.org
Sent: Saturday, December 18, 2004 12:20 PM
Subject: [Anti-imperialiste] [alerte_otan] 400 millions d'euros pour les nouveaux bâtiments de l'OTAN à Bruxelles
+++++++++++++++++++++++++++++++++++++ANTI-IMPERIALISTE la liste dehttp://chiffonrouge.org+++++++++++++++++++++++++++++++++++++
Les futurs bâtiments de l'Otan se dessinent
Le Soir en ligne
18/12/2004Le ministre de la Défense André Flahaut a signé vendredi avec les représentants d'un consortium international un contrat d'étude pour la construction du nouveau siège permanent de l'Otan.
Il concerne les clauses techniques et administratives des études qui doivent mener à l'adjudication définitive des contrats. Le consortium chargé de la phase d'étude du nouveau siège permanent regroupe les bureaux d'études ASSAR scrl, Ingénieurs associés sa, VK Engineering, les Britanniques de SOM Inc et les Américains de SOM LLP. Ce consortium avait remporté l'appel d'offres lancé par l'Alliance atlantique pour la présentation d'un concept sur le nouveau siège.
Le futur bâtiment sera érigé sur l'avenue Léopold III à Evere, en face du siège actuel de l'Alliance. La Belgique a pris sur elle la gestion du projet de construction. La semaine dernière, le gouvernement et l'Otan ont ainsi signé un mémorandum d'entente. La construction s'étendra de 2005 à 2013. Le coût de l'ensemble des travaux est actuellement évalué à 400 millions d'euros (16 milliards de FB)
Le contrat d'étude confié au consortium comprend plusieurs phases (esquisse, avant-projet, projet, documents d'adjudication, assistance au suivi des travaux) s'échelonnant entre le début de 2005 et 2013. Il n'est pas exclu qu'au cours de la phase d'étude (2005-2008), certains contrats spécifiques soient encore conclus en fonction des développement du projet.
Les marchés de travaux ont été subdivisés en trois lots. Le premier, relatif à la démolition des bâtiments existants actuellement sur le site, est planifié de mi-2007 à mi-2008. Le deuxième lot concerne la construction proprement dite du siège; il devrait démarrer fin 2008 et courir jusque fin 2012, tout comme le troisième lot, de moindre ampleur et relatif aux viabilités.
Originellement, il était prévu que le nouveau siège de l'Otan soit opérationnel pour 2009. Il devrait l'être en 2013. Il s'agira d'un complexe de sept bâtiments futuristes qui doivent remplacer les bâtiments actuels, dont la plupart ont été construits en 1967. C'est à cette date que le siège parisien de l'Otan avait déménagé à la suite de la décision du président Charles De Gaulle de retirer la France des structures militaires de l'Alliance.
(D'après Belga)
Pour retrouver les messages précédemment envoyés : http://fr.groups.yahoo.com/group/alerte_otan/messages
OTAN: la plus grande des saintes alliances militaires capitalistes de tous les temps. Sous la domination des Usa, elle sert leur politique de domination mondiale. Combattons sans arrêt cette machine de guerre impérialiste, agressive, colonialiste, ruineuse et dangereuse, pour tous les peuples de la planète. Pour recevoir ces articles, envoyer un mail à roger.romain@skynetblogs.be. Indiquer Otan. Merci !
dimanche, décembre 12, 2004
dimanche, octobre 10, 2004
communiqué n°15
http://users.skynet.be/roger.romain/Sommario.html
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From: info@csotan.org
Sent: Sunday, October 10, 2004 7:15 PM
Subject: Alerte OTAN n°15
Alerte OTAN !
Bulletin trimestriel du Comité de surveillance OTAN, n° 15, octobre 2004
Secrétariat : rue de Dublin, 31 ; 1050 Bruxelles
tél & fax : 02 511 63 10
Adresse électronique : info@csotan.org
CCP 068-2447491-14 au nom de CSOTAN
Site internet : www.csotan.org
Sommaire
Édito : l'Otan déploie ses tentacules dans le monde
Appel pour le Kosovo
Le simulacre de procès de La Haye tourne à la farce complète
Appel à signer : Le Cas Milosevic au TPIY et le respect des droits de la defense
L'Armée Européenne est-elle une alternative ?
Solidarité avec Hiroshima et Nagasaki.
Mons, 7 août 2004 : Commémoration de la tragédie d'Hiroshima et Nagasaki
Communiqué de la réunion
Après Beslan : Solidarité de l'Otan avec la Russie ?
AGENDA
Vous pouvez faire part des réactions, remarques, critiques, encouragements, et autres commentaires que vous inspirent les articles de ce bulletin, en les publiant sur notre site : http://www.csotan.org/
Le CSO anime également une mailing list par laquelle vous pouvez notamment recevoir régulièrement des infos centrées sur l'OTAN, et où vous pouvez aussi diffuser vos avis et réflexions. Pour vous inscrire à cette liste, il suffit d'envoyer un e-mail vide à l'adresse alerte_otan-subscribe@yahoogroupes.fr
Éditol'Otan déploie ses tentacules dans le monde
En quelques semaines, les divergences entre les différents pays membres se sont réduites comme une peau de chagrin pour décider de l'intervention de l'OTAN en Irak. Le drapeau de l'Otan y est bien planté : le nombre de cadres otaniens chargés de former une armée irakienne selon les schémas de la Coalition est déjà passé de 70 à 3.000. Les missions prévisibles de ces militaires ne consisteront pas seulement en tâches de formation, mais également en participations directes aux interventions de l'armée irakienne ! Bien sûr, notre gouvernement répète que la Belgique n'y enverra aucun soldat, mais il donne un soutien logistique et financier. Et les 600 soldats belges qui sont partis en Afghanistan sont une sorte de caution pour les troupes non envoyées en Irak. Entre-temps, de nouveaux renforts de troupes débarquent en Afghanistan qui n'en finit pas d'être pacifié.
Mais la guerre n'est pas finie non plus dans l'ex-Yougoslavie où des militaires belges continuent à travailler sous les ordres de l'Otan : le procès intenté contre Milosevic par le Tribunal Pénal International tourne à la farce macabre et ne parvient pas à imposer la version du vainqueur ; et au Kosovo, comme en témoigne notre délégation à son retour de voyage, le nettoyage ethnique est presque accompli sous l'égide des forces de l'Otan. Les nouveaux affrontements violents couvent.
Après la prise d'otages de Beslan, l'OTAN s'est déclarée solidaire de la Russie dans la lutte contre le terrorisme, mais cela ne l'empêche pas d'encourager tout ce qui peut contribuer à son éclatement, de s'installer à ses frontières, de la Lituanie à la Géorgie, et d'essayer de transformer la Tchétchénie en un nouveau Kosovo pour atteindre ce but.
Enfin, l'OTAN ne manifeste pas la moindre intention de changer sa stratégie nucléaire, dirigée par la puissance américaine . Nous sommes à la veille de la révision du TNP (Traité de non-prolifération nucléaire), et le désarmement nucléaire est entièrement bloqué. Par contre, l'Otan va investir 3 milliards de dollars dans le renouvellement de ses missiles et , en Belgique, on apprend que la modernisation des systèmes d'entreposage d'armes nucléaires à la base de Kleine Brogel va prochainement débuter.
Tout cela met en évidence l'urgence de répondre à l'appel du maire d'Hiroshima à toutes les communes et villes du monde pour imposer un désarmement nucléaire général. Et la nécessité pour le mouvement de la paix dans notre pays de débattre sur la nature réelle de l'Otan et de rester mobilisé contre la guerre.
Sommaire
Appel pour le Kosovo
Cinq mois après les émeutes du 17 mars 2004 et cinq ans après l'intervention militaire de l'OTAN, nous avons séjourné au Kosovo du 14 au 22 août, afin d'y observer les conditions dans lesquelles vivent les minorités.
Nous avons constaté qu'en ce début de troisième millénaire s'y perpétuent de véritables ghettos, dans lesquels les minorités, dont les Roms , les Ashkalis , les Gorans et les Serbes, vivent au-dessous du minimum acceptable en matière de droits de l'homme.
Ces communautés ont disparu de villes comme Pristina (des 40.000 Serbes et Roms d'avant-guerre, il n'en reste plus un seul), Prizren (des 8.300 Serbes qui y résidaient avant la guerre, les quelques dizaines qui subsistaient ont été chassés en mars avec la complicité active de la police albanaise qui en a battu plusieurs ; 3.000 à 4.000 Roms, sur les 6.000 avant-guerre, y demeurent toujours), Pec (9.000 Serbes y vivaient avant-guerre, plus un seul aujourd'hui) ou Djakovica (où 5 femmes serbes réfugiées dans l'église depuis 1999 ont dû être évacuées lors de l'incendie de ladite église en mars dernier). Ces communautés survivent dans quelques autres villes, enfermées dans des quartiers détruits, mais souvent réduites à leurs éléments les plus pauvres et les plus âgés. Elles ont connu une première vague de meurtres et d'expulsions en 1999, avec la complicité de la KFOR, sous commandement OTAN, dont certains contingents, comme les Allemands à Prizren ou les Hollandais à Orahovac, se sont conduits de façon inique, livrant la population serbe aux terroristes de l'UCK. Elles ont connu une seconde vague de "nettoyage ethnique" en mars dernier, à nouveau victimes des manquements des forces internationales à leur mission.
Il en est ainsi des Roms de Gnjilane, dont 350 seulement restent sur les 6.000 qui y résidaient avant-guerre, et où, des 8.000 qu'ils étaient, plus aucun Serbe ne reste. Il en est ainsi des Serbes de Gracanica, des villages autour de Gnjilane, de Strpce, d'Orahovac, de Velika Hoca et de Gorazdevac. Il en est ainsi des Gorans de Dragas, qui ne sont plus que 30 % dans une région où ils constituaient 50 % de la population et qui sont maintenant plus nombreux à Belgrade que dans leur région d'origine. Les Ashkalis, bien que de langue maternelle albanaise, ont été chassés de nombreuses localités et notamment, en mars dernier, de Vucitrn où ils venaient de revenir à l'insistance de la mission de l'ONU qui administre la province.
Plus de 150 édifices chrétiens orthodoxes ont été détruits ou gravement endommagés depuis 1999, dont une trentaine en mars dernier. Parmi eux, nombreux sont ceux qui, bâtis il y a plus de sept siècles, appartenaient au patrimoine culturel de l'humanité et étaient placés sous la protection de l'UNESCO. Ce phénomène, de même que la destruction des cimetières chrétiens orthodoxes ou des mosquées naguère fréquentées par des Roms, témoigne d'une volonté d'éradication de toute présence non-albanaise au Kosovo.
La plupart des membres de minorités encore présents dans la province ne peuvent sortir de leurs ghettos, ne fût-ce que pour faire des courses ou accéder aux services publics : poste, école, hôpitaux, transport en commun. Ils ne peuvent parler leur langue – le serbo-croate, le romany ou même le turc – dans les lieux à majorité albanaise, par crainte d'être agressés. En août 2003, un jeune homme blessé à Gorazdevac, conduit à l'hôpital de Pec, a été achevé par une foule d'Albanais lors de son transport dans une voiture avec une immatriculation serbe (Marek Nowicki, Ombudsman, rencontré le 16 août à Pristina). Un autre jeune homme qui achetait un hamburger à Gracanica a été abattu à bout portant par des Albanais circulant en voiture dans la nuit du 5 au 6 juin derniers. Des retraités, emmenés en car à Pec pour y toucher leur pension, ont été lynchés et leur car brûlé par une foule de jeunes Albanais (le Père Sava, rencontré au monastère de Veliki Decani le 21 août). La liste pourrait s'allonger. Environ 3.300 personnes ont été enlevées au Kosovo, dont environ 2.000 civils serbes, depuis juin 1999, sans qu'on ne les ait jamais été retrouvées, morts ou vivants. Il faut ajouter à cela que la population albanaise, dont 90% vit dans la pauvreté et plus de 60 % est au chômage, est soumise à la loi du silence et à un régime de terreur imposé par les extrémistes. Dans ce contexte, des clans perpétuent des lois non écrites et d'un autre âge, qui priment sur le droit, et la mafia règne en maître et fait main basse sur tout ce qui a une quelconque valeur au Kosovo.
Tout cela se déroule alors qu'une administration internationale est censée instaurer un état de droit au Kosovo et alors que les armées du monde dit démocratique sont censées y faire régner l'ordre et la paix civile, comme le prévoit la résolution 1244 du Conseil de sécurité de l'ONU, qui mit fin à la guerre de 1999.
Nous avons pu constater que, sous le vernis démocratique et "multiethnique", un véritable pouvoir raciste et fascisant est en place au Kosovo. Dirigé en arrière-plan par le crime organisé, il pousse ses ramifications dans toutes les grandes villes d'Europe et d'Amérique du Nord.
Afin de ne pas perdre la face et achever leur mission sur le constat d'échec que s'attachent à formuler tous les observateurs rencontrés, les responsables internationaux, qui sont là-bas "pour gagner de l'argent et non pas pour perdre la vie" (le Père Sava), sont prêts, à brader dès que possible le statut final du Kosovo, au mépris de l'exigence préalable, posée par l'ONU elle-même, du respect des standards permettant l'instauration d'un état de droit et le retour des réfugiés. Ceci se réalisera probablement après les élections générales du 23 octobre, qui ne feront que cautionner des institutions permettant cette violation continue des droits de l'homme et un régime fondé sur la discrimination raciale la plus brutale.
Ce que nous avons constaté au Kosovo, en plus de ces perspectives inquiétantes, dans le cadre d'une Europe qui foule ainsi aux pieds les grands principes de la civilisation, nous incite à pousser un cri d'alarme et à lancer un appel aux consciences européennes.
Nous ne pouvons laisser se perpétrer un tel crime alors que les objectifs déclarés des pays occidentaux, lors de leur intervention "humanitaire" de 1999, étaient de mettre un terme au nettoyage ethnique et d'instaurer la démocratie au Kosovo.
Si cette situation se prolongeait, sans changement fondamental de l'action des pays occidentaux, de l'Union européenne, de l'OTAN et l'ONU, la guerre de 1999, et l'occupation qui y a succédé, auront eu pour conséquence de parachever une catastrophe humanitaire, qui risque de produire ses effets sur l'Europe toute entière, et au-delà.
Le 25 septembre 2004.
Cet appel a été rédigé et signé par les participants au voyage « pour rompre cinq ans de silence » dont Alerte Otan a largement rendu compte dans ses numéros précédents. Signalons aussi qu'un rapport complet de cette activité sera publié prochainement et que des conférences se tiendront en différentes villes du pays.
Les Roms du Kosovo, installés dans la région au moins depuis le XIVème siècle, sont de langue maternelle romany et, à plus de 90 %, de religion musulmane. Optant généralement pour l'enseignement en langue serbe, ils sont sédentarisés depuis plusieurs siècles. Les Ashkalis sont vraisemblablement d'origine rom mais leur langue maternelle est l'albanais. Seul leur teint de peau les distingue des Albanais. Certains d'entre eux déclarent s'appeler « Egyptiens ». Les Gorans, peuple de la Gora, montagnes dans l'extrême sud du Kosovo, parlent une langue proche du serbe et du macédonien et sont de religion musulmane.
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Imposition du silence à Milosevic
Le simulacre de procès de La Haye tourne à la farce complète
"Non, non", s'écria la Reine de Cœur. "La condamnation d'abord, le jugement ensuite"
La presse a accueilli dans une remarquable discrétion un événement d'une portée pourtant considérable : Le TPIY privait Milosevic du droit de se défendre en personne, et effectuait ainsi un retour saisissant aux pratiques des Tribunaux de l'Inquisition. Non seulement, le dit 'Tribunal' bafoue ses propres règles, mais même ses propres arguments contre une telle forfaiture, ainsi que le montre un rapport du British Helsinki Human Rights Group [1] .
Un sérieux problème se pose avec ce 'procès' : les charges principales accumulées contre Milosevic n'arrivent pas à être étayées matériellement, malgré des moyens colossaux mis à disposition de l'accusation. Un des thuriféraires du TPIY a exprimé parfaitement le désarroi actuel de ceux qui avaient salué avec enthousiasme l'inculpation de Milosevic comme une 'avancée majeure pour la justice et l'humanité' : " Ce serait mieux si Milosevic mourait en cellule, parce que si le procès suivait son cours il pourrait bien n'être condamné que pour des charges mineures " [2] .
En se défendant lui-même, en menant en personne ses contre-interrogatoires, Milosevic a réussi à dénoncer l'inconsistance des charges et la nature politique du procès. Puisqu'il ne consent pas à mourir, la seule solution pour arriver coûte que coûte à obtenir un verdict de culpabilité est de le faire taire.
La faillite du 'procès du siècle'
Les 295 témoins qui se sont succédés pendant ces deux années de procédure consacrée à l'accusation « ne se sont pas montrés très convaincants», pour dire le moins. Plus inquiétant, certains se sont avérés être tout simplement des imposteurs, produisant des faux; Rade Markovic, ancien chef des services secrets serbes, a révélé avoir été soumis à la torture et aux pressions pour déposer contre son ex-patron; l'épisode burlesque du témoignage du général Clark a mis clairement en lumière la servilité du dit 'Tribunal' vis-à-vis de ses employeurs réels [3].
Malgré ses 400 enquêteurs, l'accusation a été à ce point à court d'éléments concrets qu'elle a fait produire des témoins qui ont soutenu l'un avoir été sauvé par Dieu d'un tir de mitrailleuse lourde, exhibant pour preuve sa chemise criblée de trous de balles, un autre encore jurer mordicus avoir vu de ses yeux les militaires serbes tuer des victimes de Racak en arrachant leur cœur avec un couteau - malgré que rien de cela n'apparaisse à l'autopsie. Milosevic a été suffisamment habile pour démasquer complètement un Ratomir Tanic, présenté comme un insider (appartenant au cercle intime du président) , et qui s'est emmêlé lamentablement dans ses mensonges. « Je savais que Ratomir était assez cinglé pour demander à témoigner et pour le faire, mais je n'avais pas pressenti que ces gens auraient été assez stupides pour le prendre comme témoin. », a déclaré l'ancien président du parti dont se prétendait membre Tanic .
On comprend mieux qu'un silence gêné a rapidement couvert les rapports de Tribunal dans les médias. Et que ce qu'on avait présenté en fanfare comme devant être le procès du siècle, où l'on devait juger 'le Boucher des Balkans' des pires crimes contre l'Humanité, passe complètement sous silence est déjà un aveu de faillite en soi.
Devant toute juridiction réelle, face à l'absence évidente de tout élément concret de preuve, l'accusé devrait être acquitté, sans doute avec excuses et dédommagements. Mais il devient de plus en plus évident qu'on n'a pas affaire à un tribunal réel. Il est de plus en plus apparent que le Tribunal Pénal de La Haye a autant de valeur que celui mis sur pied par les Conquistadors, qui avait condamné à mort le Grand Inca, reconnu coupable entre autres charges 'd'avoir exterminé cruellement ses ennemis'. L'Histoire n'a pas retenu quelle a été sa défense. Elle a par contre très bien retenu où ranger ce genre de parodie.
Avec la décision de réduire l'accusé au silence, le 'Tribunal' a définitivement perdu toute prétention à une quelconque légitimité. Notons que le prétexte avancé – éviter que le procès ne soit bloqué – a été comiquement aussitôt pris en défaut : suite à la décision, les témoins de la défense refusent les uns après les autres de venir jouer leur rôle dans cette comédie, provoquant le blocage de la procédure, et les avocats imposés font appel contre la décision les ayant nommés .
Rendons néanmoins justice au 'Tribunal' : Dès 1999, en refusant d'ouvrir une enquête contre les crimes de l'OTAN, le 'Tribunal' avait déjà démontré qu'il n'était qu'un instrument politique, qui n'avait qu'un rapport lointain avec la justice. Dommage, parce que là, il aurait eu droit à de véritables preuves de crimes de guerre.
Juges et criminels…
Irak, 2 octobre 2004 : L'armée US annonce triomphalement avoir repris la vile de Samara au prix d'une centaine de morts irakiens. Au centre-ville, des snipers américains postés sur les toits des immeubles tiraient sur tous ceux qui s'aventuraient dans les rues. 28 septembre 2004 : Bombardement du bidonville de Sadr-City; des dizaines de victimes, dont 15 femmes et 9 enfants. Se rappelle-t-on que l'armée US a massacré à Falloujah plus de 600 personnes en avril dernier, pour venger la mort de 4 mercenaires ?
Combien de 'Racak' pourrait-on produire en Irak chaque jour ? Depuis le début de l'invasion, les estimations les plus basses évoquent au moins 12.000 civils irakiens, sans doute un chiffre grossièrement sous-estimé – comme disait Colin Powell quand on l'interrogeait sur le nombre d'Irakiens morts durant la première guerre du Golfe "ce n'est pas un chiffre qui m'intéresse terriblement". De leur propre aveu les GI's dans leur progression vers Bagdad ont tiré indistinctement sur tout ce qui bougeait, comme dans un jeu vidéo.
Milosevic est-il blanc comme neige, l'armée yougoslave n'a-t-elle pas commis des crimes ? Il n'existe pas, à part dans les contes pour enfants, ou les séries US, de conflit avec des anges d'un côté et des démons de l'autre. Mais on peut se demander quelles auraient été la réaction et les mesures prises par n'importe quel dirigeant au monde face à d'authentiques terroristes, dont on connaît maintenant les liens avec la CIA [4] . On en a une saisissante idée avec les exactions et les massacres commis par les libérateurs en Irak . La force multinationale écrase la résistance de manière aveugle en pilonnant des quartiers d'habitations. Le gouvernement britannique, attaqué en justice par les familles d'Irakiens assassinés par les soldats britanniques , vient d'ailleurs de déclarer que la Convention européenne sur les droits de l'Homme "n'a jamais été prévue pour s'appliquer dans les circonstances du chaos irakien ."
Que ce soit ceux-là qui se déclarent chargés de juger des crimes de leurs victimes ressemble à une plaisanterie de mauvais goût .
Quel que soit le jugement que nous portons sur Milosevic, nous devons prendre conscience que le problème n'est pas du tout les crimes réels ou supposés de Milosevic, exactement de la même manière qu'en d'autres temps la question n'était pas celles des crimes éventuels de Benes [5] , ou ceux du Grand Inca.
L'enjeu réel du procès Milosevic
Selon la vision de l'histoire du monde dont les médias nous imprègnent jour après jour, la cause fondamentale des problèmes de la planète, c'est la méchanceté de quelques-uns, que les Bons (les USA et l'Occident) doivent perpétuellement combattre. Les Méchants s'obstinent inexplicablement à "défier la Communauté Internationale". Et comme dans les meilleurs films de super héros, celle-ci est finalement obligée d'utiliser ses super - pouvoirs (bombes à fragmentation, uranium appauvri…) pour mettre en échec les plans machiavéliques du Méchant, pour le triomphe du Bien, de la Liberté et de la Démocratie. « La guerre contre les Serbes n'est plus un simple conflit militaire. C'est une bataille entre le Bien et le Mal, entre la Civilisation et la Barbarie », déclarait Tony Blair pendant l'agression de 1999.
Le réservoir de Méchants prêts à défier le Bon tout-puissant semble aussi inépuisable que dans les comic-strips. Aussitôt Saddam-Rastapopulos attrapé, voilà Sadr-Rastapopulos qui sort de sa boîte. De raids aériens en bombardements, d'invasions en occupations, l'humanité est à coup sûr en train de progresser vers un monde merveilleux, même si c'est de plus en plus difficile à remarquer.
L'objet de cette fable a pour fonction réelle de masquer les intérêts économiques des agressions, autrement plus terre-à-terre.
Et dans cette optique, le procès de Milosevic prend une importance tout à fait singulière . : l'effondrement des charges contre Milosevic, la reconnaissance de leur inconsistance, mettrait en pleine lumière ce qui se cachait derrière, ce que les fervents croyant en l'histoire merveilleuse de l'Occident humanitaire refusent obstinément de voir, et qui se trouve pourtant sous leurs yeux . : de la Bosnie, du Kosovo, à l'Irak, on a d'un côté l'établissement durable de bases militaires US, et de l'autre l'imposition du libre-échange et de l'économie de marché. Et cela en suivant singulièrement les routes menant aux principales ressources énergétiques mondiales. Ainsi le résultat concret du Kosovo et des guerres de Yougoslavie précédentes, c'est d'une part un chapelet de bases militaires US en Bosnie, Croatie, Albanie, jusqu'à l'énorme base de Camp Bondsteel , et d'autre part le pillage colonial appelé 'libéralisation du marché'.
Ceux qui en doutent encore devraient prendre connaissance des déclarations du Général Clark un an après l'agression : « La bonne chose émergeant du Kosovo est que le monde devrait être maintenant prévenu. L'OTAN peut et fera tout ce qui est nécessaire pour défendre les intérêts occidentaux vitaux » Il faisait écho au président Clinton, qui laissait échapper en mars 1999 : « Si nous voulons des relations économiques solides, nous permettant de vendre dans le monde entier, il faut que l'Europe soit la clé... C'est de cela qu'il s'agit avec toute cette chose du Kosovo ». Comme on voit, les motifs humanitaires agités en leurre sont décidément bien loin…
Et il n'y a sur ce plan strictement aucune différence entre les 'néos-cons' arrogants de l'administration Bush, et les 'colombes' démocrates. L'immense vague populaire qui s'était élevée contre la guerre l'année passée doit à présent rester canalisée contre Bush et son administration, pour être rendue inoffensive : ce sont eux les responsables des regrettables erreurs de la guerre contre l'Irak, mais tout pourrait rentrer dans l'ordre si Bush était remplacé par Kerry, qui a l'air aussi brave que Clinton, sans doute moyennant un meilleur partage du butin. C'est pourquoi il est nécessaire que l'opinion occidentale demeure convaincue que cette agression-là était juste, et, a contrario, c'est pourquoi il est nécessaire pour nous de se mobiliser autour du procès de Milosevic. Non pour l'issue qui est sans doute déjà décidée, mais parce qu'à travers lui, on vise la cause des agressions occidentales est, et pas un épouvantail Bush de service.
Roland Marounek
[1] http://www.csotan.org/textes/texte.php?type=TPI&art_id=70 [2] Dr James Gow, c ité par J. Laughland : http://www.slobodan-milosevic.org/news/spectator071004.htm : Le Dr Gow est un « expert en crimes de guerre », premier témoin à charge cité au TPIY, auteur d'ouvrages sur le conflit yougoslave, dont « Le Projet serbe, une stratégie de crimes de guerre ». [3] voir le dossier consacré au TPIY sur le site du CSO : http://www.csotan.org/textes/textes.php?type=TPI [4] Voir par exemple l'article du Sunday Times : 'La CIA reconnaît avoir aidé l'UCK'", 12/03/2000, http://www.anti-imperialism.net/lai/texte.php?langue=1§ion=BBBG&id=6736 [5] Edvard Benes était le président de la république tchécoslovaque de 19345 à 1938. Le gouvernement tchèque de l'époque fut accusé par les nazis de graves discriminations et exactions contre la minorité germanophone des Sudètes, conduisant aux Accords de Munich et au dépeçage de la Tchécoslovaquie. Toute ressemblance avec Rambouillet et l'intervention humanitaire au Kosovo…..
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APPEL A SIGNER
Le Cas Milosevic au TPIY et le respect des droits de la defense
Le jeudi 2 septembre, les juges du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), siégeant à La Haye, ont pris la décision d'empêcher l'ancien président Slobodan Milosevic d'assurer lui-même sa défense et lui ont imposé les « services » de deux avocats travaillant pour le compte dudit tribunal. Les juges ont motivé leur décision en invoquant l'état de santé de l'accusé. Il convient de noter que, dès son transfert à La Haye, le 28 juin 2001, et sans relâche jusqu'aujourd'hui, l'accusé a manifesté l'intention de se défendre lui-même face à une institution qu'il estime être illégale et qu'il considère comme une création purement politique.
Se disant soucieux d'achever le procès d'ici un an, les juges ont pris la mesure d'interdire à l'ancien président élu de la Yougoslavie de se défendre lui-même comme il l'entendait. D'autres motivations semblent cependant affleurer : ainsi, l'avant-veille de la décision, des responsables du TPIY ont laissé entendre qu'il s'agissait de la seule solution pour éviter que l'accusé politise le procès.
Après plus de deux ans de procédure consacrée à l'accusation, celle-ci venait de reprendre le 31 août et Slobodan Milosevic s'était, de l'avis unanime des médias, montré particulièrement vigoureux, en contradiction avec l'(évaluation de son état de santé évoquée par les juges. Il avait notamment dénoncé le rôle des puissances occidentales et leurs intérêts géopolitiques dans le démantèlement de la Yougoslavie et comptait convoquer comme témoins ceux qui les dirigeaient lors de la décennie écoulée.
Nous craignons que, loin d'être motivée par une quelconque sollicitude pour la santé de l'accusé ou par le souci d'une procédure efficace, la décision des juges du TPIY ait pour seul objectif d'empêcher que, dans la salle d'audience de La Haye – et au-delà, dans l'opinion publique yougoslave et internationale-, on puisse entendre une autre version de l'histoire des guerres balkaniques que celle, « officielle », présentée par le procureur du Tribunal.
Sans qu'il soit opportun d'évoquer ici l'éventuelle responsabilité de l'ancien Président Milosevic dans le déclenchement, la prolongation et les effets des guerres ayant marqué le dépeçage de la Yougoslavie fédérale et multiethnique, nous dénonçons la violation, flagrante et sans précédent, des droits de la défense de l'accusé commise le 2 septembre par le TPIY et réclamons que cette mesure, indigne d'un procès équitable, soit annulée dans les plus brefs délais.
Premiers signataires : Jean BricmontGeorges BerghezanVladimir CallerLe Comité de Surveillance OTAN
Si vous souhaitez joindre votre signature à cette déclaration, faites-le nous savoir par e-mail à info@csotan.org
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Contre l'OTAN, mais pour quoi ?
L'armée européenne est-elle une alternative ?
J'avais vingt ans dans les années 60. Nous combattions pour la suppression de l'armée ou pour au moins une sérieuse réduction du budget de l'armée. Nous demandions le départ des troupes américaines basées en Belgique. Notre cœur balançait entre un pays sans armée et une défense nationale réduite au minimum. C'était la guerre froide et la propagande voulait faire croire que les Russes allaient envahir l'Europe.
La guerre de Corée avait suscité une panique : la 3 ème guerre mondiale était à nos portes.
1956, le Moyen-Orient s'enflamme. Israël envahit une partie de L'Egypte jusqu'au canal de Suez, les Français et les Britanniques occupent le canal Les Soviétiques menacent d'intervenir, rebelote : la population croit à nouveau à la 3 ème guerre mondiale.
Si la guerre d'Algérie mobilise le mouvement de la Paix, la population pense en général à la nécessité d'une défense et l'Alliance atlantique donne l'impression d'une protection. La conscience du rôle agressif de l'OTAN et de son contrôle par les Américains est apparue quelques années après l'installation des sièges politique (Evere) et militaire (Casteau) en Belgique. D'un côté, ce fut une manne financière : de nouveaux emplois, construction accélérée d'autoroutes, d'immeubles, etc. Mais de l'autre, nous devions soutenir l'augmentation de divers budgets au profit de cette institution militaire.
La guerre du Vietnam politise la jeunesse avec l'aboutissement de mai 68.
Entre-temps, les essais nucléaires en surface sont allés bon train. Quand ils sont interdits et que les essais deviennent souterrains, le mouvement de paix se démobilise progressivement..
La prise de conscience du rôle de l'OTAN apparaît, la revendication est : « quittons l'OTAN - OTAN hors de Belgique ».
Avec l'installation de missiles en Belgique, le mouvement de la paix atteint son apogée. A nouveau, avec leur retrait, le mouvement de paix se dégonfle comme une baudruche.
Avec Kouchner, l'OTAN va prendre une nouvelle dimension : le « droit d'intervention humanitaire ».L'OTAN donne une image d'aide aux populations en détresse.
L'effondrement de l'URSS marque la fin de l'équilibre de la terreur ; l'OTAN va changer de nature, elle n'est plus une alliance défensive, elle devient une alliance de contrôle du monde.
Par ailleurs, l'Europe s'unifie économiquement, mais elle n'arrive pas à unifier les armées nationales, pour les fondre dans une armée européenne, elle n'arrive pas à construire une politique extérieure unique et indépendante. Ces armées sont assujetties à l'OTAN avec une impossibilité de s'unifier en dehors de cette institution malgré une série de tentatives. L'obstacle est l'allégeance à Washington, variable selon les pays..
Nous étions contre une armée nationale, pouvons-nous être aujourd'hui pour une armée européenne ?
Faut-il une défense nationale ? Si oui, laquelle ? De quelle nature ? Pour contrer quelles menaces ?
Nous ouvrons un débat, vous pouvez intervenir dans notre 'forum de discussion' :http://www.csotan.org,info@csotan.org
Marcel Poznanski
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Solidarité avec Hiroshima et Nagasaki.
Pour la 59 ème fois nous commémorons l'anniversaire des bombardements de Hiroshima et Nagasaki (les 6 et 9 août 1945) qui ont causé la mort, fin 1945 respectivement de 140.000 et 74.000 Japonais dont la grande majorité étaient des civils.
Cette même année nous aurions pu rappeler le 34 ème anniversaire du Traité de Non Prolifération (TNP), entré en vigueur le 5 mars 1970, qui doit être révisé en 2005 et dont le sort est de plus en plus préoccupant.
Bien qu'incompatible avec le droit international, le TNP a permis et permet aux cinq puissances nucléaires (Etats Unis, URSS, Grande Bretagne, France et Chine) de poursuivre le perfectionnement de leur arsenal, tout en interdisant à tous les autres pays la production, la menace de leur emploi et l'emploi d'armes nucléaires. Il s'agit là d'un véritable apartheid nucléaire entre d'une part les cinq membres permanents du Conseil de sécurité et d'autre part le reste de la communauté internationale.
Pendant toute la guerre froide la course aux armements nucléaires a pris des proportions inimaginables suite à la production des milliers de bombes dont la puissance équivalait à des centaines de milliers d'Hiroshima. Une très petite partie de ces arsenaux a été utilisée pour effectuer plus de 2000 essais nucléaires dans l'atmosphère, sous l'eau, dans l'espace et sous terre. Ces essais nucléaires ont provoqué de très nombreux morts et handicapés chez les militaire exposés aux explosions ainsi que chez les autochtones des régions où s'effectuaient ces essais. La pollution radioactive, engendrée principalement dans l'hémisphère nord par les essais aériens (il y a même eu des expériences sur des humains consistant à déterminer les doses d'intoxications létales après injection d'éléments fissiles), a provoqué des protestations qui ont enclenché diverses négociations conduisant, entre autres, au Traité d'Interdiction Partielle des Essais Nucléaires en 1963 (PTBT) et au TNP signé en 1968 et entré en vigueur en 1970.
Depuis cette dernière date six conférences ont eu lieu tous les cinq ans, afin d'amender les articles de ce traité. C'est l'article VI qui stipule que les parties du TNP doivent s'engager à poursuivre des négociations pour mettre fin à la course aux armements et pour signer le plus rapidement possible un traité de désarmement nucléaire sous contrôle international strict et efficace, ce qui pose des problèmes politiques et techniques extrêmement complexes. Néanmoins lors de la sixième conférence de révision en l'an 2000 les puissances nucléaires s'étaient engagées sans ambiguïté à procéder à ce désarmement.
Malheureusement dès 1999 le Congrès américain a refusé de ratifier le Traité d'Interdiction Total des Essais Nucléaires (CTBT signé en 1996 par Bill Clinton avec le stylo utilisé par Kennedy en 1963 pour signer le PTBT) et la situation s'est aggravée avec l'arrivée du Président G.W. Bush qui a fait savoir qu'il ne désirait plus souscrire à l'article VI du TNP.
La situation est telle que la conférence de 2005 pour la révision du TNP risque d'être catastrophique au point de compromettre l'existence de ce Traité en ce qui concerne le désarmement nucléaire, c'est-à-dire l'article VI.
Il est donc indispensable pour les Organisations Non Gouvernementales (ONG) de se mobiliser en soutenant l'initiative des Maires d'Hiroshima et de Nagasaki qui, à l'instar de la Coalition pour un Nouvel Agenda (NAC) formée par la Suède, l'Irlande, le Mexique, le Brésil, l'Egypte, l'Afrique du Sud et la Nouvelle Zélande, proposent un désarmement nucléaire mondial total et programmé dans le temps.
Cette mobilisation de base pourrait, dans les circonstances actuelles, avoir un impact plus efficace que les votes concernant les propositions de l'Assemblée Générale des Nations Unies dont une partie est gangrenée notamment par les membres de l'OTAN qui rejettent certaines résolutions en faveur du désarmement comme les Etats Unis, et même parfois la Grande-Bretagne et la France.
Pour cela il faut que le réseau proposé par les maires d'Hiroshima et de Nagasaki rassemble des milliers de cités et municipalités afin de faire comprendre aux gouvernements occidentaux, au Japon ainsi qu'à la Commission de l'Union Européenne qu'il est indispensable d'inscrire, dans les constitutions, l'abolition de l'arme nucléaire. Rappelons en outre que le réseau « Abolition 2000 » souhaite que les écoles et les universités développent des programmes d'éducation à la paix afin de prémunir les futures générations contre la logique de guerre toujours très vivace au sein de l'OTAN et de l'Union Européenne.
Un deuxième point qui nous semble important est l'article VII du TNP qui stipule « Aucune clause du présent Traité ne porte atteinte au droit d'un groupe quelconque d'Etats de conclure des traités régionaux de façon à assurer l'absence totale d'armes nucléaires sur leur territoires respectifs » . Cet article appliqué par les cinq membres de l'OTAN qui hébergent des armes nucléaires (Allemagne, Belgique, Italie, Pays-Bas et Turquie), constituerait un complément remarquable au Traité de Tlatelolco, signé en janvier 1967 à Mexico par 23 pays de l'Amérique du Sud déclarée zone dénucléarisée et au Traité de Rarotonga (Nouvelle Zélande) signé en août 1985, faisant de même pour tout le Pacifique Sud. Ajoutons à ces deux Traités celui de Pelindaba, signé au Caire en avril 1996, qui interdit toute guerre nucléaire sur le territoire africain.En conclusion nous retiendrons deux processus importants de désarmement nucléaire pour soutenir le TNP :
• Celui initié par les maires d'Hiroshima et de Nagasaki qui, avec les Hibakusha (irradiés de ces deux villes), luttent pour le désarmement nucléaire en l'absence d'un soutien gouvernemental et qui renforcerait également les propositions de la NAC
• L' application de l'article VII par les cinq membres de l'OTAN qui « possèdent l'arme nucléaire » avec la complicité de leurs gouvernements soumis à la pression des Etats Unis par le truchement de traités secrets avec l'OTAN.
Pierre Piérart (cet article est paru dans La Libre Belgique)
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COMMEMORATION DE LA TRAGEDIE D'HIROSHIMA ET NAGASAKI
Compte-rendu de la journée du 7 août à Mons
Le samedi 7 août plusieurs mouvements pacifistes francophones et néerlandophones se sont réunis à l'Université de Mons-Hainaut pour commémorer le 59ème anniversaire de la tragédie d'Hiroshima et de Nagasaki.
La cérémonie a commencé par le recueillement des participants au Parc Hibakusha (ce mot japonais désignant les survivants de la catastrophe), de l'Université. Monsieur Keijiro Matsushima , hibakusha japonais, venu en Belgique pour soutenir les actions néerlandophones, a profité de son voyage pour participer au colloque de Mons. Lui-même et une concitoyenne japonaise ont déposé des fleurs devant la stèle consacrée aux victimes d'Hiroshima et Nagasaki ainsi qu'à celles - plus nombreuses qu'on le croit - des 2000 essais nucléaires. L'arme nucléaire, destinée à des objectifs importants et concentrés, n'est pas une arme de champ de bataille, ce sont les villes qui seraient ses cibles privilégiées. Aussi les maires d'Hiroshima et de Nagasaki ont pris l'initiative de réclamer un agenda de désarmement nucléaire total à faire adopter par l'ONU.
Un débat, dirigé par le Prof. Henri Firket, Président de l'AMPGN (Association Médicale pour la Prévention de la Guerre Nucléaire), sur la nécessaire solidarité avec eux, de la part des bourgmestres belges, s'est déroulé dans l'amphithéâtre Plisnier de l'Université. Plusieurs bourgmestres wallons s'étaient fait représenter et d'autres s'étaient fait excuser. La journée s'est terminée par une manifestation au SHAPE pour réclamer la prohibition des armes nucléaires.
Nous espérons une mobilisation massive des communes de Belgique afin d'assurer la survie du TNP dont plusieurs articles sont menacés par plusieurs puissances nucléaires et surtout par la politique affirmée de la principale d'entre elles.
Amicalement, Prof. Pierre Piérart et Prof. Henri Firket Vice-Président et Président de l'AMPGN.
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COMMUNIQUÉ
Réunies à l'Université de Mons le 7 août 2004 pour commémorer le 59 e anniversaire des bombardements nucléaires de Nagaski et Hiroshima, en présence de M. Keijiro Matsushima, survivant de la catastrophe d'Hiroshima, les associations néerlandophones et francophones citées ci-dessous et les participants :
• décident de renforcer leur collaboration pour obtenir des avancées décisives quant au désarmement nucléaire des grandes puissances et pour que l'article 6 du Traité de Non Prolifération (TNP) soit mis en œuvre sans délai lors de la révision de ce Traité en mai 2005 à l'ONU ;
• décident d'obtenir une large adhésion des bourgmestres de leurs villes et communes à la déclaration du maire d'Hiroshima qui propose un plan d'action pour un désarmement complet en 2020 ;
• veulent obtenir de ces autorités qu'elles participent à l'information et la mobilisation de leurs opinions publiques en leur rappelant la menace des armes nucléaires ;
• exigent que les essais nucléaires en vue de perfectionnement (mininukes etc..) soient arrêtés et que le traité d'interdiction à ce sujet soit ratifié par tous les pays pour permettre la mise en place des structures de contrôle ;
• exigent que la Belgique respecte ses obligations selon le Traité et obtienne de l'OTAN l'évacuation des armes nucléaires illégalement stockées sur son territoire ;
• insistent d'une façon générale sur le respect de l'avis de la Cour internationale de justice de La Haye (juillet 1996) qui déclare l'emploi et la menace d'emploi des armes nucléaires illégaux selon les lois internationales.
Signataires:
L'Association des Médecins pour la Prévention de la Guerre nucléaire (AMPGN) L'Association des Etudiants pour la Prévention de la Guerre nucléaire (AEPGN) Voor Moeder Aarde Mouvement Chrétien pour la Paix (MCP) Comité Surveillance OTAN (CSO) Stop USA Abolition 2000 Euromed
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Après la sanglante prise d'otages en Ossétie du Nord
Solidarité de l'Otan avec la Russie ?
Au lendemain de la prise d'otages de Beslan, le secrétaire général de l'Otan, Jaap de Hoop Scheffer a fait savoir publiquement la « solidarité de l'Otan avec la Russie pour faire face au terrorisme ». Une discrète réunion de responsables de l'Otan avec le gouvernement russe s'est également tenue, sans communication de son contenu.
On ne peut que trouver très suspecte cette manifestation de soutien, quand on connaît les manœuvres permanentes de surveillance des frontières de la Russie (dénoncées par Poutine lui-même dans une récente interview à des journaux occidentaux), d'encerclement de la Russie par les accords militaires avec l'Otan et les USA de la part des gouvernements des ex-républiques soviétiques, et les soutiens à peine cachés de dirigeants US et UE à tout mouvement se déclarant séparatiste au sein de la Fédération de Russie (voir Alerte Otan n° 13 et 14).
Le gouvernement et les chefs militaires russes n'ont pas pris cette prise d'otages comme une simple question de « lutte contre le terrorisme ». Ils ont tout de suite mis en garde contre des tentations de retour à la guerre froide : à qui d'autres que l'Otan, et surtout les USA, s'adressaient l'avertissement que la Russie est et restera une puissance nucléaire avec laquelle on ne doit pas jouer, et la menace de liquider les « terroristes » où qu'ils se trouvent dans le monde.
Ces preneurs d'otages de Beslan ne doivent pas être considérés comme un groupe de bandits tchétchènes, mais comme faisant partie d'une organisation internationale, sœur jumelle de celle de Ben Laden, avec ses bases arrières à la frontière de la Russie et de la Géorgie. Quand les militaires russes parlent d'attaquer ces terroristes, hors de la Russie, ils visent la Géorgie en particulier. Le nouveau gouvernement de Géorgie a été mis au pouvoir avec la bénédiction de l'Otan, des Etats-Unis, de l'Union Européenne. Il a déjà demandé la protection de l'Occident en cas d'attaques russes. Où ira la « solidarité » de l'Otan au moment des décisions ?
Pendant que l'Otan parle abstraitement de « lutte contre le terrorisme », les groupes de pression les plus agressifs agissent concrètement en son sein pour stimuler, financer, armer et même créer de toutes pièces, une série de mouvements qui pourraient faire éclater la Fédération de Russie. On connaît déjà le soutien de la CIA et de plusieurs gouvernements américains donné à Ben Laden pour combattre en Afghanistan contre les Soviétiques. Il en fut de même avec l'UCK au Kosovo pour terminer l'éclatement de la Yougoslavie. Il n'en va pas autrement avec les Bassaiev en Tchétchénie pour provoquer une crise majeure dans le Caucase et justifier une intervention américaine et y entraîner d'autres pays de l'Otan. (1)
Les medias en Europe ainsi que nombre d'associations se voulant humanitaires ou pour le droit à l'auto-détermination,mais aussi des mouvements politiques se revendiquant de la gauche, entretiennent une lamentable confusion au sujet de la Tchétchénie et à propos des dramatiques événements de Beslan. Ils font passer ces criminels preneurs d'otages pour des espèces de desperados, poussés à bout par « l'ogre russe » et ils cachent la véritable raison d'être de ces mercenaires : servir d'instruments pour provoquer des crises, aggraver des conflits et justifier de nouvelles interventions guerrières des USA et de l'Otan.
Claudine Pôlet
1. The Guardian du 8.9.04 publie un article très documenté de John Laughland (membre du British Helsinki Human Rights Group), lisible en français sur le site http://www.stopusa.be/scripts/texte.php?section=CMBA&langue=1&id=23045 .
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AGENDA
Solidarité avec les maires d'Hiroshima et de Nagasaki
La campagne lancée par l'assemblée de Mons rencontre un écho très favorable auprès de nombreuses communes de Wallonie et de Bruxelles. Il s'agit d'obtenir une large adhésion des boiurgmestres à la Déclaration du Maire d'Hiroshima qui propose un plan d'action pour un désarmement nucléaire complet en 2005 à l'ONU.
Chacun de nous peut prendre l'initiative dans sa commune : contacter le Bourgmestre, le Collège des échevins ou le Conseil communal pour qu'ils se solidarisent avec la Déclaration du Maire d'Hiroshima s'ils ne l'ont pas encore fait.
Pour toute information, s'adresser à Pierre Piérart (02/376.10.93) ou par e-mail à info@csotan.org
13 octobre, à Gand : Les Trainstoppers à nouveau devant la justice!Au début de l'année 2003, les transports de matériel militaire américain destinés à la guerre contre l'Irak battaient leur plein. Le 16 février 2003, 11 personnes sont parvenues à bloquer un train chargé de matériel militaire. Le 1er mars 2003, plus de 100 personnes sont arrêtées après une autre tentative de blocage. Le tribunal correctionnel de Termonde s'est déclaré incompétent dans l'affaire des 11 trainstoppers, mais le parquet a fait appel de cette décision. Un nouveau procès aura donc lieu devant la Cour d'Appel de Gand le 13 octobre à 14h30 : Palais de Justice, Koophandelsplein 23, 9000 Gand, 8ème chambre, salle 58. Venez manifester votre soutien lors de ce procès !
Du 15 au 17 octobre : Forum Social Européen à Londres
A l'occasion de ce Forum Social, le Comité Surveillance Otan participe à un séminaire avec le Balkan Anti-Nato Center sur le thème « Pour une Europe sans OTAN, sans armée européenne et sans bases US ».
Mercredi 27 octobre, 16h - 18h : Action devant l'ambassade US à Bruxelles
Participez à cette action de protestation, faites entendre votre voix contre l'occupation US. Défendez la souveraineté de l'Irak. Opposez-vous à tout soutien, direct ou indirect, de la Belgique ou de l'Europe à l'occupation.Informations : www.stopusa.be
Samedi 23 octobre : 8e Course pour la Paix "Käthe Kollwitz" à Ypres
La 8 e course pour la Paix sera organisée cette année encore à Ypres, le 23 octobre prochain. On peut y prendre part en courant, en se promenant à pied ou avec un véhicule. La journée se clôturera par un programme informatif et culturel. Informations : www.vredesloop.be
Pour s'inscrire : bianca@vredesloop.be
27 novembre : Prochain "Bombspotting"
L'asbl Bomspotting et le Forum Voor Vredesactie continuent leur action pour le désarmement nucléaire, pour un retrait toal des armes nucléaires d'Europe et pour la dénucléarisation de la stratégie de l'Otan. Le 27 novembre prochain , ils invitent à se rendre en groupes, dans des dizaines d'endroits en Belgique, au bureau de police pour se déclarer « complices des actions de Bomspotting ».
Pour plus d'informations, s'adresser à wallonie@bomspotting.be ou au n° de gsm 0474/61.93.69
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Et enfin... le nerf de la paix
Tout soutien financier est nécessaire et bienvenu. Il nous permettra de développer notre action. CCP du CSO : 068-2447491-14 Grand merci à tous ceux qui nous ont soutenu !
Ont participé à ce numéro : Georges Berghezan, Henri Firket, Roland Marounek, Pierre Piérart, Claudine Pôlet, Jeannine Pôlet, Marcel Poznanski.
Toujours du nouveau sur :
http://romainroger.blogspot.com/
http://antiotan.blogspot.com/
http://lameriquelibre.blogspot.com/
http://cubasocialiste.blogspot.com/
(et Amérique latine)
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http://occupationpalestine.blogspot.com/
http://lapresselibre.blogspot.com/
----- Original Message -----
From: info@csotan.org
Sent: Sunday, October 10, 2004 7:15 PM
Subject: Alerte OTAN n°15
Alerte OTAN !
Bulletin trimestriel du Comité de surveillance OTAN, n° 15, octobre 2004
Secrétariat : rue de Dublin, 31 ; 1050 Bruxelles
tél & fax : 02 511 63 10
Adresse électronique : info@csotan.org
CCP 068-2447491-14 au nom de CSOTAN
Site internet : www.csotan.org
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Édito : l'Otan déploie ses tentacules dans le monde
Appel pour le Kosovo
Le simulacre de procès de La Haye tourne à la farce complète
Appel à signer : Le Cas Milosevic au TPIY et le respect des droits de la defense
L'Armée Européenne est-elle une alternative ?
Solidarité avec Hiroshima et Nagasaki.
Mons, 7 août 2004 : Commémoration de la tragédie d'Hiroshima et Nagasaki
Communiqué de la réunion
Après Beslan : Solidarité de l'Otan avec la Russie ?
AGENDA
Vous pouvez faire part des réactions, remarques, critiques, encouragements, et autres commentaires que vous inspirent les articles de ce bulletin, en les publiant sur notre site : http://www.csotan.org/
Le CSO anime également une mailing list par laquelle vous pouvez notamment recevoir régulièrement des infos centrées sur l'OTAN, et où vous pouvez aussi diffuser vos avis et réflexions. Pour vous inscrire à cette liste, il suffit d'envoyer un e-mail vide à l'adresse alerte_otan-subscribe@yahoogroupes.fr
Éditol'Otan déploie ses tentacules dans le monde
En quelques semaines, les divergences entre les différents pays membres se sont réduites comme une peau de chagrin pour décider de l'intervention de l'OTAN en Irak. Le drapeau de l'Otan y est bien planté : le nombre de cadres otaniens chargés de former une armée irakienne selon les schémas de la Coalition est déjà passé de 70 à 3.000. Les missions prévisibles de ces militaires ne consisteront pas seulement en tâches de formation, mais également en participations directes aux interventions de l'armée irakienne ! Bien sûr, notre gouvernement répète que la Belgique n'y enverra aucun soldat, mais il donne un soutien logistique et financier. Et les 600 soldats belges qui sont partis en Afghanistan sont une sorte de caution pour les troupes non envoyées en Irak. Entre-temps, de nouveaux renforts de troupes débarquent en Afghanistan qui n'en finit pas d'être pacifié.
Mais la guerre n'est pas finie non plus dans l'ex-Yougoslavie où des militaires belges continuent à travailler sous les ordres de l'Otan : le procès intenté contre Milosevic par le Tribunal Pénal International tourne à la farce macabre et ne parvient pas à imposer la version du vainqueur ; et au Kosovo, comme en témoigne notre délégation à son retour de voyage, le nettoyage ethnique est presque accompli sous l'égide des forces de l'Otan. Les nouveaux affrontements violents couvent.
Après la prise d'otages de Beslan, l'OTAN s'est déclarée solidaire de la Russie dans la lutte contre le terrorisme, mais cela ne l'empêche pas d'encourager tout ce qui peut contribuer à son éclatement, de s'installer à ses frontières, de la Lituanie à la Géorgie, et d'essayer de transformer la Tchétchénie en un nouveau Kosovo pour atteindre ce but.
Enfin, l'OTAN ne manifeste pas la moindre intention de changer sa stratégie nucléaire, dirigée par la puissance américaine . Nous sommes à la veille de la révision du TNP (Traité de non-prolifération nucléaire), et le désarmement nucléaire est entièrement bloqué. Par contre, l'Otan va investir 3 milliards de dollars dans le renouvellement de ses missiles et , en Belgique, on apprend que la modernisation des systèmes d'entreposage d'armes nucléaires à la base de Kleine Brogel va prochainement débuter.
Tout cela met en évidence l'urgence de répondre à l'appel du maire d'Hiroshima à toutes les communes et villes du monde pour imposer un désarmement nucléaire général. Et la nécessité pour le mouvement de la paix dans notre pays de débattre sur la nature réelle de l'Otan et de rester mobilisé contre la guerre.
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Appel pour le Kosovo
Cinq mois après les émeutes du 17 mars 2004 et cinq ans après l'intervention militaire de l'OTAN, nous avons séjourné au Kosovo du 14 au 22 août, afin d'y observer les conditions dans lesquelles vivent les minorités.
Nous avons constaté qu'en ce début de troisième millénaire s'y perpétuent de véritables ghettos, dans lesquels les minorités, dont les Roms , les Ashkalis , les Gorans et les Serbes, vivent au-dessous du minimum acceptable en matière de droits de l'homme.
Ces communautés ont disparu de villes comme Pristina (des 40.000 Serbes et Roms d'avant-guerre, il n'en reste plus un seul), Prizren (des 8.300 Serbes qui y résidaient avant la guerre, les quelques dizaines qui subsistaient ont été chassés en mars avec la complicité active de la police albanaise qui en a battu plusieurs ; 3.000 à 4.000 Roms, sur les 6.000 avant-guerre, y demeurent toujours), Pec (9.000 Serbes y vivaient avant-guerre, plus un seul aujourd'hui) ou Djakovica (où 5 femmes serbes réfugiées dans l'église depuis 1999 ont dû être évacuées lors de l'incendie de ladite église en mars dernier). Ces communautés survivent dans quelques autres villes, enfermées dans des quartiers détruits, mais souvent réduites à leurs éléments les plus pauvres et les plus âgés. Elles ont connu une première vague de meurtres et d'expulsions en 1999, avec la complicité de la KFOR, sous commandement OTAN, dont certains contingents, comme les Allemands à Prizren ou les Hollandais à Orahovac, se sont conduits de façon inique, livrant la population serbe aux terroristes de l'UCK. Elles ont connu une seconde vague de "nettoyage ethnique" en mars dernier, à nouveau victimes des manquements des forces internationales à leur mission.
Il en est ainsi des Roms de Gnjilane, dont 350 seulement restent sur les 6.000 qui y résidaient avant-guerre, et où, des 8.000 qu'ils étaient, plus aucun Serbe ne reste. Il en est ainsi des Serbes de Gracanica, des villages autour de Gnjilane, de Strpce, d'Orahovac, de Velika Hoca et de Gorazdevac. Il en est ainsi des Gorans de Dragas, qui ne sont plus que 30 % dans une région où ils constituaient 50 % de la population et qui sont maintenant plus nombreux à Belgrade que dans leur région d'origine. Les Ashkalis, bien que de langue maternelle albanaise, ont été chassés de nombreuses localités et notamment, en mars dernier, de Vucitrn où ils venaient de revenir à l'insistance de la mission de l'ONU qui administre la province.
Plus de 150 édifices chrétiens orthodoxes ont été détruits ou gravement endommagés depuis 1999, dont une trentaine en mars dernier. Parmi eux, nombreux sont ceux qui, bâtis il y a plus de sept siècles, appartenaient au patrimoine culturel de l'humanité et étaient placés sous la protection de l'UNESCO. Ce phénomène, de même que la destruction des cimetières chrétiens orthodoxes ou des mosquées naguère fréquentées par des Roms, témoigne d'une volonté d'éradication de toute présence non-albanaise au Kosovo.
La plupart des membres de minorités encore présents dans la province ne peuvent sortir de leurs ghettos, ne fût-ce que pour faire des courses ou accéder aux services publics : poste, école, hôpitaux, transport en commun. Ils ne peuvent parler leur langue – le serbo-croate, le romany ou même le turc – dans les lieux à majorité albanaise, par crainte d'être agressés. En août 2003, un jeune homme blessé à Gorazdevac, conduit à l'hôpital de Pec, a été achevé par une foule d'Albanais lors de son transport dans une voiture avec une immatriculation serbe (Marek Nowicki, Ombudsman, rencontré le 16 août à Pristina). Un autre jeune homme qui achetait un hamburger à Gracanica a été abattu à bout portant par des Albanais circulant en voiture dans la nuit du 5 au 6 juin derniers. Des retraités, emmenés en car à Pec pour y toucher leur pension, ont été lynchés et leur car brûlé par une foule de jeunes Albanais (le Père Sava, rencontré au monastère de Veliki Decani le 21 août). La liste pourrait s'allonger. Environ 3.300 personnes ont été enlevées au Kosovo, dont environ 2.000 civils serbes, depuis juin 1999, sans qu'on ne les ait jamais été retrouvées, morts ou vivants. Il faut ajouter à cela que la population albanaise, dont 90% vit dans la pauvreté et plus de 60 % est au chômage, est soumise à la loi du silence et à un régime de terreur imposé par les extrémistes. Dans ce contexte, des clans perpétuent des lois non écrites et d'un autre âge, qui priment sur le droit, et la mafia règne en maître et fait main basse sur tout ce qui a une quelconque valeur au Kosovo.
Tout cela se déroule alors qu'une administration internationale est censée instaurer un état de droit au Kosovo et alors que les armées du monde dit démocratique sont censées y faire régner l'ordre et la paix civile, comme le prévoit la résolution 1244 du Conseil de sécurité de l'ONU, qui mit fin à la guerre de 1999.
Nous avons pu constater que, sous le vernis démocratique et "multiethnique", un véritable pouvoir raciste et fascisant est en place au Kosovo. Dirigé en arrière-plan par le crime organisé, il pousse ses ramifications dans toutes les grandes villes d'Europe et d'Amérique du Nord.
Afin de ne pas perdre la face et achever leur mission sur le constat d'échec que s'attachent à formuler tous les observateurs rencontrés, les responsables internationaux, qui sont là-bas "pour gagner de l'argent et non pas pour perdre la vie" (le Père Sava), sont prêts, à brader dès que possible le statut final du Kosovo, au mépris de l'exigence préalable, posée par l'ONU elle-même, du respect des standards permettant l'instauration d'un état de droit et le retour des réfugiés. Ceci se réalisera probablement après les élections générales du 23 octobre, qui ne feront que cautionner des institutions permettant cette violation continue des droits de l'homme et un régime fondé sur la discrimination raciale la plus brutale.
Ce que nous avons constaté au Kosovo, en plus de ces perspectives inquiétantes, dans le cadre d'une Europe qui foule ainsi aux pieds les grands principes de la civilisation, nous incite à pousser un cri d'alarme et à lancer un appel aux consciences européennes.
Nous ne pouvons laisser se perpétrer un tel crime alors que les objectifs déclarés des pays occidentaux, lors de leur intervention "humanitaire" de 1999, étaient de mettre un terme au nettoyage ethnique et d'instaurer la démocratie au Kosovo.
Si cette situation se prolongeait, sans changement fondamental de l'action des pays occidentaux, de l'Union européenne, de l'OTAN et l'ONU, la guerre de 1999, et l'occupation qui y a succédé, auront eu pour conséquence de parachever une catastrophe humanitaire, qui risque de produire ses effets sur l'Europe toute entière, et au-delà.
Le 25 septembre 2004.
Cet appel a été rédigé et signé par les participants au voyage « pour rompre cinq ans de silence » dont Alerte Otan a largement rendu compte dans ses numéros précédents. Signalons aussi qu'un rapport complet de cette activité sera publié prochainement et que des conférences se tiendront en différentes villes du pays.
Les Roms du Kosovo, installés dans la région au moins depuis le XIVème siècle, sont de langue maternelle romany et, à plus de 90 %, de religion musulmane. Optant généralement pour l'enseignement en langue serbe, ils sont sédentarisés depuis plusieurs siècles. Les Ashkalis sont vraisemblablement d'origine rom mais leur langue maternelle est l'albanais. Seul leur teint de peau les distingue des Albanais. Certains d'entre eux déclarent s'appeler « Egyptiens ». Les Gorans, peuple de la Gora, montagnes dans l'extrême sud du Kosovo, parlent une langue proche du serbe et du macédonien et sont de religion musulmane.
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Imposition du silence à Milosevic
Le simulacre de procès de La Haye tourne à la farce complète
"Non, non", s'écria la Reine de Cœur. "La condamnation d'abord, le jugement ensuite"
La presse a accueilli dans une remarquable discrétion un événement d'une portée pourtant considérable : Le TPIY privait Milosevic du droit de se défendre en personne, et effectuait ainsi un retour saisissant aux pratiques des Tribunaux de l'Inquisition. Non seulement, le dit 'Tribunal' bafoue ses propres règles, mais même ses propres arguments contre une telle forfaiture, ainsi que le montre un rapport du British Helsinki Human Rights Group [1] .
Un sérieux problème se pose avec ce 'procès' : les charges principales accumulées contre Milosevic n'arrivent pas à être étayées matériellement, malgré des moyens colossaux mis à disposition de l'accusation. Un des thuriféraires du TPIY a exprimé parfaitement le désarroi actuel de ceux qui avaient salué avec enthousiasme l'inculpation de Milosevic comme une 'avancée majeure pour la justice et l'humanité' : " Ce serait mieux si Milosevic mourait en cellule, parce que si le procès suivait son cours il pourrait bien n'être condamné que pour des charges mineures " [2] .
En se défendant lui-même, en menant en personne ses contre-interrogatoires, Milosevic a réussi à dénoncer l'inconsistance des charges et la nature politique du procès. Puisqu'il ne consent pas à mourir, la seule solution pour arriver coûte que coûte à obtenir un verdict de culpabilité est de le faire taire.
La faillite du 'procès du siècle'
Les 295 témoins qui se sont succédés pendant ces deux années de procédure consacrée à l'accusation « ne se sont pas montrés très convaincants», pour dire le moins. Plus inquiétant, certains se sont avérés être tout simplement des imposteurs, produisant des faux; Rade Markovic, ancien chef des services secrets serbes, a révélé avoir été soumis à la torture et aux pressions pour déposer contre son ex-patron; l'épisode burlesque du témoignage du général Clark a mis clairement en lumière la servilité du dit 'Tribunal' vis-à-vis de ses employeurs réels [3].
Malgré ses 400 enquêteurs, l'accusation a été à ce point à court d'éléments concrets qu'elle a fait produire des témoins qui ont soutenu l'un avoir été sauvé par Dieu d'un tir de mitrailleuse lourde, exhibant pour preuve sa chemise criblée de trous de balles, un autre encore jurer mordicus avoir vu de ses yeux les militaires serbes tuer des victimes de Racak en arrachant leur cœur avec un couteau - malgré que rien de cela n'apparaisse à l'autopsie. Milosevic a été suffisamment habile pour démasquer complètement un Ratomir Tanic, présenté comme un insider (appartenant au cercle intime du président) , et qui s'est emmêlé lamentablement dans ses mensonges. « Je savais que Ratomir était assez cinglé pour demander à témoigner et pour le faire, mais je n'avais pas pressenti que ces gens auraient été assez stupides pour le prendre comme témoin. », a déclaré l'ancien président du parti dont se prétendait membre Tanic .
On comprend mieux qu'un silence gêné a rapidement couvert les rapports de Tribunal dans les médias. Et que ce qu'on avait présenté en fanfare comme devant être le procès du siècle, où l'on devait juger 'le Boucher des Balkans' des pires crimes contre l'Humanité, passe complètement sous silence est déjà un aveu de faillite en soi.
Devant toute juridiction réelle, face à l'absence évidente de tout élément concret de preuve, l'accusé devrait être acquitté, sans doute avec excuses et dédommagements. Mais il devient de plus en plus évident qu'on n'a pas affaire à un tribunal réel. Il est de plus en plus apparent que le Tribunal Pénal de La Haye a autant de valeur que celui mis sur pied par les Conquistadors, qui avait condamné à mort le Grand Inca, reconnu coupable entre autres charges 'd'avoir exterminé cruellement ses ennemis'. L'Histoire n'a pas retenu quelle a été sa défense. Elle a par contre très bien retenu où ranger ce genre de parodie.
Avec la décision de réduire l'accusé au silence, le 'Tribunal' a définitivement perdu toute prétention à une quelconque légitimité. Notons que le prétexte avancé – éviter que le procès ne soit bloqué – a été comiquement aussitôt pris en défaut : suite à la décision, les témoins de la défense refusent les uns après les autres de venir jouer leur rôle dans cette comédie, provoquant le blocage de la procédure, et les avocats imposés font appel contre la décision les ayant nommés .
Rendons néanmoins justice au 'Tribunal' : Dès 1999, en refusant d'ouvrir une enquête contre les crimes de l'OTAN, le 'Tribunal' avait déjà démontré qu'il n'était qu'un instrument politique, qui n'avait qu'un rapport lointain avec la justice. Dommage, parce que là, il aurait eu droit à de véritables preuves de crimes de guerre.
Juges et criminels…
Irak, 2 octobre 2004 : L'armée US annonce triomphalement avoir repris la vile de Samara au prix d'une centaine de morts irakiens. Au centre-ville, des snipers américains postés sur les toits des immeubles tiraient sur tous ceux qui s'aventuraient dans les rues. 28 septembre 2004 : Bombardement du bidonville de Sadr-City; des dizaines de victimes, dont 15 femmes et 9 enfants. Se rappelle-t-on que l'armée US a massacré à Falloujah plus de 600 personnes en avril dernier, pour venger la mort de 4 mercenaires ?
Combien de 'Racak' pourrait-on produire en Irak chaque jour ? Depuis le début de l'invasion, les estimations les plus basses évoquent au moins 12.000 civils irakiens, sans doute un chiffre grossièrement sous-estimé – comme disait Colin Powell quand on l'interrogeait sur le nombre d'Irakiens morts durant la première guerre du Golfe "ce n'est pas un chiffre qui m'intéresse terriblement". De leur propre aveu les GI's dans leur progression vers Bagdad ont tiré indistinctement sur tout ce qui bougeait, comme dans un jeu vidéo.
Milosevic est-il blanc comme neige, l'armée yougoslave n'a-t-elle pas commis des crimes ? Il n'existe pas, à part dans les contes pour enfants, ou les séries US, de conflit avec des anges d'un côté et des démons de l'autre. Mais on peut se demander quelles auraient été la réaction et les mesures prises par n'importe quel dirigeant au monde face à d'authentiques terroristes, dont on connaît maintenant les liens avec la CIA [4] . On en a une saisissante idée avec les exactions et les massacres commis par les libérateurs en Irak . La force multinationale écrase la résistance de manière aveugle en pilonnant des quartiers d'habitations. Le gouvernement britannique, attaqué en justice par les familles d'Irakiens assassinés par les soldats britanniques , vient d'ailleurs de déclarer que la Convention européenne sur les droits de l'Homme "n'a jamais été prévue pour s'appliquer dans les circonstances du chaos irakien ."
Que ce soit ceux-là qui se déclarent chargés de juger des crimes de leurs victimes ressemble à une plaisanterie de mauvais goût .
Quel que soit le jugement que nous portons sur Milosevic, nous devons prendre conscience que le problème n'est pas du tout les crimes réels ou supposés de Milosevic, exactement de la même manière qu'en d'autres temps la question n'était pas celles des crimes éventuels de Benes [5] , ou ceux du Grand Inca.
L'enjeu réel du procès Milosevic
Selon la vision de l'histoire du monde dont les médias nous imprègnent jour après jour, la cause fondamentale des problèmes de la planète, c'est la méchanceté de quelques-uns, que les Bons (les USA et l'Occident) doivent perpétuellement combattre. Les Méchants s'obstinent inexplicablement à "défier la Communauté Internationale". Et comme dans les meilleurs films de super héros, celle-ci est finalement obligée d'utiliser ses super - pouvoirs (bombes à fragmentation, uranium appauvri…) pour mettre en échec les plans machiavéliques du Méchant, pour le triomphe du Bien, de la Liberté et de la Démocratie. « La guerre contre les Serbes n'est plus un simple conflit militaire. C'est une bataille entre le Bien et le Mal, entre la Civilisation et la Barbarie », déclarait Tony Blair pendant l'agression de 1999.
Le réservoir de Méchants prêts à défier le Bon tout-puissant semble aussi inépuisable que dans les comic-strips. Aussitôt Saddam-Rastapopulos attrapé, voilà Sadr-Rastapopulos qui sort de sa boîte. De raids aériens en bombardements, d'invasions en occupations, l'humanité est à coup sûr en train de progresser vers un monde merveilleux, même si c'est de plus en plus difficile à remarquer.
L'objet de cette fable a pour fonction réelle de masquer les intérêts économiques des agressions, autrement plus terre-à-terre.
Et dans cette optique, le procès de Milosevic prend une importance tout à fait singulière . : l'effondrement des charges contre Milosevic, la reconnaissance de leur inconsistance, mettrait en pleine lumière ce qui se cachait derrière, ce que les fervents croyant en l'histoire merveilleuse de l'Occident humanitaire refusent obstinément de voir, et qui se trouve pourtant sous leurs yeux . : de la Bosnie, du Kosovo, à l'Irak, on a d'un côté l'établissement durable de bases militaires US, et de l'autre l'imposition du libre-échange et de l'économie de marché. Et cela en suivant singulièrement les routes menant aux principales ressources énergétiques mondiales. Ainsi le résultat concret du Kosovo et des guerres de Yougoslavie précédentes, c'est d'une part un chapelet de bases militaires US en Bosnie, Croatie, Albanie, jusqu'à l'énorme base de Camp Bondsteel , et d'autre part le pillage colonial appelé 'libéralisation du marché'.
Ceux qui en doutent encore devraient prendre connaissance des déclarations du Général Clark un an après l'agression : « La bonne chose émergeant du Kosovo est que le monde devrait être maintenant prévenu. L'OTAN peut et fera tout ce qui est nécessaire pour défendre les intérêts occidentaux vitaux » Il faisait écho au président Clinton, qui laissait échapper en mars 1999 : « Si nous voulons des relations économiques solides, nous permettant de vendre dans le monde entier, il faut que l'Europe soit la clé... C'est de cela qu'il s'agit avec toute cette chose du Kosovo ». Comme on voit, les motifs humanitaires agités en leurre sont décidément bien loin…
Et il n'y a sur ce plan strictement aucune différence entre les 'néos-cons' arrogants de l'administration Bush, et les 'colombes' démocrates. L'immense vague populaire qui s'était élevée contre la guerre l'année passée doit à présent rester canalisée contre Bush et son administration, pour être rendue inoffensive : ce sont eux les responsables des regrettables erreurs de la guerre contre l'Irak, mais tout pourrait rentrer dans l'ordre si Bush était remplacé par Kerry, qui a l'air aussi brave que Clinton, sans doute moyennant un meilleur partage du butin. C'est pourquoi il est nécessaire que l'opinion occidentale demeure convaincue que cette agression-là était juste, et, a contrario, c'est pourquoi il est nécessaire pour nous de se mobiliser autour du procès de Milosevic. Non pour l'issue qui est sans doute déjà décidée, mais parce qu'à travers lui, on vise la cause des agressions occidentales est, et pas un épouvantail Bush de service.
Roland Marounek
[1] http://www.csotan.org/textes/texte.php?type=TPI&art_id=70 [2] Dr James Gow, c ité par J. Laughland : http://www.slobodan-milosevic.org/news/spectator071004.htm : Le Dr Gow est un « expert en crimes de guerre », premier témoin à charge cité au TPIY, auteur d'ouvrages sur le conflit yougoslave, dont « Le Projet serbe, une stratégie de crimes de guerre ». [3] voir le dossier consacré au TPIY sur le site du CSO : http://www.csotan.org/textes/textes.php?type=TPI [4] Voir par exemple l'article du Sunday Times : 'La CIA reconnaît avoir aidé l'UCK'", 12/03/2000, http://www.anti-imperialism.net/lai/texte.php?langue=1§ion=BBBG&id=6736 [5] Edvard Benes était le président de la république tchécoslovaque de 19345 à 1938. Le gouvernement tchèque de l'époque fut accusé par les nazis de graves discriminations et exactions contre la minorité germanophone des Sudètes, conduisant aux Accords de Munich et au dépeçage de la Tchécoslovaquie. Toute ressemblance avec Rambouillet et l'intervention humanitaire au Kosovo…..
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APPEL A SIGNER
Le Cas Milosevic au TPIY et le respect des droits de la defense
Le jeudi 2 septembre, les juges du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), siégeant à La Haye, ont pris la décision d'empêcher l'ancien président Slobodan Milosevic d'assurer lui-même sa défense et lui ont imposé les « services » de deux avocats travaillant pour le compte dudit tribunal. Les juges ont motivé leur décision en invoquant l'état de santé de l'accusé. Il convient de noter que, dès son transfert à La Haye, le 28 juin 2001, et sans relâche jusqu'aujourd'hui, l'accusé a manifesté l'intention de se défendre lui-même face à une institution qu'il estime être illégale et qu'il considère comme une création purement politique.
Se disant soucieux d'achever le procès d'ici un an, les juges ont pris la mesure d'interdire à l'ancien président élu de la Yougoslavie de se défendre lui-même comme il l'entendait. D'autres motivations semblent cependant affleurer : ainsi, l'avant-veille de la décision, des responsables du TPIY ont laissé entendre qu'il s'agissait de la seule solution pour éviter que l'accusé politise le procès.
Après plus de deux ans de procédure consacrée à l'accusation, celle-ci venait de reprendre le 31 août et Slobodan Milosevic s'était, de l'avis unanime des médias, montré particulièrement vigoureux, en contradiction avec l'(évaluation de son état de santé évoquée par les juges. Il avait notamment dénoncé le rôle des puissances occidentales et leurs intérêts géopolitiques dans le démantèlement de la Yougoslavie et comptait convoquer comme témoins ceux qui les dirigeaient lors de la décennie écoulée.
Nous craignons que, loin d'être motivée par une quelconque sollicitude pour la santé de l'accusé ou par le souci d'une procédure efficace, la décision des juges du TPIY ait pour seul objectif d'empêcher que, dans la salle d'audience de La Haye – et au-delà, dans l'opinion publique yougoslave et internationale-, on puisse entendre une autre version de l'histoire des guerres balkaniques que celle, « officielle », présentée par le procureur du Tribunal.
Sans qu'il soit opportun d'évoquer ici l'éventuelle responsabilité de l'ancien Président Milosevic dans le déclenchement, la prolongation et les effets des guerres ayant marqué le dépeçage de la Yougoslavie fédérale et multiethnique, nous dénonçons la violation, flagrante et sans précédent, des droits de la défense de l'accusé commise le 2 septembre par le TPIY et réclamons que cette mesure, indigne d'un procès équitable, soit annulée dans les plus brefs délais.
Premiers signataires : Jean BricmontGeorges BerghezanVladimir CallerLe Comité de Surveillance OTAN
Si vous souhaitez joindre votre signature à cette déclaration, faites-le nous savoir par e-mail à info@csotan.org
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Contre l'OTAN, mais pour quoi ?
L'armée européenne est-elle une alternative ?
J'avais vingt ans dans les années 60. Nous combattions pour la suppression de l'armée ou pour au moins une sérieuse réduction du budget de l'armée. Nous demandions le départ des troupes américaines basées en Belgique. Notre cœur balançait entre un pays sans armée et une défense nationale réduite au minimum. C'était la guerre froide et la propagande voulait faire croire que les Russes allaient envahir l'Europe.
La guerre de Corée avait suscité une panique : la 3 ème guerre mondiale était à nos portes.
1956, le Moyen-Orient s'enflamme. Israël envahit une partie de L'Egypte jusqu'au canal de Suez, les Français et les Britanniques occupent le canal Les Soviétiques menacent d'intervenir, rebelote : la population croit à nouveau à la 3 ème guerre mondiale.
Si la guerre d'Algérie mobilise le mouvement de la Paix, la population pense en général à la nécessité d'une défense et l'Alliance atlantique donne l'impression d'une protection. La conscience du rôle agressif de l'OTAN et de son contrôle par les Américains est apparue quelques années après l'installation des sièges politique (Evere) et militaire (Casteau) en Belgique. D'un côté, ce fut une manne financière : de nouveaux emplois, construction accélérée d'autoroutes, d'immeubles, etc. Mais de l'autre, nous devions soutenir l'augmentation de divers budgets au profit de cette institution militaire.
La guerre du Vietnam politise la jeunesse avec l'aboutissement de mai 68.
Entre-temps, les essais nucléaires en surface sont allés bon train. Quand ils sont interdits et que les essais deviennent souterrains, le mouvement de paix se démobilise progressivement..
La prise de conscience du rôle de l'OTAN apparaît, la revendication est : « quittons l'OTAN - OTAN hors de Belgique ».
Avec l'installation de missiles en Belgique, le mouvement de la paix atteint son apogée. A nouveau, avec leur retrait, le mouvement de paix se dégonfle comme une baudruche.
Avec Kouchner, l'OTAN va prendre une nouvelle dimension : le « droit d'intervention humanitaire ».L'OTAN donne une image d'aide aux populations en détresse.
L'effondrement de l'URSS marque la fin de l'équilibre de la terreur ; l'OTAN va changer de nature, elle n'est plus une alliance défensive, elle devient une alliance de contrôle du monde.
Par ailleurs, l'Europe s'unifie économiquement, mais elle n'arrive pas à unifier les armées nationales, pour les fondre dans une armée européenne, elle n'arrive pas à construire une politique extérieure unique et indépendante. Ces armées sont assujetties à l'OTAN avec une impossibilité de s'unifier en dehors de cette institution malgré une série de tentatives. L'obstacle est l'allégeance à Washington, variable selon les pays..
Nous étions contre une armée nationale, pouvons-nous être aujourd'hui pour une armée européenne ?
Faut-il une défense nationale ? Si oui, laquelle ? De quelle nature ? Pour contrer quelles menaces ?
Nous ouvrons un débat, vous pouvez intervenir dans notre 'forum de discussion' :http://www.csotan.org,info@csotan.org
Marcel Poznanski
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Solidarité avec Hiroshima et Nagasaki.
Pour la 59 ème fois nous commémorons l'anniversaire des bombardements de Hiroshima et Nagasaki (les 6 et 9 août 1945) qui ont causé la mort, fin 1945 respectivement de 140.000 et 74.000 Japonais dont la grande majorité étaient des civils.
Cette même année nous aurions pu rappeler le 34 ème anniversaire du Traité de Non Prolifération (TNP), entré en vigueur le 5 mars 1970, qui doit être révisé en 2005 et dont le sort est de plus en plus préoccupant.
Bien qu'incompatible avec le droit international, le TNP a permis et permet aux cinq puissances nucléaires (Etats Unis, URSS, Grande Bretagne, France et Chine) de poursuivre le perfectionnement de leur arsenal, tout en interdisant à tous les autres pays la production, la menace de leur emploi et l'emploi d'armes nucléaires. Il s'agit là d'un véritable apartheid nucléaire entre d'une part les cinq membres permanents du Conseil de sécurité et d'autre part le reste de la communauté internationale.
Pendant toute la guerre froide la course aux armements nucléaires a pris des proportions inimaginables suite à la production des milliers de bombes dont la puissance équivalait à des centaines de milliers d'Hiroshima. Une très petite partie de ces arsenaux a été utilisée pour effectuer plus de 2000 essais nucléaires dans l'atmosphère, sous l'eau, dans l'espace et sous terre. Ces essais nucléaires ont provoqué de très nombreux morts et handicapés chez les militaire exposés aux explosions ainsi que chez les autochtones des régions où s'effectuaient ces essais. La pollution radioactive, engendrée principalement dans l'hémisphère nord par les essais aériens (il y a même eu des expériences sur des humains consistant à déterminer les doses d'intoxications létales après injection d'éléments fissiles), a provoqué des protestations qui ont enclenché diverses négociations conduisant, entre autres, au Traité d'Interdiction Partielle des Essais Nucléaires en 1963 (PTBT) et au TNP signé en 1968 et entré en vigueur en 1970.
Depuis cette dernière date six conférences ont eu lieu tous les cinq ans, afin d'amender les articles de ce traité. C'est l'article VI qui stipule que les parties du TNP doivent s'engager à poursuivre des négociations pour mettre fin à la course aux armements et pour signer le plus rapidement possible un traité de désarmement nucléaire sous contrôle international strict et efficace, ce qui pose des problèmes politiques et techniques extrêmement complexes. Néanmoins lors de la sixième conférence de révision en l'an 2000 les puissances nucléaires s'étaient engagées sans ambiguïté à procéder à ce désarmement.
Malheureusement dès 1999 le Congrès américain a refusé de ratifier le Traité d'Interdiction Total des Essais Nucléaires (CTBT signé en 1996 par Bill Clinton avec le stylo utilisé par Kennedy en 1963 pour signer le PTBT) et la situation s'est aggravée avec l'arrivée du Président G.W. Bush qui a fait savoir qu'il ne désirait plus souscrire à l'article VI du TNP.
La situation est telle que la conférence de 2005 pour la révision du TNP risque d'être catastrophique au point de compromettre l'existence de ce Traité en ce qui concerne le désarmement nucléaire, c'est-à-dire l'article VI.
Il est donc indispensable pour les Organisations Non Gouvernementales (ONG) de se mobiliser en soutenant l'initiative des Maires d'Hiroshima et de Nagasaki qui, à l'instar de la Coalition pour un Nouvel Agenda (NAC) formée par la Suède, l'Irlande, le Mexique, le Brésil, l'Egypte, l'Afrique du Sud et la Nouvelle Zélande, proposent un désarmement nucléaire mondial total et programmé dans le temps.
Cette mobilisation de base pourrait, dans les circonstances actuelles, avoir un impact plus efficace que les votes concernant les propositions de l'Assemblée Générale des Nations Unies dont une partie est gangrenée notamment par les membres de l'OTAN qui rejettent certaines résolutions en faveur du désarmement comme les Etats Unis, et même parfois la Grande-Bretagne et la France.
Pour cela il faut que le réseau proposé par les maires d'Hiroshima et de Nagasaki rassemble des milliers de cités et municipalités afin de faire comprendre aux gouvernements occidentaux, au Japon ainsi qu'à la Commission de l'Union Européenne qu'il est indispensable d'inscrire, dans les constitutions, l'abolition de l'arme nucléaire. Rappelons en outre que le réseau « Abolition 2000 » souhaite que les écoles et les universités développent des programmes d'éducation à la paix afin de prémunir les futures générations contre la logique de guerre toujours très vivace au sein de l'OTAN et de l'Union Européenne.
Un deuxième point qui nous semble important est l'article VII du TNP qui stipule « Aucune clause du présent Traité ne porte atteinte au droit d'un groupe quelconque d'Etats de conclure des traités régionaux de façon à assurer l'absence totale d'armes nucléaires sur leur territoires respectifs » . Cet article appliqué par les cinq membres de l'OTAN qui hébergent des armes nucléaires (Allemagne, Belgique, Italie, Pays-Bas et Turquie), constituerait un complément remarquable au Traité de Tlatelolco, signé en janvier 1967 à Mexico par 23 pays de l'Amérique du Sud déclarée zone dénucléarisée et au Traité de Rarotonga (Nouvelle Zélande) signé en août 1985, faisant de même pour tout le Pacifique Sud. Ajoutons à ces deux Traités celui de Pelindaba, signé au Caire en avril 1996, qui interdit toute guerre nucléaire sur le territoire africain.En conclusion nous retiendrons deux processus importants de désarmement nucléaire pour soutenir le TNP :
• Celui initié par les maires d'Hiroshima et de Nagasaki qui, avec les Hibakusha (irradiés de ces deux villes), luttent pour le désarmement nucléaire en l'absence d'un soutien gouvernemental et qui renforcerait également les propositions de la NAC
• L' application de l'article VII par les cinq membres de l'OTAN qui « possèdent l'arme nucléaire » avec la complicité de leurs gouvernements soumis à la pression des Etats Unis par le truchement de traités secrets avec l'OTAN.
Pierre Piérart (cet article est paru dans La Libre Belgique)
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COMMEMORATION DE LA TRAGEDIE D'HIROSHIMA ET NAGASAKI
Compte-rendu de la journée du 7 août à Mons
Le samedi 7 août plusieurs mouvements pacifistes francophones et néerlandophones se sont réunis à l'Université de Mons-Hainaut pour commémorer le 59ème anniversaire de la tragédie d'Hiroshima et de Nagasaki.
La cérémonie a commencé par le recueillement des participants au Parc Hibakusha (ce mot japonais désignant les survivants de la catastrophe), de l'Université. Monsieur Keijiro Matsushima , hibakusha japonais, venu en Belgique pour soutenir les actions néerlandophones, a profité de son voyage pour participer au colloque de Mons. Lui-même et une concitoyenne japonaise ont déposé des fleurs devant la stèle consacrée aux victimes d'Hiroshima et Nagasaki ainsi qu'à celles - plus nombreuses qu'on le croit - des 2000 essais nucléaires. L'arme nucléaire, destinée à des objectifs importants et concentrés, n'est pas une arme de champ de bataille, ce sont les villes qui seraient ses cibles privilégiées. Aussi les maires d'Hiroshima et de Nagasaki ont pris l'initiative de réclamer un agenda de désarmement nucléaire total à faire adopter par l'ONU.
Un débat, dirigé par le Prof. Henri Firket, Président de l'AMPGN (Association Médicale pour la Prévention de la Guerre Nucléaire), sur la nécessaire solidarité avec eux, de la part des bourgmestres belges, s'est déroulé dans l'amphithéâtre Plisnier de l'Université. Plusieurs bourgmestres wallons s'étaient fait représenter et d'autres s'étaient fait excuser. La journée s'est terminée par une manifestation au SHAPE pour réclamer la prohibition des armes nucléaires.
Nous espérons une mobilisation massive des communes de Belgique afin d'assurer la survie du TNP dont plusieurs articles sont menacés par plusieurs puissances nucléaires et surtout par la politique affirmée de la principale d'entre elles.
Amicalement, Prof. Pierre Piérart et Prof. Henri Firket Vice-Président et Président de l'AMPGN.
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COMMUNIQUÉ
Réunies à l'Université de Mons le 7 août 2004 pour commémorer le 59 e anniversaire des bombardements nucléaires de Nagaski et Hiroshima, en présence de M. Keijiro Matsushima, survivant de la catastrophe d'Hiroshima, les associations néerlandophones et francophones citées ci-dessous et les participants :
• décident de renforcer leur collaboration pour obtenir des avancées décisives quant au désarmement nucléaire des grandes puissances et pour que l'article 6 du Traité de Non Prolifération (TNP) soit mis en œuvre sans délai lors de la révision de ce Traité en mai 2005 à l'ONU ;
• décident d'obtenir une large adhésion des bourgmestres de leurs villes et communes à la déclaration du maire d'Hiroshima qui propose un plan d'action pour un désarmement complet en 2020 ;
• veulent obtenir de ces autorités qu'elles participent à l'information et la mobilisation de leurs opinions publiques en leur rappelant la menace des armes nucléaires ;
• exigent que les essais nucléaires en vue de perfectionnement (mininukes etc..) soient arrêtés et que le traité d'interdiction à ce sujet soit ratifié par tous les pays pour permettre la mise en place des structures de contrôle ;
• exigent que la Belgique respecte ses obligations selon le Traité et obtienne de l'OTAN l'évacuation des armes nucléaires illégalement stockées sur son territoire ;
• insistent d'une façon générale sur le respect de l'avis de la Cour internationale de justice de La Haye (juillet 1996) qui déclare l'emploi et la menace d'emploi des armes nucléaires illégaux selon les lois internationales.
Signataires:
L'Association des Médecins pour la Prévention de la Guerre nucléaire (AMPGN) L'Association des Etudiants pour la Prévention de la Guerre nucléaire (AEPGN) Voor Moeder Aarde Mouvement Chrétien pour la Paix (MCP) Comité Surveillance OTAN (CSO) Stop USA Abolition 2000 Euromed
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Après la sanglante prise d'otages en Ossétie du Nord
Solidarité de l'Otan avec la Russie ?
Au lendemain de la prise d'otages de Beslan, le secrétaire général de l'Otan, Jaap de Hoop Scheffer a fait savoir publiquement la « solidarité de l'Otan avec la Russie pour faire face au terrorisme ». Une discrète réunion de responsables de l'Otan avec le gouvernement russe s'est également tenue, sans communication de son contenu.
On ne peut que trouver très suspecte cette manifestation de soutien, quand on connaît les manœuvres permanentes de surveillance des frontières de la Russie (dénoncées par Poutine lui-même dans une récente interview à des journaux occidentaux), d'encerclement de la Russie par les accords militaires avec l'Otan et les USA de la part des gouvernements des ex-républiques soviétiques, et les soutiens à peine cachés de dirigeants US et UE à tout mouvement se déclarant séparatiste au sein de la Fédération de Russie (voir Alerte Otan n° 13 et 14).
Le gouvernement et les chefs militaires russes n'ont pas pris cette prise d'otages comme une simple question de « lutte contre le terrorisme ». Ils ont tout de suite mis en garde contre des tentations de retour à la guerre froide : à qui d'autres que l'Otan, et surtout les USA, s'adressaient l'avertissement que la Russie est et restera une puissance nucléaire avec laquelle on ne doit pas jouer, et la menace de liquider les « terroristes » où qu'ils se trouvent dans le monde.
Ces preneurs d'otages de Beslan ne doivent pas être considérés comme un groupe de bandits tchétchènes, mais comme faisant partie d'une organisation internationale, sœur jumelle de celle de Ben Laden, avec ses bases arrières à la frontière de la Russie et de la Géorgie. Quand les militaires russes parlent d'attaquer ces terroristes, hors de la Russie, ils visent la Géorgie en particulier. Le nouveau gouvernement de Géorgie a été mis au pouvoir avec la bénédiction de l'Otan, des Etats-Unis, de l'Union Européenne. Il a déjà demandé la protection de l'Occident en cas d'attaques russes. Où ira la « solidarité » de l'Otan au moment des décisions ?
Pendant que l'Otan parle abstraitement de « lutte contre le terrorisme », les groupes de pression les plus agressifs agissent concrètement en son sein pour stimuler, financer, armer et même créer de toutes pièces, une série de mouvements qui pourraient faire éclater la Fédération de Russie. On connaît déjà le soutien de la CIA et de plusieurs gouvernements américains donné à Ben Laden pour combattre en Afghanistan contre les Soviétiques. Il en fut de même avec l'UCK au Kosovo pour terminer l'éclatement de la Yougoslavie. Il n'en va pas autrement avec les Bassaiev en Tchétchénie pour provoquer une crise majeure dans le Caucase et justifier une intervention américaine et y entraîner d'autres pays de l'Otan. (1)
Les medias en Europe ainsi que nombre d'associations se voulant humanitaires ou pour le droit à l'auto-détermination,mais aussi des mouvements politiques se revendiquant de la gauche, entretiennent une lamentable confusion au sujet de la Tchétchénie et à propos des dramatiques événements de Beslan. Ils font passer ces criminels preneurs d'otages pour des espèces de desperados, poussés à bout par « l'ogre russe » et ils cachent la véritable raison d'être de ces mercenaires : servir d'instruments pour provoquer des crises, aggraver des conflits et justifier de nouvelles interventions guerrières des USA et de l'Otan.
Claudine Pôlet
1. The Guardian du 8.9.04 publie un article très documenté de John Laughland (membre du British Helsinki Human Rights Group), lisible en français sur le site http://www.stopusa.be/scripts/texte.php?section=CMBA&langue=1&id=23045 .
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AGENDA
Solidarité avec les maires d'Hiroshima et de Nagasaki
La campagne lancée par l'assemblée de Mons rencontre un écho très favorable auprès de nombreuses communes de Wallonie et de Bruxelles. Il s'agit d'obtenir une large adhésion des boiurgmestres à la Déclaration du Maire d'Hiroshima qui propose un plan d'action pour un désarmement nucléaire complet en 2005 à l'ONU.
Chacun de nous peut prendre l'initiative dans sa commune : contacter le Bourgmestre, le Collège des échevins ou le Conseil communal pour qu'ils se solidarisent avec la Déclaration du Maire d'Hiroshima s'ils ne l'ont pas encore fait.
Pour toute information, s'adresser à Pierre Piérart (02/376.10.93) ou par e-mail à info@csotan.org
13 octobre, à Gand : Les Trainstoppers à nouveau devant la justice!Au début de l'année 2003, les transports de matériel militaire américain destinés à la guerre contre l'Irak battaient leur plein. Le 16 février 2003, 11 personnes sont parvenues à bloquer un train chargé de matériel militaire. Le 1er mars 2003, plus de 100 personnes sont arrêtées après une autre tentative de blocage. Le tribunal correctionnel de Termonde s'est déclaré incompétent dans l'affaire des 11 trainstoppers, mais le parquet a fait appel de cette décision. Un nouveau procès aura donc lieu devant la Cour d'Appel de Gand le 13 octobre à 14h30 : Palais de Justice, Koophandelsplein 23, 9000 Gand, 8ème chambre, salle 58. Venez manifester votre soutien lors de ce procès !
Du 15 au 17 octobre : Forum Social Européen à Londres
A l'occasion de ce Forum Social, le Comité Surveillance Otan participe à un séminaire avec le Balkan Anti-Nato Center sur le thème « Pour une Europe sans OTAN, sans armée européenne et sans bases US ».
Mercredi 27 octobre, 16h - 18h : Action devant l'ambassade US à Bruxelles
Participez à cette action de protestation, faites entendre votre voix contre l'occupation US. Défendez la souveraineté de l'Irak. Opposez-vous à tout soutien, direct ou indirect, de la Belgique ou de l'Europe à l'occupation.Informations : www.stopusa.be
Samedi 23 octobre : 8e Course pour la Paix "Käthe Kollwitz" à Ypres
La 8 e course pour la Paix sera organisée cette année encore à Ypres, le 23 octobre prochain. On peut y prendre part en courant, en se promenant à pied ou avec un véhicule. La journée se clôturera par un programme informatif et culturel. Informations : www.vredesloop.be
Pour s'inscrire : bianca@vredesloop.be
27 novembre : Prochain "Bombspotting"
L'asbl Bomspotting et le Forum Voor Vredesactie continuent leur action pour le désarmement nucléaire, pour un retrait toal des armes nucléaires d'Europe et pour la dénucléarisation de la stratégie de l'Otan. Le 27 novembre prochain , ils invitent à se rendre en groupes, dans des dizaines d'endroits en Belgique, au bureau de police pour se déclarer « complices des actions de Bomspotting ».
Pour plus d'informations, s'adresser à wallonie@bomspotting.be ou au n° de gsm 0474/61.93.69
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Et enfin... le nerf de la paix
Tout soutien financier est nécessaire et bienvenu. Il nous permettra de développer notre action. CCP du CSO : 068-2447491-14 Grand merci à tous ceux qui nous ont soutenu !
Ont participé à ce numéro : Georges Berghezan, Henri Firket, Roland Marounek, Pierre Piérart, Claudine Pôlet, Jeannine Pôlet, Marcel Poznanski.
dimanche, septembre 12, 2004
Procès Milosevic : Lettre ouverte au prétendu Tribunal de La Haye
http://users.skynet.be/roger.romain/Sommario.html
Toujours du nouveau sur :
http://histoire.skynetblogs.be/
http://romainroger.blogspot.com/
http://antiotan.blogspot.com/
http://lameriquelibre.blogspot.com/
http://cubasocialiste.blogspot.com/
(et Amérique latine)
http://eurodictature.blogspot.com/
http://irakoccupe.blogspot.com/
http://occupationpalestine.blogspot.com/
http://lapresselibre.blogspot.com/
Lettre ouverte au prétendu Tribunal de La Haye
http://www.artel.co.yu/en/reakcije_citalaca/2004-09-15.html
par le Professeur Raymond K. Kent
12 septembre 2004
Au prétendu « Tribunal » qui juge Slobodan Milosevic en tant que criminel de guerre impliqué dans un « génocide » :
Après une demi-douzaine de textes rendus publics, l’auteur des lignes qui suivent ne devrait pas être un étranger, pour ce « Tribunal », instauré par Madeleine Albright avec des fonds de départ en provenance de deux Etats musulmans. Depuis son premier procureur sud-africain, en passant par son successeur canadien, jusqu’à son actuelle parodie suisse, appelée Carla del Ponte, le « tribunal » a déjà « reconnu coupable » Slobodan Milosevic dans les médias publics de l’Occident et depuis presque trois ans, maintenant. Il lui a même refusé le droit le plus élémentaire de la civilisation occidentale dans son ensemble, à savoir le droit d’assurer lui-même sa défense. Sous le couvert d’une grossière mascarade à propos des « inquiétudes » au sujet de la santé de Slobodan Milosevic, le « tribunal » a déclaré – magister dixit – « qu’il est incapable d’assurer lui-même sa défense », en dépit – et en raison – du fait qu’il a fait la magistrale démonstration du contraire et ce, durant une très longue période.
Ma première question est la suivante : Mais pourquoi tout simplement le juger ? Qu’on se contente de l’incarcérer pour le maximum, de continuer à présenter « les Serbes » comme les bouchers néo-nazis de la dernière décennie du 20e siècle, d’attaquer tous ceux qui le défendent en les traitant de néo-communistes, de grecs orthodoxes, de Serbes pro-Milosevic ou de toute autre espèce de personnes « politiquement incorrectes ». Mais qu’on cesse donc une fois pour toutes ces parodies d’agressions nauséeuses, démentes, malavisées, stupides, sottes, déplorables, dégoûtantes, politiquement sordides, méprisables juridiquement, serviles vis-à-vis de l’Otan (avec ses crimes de guerre commis à l’aide de bombes à fragmentation et d’uranium appauvri) contre des civils de la partie serbe de la Bosnie, du Kosovo et de la Serbie proprement dite. Oh oui, et passez une belle journée au « tribunal » !!!
Ce que vous ne voulez pas savoir, c’est que vous tous, au « tribunal », on vous observe vraiment, on vous cite, on vous catalogue comme des exemples d’infamie qui ont sabordé les lois internationales et qui se sont conduits à la façon des tribunaux illégaux criminels, racistes et fascistes (…) envers l’accusé et sa propre ethnie. On ne vous oubliera ni ne vous pardonnera jamais. Le cancer a déjà emporté le « juge » May, cette non-entité venue du bas de l’échelle du système juridique britannique (dans les Midlands, on ne lui donnerait certainement pas du « Monsieur »). Quelque autre forme de récompense cosmétique frappera chacun d’entre vous, tôt ou tard. On peut prévoir qu’en dernier recours, vos cerveaux coupables à chacun (en admettant qu’il vous en reste un) souffriront individuellement de narcolepsie catatonique, avec toutes ses conséquences pernicieuses et imprévisibles. « Le zéro et l’infini » avait encore l’air d’un roman mais le « tribunal » est allé bien au-delà, dans cette « Twilight Zone » (zone crépusculaire), tout en croyant qu’il contrôle le monde de bas en haut et de long en large en tant que marionnette bien payée en engraissée par toutes sortes d’avantages. Un dernier mot à l’adresse des « juges » du « tribunal » : Pour une poignée de dollars, vous âmes sont déjà dans la main de Satan qui vous broiera. Dormez bien pendant que vous vous déshumanisez à l’aide de cette pitoyable quantité de pouvoir qu’on vous a accordée quelque part. Vous pouvez également vous moquer du présent texte mais rira bien qui rira le dernier.
Département d’Histoire, Université de Californie
Sans le moindre respect,
Fait à Berkeley (510/642-1971)
Raymond K. Kent (Professeur émérite)
Traduit de l' anglais
par notre ami Jean-Marie FLEMAL,
avec tous mes remerciements.
RoRo
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Lettre ouverte au prétendu Tribunal de La Haye
http://www.artel.co.yu/en/reakcije_citalaca/2004-09-15.html
par le Professeur Raymond K. Kent
12 septembre 2004
Au prétendu « Tribunal » qui juge Slobodan Milosevic en tant que criminel de guerre impliqué dans un « génocide » :
Après une demi-douzaine de textes rendus publics, l’auteur des lignes qui suivent ne devrait pas être un étranger, pour ce « Tribunal », instauré par Madeleine Albright avec des fonds de départ en provenance de deux Etats musulmans. Depuis son premier procureur sud-africain, en passant par son successeur canadien, jusqu’à son actuelle parodie suisse, appelée Carla del Ponte, le « tribunal » a déjà « reconnu coupable » Slobodan Milosevic dans les médias publics de l’Occident et depuis presque trois ans, maintenant. Il lui a même refusé le droit le plus élémentaire de la civilisation occidentale dans son ensemble, à savoir le droit d’assurer lui-même sa défense. Sous le couvert d’une grossière mascarade à propos des « inquiétudes » au sujet de la santé de Slobodan Milosevic, le « tribunal » a déclaré – magister dixit – « qu’il est incapable d’assurer lui-même sa défense », en dépit – et en raison – du fait qu’il a fait la magistrale démonstration du contraire et ce, durant une très longue période.
Ma première question est la suivante : Mais pourquoi tout simplement le juger ? Qu’on se contente de l’incarcérer pour le maximum, de continuer à présenter « les Serbes » comme les bouchers néo-nazis de la dernière décennie du 20e siècle, d’attaquer tous ceux qui le défendent en les traitant de néo-communistes, de grecs orthodoxes, de Serbes pro-Milosevic ou de toute autre espèce de personnes « politiquement incorrectes ». Mais qu’on cesse donc une fois pour toutes ces parodies d’agressions nauséeuses, démentes, malavisées, stupides, sottes, déplorables, dégoûtantes, politiquement sordides, méprisables juridiquement, serviles vis-à-vis de l’Otan (avec ses crimes de guerre commis à l’aide de bombes à fragmentation et d’uranium appauvri) contre des civils de la partie serbe de la Bosnie, du Kosovo et de la Serbie proprement dite. Oh oui, et passez une belle journée au « tribunal » !!!
Ce que vous ne voulez pas savoir, c’est que vous tous, au « tribunal », on vous observe vraiment, on vous cite, on vous catalogue comme des exemples d’infamie qui ont sabordé les lois internationales et qui se sont conduits à la façon des tribunaux illégaux criminels, racistes et fascistes (…) envers l’accusé et sa propre ethnie. On ne vous oubliera ni ne vous pardonnera jamais. Le cancer a déjà emporté le « juge » May, cette non-entité venue du bas de l’échelle du système juridique britannique (dans les Midlands, on ne lui donnerait certainement pas du « Monsieur »). Quelque autre forme de récompense cosmétique frappera chacun d’entre vous, tôt ou tard. On peut prévoir qu’en dernier recours, vos cerveaux coupables à chacun (en admettant qu’il vous en reste un) souffriront individuellement de narcolepsie catatonique, avec toutes ses conséquences pernicieuses et imprévisibles. « Le zéro et l’infini » avait encore l’air d’un roman mais le « tribunal » est allé bien au-delà, dans cette « Twilight Zone » (zone crépusculaire), tout en croyant qu’il contrôle le monde de bas en haut et de long en large en tant que marionnette bien payée en engraissée par toutes sortes d’avantages. Un dernier mot à l’adresse des « juges » du « tribunal » : Pour une poignée de dollars, vous âmes sont déjà dans la main de Satan qui vous broiera. Dormez bien pendant que vous vous déshumanisez à l’aide de cette pitoyable quantité de pouvoir qu’on vous a accordée quelque part. Vous pouvez également vous moquer du présent texte mais rira bien qui rira le dernier.
Département d’Histoire, Université de Californie
Sans le moindre respect,
Fait à Berkeley (510/642-1971)
Raymond K. Kent (Professeur émérite)
Traduit de l' anglais
par notre ami Jean-Marie FLEMAL,
avec tous mes remerciements.
RoRo
mercredi, août 04, 2004
A bas l' Otan !
L' OTAN est la plus grande des saintes alliances militaires capitalistes de tous les temps. Elle est sous la complète domination des Usa et sert avant tout leur politique de domination mondiale.
Il faut combattre sans arrêt cette machine de guerre impérialiste, agressive, colonialiste, ruineuse et dangereuse, pour tous les peuples de la planète.
RoRo
Il faut combattre sans arrêt cette machine de guerre impérialiste, agressive, colonialiste, ruineuse et dangereuse, pour tous les peuples de la planète.
RoRo
vendredi, juillet 02, 2004
Alerte OTAN n°14 - juillet 2004
http://users.skynet.be/roger.romain/Sommario.html
----- Original Message -----
From: info@csotan.org
Sent: Friday, July 02, 2004 11:17 PM
Subject: Alerte OTAN n°14
Alerte OTAN !
Bulletin trimestriel du Comité de surveillance OTAN, n° 14, juillet 2004
Secrétariat : rue de Dublin, 31 ; 1050 Bruxelles tél & fax : 02 511 63 10
adresse électronique : info@csotan.org
pour tout soutien : compte n° 068-2447491-14
visitez notre site www.csotan.org
Au menu de notre numéro d'été
Edito : «L’ABSTENTION CONSTRUCTIVE» DE FLAHAUT LEGITIME LA GUERRE ET RENFORCE LA PRESENCE DE L’OTAN EN IRAK
TINTIN EN AFGHANISTAN
KOSOVO : UN PROTECTORAT BIENTÔT ETHNIQUEMENT PUR ?
LES ETATS-UNIS A LA CONQUETE DE L'EURASIE ET DU MONDE
LA LIBERATION DE MORDECHAI VANUNU VUE PAR LA PRESSE FRANCOPHONE
DES OFFICIERS A LA RETRAITE COMBATTENT POUR LA PAIX
Agenda des activités
HIROSHIMA ET TNP
KOSOVO : UN VOYAGE POUR ROMPRE CINQ ANS DE SILENCE
Edito
«L’ABSTENTION CONSTRUCTIVE» DE FLAHAUT LEGITIME LA GUERRE ET RENFORCE LA PRESENCE DE L’OTAN EN IRAK
Le prochain Sommet de l’OTAN sera très probablement centré sur l’occupation de l’Irak et la Belgique sera sollicitée pour y participer plus activement. Ce Sommet d’Istanbul ne va pas se contenter de célébrer l’élargissement de l’Otan aux 7 nouveaux pays d’Europe orientale. Il va les « mettre dans le bain » sans tarder, ainsi que tous les autres pays membres pour renforcer la présence de l’OTAN en Irak.
La Résolution adoptée par le Conseil de sécurité de l’ONU ouvre grande la porte à cette participation. Et il apparaît de plus en plus clairement qu’après le 30 juin, le gouvernement irakien installé et protégé par les forces de la Coalition qui occupent toujours le pays, va s’appuyer sur cette résolution pour «demander» l’aide de l’OTAN . C’est ce que réclamait le gouvernement Bush et que le secrétaire général de l’OTAN va se charger de faire passer lors de ce Sommet d’Istanbul. Comment l’OTAN refuserait-elle l’aide que lui demande un gouvernement dit souverain, reconnu par la Communauté internationale ?
Les réticences de quelques pays européens, dont la Belgique, se sont vite aplanies. Le Ministre belge de la Défense, André Flahaut, a même trouvé une belle formule pour jeter de la poudre aux yeux et camoufler les retournements du gouvernement belge : au sommet d’Istanbul, la Belgique fera de « l’abstention constructive »: on ne dira pas que l’OTAN doit être présente en force en Irak, mais on ne fera rien pour s’y opposer; on n’enverra pas directement des soldats belges en Irak (cela reste encore à voir… dans six mois), mais on fournira une plus grande aide logistique aux forces de l’OTAN en Irak et on renforcera la participation belge aux corps expéditionnaires de l’OTAN chargés du maintien de l’ordre en Afghanistan et en ex-Yougoslavie.
C’est le système des vases communicants, la Belgique est donc un complice actif dans l’imposition du nouvel ordre mondial . Pour ceux qui se feraient encore quelques illusions sur la position indépendante de la Belgique, méditons les paroles du Ministre Louis Michel, selon qui « les Etats-Unis et l’Europe n’ont jamais eu un agenda commun aussi important qu’aujourd’hui » (interview au Soir, le 1.6.2004). Le gouvernement belge agit ainsi à l’encontre de la population qui a déjà manifesté massivement son opposition à la guerre et à l’occupation de l’Irak.
Lors des cérémonies pour le 60e anniversaire du débarquement des Alliés en Normandie, les officiels ont débordé de louanges envers les Etats-Unis, déclarant entre autres que c’est grâce à eux et à l’OTAN que l’Europe vit « depuis soixante ans sans guerre ». Quel cynisme ! Comment peut-ignorer la spirale des guerres dans laquelle nous sommes entraînés de plus en plus vite et violemment : citons la Yougoslavie ( qui se situe bien en Europe…), l’Afghanistan, l’Irak .. , en attendant le prochain pays cible des appétits des puissances occidentales ! Les récentes élections européennes qui ont vu la grande victoire des … abstentions montrent en tout cas que les populations n’ont aucune confiance dans cette Europe militariste et otanienne. Nous saluons aussi les millions de personnes qui, de Madrid à Istanbul, se mobilisent sans relâche contre la guerre.
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TINTIN EN AFGHANISTAN
L’armée humanitaire.
En visite express en Afghanistan le 20 mai dernier, le ministre belge de la défense Flahaut s’est une nouvelle fois félicité de l’efficacité de la combinaison que constitue selon lui le mélange du militaire et de l’humanitaire. Sur le site officiel du parti socialiste, on peut lire la déclaration de foi suivante : « Une armée humanitaire : André Flahaut a mobilisé les militaires belges au secours de la Démocratie, de la Paix et des Droits de l’Homme »
Notre ministre est apparemment insensible aux multiples alertes des organisations humanitaires qui dénoncent précisément ce mélange des genres, mélange qui avait déjà été stigmatisé pendant les bombardements mêmes comme pur exercice de communication, lorsque les Étatsuniens servaient après un tapis de bombes des boîtes de rations alimentaires de la même apparence que les bombes à fragmentation -alors même que leur ‘intervention’ avait contraint à l’abandon dramatique des programmes humanitaires. Comme on a encore pu le vérifier récemment, cette confusion met aussi directement en danger les travailleurs humanitaires. Très récemment (mai 2004) des ONG ont été consternées de voir que l’armée américaine a distribué des tracts à la frontière du Pakistan appelant les Afghans à collaborer avec les militaires en donnant des informations sur les ennemis du moment en échange d’une poursuite de l’aide humanitaires aux populations.
Cette confusion délibérée n’est pas nouvelle ; ce que beaucoup de Belges voyaient du Congo, ce n’était pas l’horreur de l’exploitation coloniale, mais bien les hôpitaux et les écoles bien propres tenues par de braves bonnes sœurs. Difficile de ne pas s'en souvenir, en voyant Tintin-Flahaut filmé en train de visiter une école pour filles modérément voilées de Kaboul. Comme dans ses précédents historiques, la rhétorique caritative sert encore de piteux cache-sexe aux motifs réels de l’invasion et de l’occupation de l’Afghanistan.
Légitime, la guerre d'Afghanistan ?
« Nous, les peuples des Nations unies, avons décidé de préserver des générations successives du fléau de la guerre…» (Charte des Nations-Unies)
Les pacifistes s'intéressent peu à l'Afghanistan. Le sujet gêne manifestement. Il y a eu très peu de protestations contre les bombardements en Afghanistan, et peu de voix s'élèvent contre son occupation par l'OTAN.
Ce qui tétanise l’opinion publique occidentale à propos de l'expédition afghane, c’est le sentiment que cette agression-là était légitime. "les Etats-Unis avaient le droit de se défendre, ils devaient réagir face aux attentats du 11 septembre 2001". La charte de l'ONU fut même invoquée, l’agression bien préparée étant présentée comme "légitime défense"
L’argument massue "Les USA ont été agressé – ils nous ont tellement aidé en 1944 c'est à notre tour de les aider", fait passer comme "allant de soi" l'implication de l'OTAN.
Et pourtant il est établi que l’agression de l’Afghanistan était dans les cartons du régime Bush depuis des mois. Une pareille invasion ne s'improvise pas. Elle n'était que le premier acte d'une politique d'hégémonie globale exposée dès 1997 dans le document fondateur du 'Projet pour un Nouveau Siècle Américain' (PNAC), comme l'a démontré le BRussells Tribunal(1), document signé entre autre par Dick Cheney, Donald Rumsfeld et Paul Wolfowitz. La place géostratégique de l'Afghanistan est essentielle dans cette politique de contrôle à long terme de l'Eurasie.
Le choc du 11 septembre a été cyniquement utilisé pour faire taire toute objection à la politique impériale; comme l'avait laissé échapper le jour même Jo Moore, conseillère du Ministre britannique des Transports : « Sujet : relation avec les medias. C’est un très bon jour pour faire ressortir tout ce qu’on veut faire passer en douce »(2). Présenter l'invasion de l'Afghanistan comme une simple réaction aux événements du 11 septembre 2001 est une escroquerie, du même niveau que celle de l'Irak.
Du reste, on n'a jamais bien expliqué en quoi les Etats-Unis se défendaient-ils de terroristes saoudiens entraînés aux USA en ravageant l'Afghanistan, ni surtout en quoi cette opération allait apaiser les terroristes en puissance. Au vu des événements récents, c'est plutôt le contraire qui est en train de se produire, de manière tout à fait prévisible d'ailleurs.
Les histoires de laboratoires sophistiqués, d’armes biologiques et chimiques cachées dans les profondeurs des grottes afghanes se sont avérées être des mensonges grotesques, dont on aurait quand même pu se douter vu l’indigence des moyens mis en œuvre le 11 septembre.
Enfin on n'insiste plus trop sur le but de guerre initialement affiché – capturer Oussama Ben Laden. Après tout, il est aussi utile que Rastapopulos pour la suite des aventures…
L’Occident est-il vraiment le mieux placé pour aider le peuple afghan ?
La touchante attention soudaine de la dite ‘Communauté Internationale’ – périphrase convenue pour USA et alliés occidentaux – est en soi assez intéressante. En 1998, Brzezinski. se félicitait dans une interview au Nouvel Observateur, d’avoir aidé les groupes islamistes fondamentalistes afghans les plus obscurantistes -dont bien sûr les fameux talibans et Oussama Ben Laden. Cette aide massive a été apportée avant même l’intervention soviétique, et l’a en fait provoquée(3). Et l’Europe occidentale n’était pas en reste, on se souviendra de la propagande répétée en faveur des Combattants de la Liberté voulant libérer leur pays de l’envahisseur soviétique. L’Occident a fait de son mieux pour que l’expérience socialiste échoue, et pour transformer l’Afghanistan en ce désastre actuel.
Il faudrait être d’une singulière naïveté pour imaginer qu’un déploiement militaire dans une région aussi stratégique, obéit à de purs sentiments humanitaires. Ce serait être particulièrement insultant à l’égard de Flahaut que d’imaginer qu’un homme politique aussi expérimenté et qui a une telle responsabilité, puisse faire preuve d’une si élémentaire naïveté.
L'image d'Épinal de l'Occident foncièrement bon conduisant ses expéditions militaires pour faire le bien des peuples conquis est évidemment balayé par plus de 5 siècles d'histoire, où de pareils bons sentiments ont toujours été placés en paravent . Les affirmations selon lesquelles l'Occident va aider à la reconstruction de ce pays doivent être prises avec le même sérieux qu'en son temps celle de Léopold II qui déclarait vouloir combattre au Congo les esclavagistes arabes.
La priorité absolue des nouveaux maîtres de la région, c'est la construction de bases militaires, et de pipe-lines, oléoducs et gazoducs. Pour le reste, c'est à mettre sur la même liste d'attente que la reconstruction du Panama, du Nicaragua, de la Somalie, de la Yougoslavie… ravagés, rappellez-vous, au nom du bien, de la liberté, de la démocratie, de l'humanitaire, de la lutte contre le terrorisme, barrez les mentions inutiles.
“Répéter les succès de l’OTAN dans les Balkans”
A la fin de son mandat, Robertson avait déclaré vouloir répéter en Afghanistan le succès de l'OTAN dans les Balkans". Les récents pogroms au Kosovo ont levé un coin du voile sur ces merveilleux succès. La supercherie du succès de la pacification des Balkans par l’OTAN ne fonctionne que grâce au silence des médias sur la question. La réalité des suites de l’agression et de l’occupation du Kosovo (et de la Bosnie) par l’OTAN, est mieux approchée par le dernier rapport d’Amnesty International sur la situation dans la province, où l'on révèle que les forces dites de maintien de la paix représentent un élément fondamental dans le développement sans précédent de l'industrie de la traite des femmes (4).
Les succès rencontrés en Afghanistan sont en passe d'être tout aussi édifiants. Depuis la chute des Taliban, l'Afghanistan est redevenu spectaculairement le premier producteur d'opium, alors que sa culture avait été pratiquement éradiquée sous les Taliban; actuellement, il produit les trois quarts de l'opium disponible dans le monde. Loin d'être une bien paradoxale impuissance de l'OTAN, il semble plutôt que c'est une façon d'avoir la paix avec les seigneurs de guerre locaux(5).
La libération du pays de l'intégrisme islamiste doit être également sérieusement relativisée. D’une part, le pays (devenu République Islamique d'Afghanistan) est en fait revenu aux mains de l'Alliance du Nord, qui, avec toutes les autres forces anti-communistes, avait imposé la charia à Kaboul en 1994 ; d’autre part, si à Kaboul même on tente d'afficher quelques résultats remarquables, tels que l'accession des filles à l'éducation, que se passe-t-il réellement à l'intérieur du pays ? Le silence des médias est en train de se refermer pudiquement sur la question. Il est essentiel pour vendre le prochain épisode : « l'OTAN en mission humanitaire en Irak ».
Roland Marounek
(1) voir http://www.csotan.org/textes/BRussells.htm (2) http://www.transfert.net/a7516 et http://www.transfert.net/a7610 (3) Brzezinski, 1998 : oui, la CIA est entrée en Afghanistan avant les Russes… http://www.anti-imperialism.net/lai/texte.php?language_id=1§ion=BY&object_id=9238 (4) Occupations militaires – la prostitution érigée en système. http://www.csotan.org/textes/texte.php?art_id=122&type=articles(5) Michel Chossudovsky estime même que la restauration du trafic de la drogue, parrainé par la CIA, pourrait être l'un des objectifs cachés de la guerre, cf La seule victoire en Afghanistan est celle de l'opium , http://www.lautjournal.info/autjourarchives.asp?article=1943&noj=229
Sommaire
KOSOVO : UN PROTECTORAT BIENTÔT ETHNIQUEMENT PUR ?
Il y a cinq ans, après 78 jours de bombardements sur la Serbie et le Monténégro, le Kosovo était confié à une administration de l’ONU, musclée par des dizaines de milliers de soldats de l’OTAN. Rapidement, quelque 800.000 réfugiés albanais regagnaient les villes et villages d’où ils avaient été expulsés quelques semaines plus tôt par des milices serbes, rendues furieuses par les bombes de l’OTAN. Mais leur retour coïncidait avec le début de l’exode des nombreuses minorités du Kosovo, victimes d’une campagne de terreur de l’Armée de libération du Kosovo (UCK), sous l’œil bienveillant des soldats de l’Alliance atlantique et dans l’indifférence quasi-générale des médias occidentaux, pourtant tant émus par l’exode précédent.
Depuis la fin des combats en juin 1999, 3.000 à 4.000 non-Albanais ont été assassinés ou ont disparu et près de 300.000 ont été contraints à l’exode, soit environ les deux-tiers des membres des populations minoritaires kosovares : Serbes, Roms, Ashkalis (Roms albanophones), divers groupes de Slaves musulmans (Bosniaques, Gorans,…), Croates, Turcs, etc. Parmi ceux qui sont restés, la plupart ont dû se replier dans des enclaves, vaguement protégées par la KFOR, la force de l’OTAN occupant le Kosovo. La plus grande de ces enclaves est accolée au reste de la Serbie et comprend une partie de la ville de Mitrovica.
C’est dans cette ville divisée, comme jadis Berlin ou encore aujourd’hui Mostar (Herzégovine), qu’a éclaté la vague de violences de mars dernier. Après que les médias albanais aient attribué à de jeunes Serbes la responsabilité de la noyade de trois enfants[1], les 48 heures suivantes ont connu une vague d’émeutes à travers tout le Kosovo, visant principalement les Serbes, se soldant par une vingtaine de morts, la fuite de 4.500 personnes, l’incendie de centaines de maisons et la destruction de 30 à 40 églises et monastères orthodoxes, portant à plus de 150 le nombre de ces lieux de culte – les plus anciens datant du XIIème siècle – détruits en moins de cinq ans par des extrémistes albanais.
Surprise ?
Face à l’ampleur des pogroms, les médias ont manifesté leur surprise, parlant initialement d’ « affrontements interethniques » pour finalement conclure que « les victimes sont devenues bourreaux ». Depuis deux ou trois ans, les meurtres de membres de minorités étaient effectivement en forte baisse, mais ce progrès étaient essentiellement dû à leur nombre de plus en plus réduit et à la relative sécurité de leurs enclaves. Cependant, les semaines ayant précédé les événements de mars avaient été marquées par divers incidents qui auraient dû accroître la vigilance de la KFOR. En particulier, les anciens de l’UCK multipliaient les manifestations réclamant la libération de certains de leurs membres emprisonnés. Après leur avoir longtemps accordé une totale impunité, l’administration de l’ONU avait finalement décidé d’arrêter quelques ex-membres de l’UCK (dissoute en 1999 et remplacée par une « force de protection civile » militarisée et financée par l’ONU) suspectés d’avoir assassiner des Albanais proches du président Rugova. Cette très partielle levée de l’impunité n’a jusqu’à présent pas concerné les milliers de victimes serbes ou roms dont aucun meurtrier n’avait encore été emprisonné[2]. Cependant, quatre personnes, trois Albanais et … un Serbe, viennent d’être inculpés par les procureurs internationaux en charge de la justice kosovare pour leur rôle dans les émeutes de mars.
L’autre thème récurrent de la frustration albanaise, qui justifierait les violences à l’encontre des minorités, est le flou qui entoure le « statut final » du Kosovo, qui reste de jure une partie intégrante de la Serbie. L’administration de l’ONU conditionne les discussions sur ce statut final à un meilleur respect des droits humains et de ceux des minorités, ce qu’elle synthétise par la formule « les normes avant le statut ». De diverses sources, ces pourparlers devraient débuter en 2005 et aboutir à l’indépendance du Kosovo. Ces délais sont cependant jugés trop flous par le leadership albanais, qui se plaint que les institutions locales mises en place – dont un gouvernement et un parlement – ne disposent pas d’assez de compétences.
Chômage et trafics
Les autres griefs de la population albanaise – représentant près de 95 % de la population du Kosovo contre 80 % en 1999 – concernent la situation économique et l’explosion du crime organisé. Alors que le taux de chômage atteint le chiffre vertigineux de 70 %, le Kosovo est devenu une plaque tournante de toutes sortes de trafics, en particulier de l’héroïne et des êtres humains. Bien que dans des proportions légèrement moins graves, l’autre protectorat occidental de la région – la Bosnie-Herzégovine – connaît des problèmes très similaires. A la différence près que les violences interethniques y ont pratiquement cessé depuis la fin de la guerre et qu’un nombre impressionnant de réfugiés sont rentrés chez eux, notamment dans des zones où leur nationalité est minoritaire.
D’autres flambées de violence sont à prévoir dans la province. Bien que ses soldats soient fort demandés sur d’autres « points chauds », comme l’Afghanistan ou peut-être bientôt l’Irak, l’OTAN a dû se résoudre à déployer davantage d’hommes au Kosovo et à rétablir des mesures de protection à l’entrée de villages serbes ou roms enclavés. Reconnaissons que, cette fois-ci, la réaction des dirigeants de l’Alliance atlantique a été quelque peu cohérente : le commandant états-unien Johnson, dirigeant les forces de l’OTAN dans le sud-est de l’Europe, s’est rendu à Pristina dès que les troubles ont éclaté et n’a pas hésité à les qualifier de « nettoyage ethnique ». Le nouveau secrétaire-général, le Néerlandais de Hoop Scheffer, s’est dit « totalement déçu » de la réponse des dirigeants albanais à ces événements. Après être restés silencieux pendant les pogroms, ceux-ci se contentent de répéter à l’unisson que seule l’indépendance apportera la paix et la tolérance au Kosovo.
Quant au gouverneur du territoire, le Finlandais Holkeri, après n’avoir cessé de minimiser l’ampleur des violences, il a présenté sa démission, officiellement pour des raisons de santé. Loin de reconnaître sa responsabilité dans l’état désastreux de son protectorat, une de ses dernières décisions a été de doter le gouvernement local d’un bureau de coopération internationale qui, selon le Premier ministre Rexhepi, est l’embryon du ministère des affaires étrangères et une étape vers l’indépendance . Les Serbes ont évidemment beau jeu d’affirmer qu’il est immoral d’ainsi récompenser le « nettoyage ethnique ». Mais cette décision n’est qu’une confirmation de la politique hypocrite menée depuis plus de dix ans par l’Occident dans la région, où les « droits de l’homme » ne sont utiles qu’à faire avancer ses pions sur le grand échiquier qu’est devenu l’ex-Yougoslavie.
Georges Berghezan
[1] Le 28 avril, la police de l’ONU a publié le rapport de son enquête, écartant toute implication serbe dans la noyade des 3 enfants.[2] A l’exception d’un suspect dans l’attentat contre un bus en 2001 (11 Serbes tués) qui parvint à mystérieusement s’évader de la prison de la base US de Camp Bondsteel, l’endroit le mieux gardé des Balkans.
voir ci-dessous : Un voyage pour rompre cinq ans de silence
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LES ETATS-UNIS A LA CONQUETE DE L'EURASIE ET DU MONDE
La Russie et l'espace ex-soviétique dans le collimateur, mais pas seulement…
Depuis la fin de l'URSS et du bloc soviétique en 1989-91, la conquête (ou néo-colonisation) de l'Eurasie, en ordre essentiel la Russie et l'espace post-soviétique, est à l'ordre du jour. Non seulement d'un point de vue étroitement politico-militaire. Il s'agit d'un espace immense qui, depuis la révolution de 1917 en Russie, et depuis les bouleversements de 1945-48 en Europe centrale et orientale et en ex-RDA, fut partiellement soustrait à la domination du système capitaliste mondial tel qu'incarné dans "son" marché mondial, "sa" division internationale du travail, ses firmes transnationales et ses grandes institutions financières. Contre ce système, il n'y eut pas seulement une "guerre froide", mais une mobilisation permanente et polymorphe du monde capitaliste, dès 1917-18 avec le blocus de la Russie soviétique et les interventions des corps expéditionnaires de 14 pays, plus tard avec la tentative hitlérienne d'abattre le monstre "judéo-bolchévique", et après 1945, au travers de guerres froides et chaudes, illustrées par une panoplie d'interventions, opérations militaires, sabotages, campagnes psychologiques de déstabilisation et, last but not least, une course aux armements dans laquelle l'URSS épuisa ses forces. La question posée après 1991 et aujourd'hui n'est pas seulement d'instaurer sur ces territoires l'hégémonie états-unienne, de les intégrer progressivement à l'Union Européenne et à l'OTAN, au système financier mondial et à l'OMC, d'y combattre les vestiges d'idéologies socialistes. Plus précisément, cette hégémonie et cette intégration doivent servir à la fois des objectifs géostratégiques classiques - comme la mainmise sur les ressources pétrolières et sur un marché important de main d'œuvre assez qualifiée et sous-payée - et des objectifs de nature systémique: modifier les structures de propriété, les rapports sociaux, substituer aux relations de types bureaucratique, paternaliste, clanique et semi-féodal des relations authentiquement marchandes et capitalistes, devant imprégner la culture de travail, les comportements quotidiens, le "way on life" et l'ensemble des relations humaines. La globalisation, ou mondialisation dans ces pays n'est donc pas tout à fait identique à celle qui s'opère au Brésil ou en Indonésie, plus avancées que l'ex-URSS dans la voie du Marché, mieux intégrées au système mondial, bien qu'y subsistent également des modes de production pré-capitalistes et de fortes "singularités" culturelles. La destruction de ces "singularités" est part intégrante de la globalisation.
L'un des stratèges états-uniens à avoir le mieux compris l'ampleur de cette tâche, et la centralité de l'Eurasie, de la Russie, dans cette entreprise de refonte de l'ordre mondial est Zbig Brzezinski. Cet ancien conseiller du président Carter avait initié (et s'est vanté d'avoir réussi) la captation des mouvements islamistes pour déstabiliser l'URSS, en l'entraînant dans "le piège afghan". Il avait soutenu l'UCK au Kosovo. Il place tous ses espoirs dans la conquête euro-atlantique de l'Eurasie.
Mais la pensée de ZBIG déborde largement les objectifs géostratégiques centrés sur l'Eurasie. C'est la planète entière qui doit être hégémonisée, policée, séduite par l'Amérique, dont l'attractivité culturelle est irrésistible mais qui, du fait de sa puissance sans rivale, doit agir en concertation avec ses alliés et non de manière unilatérale à la Bush. Elle ne peut décevoir les espoirs immenses qu'elle soulève !
Pensées de ZBIG
Ou comment l'Amérique triomphante nous conduit vers le meilleur des mondes
Quelques passages éloquents et significatifs de la pensée du stratège démocrate états-unien Zbigniew Brzezinski. Extraits de :
- Zbiegniew Brzezinski "The Grand Chessboard" 1997, en français "Le grand Echiquier", Bayard ed.1997
- Zbigniew Brzezinski "Le Vrai Choix" ed.Odile Jacob, 2004
En résumé:
Zbiegniew Brzezinski, "Zbig" pour ses familiers, expose sur les ambitions impériales des Etats-Unis des idées qu'on n'oserait énoncer à Paris sous peine de se faire traiter d'"anti-américain". Sous nos plumes, les objectifs stratégiques et les manipulations des nations qu'il préconise seraient taxées de "grand complot". C'est pourtant le discours élémentaire de tout stratège américain qui se respecte, "Zbig" étant loin d'être le plus extrémiste, son messianisme étant obsédé par le souci de l'alliance avec l'Europe, évitant aux Etats-Unis l'isolement et la situation d'"assiégés".
Hostile à l'"unilatéralisme" de George Bush, "le Polonais" qui joua un rôle-clé dans la déstabilisation du bloc soviétique en Pologne et en Afghanistan, dans le soutien américain aux réseaux islamistes et à l'UCK albanaise au Kosovo, montre aujourd'hui les perspectives d'une action concertée des Etats-Unis et de l'Europe en vue d'investir "l'échiquier eurasien", l'ex-URSS, d'intégrer tout en la désagrégeant la puissance russe, de coloniser la Sibérie et les "Balkans eurasiens" (Caucase, Caspienne, Asie centrale) riches en réserves d'hydrocarbures et, plus généralement, de contrer le chaos des "Balkans mondiaux" où "Zbig" inclut tant les ex-républiques soviétiques que l'ensemble du Moyen-Orient. Le tout, sous l'hégémonie des Etats-Unis, qui doivent "conduire" les nations et leur servir de modèle, assurer leur transformation marchande démocratique et leur sécurité, mais sans les "dominer". La suprématie économique, militaire et culturelle des Etats-Unis et leur force d'exemple doivent suffire à faire accepter leur leadership.
Celui-ci est déjà une réalité, quoique fragile: "Zbig" craint les dérives (y compris américaines) qui installeraient le chaos dans le monde et l'état de siège aux Etats-Unis, face à un anti-américanisme croissant, celui que véhiculent les adversaires de la mondialisation, que "Zbig" n'est pas loin d'assimiler aux terroristes et aux héritiers mal repentis du communisme, sans compter les Russes qui restent russes.
Ce qui frappe tout de même le plus dans sa vision, c'est l'optimisme quant aux capacités et aux qualités intrinsèques qui font de la société américaine le modède de l'"avenir radieux" auquel nous sommes tous conviés. Or, si la politique d'un Bush et sa guerre en Irak sont désormais très contestés, les idées d'un "Zbig", et les guerres qu'elles impliquent également, rencontrent en Europe un consensus beaucoup plus large, comme du temps de Clinton, un consensus allant de la droite chiraquienne à la gauche post-communiste en Italie, en passant par les Verts de Cohn-Bendit et Joschka Fischer, sans oublier le vaste monde des organisations mobilisées, derrière Bernard Kouchner, pour le droit d'ingérence militaro-humanitaire. Ne nous voilons donc pas la face: les "excès" et les échecs de Bush dérangent, mais fondamentalement, les Etats-Unis sont "les nôtres", et tout, dans nos modes de vie et de pensée, appelle à soutenir les projets qui, grâce aux Etats-Unis et à leurs forces armées, permettent de perpétuer et d'étendre la domination, la colonisation qui nous assurent pétrole, matières premières et main d'œuvre à bas prix, confort et sécurité face aux "barbares" révoltés des bas-fonds de la planète. De ce point de vue, "Zbig" montre la voie à suivre. Il est la source, d'où jaillit la lumière.
Jean-Marie Chauvier
le texte complet de cet article est disponible sur www.csotan.org
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LA LIBERATION DE MORDECHAI VANUNU VUE PAR LA PRESSE FRANCOPHONE
Pendant les 18 ans qu’a duré le calvaire de Mordechai Vanunu, la presse francophone n’en a pas parlé. C’est la raison pour laquelle Mordechai Vanunu n’est pas connu du public. Il a été kidnappé à Rome par les services secrets israéliens pour avoir révélé au « Sunday Times » l’existence d’un arsenal nucléaire de l’Etat hébreux. Cela lui a coûté 18 années d’emprisonnement, dont 12 avec mise au secret.La série d’articles publiés par la presse francophone à l’occasion de sa libération, le 21 avril 2004, nous donne une version plus ou moins édulcorée et incomplète de la question. Nous nous limiterons dans ce message à rappeler quelques oublis qui pourraient nous faire croire à une libération respectueuse du droit international. En voici une très brève énumération :
Ce n’est pas une libération puisque Vanunu est assigné à résidence surveillée avec contrôle du courrier, interdiction de se rendre dans les ambassades et autres contraintes reprises dans les articles de la presse..
Il faut rappeler que Mordechai Vanunu a été engagé à la centrale de Dimona dans le désert du Néguef au moment où l’Etat d’Israël prétendait vouloir produire, à partir de la fission nucléaire, de l’électricité et de l’eau douce pour la culture de divers types de plantes.
Pas un mot n’est dit de la collaboration, en matière nucléaire, entre la France et Israël (sous l’œil bienveillant des Etats Unis) avant l’arrivée de de Gaulle au pouvoir. Shimon Peres, le père de la bombe atomique israélienne, disposait même de bureaux à Paris avec une équipe importante d’ingénieurs pour collaborer aux plans de cette bombe franco-israélienne. Plusieurs centaines d’ingénieurs et de techniciens français ont participé à la construction de la centrale de Dimona.
Suite à une conversation téléphonique entre Shimon Peres et Madame Thatcher, cette dernière a autorisé les services secrets israéliens à surveiller discrètement Vanunu, venu à Londres suite à une invitation du « Sunday Times » pour les informer de la question. Le pays de Sa Gracieuse Majesté a donc favorisé la première phase du kidnapping en autorisant un agent féminin des services secrets israéliens, d’attirer à Rome le technicien de Dimona.
Mordechai Vanunu n’a pas touché un penny pour les renseignements fournis au Sunday Times (déclaration publiée par un journaliste de ce journal.).
Amené à Rome dans un avion de British Airways (30.09.1986), l’intéressé a été enlevé, drogué et conduit par bateau en Israël.
Vanunu a été condamné à huis clos par la justice israélienne qui lui a infligé une peine inhumaine (18 ans avec 12 années de mise au secret !!) et en faisant fi de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme dont l’article 9 stipule que « Nul ne peut être arbitrairement arrêté, détenu ou exilé » alors que Vanunu a été pris en filature à Londres et enlevé arbitrairement à Rome le 30 septembre 1986.
L’article 10 déclare que « Toute personne a droit, en toute légalité, à ce que sa cause soit entendue équitablement et publiquement par un tribunal indépendant et impartial, qui décidera, soit de ses droits et obligations, soit du bien-fondé de toute accusation en matière pénale dirigée contre elle » alors que Mordechai Vanunu a été scandaleusement diffamé par la presse israélienne qui l’a traité d’anti-juif, de communiste et d’homosexuel. Son avocat plaidera la clémence en déclarant que Vanunu a agi pour des raisons idéologiques. L’appel en sa faveur signé par 20 scientifiques dont 12 prix Nobel n’aura aucun effet. L’enlèvement arbitraire à l’étranger met en question la légalité du jugement.
La mise en liberté proclamée par la presse est des plus douteuses puisque Mordechai Vanunu sera surveillé pendant des périodes d’un an renouvelables.
Répétons que cette libération est des plus fictives et que par conséquent il y a peu de chances de voir Mordechai Vanunu rejoindre ses parents adoptifs américains si l’opinion et la presse internationales ne se réveillent pas.
Pierre Piérart
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DES OFFICIERS A LA RETRAITE COMBATTENT POUR LA PAIX
Nous avons reçu ce communiqué du Balkan Anti-Nato Center (de Grèce) avec le commentaire suivant (résumé) : le 9 Mai, date anniversaire de la victoire du peuple contre le fascisme, fut lancée l’initiative « DES OFFICIERS RETRAITES PARLENT », avec la publication d’un appel contre l’OTAN et en défense de la paix, signé par dix officiers retraités de différents pays. Ci-dessous voici le texte de l’Appel et les 100 premières signatures. A la date du 20 mai, se sont ajoutées : 222 signatures de Bulgarie, 57 d’Allemagne, 45 de Russie, 14 de Hongrie, 18 de Grèce, 9 de Turquie, 9 de Bosnie, 6 d’Ukraine, 6 du Portugal, 5 de Tchéquie.
Pour d’autres informations : contacter EEDYE (eedye@otenet.gr). Le texte complet de cet appel et la liste des signataires (en anglais et en français) se trouve sur notre site www.csotan.org
« DES OFFICIERS A LA RETRAITE PARLENT »
Nous avons servi dans les forces armées de nos pays, nous y avons subi des entraînements et une préparation à la guerre pendant des dizaines d’années. Nous savons donc bien quelle force peut être – et est – employée pour imposer la volonté du plus fort sur les autres. Beaucoup d’entre nous ont vu, de l’intérieur, le rôle joué par des coalitions offensives telles que l’OTAN. Nous avons vu clairement les distorsions causées dans les forces armées par les nouvelles doctrines et par le déploiement de troupes hors de leur propre pays, vers des zones de guerres imposées par les régulateurs du nouvel ordre mondial.
Après la dissolution du Pacte de Varsovie, nous avons espéré que l’OTAN serait également dissoute, et que les énormes dépenses d’armements seraient canalisées vers la santé, le bien-être, l’éducation et d’autres besoins de nos peuples.
Outre l’amour pour notre patrie, pour la civilisation et l’histoire de notre pays, outre notre croyance profonde dans les idéaux de liberté et de justice, avec la conscience que les peuples ne peuvent progresser sans indépendance et paix,
Nous proclamons notre inquiétude et notre désaccord :
avec les guerres déclenchées par les dirigeants des Etats-Unis et leurs alliés contre des peuples et des Etats qui refusent la dépendance et l’exploitation de leurs richesses et de leur travail par des étrangers;
avec le soutien de nos gouvernements envers les agresseurs, par la fourniture de facilités, la participation à des opérations contre des tiers pour affronter des menaces qui sont censées exister, sont inventées ou même provoquées par les attaquants;
avec la poursuite de la fabrication d’armes, soi-disant nécessaire pour que celles-ci restent opérationnelles, alors qu’elles servent actuellement les besoins des fabricants d’armes, les marchands et les trafiquants et sont destinées à asseoir les nouvelles doctrines et missions des USA et de l’OTAN dans le cadre de leurs plans de domination globale;
avec la manière dont les droits humains et les libertés de nos peuples sont violés et écrasés par des lois et des actions qui leur sont imposées. Nous soulignons que les droits humains des peuples sont aussi étouffés dans ces pays dont les dirigeants terrorisent le reste du monde par leurs opérations de guerre ;
avec la réorganisation centralement contrôlée des forces armées des pays membres de l’OTAN, non pas dans le but d’assurer la défense de chacun d’eux, mais en fonction de ce que l’administration de l’OTAN, c’est à dire l’équipe au pouvoir aux USA, décide pour exploiter ces forces. Ce n’est pas par hasard non plus que la même chose se passe progressivement avec les forces armées de pays dit du « partnership for Peace »;
avec l’identification entre la nouvelle doctrine de l’OTAN et celle de l’Union Européenne et des Etats membres. C’est cette doctrine qui met en pratique les objectifs du nouvel ordre mondial en utilisant les forces armées de nos pays;
avec le retour du cauchemar que représente l’armement nucléaire, avec la militarisation de l’espace et avec le monopole de la terreur par la superpuissance avec ses pratiques impérialistes envers le reste du monde;
avec l’hypocrite « trêve olympique » qui est de durée limitée et qui n’est pas une paix durable comme chaque personne la désire et pour laquelle chacun se bat, mais bien pour réaliser en Grèce la foire commerciale appelée Jeux Olympiques.
Nous lançons un appel :
aux Nations Unies, aux gens qui veulent la paix, à nos collègues encore en service et au personnel militaire retraité de tous les pays et surtout à ceux des pays utilisés par le nouvel ordre mondial pour s’imposer par la force.
Athènes, le 9 mai 2004Suit la liste des 100 premiers signataires
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Agenda des activités
HIROSHIMA ET TNP
Comme chaque année nous commémorerons la tragédie d'Hiroshima et de Nagaski le lundi 7 août au Parc Hibakusha de l'Université de Mons-Hainaut (Plaine de Nimy : chaussée de Bruxelles, Park Hibakusha et grands auditoires).
Deux thèmes principaux ont été retenus :1) la solidarité internationale avec les Maires de Hiroshima et de Nagasaki qui invitent les municipalités du monde entier à se solidariser pour exiger un plan de désarmement nucléaire à l'occasion de la révision du Traité de Non Prolifération en 2005. En particulier un appel doit être organisé auprès des communes wallonnes et bruxelloises qui n'ont toujours pas été sollicitées par le mouvement associatif des pacifistes francophones.2) un exposé sur l'article VII du TNP qui permet à un groupe quelconque d'Etats de conclure des traités régionaux de façon à assurer l'absence totale d'armes nucléaires sur leurs territoires respectifs. L'Allemagne, la Belgique, l'Italie, les Pays Bas et la Turquie, membres de l'OTAN, qui hébergent illégalement des armes nucléaires américaines, doivent saisir cette opportunité d'urgence. Les modalités de cette opération seront examinées par le CSO incessamment.
KOSOVO : UN VOYAGE POUR ROMPRE CINQ ANS DE SILENCE
Rappelons que, pour se rendre compte de la situation vécue par les minorités au Kosovo et leur exprimer notre solidarité, le Comité de surveillance OTAN, soutenu par des organisations de divers pays, a pris l’initiative d’organiser cet été un voyage d’inspection citoyenne. Nous irons dans les enclaves où ces minorités subsistent, nous rencontrerons quelques uns de leurs responsables, ainsi que l’un ou l’autre fonctionnaire international. Une visite d’un camp de réfugiés est également prévue en Serbie. Tous ceux qui souhaitent s’informer sans parti pris sur ces problèmes et sur la réponse donnée par les représentants de la « communauté internationale » sont les bienvenus.
Rendez-vous est donné aux participants le 12 août à Belgrade pour un briefing avant le départ pour un voyage d’une dizaine de jours au Kosovo. Le logement sera effectué aussi souvent que possible chez l’habitant. Les déplacements seront effectués au moyen des voitures des participants, complétées si nécessaire par la location d’un véhicule supplémentaire.
Si vous êtes intéressé(e) par ce projet, si vous souhaitez plus d’informations sur sa préparation, si vous voulez être tenu au courant de ses suites, veuillez visiter notre site (http://www.csotan.org/textes/kosovo.htm), nous écrire à info@csotan.org ou à notre adresse postale (31 rue de Dublin, 1050 Bruxelles) ou nous contacter par téléphone (0474 46 97 08).
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Et enfin... le nerf de la paix Tout soutien financier est nécessaire et bienvenu. Il nous permettra de développer notre action. Le numéro de compte du CSO : 068-2447491-14
Ont participé à la réalisation de ce numéro : Georges Berghezan, Jean-Marie Chauvier, Roland Marounek, Pierre Piérart, Claudine Pôlet, Jeannine Pôlet, Marcel Poznanski.
----- Original Message -----
From: info@csotan.org
Sent: Friday, July 02, 2004 11:17 PM
Subject: Alerte OTAN n°14
Alerte OTAN !
Bulletin trimestriel du Comité de surveillance OTAN, n° 14, juillet 2004
Secrétariat : rue de Dublin, 31 ; 1050 Bruxelles tél & fax : 02 511 63 10
adresse électronique : info@csotan.org
pour tout soutien : compte n° 068-2447491-14
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Au menu de notre numéro d'été
Edito : «L’ABSTENTION CONSTRUCTIVE» DE FLAHAUT LEGITIME LA GUERRE ET RENFORCE LA PRESENCE DE L’OTAN EN IRAK
TINTIN EN AFGHANISTAN
KOSOVO : UN PROTECTORAT BIENTÔT ETHNIQUEMENT PUR ?
LES ETATS-UNIS A LA CONQUETE DE L'EURASIE ET DU MONDE
LA LIBERATION DE MORDECHAI VANUNU VUE PAR LA PRESSE FRANCOPHONE
DES OFFICIERS A LA RETRAITE COMBATTENT POUR LA PAIX
Agenda des activités
HIROSHIMA ET TNP
KOSOVO : UN VOYAGE POUR ROMPRE CINQ ANS DE SILENCE
Edito
«L’ABSTENTION CONSTRUCTIVE» DE FLAHAUT LEGITIME LA GUERRE ET RENFORCE LA PRESENCE DE L’OTAN EN IRAK
Le prochain Sommet de l’OTAN sera très probablement centré sur l’occupation de l’Irak et la Belgique sera sollicitée pour y participer plus activement. Ce Sommet d’Istanbul ne va pas se contenter de célébrer l’élargissement de l’Otan aux 7 nouveaux pays d’Europe orientale. Il va les « mettre dans le bain » sans tarder, ainsi que tous les autres pays membres pour renforcer la présence de l’OTAN en Irak.
La Résolution adoptée par le Conseil de sécurité de l’ONU ouvre grande la porte à cette participation. Et il apparaît de plus en plus clairement qu’après le 30 juin, le gouvernement irakien installé et protégé par les forces de la Coalition qui occupent toujours le pays, va s’appuyer sur cette résolution pour «demander» l’aide de l’OTAN . C’est ce que réclamait le gouvernement Bush et que le secrétaire général de l’OTAN va se charger de faire passer lors de ce Sommet d’Istanbul. Comment l’OTAN refuserait-elle l’aide que lui demande un gouvernement dit souverain, reconnu par la Communauté internationale ?
Les réticences de quelques pays européens, dont la Belgique, se sont vite aplanies. Le Ministre belge de la Défense, André Flahaut, a même trouvé une belle formule pour jeter de la poudre aux yeux et camoufler les retournements du gouvernement belge : au sommet d’Istanbul, la Belgique fera de « l’abstention constructive »: on ne dira pas que l’OTAN doit être présente en force en Irak, mais on ne fera rien pour s’y opposer; on n’enverra pas directement des soldats belges en Irak (cela reste encore à voir… dans six mois), mais on fournira une plus grande aide logistique aux forces de l’OTAN en Irak et on renforcera la participation belge aux corps expéditionnaires de l’OTAN chargés du maintien de l’ordre en Afghanistan et en ex-Yougoslavie.
C’est le système des vases communicants, la Belgique est donc un complice actif dans l’imposition du nouvel ordre mondial . Pour ceux qui se feraient encore quelques illusions sur la position indépendante de la Belgique, méditons les paroles du Ministre Louis Michel, selon qui « les Etats-Unis et l’Europe n’ont jamais eu un agenda commun aussi important qu’aujourd’hui » (interview au Soir, le 1.6.2004). Le gouvernement belge agit ainsi à l’encontre de la population qui a déjà manifesté massivement son opposition à la guerre et à l’occupation de l’Irak.
Lors des cérémonies pour le 60e anniversaire du débarquement des Alliés en Normandie, les officiels ont débordé de louanges envers les Etats-Unis, déclarant entre autres que c’est grâce à eux et à l’OTAN que l’Europe vit « depuis soixante ans sans guerre ». Quel cynisme ! Comment peut-ignorer la spirale des guerres dans laquelle nous sommes entraînés de plus en plus vite et violemment : citons la Yougoslavie ( qui se situe bien en Europe…), l’Afghanistan, l’Irak .. , en attendant le prochain pays cible des appétits des puissances occidentales ! Les récentes élections européennes qui ont vu la grande victoire des … abstentions montrent en tout cas que les populations n’ont aucune confiance dans cette Europe militariste et otanienne. Nous saluons aussi les millions de personnes qui, de Madrid à Istanbul, se mobilisent sans relâche contre la guerre.
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TINTIN EN AFGHANISTAN
L’armée humanitaire.
En visite express en Afghanistan le 20 mai dernier, le ministre belge de la défense Flahaut s’est une nouvelle fois félicité de l’efficacité de la combinaison que constitue selon lui le mélange du militaire et de l’humanitaire. Sur le site officiel du parti socialiste, on peut lire la déclaration de foi suivante : « Une armée humanitaire : André Flahaut a mobilisé les militaires belges au secours de la Démocratie, de la Paix et des Droits de l’Homme »
Notre ministre est apparemment insensible aux multiples alertes des organisations humanitaires qui dénoncent précisément ce mélange des genres, mélange qui avait déjà été stigmatisé pendant les bombardements mêmes comme pur exercice de communication, lorsque les Étatsuniens servaient après un tapis de bombes des boîtes de rations alimentaires de la même apparence que les bombes à fragmentation -alors même que leur ‘intervention’ avait contraint à l’abandon dramatique des programmes humanitaires. Comme on a encore pu le vérifier récemment, cette confusion met aussi directement en danger les travailleurs humanitaires. Très récemment (mai 2004) des ONG ont été consternées de voir que l’armée américaine a distribué des tracts à la frontière du Pakistan appelant les Afghans à collaborer avec les militaires en donnant des informations sur les ennemis du moment en échange d’une poursuite de l’aide humanitaires aux populations.
Cette confusion délibérée n’est pas nouvelle ; ce que beaucoup de Belges voyaient du Congo, ce n’était pas l’horreur de l’exploitation coloniale, mais bien les hôpitaux et les écoles bien propres tenues par de braves bonnes sœurs. Difficile de ne pas s'en souvenir, en voyant Tintin-Flahaut filmé en train de visiter une école pour filles modérément voilées de Kaboul. Comme dans ses précédents historiques, la rhétorique caritative sert encore de piteux cache-sexe aux motifs réels de l’invasion et de l’occupation de l’Afghanistan.
Légitime, la guerre d'Afghanistan ?
« Nous, les peuples des Nations unies, avons décidé de préserver des générations successives du fléau de la guerre…» (Charte des Nations-Unies)
Les pacifistes s'intéressent peu à l'Afghanistan. Le sujet gêne manifestement. Il y a eu très peu de protestations contre les bombardements en Afghanistan, et peu de voix s'élèvent contre son occupation par l'OTAN.
Ce qui tétanise l’opinion publique occidentale à propos de l'expédition afghane, c’est le sentiment que cette agression-là était légitime. "les Etats-Unis avaient le droit de se défendre, ils devaient réagir face aux attentats du 11 septembre 2001". La charte de l'ONU fut même invoquée, l’agression bien préparée étant présentée comme "légitime défense"
L’argument massue "Les USA ont été agressé – ils nous ont tellement aidé en 1944 c'est à notre tour de les aider", fait passer comme "allant de soi" l'implication de l'OTAN.
Et pourtant il est établi que l’agression de l’Afghanistan était dans les cartons du régime Bush depuis des mois. Une pareille invasion ne s'improvise pas. Elle n'était que le premier acte d'une politique d'hégémonie globale exposée dès 1997 dans le document fondateur du 'Projet pour un Nouveau Siècle Américain' (PNAC), comme l'a démontré le BRussells Tribunal(1), document signé entre autre par Dick Cheney, Donald Rumsfeld et Paul Wolfowitz. La place géostratégique de l'Afghanistan est essentielle dans cette politique de contrôle à long terme de l'Eurasie.
Le choc du 11 septembre a été cyniquement utilisé pour faire taire toute objection à la politique impériale; comme l'avait laissé échapper le jour même Jo Moore, conseillère du Ministre britannique des Transports : « Sujet : relation avec les medias. C’est un très bon jour pour faire ressortir tout ce qu’on veut faire passer en douce »(2). Présenter l'invasion de l'Afghanistan comme une simple réaction aux événements du 11 septembre 2001 est une escroquerie, du même niveau que celle de l'Irak.
Du reste, on n'a jamais bien expliqué en quoi les Etats-Unis se défendaient-ils de terroristes saoudiens entraînés aux USA en ravageant l'Afghanistan, ni surtout en quoi cette opération allait apaiser les terroristes en puissance. Au vu des événements récents, c'est plutôt le contraire qui est en train de se produire, de manière tout à fait prévisible d'ailleurs.
Les histoires de laboratoires sophistiqués, d’armes biologiques et chimiques cachées dans les profondeurs des grottes afghanes se sont avérées être des mensonges grotesques, dont on aurait quand même pu se douter vu l’indigence des moyens mis en œuvre le 11 septembre.
Enfin on n'insiste plus trop sur le but de guerre initialement affiché – capturer Oussama Ben Laden. Après tout, il est aussi utile que Rastapopulos pour la suite des aventures…
L’Occident est-il vraiment le mieux placé pour aider le peuple afghan ?
La touchante attention soudaine de la dite ‘Communauté Internationale’ – périphrase convenue pour USA et alliés occidentaux – est en soi assez intéressante. En 1998, Brzezinski. se félicitait dans une interview au Nouvel Observateur, d’avoir aidé les groupes islamistes fondamentalistes afghans les plus obscurantistes -dont bien sûr les fameux talibans et Oussama Ben Laden. Cette aide massive a été apportée avant même l’intervention soviétique, et l’a en fait provoquée(3). Et l’Europe occidentale n’était pas en reste, on se souviendra de la propagande répétée en faveur des Combattants de la Liberté voulant libérer leur pays de l’envahisseur soviétique. L’Occident a fait de son mieux pour que l’expérience socialiste échoue, et pour transformer l’Afghanistan en ce désastre actuel.
Il faudrait être d’une singulière naïveté pour imaginer qu’un déploiement militaire dans une région aussi stratégique, obéit à de purs sentiments humanitaires. Ce serait être particulièrement insultant à l’égard de Flahaut que d’imaginer qu’un homme politique aussi expérimenté et qui a une telle responsabilité, puisse faire preuve d’une si élémentaire naïveté.
L'image d'Épinal de l'Occident foncièrement bon conduisant ses expéditions militaires pour faire le bien des peuples conquis est évidemment balayé par plus de 5 siècles d'histoire, où de pareils bons sentiments ont toujours été placés en paravent . Les affirmations selon lesquelles l'Occident va aider à la reconstruction de ce pays doivent être prises avec le même sérieux qu'en son temps celle de Léopold II qui déclarait vouloir combattre au Congo les esclavagistes arabes.
La priorité absolue des nouveaux maîtres de la région, c'est la construction de bases militaires, et de pipe-lines, oléoducs et gazoducs. Pour le reste, c'est à mettre sur la même liste d'attente que la reconstruction du Panama, du Nicaragua, de la Somalie, de la Yougoslavie… ravagés, rappellez-vous, au nom du bien, de la liberté, de la démocratie, de l'humanitaire, de la lutte contre le terrorisme, barrez les mentions inutiles.
“Répéter les succès de l’OTAN dans les Balkans”
A la fin de son mandat, Robertson avait déclaré vouloir répéter en Afghanistan le succès de l'OTAN dans les Balkans". Les récents pogroms au Kosovo ont levé un coin du voile sur ces merveilleux succès. La supercherie du succès de la pacification des Balkans par l’OTAN ne fonctionne que grâce au silence des médias sur la question. La réalité des suites de l’agression et de l’occupation du Kosovo (et de la Bosnie) par l’OTAN, est mieux approchée par le dernier rapport d’Amnesty International sur la situation dans la province, où l'on révèle que les forces dites de maintien de la paix représentent un élément fondamental dans le développement sans précédent de l'industrie de la traite des femmes (4).
Les succès rencontrés en Afghanistan sont en passe d'être tout aussi édifiants. Depuis la chute des Taliban, l'Afghanistan est redevenu spectaculairement le premier producteur d'opium, alors que sa culture avait été pratiquement éradiquée sous les Taliban; actuellement, il produit les trois quarts de l'opium disponible dans le monde. Loin d'être une bien paradoxale impuissance de l'OTAN, il semble plutôt que c'est une façon d'avoir la paix avec les seigneurs de guerre locaux(5).
La libération du pays de l'intégrisme islamiste doit être également sérieusement relativisée. D’une part, le pays (devenu République Islamique d'Afghanistan) est en fait revenu aux mains de l'Alliance du Nord, qui, avec toutes les autres forces anti-communistes, avait imposé la charia à Kaboul en 1994 ; d’autre part, si à Kaboul même on tente d'afficher quelques résultats remarquables, tels que l'accession des filles à l'éducation, que se passe-t-il réellement à l'intérieur du pays ? Le silence des médias est en train de se refermer pudiquement sur la question. Il est essentiel pour vendre le prochain épisode : « l'OTAN en mission humanitaire en Irak ».
Roland Marounek
(1) voir http://www.csotan.org/textes/BRussells.htm (2) http://www.transfert.net/a7516 et http://www.transfert.net/a7610 (3) Brzezinski, 1998 : oui, la CIA est entrée en Afghanistan avant les Russes… http://www.anti-imperialism.net/lai/texte.php?language_id=1§ion=BY&object_id=9238 (4) Occupations militaires – la prostitution érigée en système. http://www.csotan.org/textes/texte.php?art_id=122&type=articles(5) Michel Chossudovsky estime même que la restauration du trafic de la drogue, parrainé par la CIA, pourrait être l'un des objectifs cachés de la guerre, cf La seule victoire en Afghanistan est celle de l'opium , http://www.lautjournal.info/autjourarchives.asp?article=1943&noj=229
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KOSOVO : UN PROTECTORAT BIENTÔT ETHNIQUEMENT PUR ?
Il y a cinq ans, après 78 jours de bombardements sur la Serbie et le Monténégro, le Kosovo était confié à une administration de l’ONU, musclée par des dizaines de milliers de soldats de l’OTAN. Rapidement, quelque 800.000 réfugiés albanais regagnaient les villes et villages d’où ils avaient été expulsés quelques semaines plus tôt par des milices serbes, rendues furieuses par les bombes de l’OTAN. Mais leur retour coïncidait avec le début de l’exode des nombreuses minorités du Kosovo, victimes d’une campagne de terreur de l’Armée de libération du Kosovo (UCK), sous l’œil bienveillant des soldats de l’Alliance atlantique et dans l’indifférence quasi-générale des médias occidentaux, pourtant tant émus par l’exode précédent.
Depuis la fin des combats en juin 1999, 3.000 à 4.000 non-Albanais ont été assassinés ou ont disparu et près de 300.000 ont été contraints à l’exode, soit environ les deux-tiers des membres des populations minoritaires kosovares : Serbes, Roms, Ashkalis (Roms albanophones), divers groupes de Slaves musulmans (Bosniaques, Gorans,…), Croates, Turcs, etc. Parmi ceux qui sont restés, la plupart ont dû se replier dans des enclaves, vaguement protégées par la KFOR, la force de l’OTAN occupant le Kosovo. La plus grande de ces enclaves est accolée au reste de la Serbie et comprend une partie de la ville de Mitrovica.
C’est dans cette ville divisée, comme jadis Berlin ou encore aujourd’hui Mostar (Herzégovine), qu’a éclaté la vague de violences de mars dernier. Après que les médias albanais aient attribué à de jeunes Serbes la responsabilité de la noyade de trois enfants[1], les 48 heures suivantes ont connu une vague d’émeutes à travers tout le Kosovo, visant principalement les Serbes, se soldant par une vingtaine de morts, la fuite de 4.500 personnes, l’incendie de centaines de maisons et la destruction de 30 à 40 églises et monastères orthodoxes, portant à plus de 150 le nombre de ces lieux de culte – les plus anciens datant du XIIème siècle – détruits en moins de cinq ans par des extrémistes albanais.
Surprise ?
Face à l’ampleur des pogroms, les médias ont manifesté leur surprise, parlant initialement d’ « affrontements interethniques » pour finalement conclure que « les victimes sont devenues bourreaux ». Depuis deux ou trois ans, les meurtres de membres de minorités étaient effectivement en forte baisse, mais ce progrès étaient essentiellement dû à leur nombre de plus en plus réduit et à la relative sécurité de leurs enclaves. Cependant, les semaines ayant précédé les événements de mars avaient été marquées par divers incidents qui auraient dû accroître la vigilance de la KFOR. En particulier, les anciens de l’UCK multipliaient les manifestations réclamant la libération de certains de leurs membres emprisonnés. Après leur avoir longtemps accordé une totale impunité, l’administration de l’ONU avait finalement décidé d’arrêter quelques ex-membres de l’UCK (dissoute en 1999 et remplacée par une « force de protection civile » militarisée et financée par l’ONU) suspectés d’avoir assassiner des Albanais proches du président Rugova. Cette très partielle levée de l’impunité n’a jusqu’à présent pas concerné les milliers de victimes serbes ou roms dont aucun meurtrier n’avait encore été emprisonné[2]. Cependant, quatre personnes, trois Albanais et … un Serbe, viennent d’être inculpés par les procureurs internationaux en charge de la justice kosovare pour leur rôle dans les émeutes de mars.
L’autre thème récurrent de la frustration albanaise, qui justifierait les violences à l’encontre des minorités, est le flou qui entoure le « statut final » du Kosovo, qui reste de jure une partie intégrante de la Serbie. L’administration de l’ONU conditionne les discussions sur ce statut final à un meilleur respect des droits humains et de ceux des minorités, ce qu’elle synthétise par la formule « les normes avant le statut ». De diverses sources, ces pourparlers devraient débuter en 2005 et aboutir à l’indépendance du Kosovo. Ces délais sont cependant jugés trop flous par le leadership albanais, qui se plaint que les institutions locales mises en place – dont un gouvernement et un parlement – ne disposent pas d’assez de compétences.
Chômage et trafics
Les autres griefs de la population albanaise – représentant près de 95 % de la population du Kosovo contre 80 % en 1999 – concernent la situation économique et l’explosion du crime organisé. Alors que le taux de chômage atteint le chiffre vertigineux de 70 %, le Kosovo est devenu une plaque tournante de toutes sortes de trafics, en particulier de l’héroïne et des êtres humains. Bien que dans des proportions légèrement moins graves, l’autre protectorat occidental de la région – la Bosnie-Herzégovine – connaît des problèmes très similaires. A la différence près que les violences interethniques y ont pratiquement cessé depuis la fin de la guerre et qu’un nombre impressionnant de réfugiés sont rentrés chez eux, notamment dans des zones où leur nationalité est minoritaire.
D’autres flambées de violence sont à prévoir dans la province. Bien que ses soldats soient fort demandés sur d’autres « points chauds », comme l’Afghanistan ou peut-être bientôt l’Irak, l’OTAN a dû se résoudre à déployer davantage d’hommes au Kosovo et à rétablir des mesures de protection à l’entrée de villages serbes ou roms enclavés. Reconnaissons que, cette fois-ci, la réaction des dirigeants de l’Alliance atlantique a été quelque peu cohérente : le commandant états-unien Johnson, dirigeant les forces de l’OTAN dans le sud-est de l’Europe, s’est rendu à Pristina dès que les troubles ont éclaté et n’a pas hésité à les qualifier de « nettoyage ethnique ». Le nouveau secrétaire-général, le Néerlandais de Hoop Scheffer, s’est dit « totalement déçu » de la réponse des dirigeants albanais à ces événements. Après être restés silencieux pendant les pogroms, ceux-ci se contentent de répéter à l’unisson que seule l’indépendance apportera la paix et la tolérance au Kosovo.
Quant au gouverneur du territoire, le Finlandais Holkeri, après n’avoir cessé de minimiser l’ampleur des violences, il a présenté sa démission, officiellement pour des raisons de santé. Loin de reconnaître sa responsabilité dans l’état désastreux de son protectorat, une de ses dernières décisions a été de doter le gouvernement local d’un bureau de coopération internationale qui, selon le Premier ministre Rexhepi, est l’embryon du ministère des affaires étrangères et une étape vers l’indépendance . Les Serbes ont évidemment beau jeu d’affirmer qu’il est immoral d’ainsi récompenser le « nettoyage ethnique ». Mais cette décision n’est qu’une confirmation de la politique hypocrite menée depuis plus de dix ans par l’Occident dans la région, où les « droits de l’homme » ne sont utiles qu’à faire avancer ses pions sur le grand échiquier qu’est devenu l’ex-Yougoslavie.
Georges Berghezan
[1] Le 28 avril, la police de l’ONU a publié le rapport de son enquête, écartant toute implication serbe dans la noyade des 3 enfants.[2] A l’exception d’un suspect dans l’attentat contre un bus en 2001 (11 Serbes tués) qui parvint à mystérieusement s’évader de la prison de la base US de Camp Bondsteel, l’endroit le mieux gardé des Balkans.
voir ci-dessous : Un voyage pour rompre cinq ans de silence
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LES ETATS-UNIS A LA CONQUETE DE L'EURASIE ET DU MONDE
La Russie et l'espace ex-soviétique dans le collimateur, mais pas seulement…
Depuis la fin de l'URSS et du bloc soviétique en 1989-91, la conquête (ou néo-colonisation) de l'Eurasie, en ordre essentiel la Russie et l'espace post-soviétique, est à l'ordre du jour. Non seulement d'un point de vue étroitement politico-militaire. Il s'agit d'un espace immense qui, depuis la révolution de 1917 en Russie, et depuis les bouleversements de 1945-48 en Europe centrale et orientale et en ex-RDA, fut partiellement soustrait à la domination du système capitaliste mondial tel qu'incarné dans "son" marché mondial, "sa" division internationale du travail, ses firmes transnationales et ses grandes institutions financières. Contre ce système, il n'y eut pas seulement une "guerre froide", mais une mobilisation permanente et polymorphe du monde capitaliste, dès 1917-18 avec le blocus de la Russie soviétique et les interventions des corps expéditionnaires de 14 pays, plus tard avec la tentative hitlérienne d'abattre le monstre "judéo-bolchévique", et après 1945, au travers de guerres froides et chaudes, illustrées par une panoplie d'interventions, opérations militaires, sabotages, campagnes psychologiques de déstabilisation et, last but not least, une course aux armements dans laquelle l'URSS épuisa ses forces. La question posée après 1991 et aujourd'hui n'est pas seulement d'instaurer sur ces territoires l'hégémonie états-unienne, de les intégrer progressivement à l'Union Européenne et à l'OTAN, au système financier mondial et à l'OMC, d'y combattre les vestiges d'idéologies socialistes. Plus précisément, cette hégémonie et cette intégration doivent servir à la fois des objectifs géostratégiques classiques - comme la mainmise sur les ressources pétrolières et sur un marché important de main d'œuvre assez qualifiée et sous-payée - et des objectifs de nature systémique: modifier les structures de propriété, les rapports sociaux, substituer aux relations de types bureaucratique, paternaliste, clanique et semi-féodal des relations authentiquement marchandes et capitalistes, devant imprégner la culture de travail, les comportements quotidiens, le "way on life" et l'ensemble des relations humaines. La globalisation, ou mondialisation dans ces pays n'est donc pas tout à fait identique à celle qui s'opère au Brésil ou en Indonésie, plus avancées que l'ex-URSS dans la voie du Marché, mieux intégrées au système mondial, bien qu'y subsistent également des modes de production pré-capitalistes et de fortes "singularités" culturelles. La destruction de ces "singularités" est part intégrante de la globalisation.
L'un des stratèges états-uniens à avoir le mieux compris l'ampleur de cette tâche, et la centralité de l'Eurasie, de la Russie, dans cette entreprise de refonte de l'ordre mondial est Zbig Brzezinski. Cet ancien conseiller du président Carter avait initié (et s'est vanté d'avoir réussi) la captation des mouvements islamistes pour déstabiliser l'URSS, en l'entraînant dans "le piège afghan". Il avait soutenu l'UCK au Kosovo. Il place tous ses espoirs dans la conquête euro-atlantique de l'Eurasie.
Mais la pensée de ZBIG déborde largement les objectifs géostratégiques centrés sur l'Eurasie. C'est la planète entière qui doit être hégémonisée, policée, séduite par l'Amérique, dont l'attractivité culturelle est irrésistible mais qui, du fait de sa puissance sans rivale, doit agir en concertation avec ses alliés et non de manière unilatérale à la Bush. Elle ne peut décevoir les espoirs immenses qu'elle soulève !
Pensées de ZBIG
Ou comment l'Amérique triomphante nous conduit vers le meilleur des mondes
Quelques passages éloquents et significatifs de la pensée du stratège démocrate états-unien Zbigniew Brzezinski. Extraits de :
- Zbiegniew Brzezinski "The Grand Chessboard" 1997, en français "Le grand Echiquier", Bayard ed.1997
- Zbigniew Brzezinski "Le Vrai Choix" ed.Odile Jacob, 2004
En résumé:
Zbiegniew Brzezinski, "Zbig" pour ses familiers, expose sur les ambitions impériales des Etats-Unis des idées qu'on n'oserait énoncer à Paris sous peine de se faire traiter d'"anti-américain". Sous nos plumes, les objectifs stratégiques et les manipulations des nations qu'il préconise seraient taxées de "grand complot". C'est pourtant le discours élémentaire de tout stratège américain qui se respecte, "Zbig" étant loin d'être le plus extrémiste, son messianisme étant obsédé par le souci de l'alliance avec l'Europe, évitant aux Etats-Unis l'isolement et la situation d'"assiégés".
Hostile à l'"unilatéralisme" de George Bush, "le Polonais" qui joua un rôle-clé dans la déstabilisation du bloc soviétique en Pologne et en Afghanistan, dans le soutien américain aux réseaux islamistes et à l'UCK albanaise au Kosovo, montre aujourd'hui les perspectives d'une action concertée des Etats-Unis et de l'Europe en vue d'investir "l'échiquier eurasien", l'ex-URSS, d'intégrer tout en la désagrégeant la puissance russe, de coloniser la Sibérie et les "Balkans eurasiens" (Caucase, Caspienne, Asie centrale) riches en réserves d'hydrocarbures et, plus généralement, de contrer le chaos des "Balkans mondiaux" où "Zbig" inclut tant les ex-républiques soviétiques que l'ensemble du Moyen-Orient. Le tout, sous l'hégémonie des Etats-Unis, qui doivent "conduire" les nations et leur servir de modèle, assurer leur transformation marchande démocratique et leur sécurité, mais sans les "dominer". La suprématie économique, militaire et culturelle des Etats-Unis et leur force d'exemple doivent suffire à faire accepter leur leadership.
Celui-ci est déjà une réalité, quoique fragile: "Zbig" craint les dérives (y compris américaines) qui installeraient le chaos dans le monde et l'état de siège aux Etats-Unis, face à un anti-américanisme croissant, celui que véhiculent les adversaires de la mondialisation, que "Zbig" n'est pas loin d'assimiler aux terroristes et aux héritiers mal repentis du communisme, sans compter les Russes qui restent russes.
Ce qui frappe tout de même le plus dans sa vision, c'est l'optimisme quant aux capacités et aux qualités intrinsèques qui font de la société américaine le modède de l'"avenir radieux" auquel nous sommes tous conviés. Or, si la politique d'un Bush et sa guerre en Irak sont désormais très contestés, les idées d'un "Zbig", et les guerres qu'elles impliquent également, rencontrent en Europe un consensus beaucoup plus large, comme du temps de Clinton, un consensus allant de la droite chiraquienne à la gauche post-communiste en Italie, en passant par les Verts de Cohn-Bendit et Joschka Fischer, sans oublier le vaste monde des organisations mobilisées, derrière Bernard Kouchner, pour le droit d'ingérence militaro-humanitaire. Ne nous voilons donc pas la face: les "excès" et les échecs de Bush dérangent, mais fondamentalement, les Etats-Unis sont "les nôtres", et tout, dans nos modes de vie et de pensée, appelle à soutenir les projets qui, grâce aux Etats-Unis et à leurs forces armées, permettent de perpétuer et d'étendre la domination, la colonisation qui nous assurent pétrole, matières premières et main d'œuvre à bas prix, confort et sécurité face aux "barbares" révoltés des bas-fonds de la planète. De ce point de vue, "Zbig" montre la voie à suivre. Il est la source, d'où jaillit la lumière.
Jean-Marie Chauvier
le texte complet de cet article est disponible sur www.csotan.org
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LA LIBERATION DE MORDECHAI VANUNU VUE PAR LA PRESSE FRANCOPHONE
Pendant les 18 ans qu’a duré le calvaire de Mordechai Vanunu, la presse francophone n’en a pas parlé. C’est la raison pour laquelle Mordechai Vanunu n’est pas connu du public. Il a été kidnappé à Rome par les services secrets israéliens pour avoir révélé au « Sunday Times » l’existence d’un arsenal nucléaire de l’Etat hébreux. Cela lui a coûté 18 années d’emprisonnement, dont 12 avec mise au secret.La série d’articles publiés par la presse francophone à l’occasion de sa libération, le 21 avril 2004, nous donne une version plus ou moins édulcorée et incomplète de la question. Nous nous limiterons dans ce message à rappeler quelques oublis qui pourraient nous faire croire à une libération respectueuse du droit international. En voici une très brève énumération :
Ce n’est pas une libération puisque Vanunu est assigné à résidence surveillée avec contrôle du courrier, interdiction de se rendre dans les ambassades et autres contraintes reprises dans les articles de la presse..
Il faut rappeler que Mordechai Vanunu a été engagé à la centrale de Dimona dans le désert du Néguef au moment où l’Etat d’Israël prétendait vouloir produire, à partir de la fission nucléaire, de l’électricité et de l’eau douce pour la culture de divers types de plantes.
Pas un mot n’est dit de la collaboration, en matière nucléaire, entre la France et Israël (sous l’œil bienveillant des Etats Unis) avant l’arrivée de de Gaulle au pouvoir. Shimon Peres, le père de la bombe atomique israélienne, disposait même de bureaux à Paris avec une équipe importante d’ingénieurs pour collaborer aux plans de cette bombe franco-israélienne. Plusieurs centaines d’ingénieurs et de techniciens français ont participé à la construction de la centrale de Dimona.
Suite à une conversation téléphonique entre Shimon Peres et Madame Thatcher, cette dernière a autorisé les services secrets israéliens à surveiller discrètement Vanunu, venu à Londres suite à une invitation du « Sunday Times » pour les informer de la question. Le pays de Sa Gracieuse Majesté a donc favorisé la première phase du kidnapping en autorisant un agent féminin des services secrets israéliens, d’attirer à Rome le technicien de Dimona.
Mordechai Vanunu n’a pas touché un penny pour les renseignements fournis au Sunday Times (déclaration publiée par un journaliste de ce journal.).
Amené à Rome dans un avion de British Airways (30.09.1986), l’intéressé a été enlevé, drogué et conduit par bateau en Israël.
Vanunu a été condamné à huis clos par la justice israélienne qui lui a infligé une peine inhumaine (18 ans avec 12 années de mise au secret !!) et en faisant fi de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme dont l’article 9 stipule que « Nul ne peut être arbitrairement arrêté, détenu ou exilé » alors que Vanunu a été pris en filature à Londres et enlevé arbitrairement à Rome le 30 septembre 1986.
L’article 10 déclare que « Toute personne a droit, en toute légalité, à ce que sa cause soit entendue équitablement et publiquement par un tribunal indépendant et impartial, qui décidera, soit de ses droits et obligations, soit du bien-fondé de toute accusation en matière pénale dirigée contre elle » alors que Mordechai Vanunu a été scandaleusement diffamé par la presse israélienne qui l’a traité d’anti-juif, de communiste et d’homosexuel. Son avocat plaidera la clémence en déclarant que Vanunu a agi pour des raisons idéologiques. L’appel en sa faveur signé par 20 scientifiques dont 12 prix Nobel n’aura aucun effet. L’enlèvement arbitraire à l’étranger met en question la légalité du jugement.
La mise en liberté proclamée par la presse est des plus douteuses puisque Mordechai Vanunu sera surveillé pendant des périodes d’un an renouvelables.
Répétons que cette libération est des plus fictives et que par conséquent il y a peu de chances de voir Mordechai Vanunu rejoindre ses parents adoptifs américains si l’opinion et la presse internationales ne se réveillent pas.
Pierre Piérart
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DES OFFICIERS A LA RETRAITE COMBATTENT POUR LA PAIX
Nous avons reçu ce communiqué du Balkan Anti-Nato Center (de Grèce) avec le commentaire suivant (résumé) : le 9 Mai, date anniversaire de la victoire du peuple contre le fascisme, fut lancée l’initiative « DES OFFICIERS RETRAITES PARLENT », avec la publication d’un appel contre l’OTAN et en défense de la paix, signé par dix officiers retraités de différents pays. Ci-dessous voici le texte de l’Appel et les 100 premières signatures. A la date du 20 mai, se sont ajoutées : 222 signatures de Bulgarie, 57 d’Allemagne, 45 de Russie, 14 de Hongrie, 18 de Grèce, 9 de Turquie, 9 de Bosnie, 6 d’Ukraine, 6 du Portugal, 5 de Tchéquie.
Pour d’autres informations : contacter EEDYE (eedye@otenet.gr). Le texte complet de cet appel et la liste des signataires (en anglais et en français) se trouve sur notre site www.csotan.org
« DES OFFICIERS A LA RETRAITE PARLENT »
Nous avons servi dans les forces armées de nos pays, nous y avons subi des entraînements et une préparation à la guerre pendant des dizaines d’années. Nous savons donc bien quelle force peut être – et est – employée pour imposer la volonté du plus fort sur les autres. Beaucoup d’entre nous ont vu, de l’intérieur, le rôle joué par des coalitions offensives telles que l’OTAN. Nous avons vu clairement les distorsions causées dans les forces armées par les nouvelles doctrines et par le déploiement de troupes hors de leur propre pays, vers des zones de guerres imposées par les régulateurs du nouvel ordre mondial.
Après la dissolution du Pacte de Varsovie, nous avons espéré que l’OTAN serait également dissoute, et que les énormes dépenses d’armements seraient canalisées vers la santé, le bien-être, l’éducation et d’autres besoins de nos peuples.
Outre l’amour pour notre patrie, pour la civilisation et l’histoire de notre pays, outre notre croyance profonde dans les idéaux de liberté et de justice, avec la conscience que les peuples ne peuvent progresser sans indépendance et paix,
Nous proclamons notre inquiétude et notre désaccord :
avec les guerres déclenchées par les dirigeants des Etats-Unis et leurs alliés contre des peuples et des Etats qui refusent la dépendance et l’exploitation de leurs richesses et de leur travail par des étrangers;
avec le soutien de nos gouvernements envers les agresseurs, par la fourniture de facilités, la participation à des opérations contre des tiers pour affronter des menaces qui sont censées exister, sont inventées ou même provoquées par les attaquants;
avec la poursuite de la fabrication d’armes, soi-disant nécessaire pour que celles-ci restent opérationnelles, alors qu’elles servent actuellement les besoins des fabricants d’armes, les marchands et les trafiquants et sont destinées à asseoir les nouvelles doctrines et missions des USA et de l’OTAN dans le cadre de leurs plans de domination globale;
avec la manière dont les droits humains et les libertés de nos peuples sont violés et écrasés par des lois et des actions qui leur sont imposées. Nous soulignons que les droits humains des peuples sont aussi étouffés dans ces pays dont les dirigeants terrorisent le reste du monde par leurs opérations de guerre ;
avec la réorganisation centralement contrôlée des forces armées des pays membres de l’OTAN, non pas dans le but d’assurer la défense de chacun d’eux, mais en fonction de ce que l’administration de l’OTAN, c’est à dire l’équipe au pouvoir aux USA, décide pour exploiter ces forces. Ce n’est pas par hasard non plus que la même chose se passe progressivement avec les forces armées de pays dit du « partnership for Peace »;
avec l’identification entre la nouvelle doctrine de l’OTAN et celle de l’Union Européenne et des Etats membres. C’est cette doctrine qui met en pratique les objectifs du nouvel ordre mondial en utilisant les forces armées de nos pays;
avec le retour du cauchemar que représente l’armement nucléaire, avec la militarisation de l’espace et avec le monopole de la terreur par la superpuissance avec ses pratiques impérialistes envers le reste du monde;
avec l’hypocrite « trêve olympique » qui est de durée limitée et qui n’est pas une paix durable comme chaque personne la désire et pour laquelle chacun se bat, mais bien pour réaliser en Grèce la foire commerciale appelée Jeux Olympiques.
Nous lançons un appel :
aux Nations Unies, aux gens qui veulent la paix, à nos collègues encore en service et au personnel militaire retraité de tous les pays et surtout à ceux des pays utilisés par le nouvel ordre mondial pour s’imposer par la force.
Athènes, le 9 mai 2004Suit la liste des 100 premiers signataires
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Agenda des activités
HIROSHIMA ET TNP
Comme chaque année nous commémorerons la tragédie d'Hiroshima et de Nagaski le lundi 7 août au Parc Hibakusha de l'Université de Mons-Hainaut (Plaine de Nimy : chaussée de Bruxelles, Park Hibakusha et grands auditoires).
Deux thèmes principaux ont été retenus :1) la solidarité internationale avec les Maires de Hiroshima et de Nagasaki qui invitent les municipalités du monde entier à se solidariser pour exiger un plan de désarmement nucléaire à l'occasion de la révision du Traité de Non Prolifération en 2005. En particulier un appel doit être organisé auprès des communes wallonnes et bruxelloises qui n'ont toujours pas été sollicitées par le mouvement associatif des pacifistes francophones.2) un exposé sur l'article VII du TNP qui permet à un groupe quelconque d'Etats de conclure des traités régionaux de façon à assurer l'absence totale d'armes nucléaires sur leurs territoires respectifs. L'Allemagne, la Belgique, l'Italie, les Pays Bas et la Turquie, membres de l'OTAN, qui hébergent illégalement des armes nucléaires américaines, doivent saisir cette opportunité d'urgence. Les modalités de cette opération seront examinées par le CSO incessamment.
KOSOVO : UN VOYAGE POUR ROMPRE CINQ ANS DE SILENCE
Rappelons que, pour se rendre compte de la situation vécue par les minorités au Kosovo et leur exprimer notre solidarité, le Comité de surveillance OTAN, soutenu par des organisations de divers pays, a pris l’initiative d’organiser cet été un voyage d’inspection citoyenne. Nous irons dans les enclaves où ces minorités subsistent, nous rencontrerons quelques uns de leurs responsables, ainsi que l’un ou l’autre fonctionnaire international. Une visite d’un camp de réfugiés est également prévue en Serbie. Tous ceux qui souhaitent s’informer sans parti pris sur ces problèmes et sur la réponse donnée par les représentants de la « communauté internationale » sont les bienvenus.
Rendez-vous est donné aux participants le 12 août à Belgrade pour un briefing avant le départ pour un voyage d’une dizaine de jours au Kosovo. Le logement sera effectué aussi souvent que possible chez l’habitant. Les déplacements seront effectués au moyen des voitures des participants, complétées si nécessaire par la location d’un véhicule supplémentaire.
Si vous êtes intéressé(e) par ce projet, si vous souhaitez plus d’informations sur sa préparation, si vous voulez être tenu au courant de ses suites, veuillez visiter notre site (http://www.csotan.org/textes/kosovo.htm), nous écrire à info@csotan.org ou à notre adresse postale (31 rue de Dublin, 1050 Bruxelles) ou nous contacter par téléphone (0474 46 97 08).
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Et enfin... le nerf de la paix Tout soutien financier est nécessaire et bienvenu. Il nous permettra de développer notre action. Le numéro de compte du CSO : 068-2447491-14
Ont participé à la réalisation de ce numéro : Georges Berghezan, Jean-Marie Chauvier, Roland Marounek, Pierre Piérart, Claudine Pôlet, Jeannine Pôlet, Marcel Poznanski.
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