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SYRIE - TURQUIE: Assad - Erdogan, et les revirements du dictateur turc,...
Pour ceux qui s' en rappellent: il y a à peine 1- 2 an, le dictateur turc prétendait que Assad ne méritait pas de vivre, qu' il massacrait son peuple, ... Il était pressé par Obama de mener et de participer à l' intensification de la guerre contre Daesh en SYRIE, mais aussi contre le PKK, qualifié également d' être des "terroristes", de gauche évidemment, ... Résultats, outre...
Cette note a été publiée le 07/08/2016
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Combattons l' OTAN !
OTAN: la plus grande des saintes alliances militaires capitalistes de tous les temps. Sous la domination des Usa, elle sert leur politique de domination mondiale. Combattons sans arrêt cette machine de guerre impérialiste, agressive, colonialiste, ruineuse et dangereuse, pour tous les peuples de la planète. Pour recevoir ces articles, envoyer un mail à roger.romain@skynetblogs.be. Indiquer Otan. Merci !
jeudi, août 11, 2016
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L'opposition de CHP a soutenu l'avènement impérial du Sultan Tay yip
DÉMOCRATIE ! From: editor@info-turk.be Sent: Monday, August 8, 2016 9:47 AM L'opposition de CHP a soutenu l'avènement impérial du Sultan Tayyip MAIS LE VAILLANT LEADER SOCIAL DÉMOCRATE QU'EST QU'IL A DIT ? Le leader du CHP Kemal Kilicdaroglu, à l'exception de quelques propositions...
Cette note a été publiée le 08/08/2016
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SYRIE: les "amis" soutenus, armés, par Hollande, Valls, Fabius e t consorts, au nom de la France, depuis quelque 3-4 ans, pour r enverser Assad: des centaines de milliers de victimes, ...
SYRIE: les "amis", soutenus, armés,..., par Hollande, Valls, Fabius et consorts, au nom de la France, depuis quelque 3-4 ans, pour renverser Assad: des centaines de milliers de victimes, ... Un pays, UN DES BERCEAUX DE L' HUMANITE, en ruines, COMPLETEMENT DEVASTE, ... Des opposants à Bachar El-Assad combattants de la liberté… ? manager | 6 août...
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LML 8 août: Plus jamais Hiroshima! Plus jamais Nagasaki! Le Cana da a besoin d'un gouvernement antiguerre!
From: Le Marxiste-Léniniste Sent: Monday, August 8, 2016 9:21 PM Subject: LML 8 août: Plus jamais Hiroshima! Plus jamais Nagasaki! Le Canada a besoin d'un gouvernement antiguerre! ...
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Les sales guerres de la France, ...
Subject: Les sales guerres de la France, ... mardi 2 août 2016 Le mythe de l'Europe en paix depuis 1945 : l'exemple français Au lendemain des attentats du 13 novembre à Paris, devant le Congrès, François Hollande affirmait d'un air grave « La France est en guer re ». Il le répète...
Cette note a été publiée le 09/08/2016
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dimanche, décembre 21, 2014
Pour l' Histoire: En 2015, l' Europe commémorera un anniversaire tragique, dont les médias occidentaux parleront sans doute beaucoup moins que du débarquement de Normandie et/ou de la Bataille de Bastogne...
Pour l' Histoire: En 2015, l' Europe commémorera un anniversaire tragique, dont les médias occidentaux parleront sans doute beaucoup moins que du débarquement de Normandie et/ou de la Bataille de Bastogne: ce sera déjà le 70e anniversaire de la libération des camps ...
Plus que le débarquement allié, plus que la batille des Ardennes, dont on parle tant, la libération marque la fin de l' horreur nazie...
Mais pas seulement l' horreur. Il y eut encore l' enfer de Dresde, ensevelie sous 650.000 tonnes de bombes incendiaires, et puis Hiroshima et Nagasaki qui ont ouvert une nouvelle ère, celle de la menace nucléaire. Notre ère.
Les camps ne sont pas le produit de la folie guerrière. Ils constituent l' aboutissement logique d' un régime fondée sur une prétendue supériorité raciale et sur le refus systématique de la différence. Dachau date de 1933, Buchenwald de 1937 et les premiers détenus ont été des Juifs, certes, mais aussi des Gitans, des homosexuels, des objecteurs de conscience, des communistes u même des "rien du tout", la terreur étant pour les nazis une forme de gouvernement.
On ne sait pas avec précision combien de détenus ont péri dans les camps. Les estimations varient entre 11 et 18 millions, dont 6 millions de Juifs. Il y eut 500.000 survivants.
Un témoignage intéressant: paru dans l' hebdomadaire "Combat" le 18 février 1985, celui de Raymond MONSEUR, déporté à Büchenwald alors qu' il n' avait que 18 ans pour sa participation à la Résistance, relatif à l' enfer des camps, c' est-à-dire d' événements qui constituent notre passé, mais aussi, sous une forme ou une autre, le présent de milliers d' hommes de par le monde. À l' époque, Raymond Monseur était le secrétaire du secteur des Administrations Locales et Régonales de la CGSP de Liège, le prédécesseur d' Henri Mordant...
Déporté en tant que résistant ? Oui ! En 1941, les Allemands ont voulu me faire travailler dans une fabrique des Guillemins qui produisait entre autres des accessoires pour les camions de l' armée. J' ai refusé et comme je n' avais que 15 ans à l' époque, ils se sont contentés de me supprimer mes timbres de ravitaillement, ce qui posait quand même pas mal de problèmes, ...
J' en ai parlé à des camarades de mon quartier, Outremeuse, qui m' ont promis qu' ils me feraient parvenir des timbres par le biais de la Résistance. Je leur ai dit que cela me ferait plaisir de pouvoir leur rendre service à mon tour et, deux jours plus tard, ça n' a pas manqué, ils m' ont demandé de participer à leur réseau de distribution de la presse calndestine, le gars qui me précédait s' étant fait arrêter. Je ne faisais pas de porte à porte, mais j' approvisionnais une quizaine de sections locales et de sections d' entreprise, depuis le chantier naval de Jupille, jusqu' aux Presses Raskin à Angleur. On distribuait de tout: "Le Monde du Travail", "La Meuse", le bulletin des Amis de l' URSS, des tracts, des timbres, ...
15 ans: c' est jeune (?):
J' étais parmi les plus jeunes, ce qui soulevait pas mal d' appréhensions parmi mes camarades qui me demandaient souvent: "Que ferais-tu si tu étais arrêté ?". Je n' en savais rien, et eux non plus. On ne sait jamais d' ailleurs, ça dépend de tant de choses, et pas seulement du courage, mais des circonstances, de ce qu' on sait ou de ce qu' on ne sait pas, du comportement de la Gestapo, ...
Il faut être passé par là pour savoir ce que signifie la torture et quand j' entends condamner les résistants qui ont parlé, cela me met mal à l' aise. La marge est faible entre le héros et celui qui flanche.
Vous connaissez Lepouce, ce résistant qui s' est jeté d' une fenêtre du Palais dees Princes-Êvêques pendant son interrogatoire pour éviter de parler. C' est un héros, c' est évident, car il en faut du courage pour avoir fait ce qu' il a fait. Mais souvent, je me dis: "et s' il avait été attaché au radiateur et n' avait pas pu se suicider, qu' aurait-il fait ? Ce n' est pas une critique, ce n' est pas une mise en cause, entendons-nous, c' est une question qu' on peut se poser pour ceux qui ont parlé.
Mais, pour nous, tout a bien marché jusqu' en mai '44...
Arrêté par la Gestapo ?
Non, par des collaborateurs et c' est d' ailleurs, pour ce qui me concerne, le résultat d' un concours de circonstances. Mon père est mort le 26 mai 1944, alors que j' hébergeais un résistant recherché par les Allemands, Nicolas Penay, qui devait rencontrer mon responsable, Florian Vanderspeeten le lendemain. Normalement, on ne se voyait jamais à trois, toujours à deux. Mais comme Nicolas Penay était chez moi, j' ai décidé de l' accompagner chez Florian à qui je devais signaler que j' allais arrêter pour deux ou trois jours pour pouvoir m' occuper de l' enterrement de mon père, d' autant que j' avais un frère qui avait refusé le travail en Allemagne et qui devait se cacher lui aussi.
Nous avons été vus par trois Belges qui travaillaient pour la gestapo. Nous avons essayé de nous enfuir mais comme ils étaient en vélo et nous à pied, ils nous coincèrent assez rapidement et emmenèrent au siège de la Gestapo, boulevard d' Avroy.
Torturés ?
On a été frappés avec des nerfs de boeuf, ça fait mal. Aucun de nous trois n' a dénoncé des camarades. Il faut dire que les documents que nous portions nous dénonçaient nous-mlêmes. Moi, je disais que tout cela appartenait à mon père, qu' on ne parlait pas devant moi, parce que j' étais trop jeune. Ça ne pouvait plus lui faire du tort. Ils m' ont quand même emmené à St-Léonard. Je ne saurais pas dire combien de temps j' y suis resté exactement, mais ce que je sais c' est que j' y étais encore le 6 juin 1944, des gens s' étaient mis aux fenêtres et criaient aux prisonniers "Les alliés ont débarqué !".
C' est ensuite la déportation vers Büchenwald ?
Oui, je faisais partie du convboi des 60.000, non pas parce que nous étions 60.000, mais parce que nos numéros matricule commençaient tous par ce chiffre. Nous étions 550 Liégeois. Je ne sais pas combien en sont revenus, pas beaucoup je crois.
À l' arrivée, il y eut un véritable mouvement de panique car certains de nous avaient entendu parler des chambres à gaz et on nous a fait entrer dans une salle pleine de tuyaux, mais c' était seulement pour la désinfection, enfin si on veut, parce que tout ça, la lutte contre les poux, les soins, c' était de la parodie qui ne servait à rien.
Je ne suis pas resté à Büchenwald, pour nous cela n' a été qu' un camp de triage. Nous avons ensuite été emmenés dans des camps satellites, situés dans un rayon d' une centaine de kilomètres maximum: Dora, Artzungen, Élrich. On ne parle jamais de ces petits camps et pourtant les conditions y étaient bien plus dures qu' à Büchenwald où les prisonniers avaient encore une certaine organisation. À Élrich, il y avait un chef de camp, un droit commun, qui était un véritable sadique, oui, un vrai fou.
Dans les camps, il y avait pas mal de prisonniers de droit commun, on les reconnaissait à leur écusson, un triangle vert monté sur pointe. Les politiques avaient un écusson rouge et parmi eux, il y avait des Allemands emprisonnés depuis 1933, mais pas beaucoup parce qu' il était rare de survivre aussi longtemps. Il y avait les écussons jaunes des Juifs et les écussons noirs des Allemands, désignés comme "saboteurs".
La mort était partout présente dans les camps ?
Même dans les petits camps où j' étais, il y avait chaque jour des dizaines de morts. Mais il arrivait tellement de nouveaux prisonniers que les camps ne se dépeuplaient pas, au contraire. Nous devions entasser les cadavres dans un baraquement où même à l' air libre et, au bout d' une dizaine de jours, nous faisions un bûcher: on alternait les cadavres et les fagots puis on versait un produit noir, graisseux et on mettait le feu. Ça brûlait pendant des heures, sinon des jours, car il y avait au-moins 500 corps.
Cela, c' était l' horreur, mais une horreur quotidienne. J' ai été plus impressionné par les cadavres de trois prisonniers qui avaient tenté de s' évader: les Allemands les avaient littéralement fait déchiqueter par leurs chiens.
L' horreur, c' était aussi la faim ?
La faim, oui, c' est ça qui abattait l' homme. Je me souviens d' un type formidable, un joueur de rugby du Jura, en trois mois, il a été complètement liquidé. On ne recevait pratiquement rien comme nourriture, une tranche de pain de 2 ou 3 cm d' épaisseur avec une cuillerée de ce que les Allemands appelaient de la confiture, ou alors un dé de margarine ou rien. On avait parfois de la soupe. Un jour, elle était bourrée d' asticots, mais je ne pense pas qu' un seul l' ait jetée. J' ai mangé du bois brûlé, des herbes.
La faim provoquait la faiblesse, elle-même à cause de dysenteries terribles. J' ai eu la chance d' y échapper pendant ma captivité, j' ai été atteint seulement à la libération. J' ai souffert de furonculose ulcéreuse. J' ai encore les marques sur les jambes. La faim provoquait d' atroces maladies. Mais j' ai vu des morts suite à un oedème, c' est indescriptible.
Et malgré cela, il fallait travailler. La faim et l' épuisement, c' est ça qui tuait. On devait creuser des tunnels. J' ai appris ensuite que les Allemands comptaient y entreposer des V1 et des V2. Ils faisaient sauter des pans de terre à la dynamite et ensuite il fallait évacuer à la pelle. On en faisait le moins possible, bien sûr, on fichait la pelle dans la terre et on ne la levait que quand un garde nous regardait, mais c' était harassant quand même, d' autant qu' on avait de longues journées.
En principe, on faisait les équipes, mais les alertes, nombreuses à l' époque, les prolongeaient et on ne dormait pas beaucoup.
Il y avait aussi les appels et le froid ?
Les appels appels, oui. Il fallait rester debout, au garde à vous dans les allées du camp pendantque les gardes comptaient les prisonniers de leur groupe. Ensuite, ils totalisaient, mais ça ne tombait jamais juste et ils recommençaient indéfiniment. Ça n' aurait pas su tomber juste d' ailleurs car il avait trop de morts. Il y avait ceux qui mouraient au vu de tout le monde mais il y avait aussi ceux qui mouraient dans un coin, sous le baraquement où ils avaient trouvé refuge et qu'on ne retrouvait pas tout de suite.
Le froid, ce n'était pas le pire. On prenait n' importe quoi pour se protéger, des sacs de ciment vides, dans les tunnels, des chiffons. On ne voyait jamais traÎner un morceau de tissu dans le camp.
Parfois, on pouvait ramener un morceau de bois pour chauffer les baraquements, mais c'était plutôt rare. Il y avait beaucoup de lits dans un bloc. C'étaient des lits superposés, où nous dormions à trois, tête-bêche. Quand il faisait trop froid, on arrachait des planches aux châlits mais parfois on en arrachait de trop et ils s écroulaient avec leurs occupants.
Vous avez été libérés par les Russes ?
En avril '45. Mais avant cela il y a encore eu bien, des morts. Les Américains et les Russes avançaient et les Allemands ont évacué les camps. Le transport a duré douze jours et beaucoup de déportés sont morts victimes des bombardements alliés. On nous a ensuite parqués dans les ateliers d' Henkel Aviation, pendant une semaine ou deux, je ne sais plus, parce qu' alors j' étais pratiquement mort, je ne savais plus ni marcher, ni parler. C' est là qu' on a été libérés par les Russes.
Les soldats ont pleuré en nous voyant, je pense que c' était le prtemier camp que leur régiment libérait. Ils nous ont apporté de la nourriture à ne savoir qu' en faire et c' était une erreur, bien sûr, parce que nous avons mangé et que ça nous a rendus malades. C' est alors quer j' ai attrapé ma première dysenterie.
Ensuite, j' ai été soigné à Germendorf, dans un hôpital de campagne. On a cru aparfois que j' étais communiste, ce que je ne suis pas. Mais je suis peut être russophile, parce que je ne peux pas oublier les soldats russes qui m' ont sauvé la vie.
Il vous a fallu longtemps pour vous remettre ?
Plusieurs mois, oui, pour autant qu' on se remette jamais complètement. Au début, il m' arrivait souvent de "partir". Je ne m' évanouissais pas vraiment, mais un jour sur le pont d' Amercoeur j' ai dû me laisser glisser contre une pile. Les gens me regardaient.
Les déportés n' ont pas été vraiment aidés à leur retour ?
Les seuls qui nous aient aidés sans distinction d' appartenance à l' un ou l' autre réseau de résistance, ce sont les communistes. Ils y arrivaient d' une manière curieuse d' ailleurs car ils interceptaient les colis destinés aux inciviques emprisonnés à la Citadelle et à Saint-Léonard et les distribuaient aux anciens déportés. Par la suite, il y eu des pensions d' invalidité, mais personnellement, je ne l' ai obtenue qu' en 1948 car jusque là, je ne savais pas que j' y avais droit.
L' horreur des camps, c' est la faim, l' épuisement, la maladie, mais c' est aussi ce que des hommes imposent à d' autres hommes ?.
Les camps, c' est la loi de la Jungle: lI y avait des sadiques parmi les gardiens, mais il y avait aussi des types bien, parmi les militaires en tout cas. Ils ne nous embrassaient pas, ils ne nous donnaient pas leur pain, mais quelques uns avaient un comportement, humain. Un jour, j'avais ramassé un bois que je voulais ramener au bloc. Un garde civil m' a flanqué une raclée. Le lendemain, un jeune soldat m'a fait ramasser un bois et m' a escorté jusqu' à mon baraquement pour que je n' aie pas d' ennuis.
Que faisaient ces soldats comme gardiens de camps ?
C' était peut être des planqués, oiu des blessés, je ne sais pas. Je n' ai jamais, parlé avec des Allemands. Comme pour moi le plus grand mépris c' est le silence, c' était un peu ma vengeance.
Il y eu des actions de dévouement dans les camps, mais c' était un peu l' inverse qui était la règle. L' être humain est ainsi fait qu' il lui est difficile de poser un acte qui met en cause sa propre survie. Des prisonniers qui, dans la vie courante se seraient battus pour défendre un ami, volaient son pain. On bascule vite. Je me souviens d' un infirmier qui, au camp, volaient des médicaments pour soigner les prisonniers. À son retour de captivité, il a été demander de l' argent à des parents de déportés en leur disant qu' ainsi il pourrait faire revenir leur fils ou leur mari. Et ces déportés étaient morts. C' est un homme qui a été complètement déboussolé par les camps.
Les camps étaient souvent dans des endroits isolés. Dachau était dans les marais et Büchenwald dans la forêt de Weimar. On rencontrait peu de civils allemands, mais on en a vus pendant les transferts et on n' a pas à s' en réjouir: ils nous lançaient des pierres, surtout les gosses.
Quand on pense à l' état physique des déportés, véritables squelettes, c' est assez abjecte.
On avait des costumes de bagnards et ils nous prenaient pour des bandits. Mais quand j' ai vu, après la guerre, tos les Allemands dire qu' ils ne savaient pas, je trouve ça dégoûtant, parce que ce n' est as vrai. À ma libération, je n' ai jamais levé la main sur un Allemand, jer n' ai jamais eu un sentiment de vengeance, mais je ne peux oublier. Trop de copains y ont laissé leur peau.
Le camp de concentration diminue la confiance qu' on peut avoir dans l' homme ?
Les camps, c' est une chose, la vie courante, c' en est une utre. Lesq hommes, ce sont des hommes. On a tout dit quand on dit cela. Ils ont leurs défauts et leurs qualités, et dans les camps, ce sont les défauts qui prennent le dessus. Et si ' on revivait les mêmes situations extrêmes, on verrait réapparaître les mêmes horreurs.
Il suffirait que le régime bascule pour que les bourreaux réapparaissent ?
Oui, c' est mon sentiment. Des Hitler, il y en a quelques uns, même parmi les hommes politiques que l' on cotoye. Il faut donc éviter de laisser le régime glisser ves l' autoritarisme, vers la xénophobie. Un pays qui semble tout à fait mûr pour la chasse aux immiggrés, c' est la France. En Belgique, pas autant je crois. Peut être parce que nous n' avons pas un homme de l' "envergure" d' un Le Pen, ou parce que les Erikson et compgnie se braquent sur les problèmes flmands Mais, il faut être attentifs, c' est sûr.
Cette interview a été recueilie par Hélène Van de Schoor, dans "Combat", du 18 février 1985...
(mise à jour du 12/12/2014, ...)
Chronologie de la libération des camps:
- Maidanek: 24 juillet 1944
- Struthof - Natwiler: septembre 1944
- Auschwitz: 27 janvier 1945
- Dora: 9 avril 1945
- Buchenwald: 11 avril 1945
- Sachsenhausen: 22 avril 1945
- Flossenburg: 23 avril 1945
- Dachau: 29 avril 1945
- Ravensbrück: 30 avril 1945
- Mauthausen: 5 mai 1945
- Stutthof: mai 1945
- Gross Rosen: première libération: 13 février 1945, puis libération définitive en mai 1945.
La liste n' est pas complète: Bergen Belsen,..., sans oublier d' autres bagnes comme celui de Breendonk,en Belgique, etc, ...
Comment pardonner, oublier, effacer l' Histoire... ? Et au nom de quoi ... ?
La volonté d' avilir:
L' histoire qui m' toujours paru la plus atroce, dans un domaine où l' indicible est pourtant le quotidien, est rapportée par Kogon (cité par Bruno Bettelheim dans "le Coeur conscient" - Colection "Réponses". Robert Laffont - 1977):
"Un groupe de prisonniers juifs travaillaient à côté d' un groupe de risonniers polonais. Le SS qui les surveillait remarquant deux Juifs qui selon lui ralentissaient le rythme de leur travail, leur ordonna de se coucher dans le fossé et appela un prisonnier polonais S. pour les enterrer vivants. S. pétrifié de terreur et d' angoisse, refusa d' obéir. Le SS lui tapa dessus avec une pelle, mais S. persista dans son refus.
"Le SS ordonna aux deux Juifs de sortir du fossé et S. d' y entrer et ax deux Juifs d' enterrer le Polkonais. E proie à une anxiété mortelle, espérant échapper à ce sort eux-mêmes, ils jetèrent de la terre sur leur codétenu. Lorsque seule la tête de S. demeura visible, le SS leur ordonna de s' arrêter et de le déterrer.
"Une fois S. hors du fossé, les deux Juifs reçurent l' ordre d' y retourner et cette fois, S. obéit à l' injonction renouvelée de les enterrer, peut être parce qu' ils ' avaient pas refusé de l' enterrer lui, pet être parce ce qu' il espérait qu' ils seraient épargnés à la dernière minute. Mais cette fois, le SS e fit pas grâce.".
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Plus que le débarquement allié, plus que la batille des Ardennes, dont on parle tant, la libération marque la fin de l' horreur nazie...
Mais pas seulement l' horreur. Il y eut encore l' enfer de Dresde, ensevelie sous 650.000 tonnes de bombes incendiaires, et puis Hiroshima et Nagasaki qui ont ouvert une nouvelle ère, celle de la menace nucléaire. Notre ère.
Les camps ne sont pas le produit de la folie guerrière. Ils constituent l' aboutissement logique d' un régime fondée sur une prétendue supériorité raciale et sur le refus systématique de la différence. Dachau date de 1933, Buchenwald de 1937 et les premiers détenus ont été des Juifs, certes, mais aussi des Gitans, des homosexuels, des objecteurs de conscience, des communistes u même des "rien du tout", la terreur étant pour les nazis une forme de gouvernement.
On ne sait pas avec précision combien de détenus ont péri dans les camps. Les estimations varient entre 11 et 18 millions, dont 6 millions de Juifs. Il y eut 500.000 survivants.
Un témoignage intéressant: paru dans l' hebdomadaire "Combat" le 18 février 1985, celui de Raymond MONSEUR, déporté à Büchenwald alors qu' il n' avait que 18 ans pour sa participation à la Résistance, relatif à l' enfer des camps, c' est-à-dire d' événements qui constituent notre passé, mais aussi, sous une forme ou une autre, le présent de milliers d' hommes de par le monde. À l' époque, Raymond Monseur était le secrétaire du secteur des Administrations Locales et Régonales de la CGSP de Liège, le prédécesseur d' Henri Mordant...
Déporté en tant que résistant ? Oui ! En 1941, les Allemands ont voulu me faire travailler dans une fabrique des Guillemins qui produisait entre autres des accessoires pour les camions de l' armée. J' ai refusé et comme je n' avais que 15 ans à l' époque, ils se sont contentés de me supprimer mes timbres de ravitaillement, ce qui posait quand même pas mal de problèmes, ...
J' en ai parlé à des camarades de mon quartier, Outremeuse, qui m' ont promis qu' ils me feraient parvenir des timbres par le biais de la Résistance. Je leur ai dit que cela me ferait plaisir de pouvoir leur rendre service à mon tour et, deux jours plus tard, ça n' a pas manqué, ils m' ont demandé de participer à leur réseau de distribution de la presse calndestine, le gars qui me précédait s' étant fait arrêter. Je ne faisais pas de porte à porte, mais j' approvisionnais une quizaine de sections locales et de sections d' entreprise, depuis le chantier naval de Jupille, jusqu' aux Presses Raskin à Angleur. On distribuait de tout: "Le Monde du Travail", "La Meuse", le bulletin des Amis de l' URSS, des tracts, des timbres, ...
15 ans: c' est jeune (?):
J' étais parmi les plus jeunes, ce qui soulevait pas mal d' appréhensions parmi mes camarades qui me demandaient souvent: "Que ferais-tu si tu étais arrêté ?". Je n' en savais rien, et eux non plus. On ne sait jamais d' ailleurs, ça dépend de tant de choses, et pas seulement du courage, mais des circonstances, de ce qu' on sait ou de ce qu' on ne sait pas, du comportement de la Gestapo, ...
Il faut être passé par là pour savoir ce que signifie la torture et quand j' entends condamner les résistants qui ont parlé, cela me met mal à l' aise. La marge est faible entre le héros et celui qui flanche.
Vous connaissez Lepouce, ce résistant qui s' est jeté d' une fenêtre du Palais dees Princes-Êvêques pendant son interrogatoire pour éviter de parler. C' est un héros, c' est évident, car il en faut du courage pour avoir fait ce qu' il a fait. Mais souvent, je me dis: "et s' il avait été attaché au radiateur et n' avait pas pu se suicider, qu' aurait-il fait ? Ce n' est pas une critique, ce n' est pas une mise en cause, entendons-nous, c' est une question qu' on peut se poser pour ceux qui ont parlé.
Mais, pour nous, tout a bien marché jusqu' en mai '44...
Arrêté par la Gestapo ?
Non, par des collaborateurs et c' est d' ailleurs, pour ce qui me concerne, le résultat d' un concours de circonstances. Mon père est mort le 26 mai 1944, alors que j' hébergeais un résistant recherché par les Allemands, Nicolas Penay, qui devait rencontrer mon responsable, Florian Vanderspeeten le lendemain. Normalement, on ne se voyait jamais à trois, toujours à deux. Mais comme Nicolas Penay était chez moi, j' ai décidé de l' accompagner chez Florian à qui je devais signaler que j' allais arrêter pour deux ou trois jours pour pouvoir m' occuper de l' enterrement de mon père, d' autant que j' avais un frère qui avait refusé le travail en Allemagne et qui devait se cacher lui aussi.
Nous avons été vus par trois Belges qui travaillaient pour la gestapo. Nous avons essayé de nous enfuir mais comme ils étaient en vélo et nous à pied, ils nous coincèrent assez rapidement et emmenèrent au siège de la Gestapo, boulevard d' Avroy.
Torturés ?
On a été frappés avec des nerfs de boeuf, ça fait mal. Aucun de nous trois n' a dénoncé des camarades. Il faut dire que les documents que nous portions nous dénonçaient nous-mlêmes. Moi, je disais que tout cela appartenait à mon père, qu' on ne parlait pas devant moi, parce que j' étais trop jeune. Ça ne pouvait plus lui faire du tort. Ils m' ont quand même emmené à St-Léonard. Je ne saurais pas dire combien de temps j' y suis resté exactement, mais ce que je sais c' est que j' y étais encore le 6 juin 1944, des gens s' étaient mis aux fenêtres et criaient aux prisonniers "Les alliés ont débarqué !".
C' est ensuite la déportation vers Büchenwald ?
Oui, je faisais partie du convboi des 60.000, non pas parce que nous étions 60.000, mais parce que nos numéros matricule commençaient tous par ce chiffre. Nous étions 550 Liégeois. Je ne sais pas combien en sont revenus, pas beaucoup je crois.
À l' arrivée, il y eut un véritable mouvement de panique car certains de nous avaient entendu parler des chambres à gaz et on nous a fait entrer dans une salle pleine de tuyaux, mais c' était seulement pour la désinfection, enfin si on veut, parce que tout ça, la lutte contre les poux, les soins, c' était de la parodie qui ne servait à rien.
Je ne suis pas resté à Büchenwald, pour nous cela n' a été qu' un camp de triage. Nous avons ensuite été emmenés dans des camps satellites, situés dans un rayon d' une centaine de kilomètres maximum: Dora, Artzungen, Élrich. On ne parle jamais de ces petits camps et pourtant les conditions y étaient bien plus dures qu' à Büchenwald où les prisonniers avaient encore une certaine organisation. À Élrich, il y avait un chef de camp, un droit commun, qui était un véritable sadique, oui, un vrai fou.
Dans les camps, il y avait pas mal de prisonniers de droit commun, on les reconnaissait à leur écusson, un triangle vert monté sur pointe. Les politiques avaient un écusson rouge et parmi eux, il y avait des Allemands emprisonnés depuis 1933, mais pas beaucoup parce qu' il était rare de survivre aussi longtemps. Il y avait les écussons jaunes des Juifs et les écussons noirs des Allemands, désignés comme "saboteurs".
La mort était partout présente dans les camps ?
Même dans les petits camps où j' étais, il y avait chaque jour des dizaines de morts. Mais il arrivait tellement de nouveaux prisonniers que les camps ne se dépeuplaient pas, au contraire. Nous devions entasser les cadavres dans un baraquement où même à l' air libre et, au bout d' une dizaine de jours, nous faisions un bûcher: on alternait les cadavres et les fagots puis on versait un produit noir, graisseux et on mettait le feu. Ça brûlait pendant des heures, sinon des jours, car il y avait au-moins 500 corps.
Cela, c' était l' horreur, mais une horreur quotidienne. J' ai été plus impressionné par les cadavres de trois prisonniers qui avaient tenté de s' évader: les Allemands les avaient littéralement fait déchiqueter par leurs chiens.
L' horreur, c' était aussi la faim ?
La faim, oui, c' est ça qui abattait l' homme. Je me souviens d' un type formidable, un joueur de rugby du Jura, en trois mois, il a été complètement liquidé. On ne recevait pratiquement rien comme nourriture, une tranche de pain de 2 ou 3 cm d' épaisseur avec une cuillerée de ce que les Allemands appelaient de la confiture, ou alors un dé de margarine ou rien. On avait parfois de la soupe. Un jour, elle était bourrée d' asticots, mais je ne pense pas qu' un seul l' ait jetée. J' ai mangé du bois brûlé, des herbes.
La faim provoquait la faiblesse, elle-même à cause de dysenteries terribles. J' ai eu la chance d' y échapper pendant ma captivité, j' ai été atteint seulement à la libération. J' ai souffert de furonculose ulcéreuse. J' ai encore les marques sur les jambes. La faim provoquait d' atroces maladies. Mais j' ai vu des morts suite à un oedème, c' est indescriptible.
Et malgré cela, il fallait travailler. La faim et l' épuisement, c' est ça qui tuait. On devait creuser des tunnels. J' ai appris ensuite que les Allemands comptaient y entreposer des V1 et des V2. Ils faisaient sauter des pans de terre à la dynamite et ensuite il fallait évacuer à la pelle. On en faisait le moins possible, bien sûr, on fichait la pelle dans la terre et on ne la levait que quand un garde nous regardait, mais c' était harassant quand même, d' autant qu' on avait de longues journées.
En principe, on faisait les équipes, mais les alertes, nombreuses à l' époque, les prolongeaient et on ne dormait pas beaucoup.
Il y avait aussi les appels et le froid ?
Les appels appels, oui. Il fallait rester debout, au garde à vous dans les allées du camp pendantque les gardes comptaient les prisonniers de leur groupe. Ensuite, ils totalisaient, mais ça ne tombait jamais juste et ils recommençaient indéfiniment. Ça n' aurait pas su tomber juste d' ailleurs car il avait trop de morts. Il y avait ceux qui mouraient au vu de tout le monde mais il y avait aussi ceux qui mouraient dans un coin, sous le baraquement où ils avaient trouvé refuge et qu'on ne retrouvait pas tout de suite.
Le froid, ce n'était pas le pire. On prenait n' importe quoi pour se protéger, des sacs de ciment vides, dans les tunnels, des chiffons. On ne voyait jamais traÎner un morceau de tissu dans le camp.
Parfois, on pouvait ramener un morceau de bois pour chauffer les baraquements, mais c'était plutôt rare. Il y avait beaucoup de lits dans un bloc. C'étaient des lits superposés, où nous dormions à trois, tête-bêche. Quand il faisait trop froid, on arrachait des planches aux châlits mais parfois on en arrachait de trop et ils s écroulaient avec leurs occupants.
Vous avez été libérés par les Russes ?
En avril '45. Mais avant cela il y a encore eu bien, des morts. Les Américains et les Russes avançaient et les Allemands ont évacué les camps. Le transport a duré douze jours et beaucoup de déportés sont morts victimes des bombardements alliés. On nous a ensuite parqués dans les ateliers d' Henkel Aviation, pendant une semaine ou deux, je ne sais plus, parce qu' alors j' étais pratiquement mort, je ne savais plus ni marcher, ni parler. C' est là qu' on a été libérés par les Russes.
Les soldats ont pleuré en nous voyant, je pense que c' était le prtemier camp que leur régiment libérait. Ils nous ont apporté de la nourriture à ne savoir qu' en faire et c' était une erreur, bien sûr, parce que nous avons mangé et que ça nous a rendus malades. C' est alors quer j' ai attrapé ma première dysenterie.
Ensuite, j' ai été soigné à Germendorf, dans un hôpital de campagne. On a cru aparfois que j' étais communiste, ce que je ne suis pas. Mais je suis peut être russophile, parce que je ne peux pas oublier les soldats russes qui m' ont sauvé la vie.
Il vous a fallu longtemps pour vous remettre ?
Plusieurs mois, oui, pour autant qu' on se remette jamais complètement. Au début, il m' arrivait souvent de "partir". Je ne m' évanouissais pas vraiment, mais un jour sur le pont d' Amercoeur j' ai dû me laisser glisser contre une pile. Les gens me regardaient.
Les déportés n' ont pas été vraiment aidés à leur retour ?
Les seuls qui nous aient aidés sans distinction d' appartenance à l' un ou l' autre réseau de résistance, ce sont les communistes. Ils y arrivaient d' une manière curieuse d' ailleurs car ils interceptaient les colis destinés aux inciviques emprisonnés à la Citadelle et à Saint-Léonard et les distribuaient aux anciens déportés. Par la suite, il y eu des pensions d' invalidité, mais personnellement, je ne l' ai obtenue qu' en 1948 car jusque là, je ne savais pas que j' y avais droit.
L' horreur des camps, c' est la faim, l' épuisement, la maladie, mais c' est aussi ce que des hommes imposent à d' autres hommes ?.
Les camps, c' est la loi de la Jungle: lI y avait des sadiques parmi les gardiens, mais il y avait aussi des types bien, parmi les militaires en tout cas. Ils ne nous embrassaient pas, ils ne nous donnaient pas leur pain, mais quelques uns avaient un comportement, humain. Un jour, j'avais ramassé un bois que je voulais ramener au bloc. Un garde civil m' a flanqué une raclée. Le lendemain, un jeune soldat m'a fait ramasser un bois et m' a escorté jusqu' à mon baraquement pour que je n' aie pas d' ennuis.
Que faisaient ces soldats comme gardiens de camps ?
C' était peut être des planqués, oiu des blessés, je ne sais pas. Je n' ai jamais, parlé avec des Allemands. Comme pour moi le plus grand mépris c' est le silence, c' était un peu ma vengeance.
Il y eu des actions de dévouement dans les camps, mais c' était un peu l' inverse qui était la règle. L' être humain est ainsi fait qu' il lui est difficile de poser un acte qui met en cause sa propre survie. Des prisonniers qui, dans la vie courante se seraient battus pour défendre un ami, volaient son pain. On bascule vite. Je me souviens d' un infirmier qui, au camp, volaient des médicaments pour soigner les prisonniers. À son retour de captivité, il a été demander de l' argent à des parents de déportés en leur disant qu' ainsi il pourrait faire revenir leur fils ou leur mari. Et ces déportés étaient morts. C' est un homme qui a été complètement déboussolé par les camps.
Les camps étaient souvent dans des endroits isolés. Dachau était dans les marais et Büchenwald dans la forêt de Weimar. On rencontrait peu de civils allemands, mais on en a vus pendant les transferts et on n' a pas à s' en réjouir: ils nous lançaient des pierres, surtout les gosses.
Quand on pense à l' état physique des déportés, véritables squelettes, c' est assez abjecte.
On avait des costumes de bagnards et ils nous prenaient pour des bandits. Mais quand j' ai vu, après la guerre, tos les Allemands dire qu' ils ne savaient pas, je trouve ça dégoûtant, parce que ce n' est as vrai. À ma libération, je n' ai jamais levé la main sur un Allemand, jer n' ai jamais eu un sentiment de vengeance, mais je ne peux oublier. Trop de copains y ont laissé leur peau.
Le camp de concentration diminue la confiance qu' on peut avoir dans l' homme ?
Les camps, c' est une chose, la vie courante, c' en est une utre. Lesq hommes, ce sont des hommes. On a tout dit quand on dit cela. Ils ont leurs défauts et leurs qualités, et dans les camps, ce sont les défauts qui prennent le dessus. Et si ' on revivait les mêmes situations extrêmes, on verrait réapparaître les mêmes horreurs.
Il suffirait que le régime bascule pour que les bourreaux réapparaissent ?
Oui, c' est mon sentiment. Des Hitler, il y en a quelques uns, même parmi les hommes politiques que l' on cotoye. Il faut donc éviter de laisser le régime glisser ves l' autoritarisme, vers la xénophobie. Un pays qui semble tout à fait mûr pour la chasse aux immiggrés, c' est la France. En Belgique, pas autant je crois. Peut être parce que nous n' avons pas un homme de l' "envergure" d' un Le Pen, ou parce que les Erikson et compgnie se braquent sur les problèmes flmands Mais, il faut être attentifs, c' est sûr.
Cette interview a été recueilie par Hélène Van de Schoor, dans "Combat", du 18 février 1985...
(mise à jour du 12/12/2014, ...)
Chronologie de la libération des camps:
- Maidanek: 24 juillet 1944
- Struthof - Natwiler: septembre 1944
- Auschwitz: 27 janvier 1945
- Dora: 9 avril 1945
- Buchenwald: 11 avril 1945
- Sachsenhausen: 22 avril 1945
- Flossenburg: 23 avril 1945
- Dachau: 29 avril 1945
- Ravensbrück: 30 avril 1945
- Mauthausen: 5 mai 1945
- Stutthof: mai 1945
- Gross Rosen: première libération: 13 février 1945, puis libération définitive en mai 1945.
La liste n' est pas complète: Bergen Belsen,..., sans oublier d' autres bagnes comme celui de Breendonk,en Belgique, etc, ...
Comment pardonner, oublier, effacer l' Histoire... ? Et au nom de quoi ... ?
La volonté d' avilir:
L' histoire qui m' toujours paru la plus atroce, dans un domaine où l' indicible est pourtant le quotidien, est rapportée par Kogon (cité par Bruno Bettelheim dans "le Coeur conscient" - Colection "Réponses". Robert Laffont - 1977):
"Un groupe de prisonniers juifs travaillaient à côté d' un groupe de risonniers polonais. Le SS qui les surveillait remarquant deux Juifs qui selon lui ralentissaient le rythme de leur travail, leur ordonna de se coucher dans le fossé et appela un prisonnier polonais S. pour les enterrer vivants. S. pétrifié de terreur et d' angoisse, refusa d' obéir. Le SS lui tapa dessus avec une pelle, mais S. persista dans son refus.
"Le SS ordonna aux deux Juifs de sortir du fossé et S. d' y entrer et ax deux Juifs d' enterrer le Polkonais. E proie à une anxiété mortelle, espérant échapper à ce sort eux-mêmes, ils jetèrent de la terre sur leur codétenu. Lorsque seule la tête de S. demeura visible, le SS leur ordonna de s' arrêter et de le déterrer.
"Une fois S. hors du fossé, les deux Juifs reçurent l' ordre d' y retourner et cette fois, S. obéit à l' injonction renouvelée de les enterrer, peut être parce qu' ils ' avaient pas refusé de l' enterrer lui, pet être parce ce qu' il espérait qu' ils seraient épargnés à la dernière minute. Mais cette fois, le SS e fit pas grâce.".
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vendredi, juillet 18, 2014
BELGIQUE: Interpellation du député PTB Raoul HDEBOUW à prpos de la nouvelle agression sioniste à Gaza: « Le gouvernement doit c esser cette politique d’équidistance. Il faut choisir le camp du peuple palestinien »
mercredi, juillet 09, 2014
AWDNews - Coupe du monde : l'image de la cérémonie d'ouverture que les caméras n'ont pas voulu voir
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http://users.skynet.be/roger.romain/Sommario.html
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lundi, juillet 07, 2014
Des restes d’Algériens dans un musée parisien, barbarie coloniale!
----- Original Message -----
From: Bruno DRWESKI
Sent: Friday, April 12, 2013 9:28 AM
Subject: Des restes d'Algériens dans un musée parisien, barbarie coloniale!
Ce beau XIXe siècle et ses suites
---------- Message transféré ----------
> De : boualem
> Objet : Des restes d'Algériens dans un musée parisien, barbarie coloniale!
>
> De : boualem
> Objet : Des restes d'Algériens dans un musée parisien, barbarie coloniale!
>
https://nonaumuseefasciste.wordpress.com/2013/04/11/des-restes-dalgeriens-dans-un-musee-parisien-barbarie-coloniale/
>
> Des restes d'Algériens dans un musée parisien, barbarie coloniale!
> La conservation en France des restes mortuaires de dizaines de résistants algériens à la colonisation française au 19e siècle, qui se trouvent encore au Musée national d'histoire naturelle à Paris, témoigne de la barbarie et de l'inhumanité des colonisateurs, ont affirmé des historiens cités par l'APS
>
> Pour l'historien Gilles Manceron, pareille « collection » renseigne sur les « mentalités coloniales de l'époque qui niaient l'humanité même de ceux que la France qualifiait d'indigènes ».
> « Si la France veut rompre avec ce passé, le rapatriement de ces restes, de manière officielle, digne et ostensible, s'impose. Ce serait même une bonne occasion d'exprimer cette volonté », alors que l'Algérie s'apprête à fêter ses 50 ans d'indépendance, rappelant que la France a déjà procédé à la restitution de restes mortuaires à des pays qui en avaient formulé la demande.
> « La France a bien restitué à l'Afrique du Sud la dépouille mortelle de Saartjie Baartman en avril 2002 après le vote d'une loi dans ce sens, cette jeune femme qui avait été exhibée, en raison de son physique, à Londres puis à Paris où elle est morte en 1815. Et, en janvier 2010, les restes d'une vingtaine de maoris de Nouvelle-Zélande, qui avaient été conservés depuis le 19e siècle dans des musées français, ont été remis officiellement à une délégation de ce pays », a précisé l'historien.
> Des restes mortuaires d'une trentaine de résistants algériens à la colonisation française durant le 19e siècle dont ceux de chefs insurrectionnels à l'image de Chérif Boubaghla ou de Cheikh Bouziane, sont conservés dans le Muséum national d'histoire naturelle (MNHN) de Paris.
> La tête, enfin identifiée, de Mohamed Lamjad Ben Abdelmalek, dit Chérif « Boubaghla » (l'homme à la mule) et les cranes du chef de la révolte des Zaatcha, Cheikh Bouziane, ceux de son compagnon Moussa El Derkaoui ou de Si M'Barek Ben Allal, le lieutenant de l'Emir Abdelkader, figurent parmi ces « trouvailles ».
> Ces restes mortuaires sont calfeutrés dans de vulgaires boîtes cartonnées, qui évoquent les emballages des magasins à souliers, a-t-on constaté. « La conservation de ces restes humains dans ces conditions est choquante », s'est offusqué Manceron, estimant que « si l'Algérie demande officiellement leur restitution, celle-ci devrait se faire ».
>
> Pour l'historien Tramor Quemeneur, la conservation des restes humains par les anciennes puissances coloniales est le « témoignage de pratiques anthropologiques basées sur des différences raciales mais aussi la trace d'un goût morbide pour les expositions d'êtres humains, autrement appelées les + zoos humains+ »».
> « Tel a par exemple été le sort réservé à la Vénus Hottentote, qui a désormais été restituée à l'Afrique du Sud », a-t-il expliqué, estimant que la restitution des restes mortuaires des Algériens conservés au MNHN représenterait de même un « geste symbolique fort du gouvernement français dans le sens de relations bilatérales basées sur l'égalité et non sur une relation inégalitaire entre l'ancienne puissance colonisatrice et les anciens colonisés considérés comme inférieurs ».
> « Les uns et les autres ont le droit au même respect de leurs morts, quel que soit même leur lieu d'inhumation », a ajouté l'universitaire.
> Tout en assurant que ces restes humains ont été « soustraits à la recherche », le directeur des collections aux MNHN, Philippe Mennecier, a affirmé la « disponibilité » du Musée à restituer ces restes, pourvue que la « démarche en la matière soit respectée ».
> » La direction du Musée n'en tire aucune fierté. Nous avons tout intérêt à restituer ces restes, à condition qu'on en formule la demande, soit de l'Etat algérien ou des descendants dûment reconnus », a indiqué le responsable du service de conservation des collections d'Anthropologie biologique.
> Il a aussi affirmé n'avoir « jamais reçu de demande dans ce sens », signalant que depuis qu'il a son poste de responsabilité il n'a reçu qu'une « récente requête d'un descendant de Si M'Barek Ben Allal, le lieutenant de l'Emir Abdelkader, introduite en son nom par un historien français ».
> « Depuis, personne ne s'est manifestée pour récupérer une collection qui est devenue encombrante, au fil des ans », a ajouté ce responsable au MNHN.
> Un chercheur spécialiste de l'histoire antique et de l'épigraphie libyque et phénicienne, Ali Farid Belkadi, avait révélé, en avril 2011, l'existence de ces restes mortuaires au MNHN. Dons, pour l'essentiel, de particuliers anonymes ou des collections de l'école anthropologique de Paris, ces restes ont été acheminés au Muséum de Paris depuis 1874, soit quelques années après la révolte des Zaatcha, en 1849.
>
> Des restes d'Algériens dans un musée parisien, barbarie coloniale!
> La conservation en France des restes mortuaires de dizaines de résistants algériens à la colonisation française au 19e siècle, qui se trouvent encore au Musée national d'histoire naturelle à Paris, témoigne de la barbarie et de l'inhumanité des colonisateurs, ont affirmé des historiens cités par l'APS
>
> Pour l'historien Gilles Manceron, pareille « collection » renseigne sur les « mentalités coloniales de l'époque qui niaient l'humanité même de ceux que la France qualifiait d'indigènes ».
> « Si la France veut rompre avec ce passé, le rapatriement de ces restes, de manière officielle, digne et ostensible, s'impose. Ce serait même une bonne occasion d'exprimer cette volonté », alors que l'Algérie s'apprête à fêter ses 50 ans d'indépendance, rappelant que la France a déjà procédé à la restitution de restes mortuaires à des pays qui en avaient formulé la demande.
> « La France a bien restitué à l'Afrique du Sud la dépouille mortelle de Saartjie Baartman en avril 2002 après le vote d'une loi dans ce sens, cette jeune femme qui avait été exhibée, en raison de son physique, à Londres puis à Paris où elle est morte en 1815. Et, en janvier 2010, les restes d'une vingtaine de maoris de Nouvelle-Zélande, qui avaient été conservés depuis le 19e siècle dans des musées français, ont été remis officiellement à une délégation de ce pays », a précisé l'historien.
> Des restes mortuaires d'une trentaine de résistants algériens à la colonisation française durant le 19e siècle dont ceux de chefs insurrectionnels à l'image de Chérif Boubaghla ou de Cheikh Bouziane, sont conservés dans le Muséum national d'histoire naturelle (MNHN) de Paris.
> La tête, enfin identifiée, de Mohamed Lamjad Ben Abdelmalek, dit Chérif « Boubaghla » (l'homme à la mule) et les cranes du chef de la révolte des Zaatcha, Cheikh Bouziane, ceux de son compagnon Moussa El Derkaoui ou de Si M'Barek Ben Allal, le lieutenant de l'Emir Abdelkader, figurent parmi ces « trouvailles ».
> Ces restes mortuaires sont calfeutrés dans de vulgaires boîtes cartonnées, qui évoquent les emballages des magasins à souliers, a-t-on constaté. « La conservation de ces restes humains dans ces conditions est choquante », s'est offusqué Manceron, estimant que « si l'Algérie demande officiellement leur restitution, celle-ci devrait se faire ».
>
> Pour l'historien Tramor Quemeneur, la conservation des restes humains par les anciennes puissances coloniales est le « témoignage de pratiques anthropologiques basées sur des différences raciales mais aussi la trace d'un goût morbide pour les expositions d'êtres humains, autrement appelées les + zoos humains+ »».
> « Tel a par exemple été le sort réservé à la Vénus Hottentote, qui a désormais été restituée à l'Afrique du Sud », a-t-il expliqué, estimant que la restitution des restes mortuaires des Algériens conservés au MNHN représenterait de même un « geste symbolique fort du gouvernement français dans le sens de relations bilatérales basées sur l'égalité et non sur une relation inégalitaire entre l'ancienne puissance colonisatrice et les anciens colonisés considérés comme inférieurs ».
> « Les uns et les autres ont le droit au même respect de leurs morts, quel que soit même leur lieu d'inhumation », a ajouté l'universitaire.
> Tout en assurant que ces restes humains ont été « soustraits à la recherche », le directeur des collections aux MNHN, Philippe Mennecier, a affirmé la « disponibilité » du Musée à restituer ces restes, pourvue que la « démarche en la matière soit respectée ».
> » La direction du Musée n'en tire aucune fierté. Nous avons tout intérêt à restituer ces restes, à condition qu'on en formule la demande, soit de l'Etat algérien ou des descendants dûment reconnus », a indiqué le responsable du service de conservation des collections d'Anthropologie biologique.
> Il a aussi affirmé n'avoir « jamais reçu de demande dans ce sens », signalant que depuis qu'il a son poste de responsabilité il n'a reçu qu'une « récente requête d'un descendant de Si M'Barek Ben Allal, le lieutenant de l'Emir Abdelkader, introduite en son nom par un historien français ».
> « Depuis, personne ne s'est manifestée pour récupérer une collection qui est devenue encombrante, au fil des ans », a ajouté ce responsable au MNHN.
> Un chercheur spécialiste de l'histoire antique et de l'épigraphie libyque et phénicienne, Ali Farid Belkadi, avait révélé, en avril 2011, l'existence de ces restes mortuaires au MNHN. Dons, pour l'essentiel, de particuliers anonymes ou des collections de l'école anthropologique de Paris, ces restes ont été acheminés au Muséum de Paris depuis 1874, soit quelques années après la révolte des Zaatcha, en 1849.
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mardi, janvier 28, 2014
Vive la Révolution .... ! RoRo
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vendredi, novembre 15, 2013
HISTOIRE: « La Grèce n’est vraiment sortie du fascisme qu’en 1974 »
Joëlle Fontaine :: « La Grèce n'est vraiment sortie du fascisme qu'en 1974 » ("Solidaire")
Aujourd'hui, la Grèce est pratiquement sous tutelle européenne. Le pays est connu pour être « le berceau de la démocratie », mais l'est moins pour avoir été l'une des premières victimes de l'impérialisme des Alliés à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Nous avons rencontré l'historienne Joëlle Fontaine, auteure de De la résistance à la guerre civile en Grèce : 1941-1946. Elle nous donne un tout autre éclairage sur l'histoire récente de ce pays, ainsi que sur des événements peu connus de la « Libération ».
Daniel Zamora
Pourquoi écrire un livre sur la Résistance grecque aujourd'hui ?
Joëlle Fontaine. Au départ, j'ai voulu écrire ce livre simplement pour rétablir une vérité historique. En tant qu'enseignante d'histoire, j'ai constaté que la Résistance grecque et la façon dont elle a été brisée en décembre 1944 par Churchill (Premier ministre anglais, NdlR) étaient largement ignorées, ou plutôt occultées, en France. Cela permet d'attribuer à la seule URSS la responsabilité de la Guerre froide. On oppose sa volonté d'expansion au détriment du droit des peuples à la démocratie régnant dans le « monde libre »...
Or l'actualité est venue rappeler brutalement que la Grèce n'a jamais disposé que d'une souveraineté limitée ! Ce qui s'est passé en décembre 1944 ne suffit certes pas à expliquer la crise actuelle, mais il est bon de savoir — c'est rarement le cas de ceux qui critiquent ce pays — que l'intervention armée des Britanniques a eu pour conséquence une guerre civile de trois ans, de 1946 à 1949, suivie de régimes très oppressifs et enfin de la dictature des colonels (1967-1974). La Grèce n'est vraiment sortie du fascisme qu'en 1974 ! Cela a retardé la modernisation des structures économiques et sociales et permis le maintien d'élites parasitaires, complices de la domination britannique, puis américaine, et a entretenu la corruption et le clientélisme encore présents aujourd'hui. Du coup, pour faire face à la pression sociale et politique résultant de cette situation, les gouvernements successifs ont longtemps encouragé une émigration massive qui a privé le pays de ses éléments les plus dynamiques.
Il est aussi bon de savoir, pour comprendre certaines réactions de la presse grecque aux critiques des Allemands, que ces derniers ont commis de terribles actes de barbarie en Grèce lors de la Seconde Guerre mondiale. Ils ont laissé le pays dans un état de ruines catastrophique et n'ont jamais payé leurs dettes de guerre...
Or l'actualité est venue rappeler brutalement que la Grèce n'a jamais disposé que d'une souveraineté limitée ! Ce qui s'est passé en décembre 1944 ne suffit certes pas à expliquer la crise actuelle, mais il est bon de savoir — c'est rarement le cas de ceux qui critiquent ce pays — que l'intervention armée des Britanniques a eu pour conséquence une guerre civile de trois ans, de 1946 à 1949, suivie de régimes très oppressifs et enfin de la dictature des colonels (1967-1974). La Grèce n'est vraiment sortie du fascisme qu'en 1974 ! Cela a retardé la modernisation des structures économiques et sociales et permis le maintien d'élites parasitaires, complices de la domination britannique, puis américaine, et a entretenu la corruption et le clientélisme encore présents aujourd'hui. Du coup, pour faire face à la pression sociale et politique résultant de cette situation, les gouvernements successifs ont longtemps encouragé une émigration massive qui a privé le pays de ses éléments les plus dynamiques.
Il est aussi bon de savoir, pour comprendre certaines réactions de la presse grecque aux critiques des Allemands, que ces derniers ont commis de terribles actes de barbarie en Grèce lors de la Seconde Guerre mondiale. Ils ont laissé le pays dans un état de ruines catastrophique et n'ont jamais payé leurs dettes de guerre...
Vous dites que la Guerre froide commence en Grèce. Pourquoi ?
Joëlle Fontaine. Une légende tenace veut que le monde ait été partagé à Yalta, en février 1945, au bénéfice d'un Staline imposant ses conditions à Churchill et à un Roosevelt (président américain, NdlR) affaibli par la maladie... En fait, les volontés hégémoniques des Alliés se sont manifestées très vite au cours de la guerre, et d'abord du côté des Anglo-saxons qui, dès l'été 1943, ont monopolisé le contrôle politique de la partie libérée de l'Italie, en maintenant d'ailleurs les cadres fascistes au détriment de la Résistance. Ce précédent servira d'argument à l'URSS pour exercer un contrôle unilatéral sur la Roumanie et la Bulgarie à la fin de 1944.
C'est aussi à partir de l'été 1943 que Churchill se rend compte de l'importance prise par l'EAM, le Front national de libération de la Grèce, et commence à prévoir l'occupation de ce pays allié après le départ des Allemands ! Et, lorsqu'en avril 1944, les forces armées grecques réclament l'intégration de la Résistance dans le gouvernement du roi de Grèce en exil, Churchill n'hésite pas à ordonner la déportation dans des camps des soldats indociles. Il constitue alors avec les autres le corps de prétoriens qui assurera à la Libération, conjointement à ses propres troupes, le maintien de la monarchie qu'il compte bien imposer à la Grèce.
C'est aussi à partir de l'été 1943 que Churchill se rend compte de l'importance prise par l'EAM, le Front national de libération de la Grèce, et commence à prévoir l'occupation de ce pays allié après le départ des Allemands ! Et, lorsqu'en avril 1944, les forces armées grecques réclament l'intégration de la Résistance dans le gouvernement du roi de Grèce en exil, Churchill n'hésite pas à ordonner la déportation dans des camps des soldats indociles. Il constitue alors avec les autres le corps de prétoriens qui assurera à la Libération, conjointement à ses propres troupes, le maintien de la monarchie qu'il compte bien imposer à la Grèce.
Churchill cherche donc déjà à imposer l'hégémonie des puissances occidentales ?
Joëlle Fontaine. Exactement. En décembre 1944, en Belgique, a lieu une répression violente des manifestations contre le désarmement des partisans, menée par le gouvernement Pierlot avec l'aide du général britannique Erskine. Mais c'est à Athènes, au même moment, que se produit la première grande intervention armée — un mois de bombardements « de terre, de mer et du ciel » — pour imposer la volonté d'une grande puissance : empêcher la réalisation des objectifs démocratiques et sociaux de la Résistance et rétablir l'ordre ancien, garant des intérêts de la Grande-Bretagne.
On est loin des beaux principes de la Charte de l'Atlantique ! Et le jour même où les partisans grecs acceptent finalement de rendre les armes, le 12 février 1945, les trois Grands (Staline, Churchill et Roosevelt, NdlR) signent à Yalta la Déclaration sur l'Europe libérée garantissant solennellement le « droit de tous les peuples à choisir la forme de leur gouvernement »…
On est loin des beaux principes de la Charte de l'Atlantique ! Et le jour même où les partisans grecs acceptent finalement de rendre les armes, le 12 février 1945, les trois Grands (Staline, Churchill et Roosevelt, NdlR) signent à Yalta la Déclaration sur l'Europe libérée garantissant solennellement le « droit de tous les peuples à choisir la forme de leur gouvernement »…
On parle souvent du rôle — ou plutôt de l'absence de rôle — de l'URSS pendant ces événements. Pourriez-vous nous en dire plus ?
Joëlle Fontaine. La priorité de Staline est de terminer le plus vite possible la guerre. Il ne veut pas risquer, en soutenant les partisans grecs contre la Grande-Bretagne, de remettre en question une « Grande Alliance » à l'évidence fragile et de donner prétexte aux tentatives de paix séparée prônées par certains du côté anglo-saxon. Il a donné des conseils de modération à Togliatti (secrétaire général du Parti communiste italien, NdlR), Thorez (secrétaire général du Parti communiste français, NdlR) et Tito (secrétaire général du parti communiste de Yougoslavie, NdlR). Aux communistes grecs, Staline n'a pas donné de consignes, faute de communication directe et parce qu'il considère le pays depuis longtemps dans la « sphère » britannique. Mais les dirigeants de la Résistance ont compris qu'ils n'avaient pas d'aide à attendre de l'URSS.
Staline a très vite réalisé que les Anglo-saxons comptaient se réserver le contrôle des pays qu'ils libéreraient, vu le précédent italien, et que Churchill était prêt à tout pour préserver sa domination sur la Grèce. Ne pouvant s'y opposer, il en a tiré parti pour assurer ses propres positions en Roumanie et en Bulgarie, ce que lui a concédé facilement Churchill lors des entretiens de Moscou en octobre 1944. Pour la Pologne, ses alliés se sont montrés plus que réticents, exigeant qu'il élargisse le comité établi par lui à l'est de la Pologne à des éléments du gouvernement polonais en exil à Londres. Or au même moment, la Résistance grecque était définitivement exclue de toute possibilité de participation gouvernementale, et même de la vie politique du pays. Une terreur implacable s'était immédiatement abattue sur les partisans après leur désarmement...
Mais les légendes sont tenaces, et on prétend toujours que c'est Staline qui aurait imposé des exigences inadmissibles à Yalta !
Staline a très vite réalisé que les Anglo-saxons comptaient se réserver le contrôle des pays qu'ils libéreraient, vu le précédent italien, et que Churchill était prêt à tout pour préserver sa domination sur la Grèce. Ne pouvant s'y opposer, il en a tiré parti pour assurer ses propres positions en Roumanie et en Bulgarie, ce que lui a concédé facilement Churchill lors des entretiens de Moscou en octobre 1944. Pour la Pologne, ses alliés se sont montrés plus que réticents, exigeant qu'il élargisse le comité établi par lui à l'est de la Pologne à des éléments du gouvernement polonais en exil à Londres. Or au même moment, la Résistance grecque était définitivement exclue de toute possibilité de participation gouvernementale, et même de la vie politique du pays. Une terreur implacable s'était immédiatement abattue sur les partisans après leur désarmement...
Mais les légendes sont tenaces, et on prétend toujours que c'est Staline qui aurait imposé des exigences inadmissibles à Yalta !
Churchill est aujourd'hui présenté comme un héros. Pourtant votre ouvrage dessine un tout autre homme.
Joëlle Fontaine. L'intervention armée de décembre 1944 est en grande partie l'œuvre personnelle de Churchill. Certes, le Foreign Office (ministère des Affaires étrangères britannique, NdlR), a toujours comme objectif le maintien de la domination britannique sur la Grèce, qui est un point stratégique important en Méditerranée orientale. Mais alors que Churchill ne voyait que la monarchie pour préserver de façon sûre cette situation, ses collaborateurs, Anthony Eden (qui dirigeait à l'époque le Foreign Office, NdlR) et l'ambassadeur Reginald Leeper se sont vite rendu compte de l'extrême impopularité du roi Georges II et ont commencé dès 1943 à envisager l'instauration d'une régence. C'était un point important, puisque les dirigeants de la Résistance et même les partis traditionnels restés en dehors de celle-ci ne voulaient pas que le roi rentre en Grèce avant l'organisation d'un référendum sur la question du régime politique.
Or Churchill s'est entêté à refuser cette éventualité jusqu'aux tout derniers jours de 1944 ! Il a volontairement fait échouer une conférence tenue au Caire au cours de l'été 1943 qui aurait pu, de l'avis général des participants, aboutir à un accord et éviter les déchirements qui ont suivi. Au lieu de cela, il a commencé dès ce moment à prévoir le débarquement de ses troupes en Grèce au moment de la Libération.
Or Churchill s'est entêté à refuser cette éventualité jusqu'aux tout derniers jours de 1944 ! Il a volontairement fait échouer une conférence tenue au Caire au cours de l'été 1943 qui aurait pu, de l'avis général des participants, aboutir à un accord et éviter les déchirements qui ont suivi. Au lieu de cela, il a commencé dès ce moment à prévoir le débarquement de ses troupes en Grèce au moment de la Libération.
Il a donc une véritable responsabilité personnelle ?
Joëlle Fontaine. Tout à fait ! C'est lui, en l'absence d'Eden, qui a ordonné la répression brutale d'avril 1944 contre les forces armées grecques d'Égypte. Lui encore qui s'est opposé, début décembre 1944, au changement de gouvernement demandé par l'EAM et l'ensemble des démocrates, qui aurait pu éviter le déclenchement de l'insurrection du peuple d'Athènes. C'est lui enfin qui a refusé avec constance les demandes de négociation formulées par les insurgés tout au long des combats et demandé toujours plus de renforts au commandant suprême des forces alliées en Méditerranée Harold Alexander, malgré les réticences de celui-ci vu la situation critique sur le front italien. Il a fallu trois semaines d'affrontements sanglants à Athènes, la pression conjuguée d'Eden, Leeper, du ministre Macmillan et d'Alexander pour qu'il exige enfin du roi de Grèce la nomination d'un régent : l'archevêque d'Athènes, dont la « magnifique prestance » et l'anticommunisme sans faille l'avaient enfin convaincu…
Churchill a fait fi des très sévères critiques de la presse britannique et internationale, ainsi que de celles des députés de la Chambre des communes (une des deux chambres du Parlement britannique, NdlR) qui ont rapproché sa politique grecque de son admiration bien connue pour Mussolini et Franco, ou encore de son acharnement dans la croisade antibolchevique qui avait suivi la révolution russe de 1917. Il y a répondu par un mépris affiché pour les « bandits grecs » et par des mensonges. Il tranché la question en exerçant un véritable chantage, en mettant en jeu ses responsabilités à la tête du pays à un moment où la guerre faisait encore rage sur plusieurs fronts.
Churchill a fait fi des très sévères critiques de la presse britannique et internationale, ainsi que de celles des députés de la Chambre des communes (une des deux chambres du Parlement britannique, NdlR) qui ont rapproché sa politique grecque de son admiration bien connue pour Mussolini et Franco, ou encore de son acharnement dans la croisade antibolchevique qui avait suivi la révolution russe de 1917. Il y a répondu par un mépris affiché pour les « bandits grecs » et par des mensonges. Il tranché la question en exerçant un véritable chantage, en mettant en jeu ses responsabilités à la tête du pays à un moment où la guerre faisait encore rage sur plusieurs fronts.
Selon vous, quelles sont les raisons de la défaite des partisans grecs ?
Joëlle Fontaine. Un élément important est les hésitations des dirigeants de l'EAM, dues en partie à la confiance excessive de leur composante socialiste dans les traditions démocratiques de l'Angleterre. D'où un enchaînement de décisions contradictoires tout au long de l'année 1944 : d'un côté, des concessions excessives à l'objectif d'unité nationale ; de l'autre, l'engagement final, largement improvisé, dans une épreuve de force qui a suscité partout une grande indignation mais n'a pas reçu le soutien espéré, car la préoccupation principale était de terminer la guerre.
Les partisans n'auraient cependant pas pu être défaits sans l'intervention massive des Britanniques. L'EAM avait une puissance considérable à la Libération, et son armée, l'ELAS, contrôlait la presque totalité du territoire grec. Dans les régions précocement libérées par la Résistance, des institutions populaires élues étaient déjà en place. Les Britanniques n'ont pas hésité, pour contrer l'ELAS, à réarmer les membres des milices collaboratrices mises à l'écart à la Libération.
L'EAM aurait pu continuer la lutte sur le reste du territoire, après sa défaite à Athènes. Il ne l'a pas fait, pour ne pas ajouter à la détresse d'une population au bord de la famine, qui attendait beaucoup de l'aide promise par les Alliés. Il comptait sur sa force et son poids politique important pour gagner les élections et réaliser ainsi son programme de changement politique et social. C'était sans compter avec la terreur dont furent immédiatement victimes ses partisans désarmés et l'ensemble des démocrates.
Les partisans n'auraient cependant pas pu être défaits sans l'intervention massive des Britanniques. L'EAM avait une puissance considérable à la Libération, et son armée, l'ELAS, contrôlait la presque totalité du territoire grec. Dans les régions précocement libérées par la Résistance, des institutions populaires élues étaient déjà en place. Les Britanniques n'ont pas hésité, pour contrer l'ELAS, à réarmer les membres des milices collaboratrices mises à l'écart à la Libération.
L'EAM aurait pu continuer la lutte sur le reste du territoire, après sa défaite à Athènes. Il ne l'a pas fait, pour ne pas ajouter à la détresse d'une population au bord de la famine, qui attendait beaucoup de l'aide promise par les Alliés. Il comptait sur sa force et son poids politique important pour gagner les élections et réaliser ainsi son programme de changement politique et social. C'était sans compter avec la terreur dont furent immédiatement victimes ses partisans désarmés et l'ensemble des démocrates.
Joëlle Fontaine, De la résistance à la guerre civile en Grèce : 1941-1946, 2012, La Fabrique, 20 €.
La Grèce des colonels
users.skynet.be/roger.romain/grece01.html
mercredi, septembre 04, 2013
Pour celles et ceux que ça intéresse: Pourquoi faut-il s'opposer à l'extradition de Bahar Kimyongür ?
From: Kimyongur Bahar
Sent: Friday, August 23, 2013 5:06 PM
Subject: Pour celles et ceux que ça intéresse
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