Pour l' Histoire: En 2015, l' Europe commémorera un anniversaire tragique, dont les médias occidentaux parleront sans doute beaucoup moins que du débarquement de Normandie et/ou de la Bataille de Bastogne: ce sera déjà le 70e anniversaire de la libération des camps ...
Plus que le débarquement allié, plus que la batille des Ardennes, dont on parle tant, la libération marque la fin de l' horreur nazie...
Mais pas seulement l' horreur. Il y eut encore l' enfer de Dresde, ensevelie sous 650.000 tonnes de bombes incendiaires, et puis Hiroshima et Nagasaki qui ont ouvert une nouvelle ère, celle de la menace nucléaire. Notre ère.
Les camps ne sont pas le produit de la folie guerrière. Ils constituent l' aboutissement logique d' un régime fondée sur une prétendue supériorité raciale et sur le refus systématique de la différence. Dachau date de 1933, Buchenwald de 1937 et les premiers détenus ont été des Juifs, certes, mais aussi des Gitans, des homosexuels, des objecteurs de conscience, des communistes u même des "rien du tout", la terreur étant pour les nazis une forme de gouvernement.
On ne sait pas avec précision combien de détenus ont péri dans les camps. Les estimations varient entre 11 et 18 millions, dont 6 millions de Juifs. Il y eut 500.000 survivants.
Un témoignage intéressant: paru dans l' hebdomadaire "Combat" le 18 février 1985, celui de Raymond MONSEUR, déporté à Büchenwald alors qu' il n' avait que 18 ans pour sa participation à la Résistance, relatif à l' enfer des camps, c' est-à-dire d' événements qui constituent notre passé, mais aussi, sous une forme ou une autre, le présent de milliers d' hommes de par le monde. À l' époque, Raymond Monseur était le secrétaire du secteur des Administrations Locales et Régonales de la CGSP de Liège, le prédécesseur d' Henri Mordant...
Déporté en tant que résistant ? Oui ! En 1941, les Allemands ont voulu me faire travailler dans une fabrique des Guillemins qui produisait entre autres des accessoires pour les camions de l' armée. J' ai refusé et comme je n' avais que 15 ans à l' époque, ils se sont contentés de me supprimer mes timbres de ravitaillement, ce qui posait quand même pas mal de problèmes, ...
J' en ai parlé à des camarades de mon quartier, Outremeuse, qui m' ont promis qu' ils me feraient parvenir des timbres par le biais de la Résistance. Je leur ai dit que cela me ferait plaisir de pouvoir leur rendre service à mon tour et, deux jours plus tard, ça n' a pas manqué, ils m' ont demandé de participer à leur réseau de distribution de la presse calndestine, le gars qui me précédait s' étant fait arrêter. Je ne faisais pas de porte à porte, mais j' approvisionnais une quizaine de sections locales et de sections d' entreprise, depuis le chantier naval de Jupille, jusqu' aux Presses Raskin à Angleur. On distribuait de tout: "Le Monde du Travail", "La Meuse", le bulletin des Amis de l' URSS, des tracts, des timbres, ...
15 ans: c' est jeune (?):
J' étais parmi les plus jeunes, ce qui soulevait pas mal d' appréhensions parmi mes camarades qui me demandaient souvent: "Que ferais-tu si tu étais arrêté ?". Je n' en savais rien, et eux non plus. On ne sait jamais d' ailleurs, ça dépend de tant de choses, et pas seulement du courage, mais des circonstances, de ce qu' on sait ou de ce qu' on ne sait pas, du comportement de la Gestapo, ...
Il faut être passé par là pour savoir ce que signifie la torture et quand j' entends condamner les résistants qui ont parlé, cela me met mal à l' aise. La marge est faible entre le héros et celui qui flanche.
Vous connaissez Lepouce, ce résistant qui s' est jeté d' une fenêtre du Palais dees Princes-Êvêques pendant son interrogatoire pour éviter de parler. C' est un héros, c' est évident, car il en faut du courage pour avoir fait ce qu' il a fait. Mais souvent, je me dis: "et s' il avait été attaché au radiateur et n' avait pas pu se suicider, qu' aurait-il fait ? Ce n' est pas une critique, ce n' est pas une mise en cause, entendons-nous, c' est une question qu' on peut se poser pour ceux qui ont parlé.
Mais, pour nous, tout a bien marché jusqu' en mai '44...
Arrêté par la Gestapo ?
Non, par des collaborateurs et c' est d' ailleurs, pour ce qui me concerne, le résultat d' un concours de circonstances. Mon père est mort le 26 mai 1944, alors que j' hébergeais un résistant recherché par les Allemands, Nicolas Penay, qui devait rencontrer mon responsable, Florian Vanderspeeten le lendemain. Normalement, on ne se voyait jamais à trois, toujours à deux. Mais comme Nicolas Penay était chez moi, j' ai décidé de l' accompagner chez Florian à qui je devais signaler que j' allais arrêter pour deux ou trois jours pour pouvoir m' occuper de l' enterrement de mon père, d' autant que j' avais un frère qui avait refusé le travail en Allemagne et qui devait se cacher lui aussi.
Nous avons été vus par trois Belges qui travaillaient pour la gestapo. Nous avons essayé de nous enfuir mais comme ils étaient en vélo et nous à pied, ils nous coincèrent assez rapidement et emmenèrent au siège de la Gestapo, boulevard d' Avroy.
Torturés ?
On a été frappés avec des nerfs de boeuf, ça fait mal. Aucun de nous trois n' a dénoncé des camarades. Il faut dire que les documents que nous portions nous dénonçaient nous-mlêmes. Moi, je disais que tout cela appartenait à mon père, qu' on ne parlait pas devant moi, parce que j' étais trop jeune. Ça ne pouvait plus lui faire du tort. Ils m' ont quand même emmené à St-Léonard. Je ne saurais pas dire combien de temps j' y suis resté exactement, mais ce que je sais c' est que j' y étais encore le 6 juin 1944, des gens s' étaient mis aux fenêtres et criaient aux prisonniers "Les alliés ont débarqué !".
C' est ensuite la déportation vers Büchenwald ?
Oui, je faisais partie du convboi des 60.000, non pas parce que nous étions 60.000, mais parce que nos numéros matricule commençaient tous par ce chiffre. Nous étions 550 Liégeois. Je ne sais pas combien en sont revenus, pas beaucoup je crois.
À l' arrivée, il y eut un véritable mouvement de panique car certains de nous avaient entendu parler des chambres à gaz et on nous a fait entrer dans une salle pleine de tuyaux, mais c' était seulement pour la désinfection, enfin si on veut, parce que tout ça, la lutte contre les poux, les soins, c' était de la parodie qui ne servait à rien.
Je ne suis pas resté à Büchenwald, pour nous cela n' a été qu' un camp de triage. Nous avons ensuite été emmenés dans des camps satellites, situés dans un rayon d' une centaine de kilomètres maximum: Dora, Artzungen, Élrich. On ne parle jamais de ces petits camps et pourtant les conditions y étaient bien plus dures qu' à Büchenwald où les prisonniers avaient encore une certaine organisation. À Élrich, il y avait un chef de camp, un droit commun, qui était un véritable sadique, oui, un vrai fou.
Dans les camps, il y avait pas mal de prisonniers de droit commun, on les reconnaissait à leur écusson, un triangle vert monté sur pointe. Les politiques avaient un écusson rouge et parmi eux, il y avait des Allemands emprisonnés depuis 1933, mais pas beaucoup parce qu' il était rare de survivre aussi longtemps. Il y avait les écussons jaunes des Juifs et les écussons noirs des Allemands, désignés comme "saboteurs".
La mort était partout présente dans les camps ?
Même dans les petits camps où j' étais, il y avait chaque jour des dizaines de morts. Mais il arrivait tellement de nouveaux prisonniers que les camps ne se dépeuplaient pas, au contraire. Nous devions entasser les cadavres dans un baraquement où même à l' air libre et, au bout d' une dizaine de jours, nous faisions un bûcher: on alternait les cadavres et les fagots puis on versait un produit noir, graisseux et on mettait le feu. Ça brûlait pendant des heures, sinon des jours, car il y avait au-moins 500 corps.
Cela, c' était l' horreur, mais une horreur quotidienne. J' ai été plus impressionné par les cadavres de trois prisonniers qui avaient tenté de s' évader: les Allemands les avaient littéralement fait déchiqueter par leurs chiens.
L' horreur, c' était aussi la faim ?
La faim, oui, c' est ça qui abattait l' homme. Je me souviens d' un type formidable, un joueur de rugby du Jura, en trois mois, il a été complètement liquidé. On ne recevait pratiquement rien comme nourriture, une tranche de pain de 2 ou 3 cm d' épaisseur avec une cuillerée de ce que les Allemands appelaient de la confiture, ou alors un dé de margarine ou rien. On avait parfois de la soupe. Un jour, elle était bourrée d' asticots, mais je ne pense pas qu' un seul l' ait jetée. J' ai mangé du bois brûlé, des herbes.
La faim provoquait la faiblesse, elle-même à cause de dysenteries terribles. J' ai eu la chance d' y échapper pendant ma captivité, j' ai été atteint seulement à la libération. J' ai souffert de furonculose ulcéreuse. J' ai encore les marques sur les jambes. La faim provoquait d' atroces maladies. Mais j' ai vu des morts suite à un oedème, c' est indescriptible.
Et malgré cela, il fallait travailler. La faim et l' épuisement, c' est ça qui tuait. On devait creuser des tunnels. J' ai appris ensuite que les Allemands comptaient y entreposer des V1 et des V2. Ils faisaient sauter des pans de terre à la dynamite et ensuite il fallait évacuer à la pelle. On en faisait le moins possible, bien sûr, on fichait la pelle dans la terre et on ne la levait que quand un garde nous regardait, mais c' était harassant quand même, d' autant qu' on avait de longues journées.
En principe, on faisait les équipes, mais les alertes, nombreuses à l' époque, les prolongeaient et on ne dormait pas beaucoup.
Il y avait aussi les appels et le froid ?
Les appels appels, oui. Il fallait rester debout, au garde à vous dans les allées du camp pendantque les gardes comptaient les prisonniers de leur groupe. Ensuite, ils totalisaient, mais ça ne tombait jamais juste et ils recommençaient indéfiniment. Ça n' aurait pas su tomber juste d' ailleurs car il avait trop de morts. Il y avait ceux qui mouraient au vu de tout le monde mais il y avait aussi ceux qui mouraient dans un coin, sous le baraquement où ils avaient trouvé refuge et qu'on ne retrouvait pas tout de suite.
Le froid, ce n'était pas le pire. On prenait n' importe quoi pour se protéger, des sacs de ciment vides, dans les tunnels, des chiffons. On ne voyait jamais traÎner un morceau de tissu dans le camp.
Parfois, on pouvait ramener un morceau de bois pour chauffer les baraquements, mais c'était plutôt rare. Il y avait beaucoup de lits dans un bloc. C'étaient des lits superposés, où nous dormions à trois, tête-bêche. Quand il faisait trop froid, on arrachait des planches aux châlits mais parfois on en arrachait de trop et ils s écroulaient avec leurs occupants.
Vous avez été libérés par les Russes ?
En avril '45. Mais avant cela il y a encore eu bien, des morts. Les Américains et les Russes avançaient et les Allemands ont évacué les camps. Le transport a duré douze jours et beaucoup de déportés sont morts victimes des bombardements alliés. On nous a ensuite parqués dans les ateliers d' Henkel Aviation, pendant une semaine ou deux, je ne sais plus, parce qu' alors j' étais pratiquement mort, je ne savais plus ni marcher, ni parler. C' est là qu' on a été libérés par les Russes.
Les soldats ont pleuré en nous voyant, je pense que c' était le prtemier camp que leur régiment libérait. Ils nous ont apporté de la nourriture à ne savoir qu' en faire et c' était une erreur, bien sûr, parce que nous avons mangé et que ça nous a rendus malades. C' est alors quer j' ai attrapé ma première dysenterie.
Ensuite, j' ai été soigné à Germendorf, dans un hôpital de campagne. On a cru aparfois que j' étais communiste, ce que je ne suis pas. Mais je suis peut être russophile, parce que je ne peux pas oublier les soldats russes qui m' ont sauvé la vie.
Il vous a fallu longtemps pour vous remettre ?
Plusieurs mois, oui, pour autant qu' on se remette jamais complètement. Au début, il m' arrivait souvent de "partir". Je ne m' évanouissais pas vraiment, mais un jour sur le pont d' Amercoeur j' ai dû me laisser glisser contre une pile. Les gens me regardaient.
Les déportés n' ont pas été vraiment aidés à leur retour ?
Les seuls qui nous aient aidés sans distinction d' appartenance à l' un ou l' autre réseau de résistance, ce sont les communistes. Ils y arrivaient d' une manière curieuse d' ailleurs car ils interceptaient les colis destinés aux inciviques emprisonnés à la Citadelle et à Saint-Léonard et les distribuaient aux anciens déportés. Par la suite, il y eu des pensions d' invalidité, mais personnellement, je ne l' ai obtenue qu' en 1948 car jusque là, je ne savais pas que j' y avais droit.
L' horreur des camps, c' est la faim, l' épuisement, la maladie, mais c' est aussi ce que des hommes imposent à d' autres hommes ?.
Les camps, c' est la loi de la Jungle: lI y avait des sadiques parmi les gardiens, mais il y avait aussi des types bien, parmi les militaires en tout cas. Ils ne nous embrassaient pas, ils ne nous donnaient pas leur pain, mais quelques uns avaient un comportement, humain. Un jour, j'avais ramassé un bois que je voulais ramener au bloc. Un garde civil m' a flanqué une raclée. Le lendemain, un jeune soldat m'a fait ramasser un bois et m' a escorté jusqu' à mon baraquement pour que je n' aie pas d' ennuis.
Que faisaient ces soldats comme gardiens de camps ?
C' était peut être des planqués, oiu des blessés, je ne sais pas. Je n' ai jamais, parlé avec des Allemands. Comme pour moi le plus grand mépris c' est le silence, c' était un peu ma vengeance.
Il y eu des actions de dévouement dans les camps, mais c' était un peu l' inverse qui était la règle. L' être humain est ainsi fait qu' il lui est difficile de poser un acte qui met en cause sa propre survie. Des prisonniers qui, dans la vie courante se seraient battus pour défendre un ami, volaient son pain. On bascule vite. Je me souviens d' un infirmier qui, au camp, volaient des médicaments pour soigner les prisonniers. À son retour de captivité, il a été demander de l' argent à des parents de déportés en leur disant qu' ainsi il pourrait faire revenir leur fils ou leur mari. Et ces déportés étaient morts. C' est un homme qui a été complètement déboussolé par les camps.
Les camps étaient souvent dans des endroits isolés. Dachau était dans les marais et Büchenwald dans la forêt de Weimar. On rencontrait peu de civils allemands, mais on en a vus pendant les transferts et on n' a pas à s' en réjouir: ils nous lançaient des pierres, surtout les gosses.
Quand on pense à l' état physique des déportés, véritables squelettes, c' est assez abjecte.
On avait des costumes de bagnards et ils nous prenaient pour des bandits. Mais quand j' ai vu, après la guerre, tos les Allemands dire qu' ils ne savaient pas, je trouve ça dégoûtant, parce que ce n' est as vrai. À ma libération, je n' ai jamais levé la main sur un Allemand, jer n' ai jamais eu un sentiment de vengeance, mais je ne peux oublier. Trop de copains y ont laissé leur peau.
Le camp de concentration diminue la confiance qu' on peut avoir dans l' homme ?
Les camps, c' est une chose, la vie courante, c' en est une utre. Lesq hommes, ce sont des hommes. On a tout dit quand on dit cela. Ils ont leurs défauts et leurs qualités, et dans les camps, ce sont les défauts qui prennent le dessus. Et si ' on revivait les mêmes situations extrêmes, on verrait réapparaître les mêmes horreurs.
Il suffirait que le régime bascule pour que les bourreaux réapparaissent ?
Oui, c' est mon sentiment. Des Hitler, il y en a quelques uns, même parmi les hommes politiques que l' on cotoye. Il faut donc éviter de laisser le régime glisser ves l' autoritarisme, vers la xénophobie. Un pays qui semble tout à fait mûr pour la chasse aux immiggrés, c' est la France. En Belgique, pas autant je crois. Peut être parce que nous n' avons pas un homme de l' "envergure" d' un Le Pen, ou parce que les Erikson et compgnie se braquent sur les problèmes flmands Mais, il faut être attentifs, c' est sûr.
Cette interview a été recueilie par Hélène Van de Schoor, dans "Combat", du 18 février 1985...
(mise à jour du 12/12/2014, ...)
Chronologie de la libération des camps:
- Maidanek: 24 juillet 1944
- Struthof - Natwiler: septembre 1944
- Auschwitz: 27 janvier 1945
- Dora: 9 avril 1945
- Buchenwald: 11 avril 1945
- Sachsenhausen: 22 avril 1945
- Flossenburg: 23 avril 1945
- Dachau: 29 avril 1945
- Ravensbrück: 30 avril 1945
- Mauthausen: 5 mai 1945
- Stutthof: mai 1945
- Gross Rosen: première libération: 13 février 1945, puis libération définitive en mai 1945.
La liste n' est pas complète: Bergen Belsen,..., sans oublier d' autres bagnes comme celui de Breendonk,en Belgique, etc, ...
Comment pardonner, oublier, effacer l' Histoire... ? Et au nom de quoi ... ?
La volonté d' avilir:
L' histoire qui m' toujours paru la plus atroce, dans un domaine où l' indicible est pourtant le quotidien, est rapportée par Kogon (cité par Bruno Bettelheim dans "le Coeur conscient" - Colection "Réponses". Robert Laffont - 1977):
"Un groupe de prisonniers juifs travaillaient à côté d' un groupe de risonniers polonais. Le SS qui les surveillait remarquant deux Juifs qui selon lui ralentissaient le rythme de leur travail, leur ordonna de se coucher dans le fossé et appela un prisonnier polonais S. pour les enterrer vivants. S. pétrifié de terreur et d' angoisse, refusa d' obéir. Le SS lui tapa dessus avec une pelle, mais S. persista dans son refus.
"Le SS ordonna aux deux Juifs de sortir du fossé et S. d' y entrer et ax deux Juifs d' enterrer le Polkonais. E proie à une anxiété mortelle, espérant échapper à ce sort eux-mêmes, ils jetèrent de la terre sur leur codétenu. Lorsque seule la tête de S. demeura visible, le SS leur ordonna de s' arrêter et de le déterrer.
"Une fois S. hors du fossé, les deux Juifs reçurent l' ordre d' y retourner et cette fois, S. obéit à l' injonction renouvelée de les enterrer, peut être parce qu' ils ' avaient pas refusé de l' enterrer lui, pet être parce ce qu' il espérait qu' ils seraient épargnés à la dernière minute. Mais cette fois, le SS e fit pas grâce.".
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Plus que le débarquement allié, plus que la batille des Ardennes, dont on parle tant, la libération marque la fin de l' horreur nazie...
Mais pas seulement l' horreur. Il y eut encore l' enfer de Dresde, ensevelie sous 650.000 tonnes de bombes incendiaires, et puis Hiroshima et Nagasaki qui ont ouvert une nouvelle ère, celle de la menace nucléaire. Notre ère.
Les camps ne sont pas le produit de la folie guerrière. Ils constituent l' aboutissement logique d' un régime fondée sur une prétendue supériorité raciale et sur le refus systématique de la différence. Dachau date de 1933, Buchenwald de 1937 et les premiers détenus ont été des Juifs, certes, mais aussi des Gitans, des homosexuels, des objecteurs de conscience, des communistes u même des "rien du tout", la terreur étant pour les nazis une forme de gouvernement.
On ne sait pas avec précision combien de détenus ont péri dans les camps. Les estimations varient entre 11 et 18 millions, dont 6 millions de Juifs. Il y eut 500.000 survivants.
Un témoignage intéressant: paru dans l' hebdomadaire "Combat" le 18 février 1985, celui de Raymond MONSEUR, déporté à Büchenwald alors qu' il n' avait que 18 ans pour sa participation à la Résistance, relatif à l' enfer des camps, c' est-à-dire d' événements qui constituent notre passé, mais aussi, sous une forme ou une autre, le présent de milliers d' hommes de par le monde. À l' époque, Raymond Monseur était le secrétaire du secteur des Administrations Locales et Régonales de la CGSP de Liège, le prédécesseur d' Henri Mordant...
Déporté en tant que résistant ? Oui ! En 1941, les Allemands ont voulu me faire travailler dans une fabrique des Guillemins qui produisait entre autres des accessoires pour les camions de l' armée. J' ai refusé et comme je n' avais que 15 ans à l' époque, ils se sont contentés de me supprimer mes timbres de ravitaillement, ce qui posait quand même pas mal de problèmes, ...
J' en ai parlé à des camarades de mon quartier, Outremeuse, qui m' ont promis qu' ils me feraient parvenir des timbres par le biais de la Résistance. Je leur ai dit que cela me ferait plaisir de pouvoir leur rendre service à mon tour et, deux jours plus tard, ça n' a pas manqué, ils m' ont demandé de participer à leur réseau de distribution de la presse calndestine, le gars qui me précédait s' étant fait arrêter. Je ne faisais pas de porte à porte, mais j' approvisionnais une quizaine de sections locales et de sections d' entreprise, depuis le chantier naval de Jupille, jusqu' aux Presses Raskin à Angleur. On distribuait de tout: "Le Monde du Travail", "La Meuse", le bulletin des Amis de l' URSS, des tracts, des timbres, ...
15 ans: c' est jeune (?):
J' étais parmi les plus jeunes, ce qui soulevait pas mal d' appréhensions parmi mes camarades qui me demandaient souvent: "Que ferais-tu si tu étais arrêté ?". Je n' en savais rien, et eux non plus. On ne sait jamais d' ailleurs, ça dépend de tant de choses, et pas seulement du courage, mais des circonstances, de ce qu' on sait ou de ce qu' on ne sait pas, du comportement de la Gestapo, ...
Il faut être passé par là pour savoir ce que signifie la torture et quand j' entends condamner les résistants qui ont parlé, cela me met mal à l' aise. La marge est faible entre le héros et celui qui flanche.
Vous connaissez Lepouce, ce résistant qui s' est jeté d' une fenêtre du Palais dees Princes-Êvêques pendant son interrogatoire pour éviter de parler. C' est un héros, c' est évident, car il en faut du courage pour avoir fait ce qu' il a fait. Mais souvent, je me dis: "et s' il avait été attaché au radiateur et n' avait pas pu se suicider, qu' aurait-il fait ? Ce n' est pas une critique, ce n' est pas une mise en cause, entendons-nous, c' est une question qu' on peut se poser pour ceux qui ont parlé.
Mais, pour nous, tout a bien marché jusqu' en mai '44...
Arrêté par la Gestapo ?
Non, par des collaborateurs et c' est d' ailleurs, pour ce qui me concerne, le résultat d' un concours de circonstances. Mon père est mort le 26 mai 1944, alors que j' hébergeais un résistant recherché par les Allemands, Nicolas Penay, qui devait rencontrer mon responsable, Florian Vanderspeeten le lendemain. Normalement, on ne se voyait jamais à trois, toujours à deux. Mais comme Nicolas Penay était chez moi, j' ai décidé de l' accompagner chez Florian à qui je devais signaler que j' allais arrêter pour deux ou trois jours pour pouvoir m' occuper de l' enterrement de mon père, d' autant que j' avais un frère qui avait refusé le travail en Allemagne et qui devait se cacher lui aussi.
Nous avons été vus par trois Belges qui travaillaient pour la gestapo. Nous avons essayé de nous enfuir mais comme ils étaient en vélo et nous à pied, ils nous coincèrent assez rapidement et emmenèrent au siège de la Gestapo, boulevard d' Avroy.
Torturés ?
On a été frappés avec des nerfs de boeuf, ça fait mal. Aucun de nous trois n' a dénoncé des camarades. Il faut dire que les documents que nous portions nous dénonçaient nous-mlêmes. Moi, je disais que tout cela appartenait à mon père, qu' on ne parlait pas devant moi, parce que j' étais trop jeune. Ça ne pouvait plus lui faire du tort. Ils m' ont quand même emmené à St-Léonard. Je ne saurais pas dire combien de temps j' y suis resté exactement, mais ce que je sais c' est que j' y étais encore le 6 juin 1944, des gens s' étaient mis aux fenêtres et criaient aux prisonniers "Les alliés ont débarqué !".
C' est ensuite la déportation vers Büchenwald ?
Oui, je faisais partie du convboi des 60.000, non pas parce que nous étions 60.000, mais parce que nos numéros matricule commençaient tous par ce chiffre. Nous étions 550 Liégeois. Je ne sais pas combien en sont revenus, pas beaucoup je crois.
À l' arrivée, il y eut un véritable mouvement de panique car certains de nous avaient entendu parler des chambres à gaz et on nous a fait entrer dans une salle pleine de tuyaux, mais c' était seulement pour la désinfection, enfin si on veut, parce que tout ça, la lutte contre les poux, les soins, c' était de la parodie qui ne servait à rien.
Je ne suis pas resté à Büchenwald, pour nous cela n' a été qu' un camp de triage. Nous avons ensuite été emmenés dans des camps satellites, situés dans un rayon d' une centaine de kilomètres maximum: Dora, Artzungen, Élrich. On ne parle jamais de ces petits camps et pourtant les conditions y étaient bien plus dures qu' à Büchenwald où les prisonniers avaient encore une certaine organisation. À Élrich, il y avait un chef de camp, un droit commun, qui était un véritable sadique, oui, un vrai fou.
Dans les camps, il y avait pas mal de prisonniers de droit commun, on les reconnaissait à leur écusson, un triangle vert monté sur pointe. Les politiques avaient un écusson rouge et parmi eux, il y avait des Allemands emprisonnés depuis 1933, mais pas beaucoup parce qu' il était rare de survivre aussi longtemps. Il y avait les écussons jaunes des Juifs et les écussons noirs des Allemands, désignés comme "saboteurs".
La mort était partout présente dans les camps ?
Même dans les petits camps où j' étais, il y avait chaque jour des dizaines de morts. Mais il arrivait tellement de nouveaux prisonniers que les camps ne se dépeuplaient pas, au contraire. Nous devions entasser les cadavres dans un baraquement où même à l' air libre et, au bout d' une dizaine de jours, nous faisions un bûcher: on alternait les cadavres et les fagots puis on versait un produit noir, graisseux et on mettait le feu. Ça brûlait pendant des heures, sinon des jours, car il y avait au-moins 500 corps.
Cela, c' était l' horreur, mais une horreur quotidienne. J' ai été plus impressionné par les cadavres de trois prisonniers qui avaient tenté de s' évader: les Allemands les avaient littéralement fait déchiqueter par leurs chiens.
L' horreur, c' était aussi la faim ?
La faim, oui, c' est ça qui abattait l' homme. Je me souviens d' un type formidable, un joueur de rugby du Jura, en trois mois, il a été complètement liquidé. On ne recevait pratiquement rien comme nourriture, une tranche de pain de 2 ou 3 cm d' épaisseur avec une cuillerée de ce que les Allemands appelaient de la confiture, ou alors un dé de margarine ou rien. On avait parfois de la soupe. Un jour, elle était bourrée d' asticots, mais je ne pense pas qu' un seul l' ait jetée. J' ai mangé du bois brûlé, des herbes.
La faim provoquait la faiblesse, elle-même à cause de dysenteries terribles. J' ai eu la chance d' y échapper pendant ma captivité, j' ai été atteint seulement à la libération. J' ai souffert de furonculose ulcéreuse. J' ai encore les marques sur les jambes. La faim provoquait d' atroces maladies. Mais j' ai vu des morts suite à un oedème, c' est indescriptible.
Et malgré cela, il fallait travailler. La faim et l' épuisement, c' est ça qui tuait. On devait creuser des tunnels. J' ai appris ensuite que les Allemands comptaient y entreposer des V1 et des V2. Ils faisaient sauter des pans de terre à la dynamite et ensuite il fallait évacuer à la pelle. On en faisait le moins possible, bien sûr, on fichait la pelle dans la terre et on ne la levait que quand un garde nous regardait, mais c' était harassant quand même, d' autant qu' on avait de longues journées.
En principe, on faisait les équipes, mais les alertes, nombreuses à l' époque, les prolongeaient et on ne dormait pas beaucoup.
Il y avait aussi les appels et le froid ?
Les appels appels, oui. Il fallait rester debout, au garde à vous dans les allées du camp pendantque les gardes comptaient les prisonniers de leur groupe. Ensuite, ils totalisaient, mais ça ne tombait jamais juste et ils recommençaient indéfiniment. Ça n' aurait pas su tomber juste d' ailleurs car il avait trop de morts. Il y avait ceux qui mouraient au vu de tout le monde mais il y avait aussi ceux qui mouraient dans un coin, sous le baraquement où ils avaient trouvé refuge et qu'on ne retrouvait pas tout de suite.
Le froid, ce n'était pas le pire. On prenait n' importe quoi pour se protéger, des sacs de ciment vides, dans les tunnels, des chiffons. On ne voyait jamais traÎner un morceau de tissu dans le camp.
Parfois, on pouvait ramener un morceau de bois pour chauffer les baraquements, mais c'était plutôt rare. Il y avait beaucoup de lits dans un bloc. C'étaient des lits superposés, où nous dormions à trois, tête-bêche. Quand il faisait trop froid, on arrachait des planches aux châlits mais parfois on en arrachait de trop et ils s écroulaient avec leurs occupants.
Vous avez été libérés par les Russes ?
En avril '45. Mais avant cela il y a encore eu bien, des morts. Les Américains et les Russes avançaient et les Allemands ont évacué les camps. Le transport a duré douze jours et beaucoup de déportés sont morts victimes des bombardements alliés. On nous a ensuite parqués dans les ateliers d' Henkel Aviation, pendant une semaine ou deux, je ne sais plus, parce qu' alors j' étais pratiquement mort, je ne savais plus ni marcher, ni parler. C' est là qu' on a été libérés par les Russes.
Les soldats ont pleuré en nous voyant, je pense que c' était le prtemier camp que leur régiment libérait. Ils nous ont apporté de la nourriture à ne savoir qu' en faire et c' était une erreur, bien sûr, parce que nous avons mangé et que ça nous a rendus malades. C' est alors quer j' ai attrapé ma première dysenterie.
Ensuite, j' ai été soigné à Germendorf, dans un hôpital de campagne. On a cru aparfois que j' étais communiste, ce que je ne suis pas. Mais je suis peut être russophile, parce que je ne peux pas oublier les soldats russes qui m' ont sauvé la vie.
Il vous a fallu longtemps pour vous remettre ?
Plusieurs mois, oui, pour autant qu' on se remette jamais complètement. Au début, il m' arrivait souvent de "partir". Je ne m' évanouissais pas vraiment, mais un jour sur le pont d' Amercoeur j' ai dû me laisser glisser contre une pile. Les gens me regardaient.
Les déportés n' ont pas été vraiment aidés à leur retour ?
Les seuls qui nous aient aidés sans distinction d' appartenance à l' un ou l' autre réseau de résistance, ce sont les communistes. Ils y arrivaient d' une manière curieuse d' ailleurs car ils interceptaient les colis destinés aux inciviques emprisonnés à la Citadelle et à Saint-Léonard et les distribuaient aux anciens déportés. Par la suite, il y eu des pensions d' invalidité, mais personnellement, je ne l' ai obtenue qu' en 1948 car jusque là, je ne savais pas que j' y avais droit.
L' horreur des camps, c' est la faim, l' épuisement, la maladie, mais c' est aussi ce que des hommes imposent à d' autres hommes ?.
Les camps, c' est la loi de la Jungle: lI y avait des sadiques parmi les gardiens, mais il y avait aussi des types bien, parmi les militaires en tout cas. Ils ne nous embrassaient pas, ils ne nous donnaient pas leur pain, mais quelques uns avaient un comportement, humain. Un jour, j'avais ramassé un bois que je voulais ramener au bloc. Un garde civil m' a flanqué une raclée. Le lendemain, un jeune soldat m'a fait ramasser un bois et m' a escorté jusqu' à mon baraquement pour que je n' aie pas d' ennuis.
Que faisaient ces soldats comme gardiens de camps ?
C' était peut être des planqués, oiu des blessés, je ne sais pas. Je n' ai jamais, parlé avec des Allemands. Comme pour moi le plus grand mépris c' est le silence, c' était un peu ma vengeance.
Il y eu des actions de dévouement dans les camps, mais c' était un peu l' inverse qui était la règle. L' être humain est ainsi fait qu' il lui est difficile de poser un acte qui met en cause sa propre survie. Des prisonniers qui, dans la vie courante se seraient battus pour défendre un ami, volaient son pain. On bascule vite. Je me souviens d' un infirmier qui, au camp, volaient des médicaments pour soigner les prisonniers. À son retour de captivité, il a été demander de l' argent à des parents de déportés en leur disant qu' ainsi il pourrait faire revenir leur fils ou leur mari. Et ces déportés étaient morts. C' est un homme qui a été complètement déboussolé par les camps.
Les camps étaient souvent dans des endroits isolés. Dachau était dans les marais et Büchenwald dans la forêt de Weimar. On rencontrait peu de civils allemands, mais on en a vus pendant les transferts et on n' a pas à s' en réjouir: ils nous lançaient des pierres, surtout les gosses.
Quand on pense à l' état physique des déportés, véritables squelettes, c' est assez abjecte.
On avait des costumes de bagnards et ils nous prenaient pour des bandits. Mais quand j' ai vu, après la guerre, tos les Allemands dire qu' ils ne savaient pas, je trouve ça dégoûtant, parce que ce n' est as vrai. À ma libération, je n' ai jamais levé la main sur un Allemand, jer n' ai jamais eu un sentiment de vengeance, mais je ne peux oublier. Trop de copains y ont laissé leur peau.
Le camp de concentration diminue la confiance qu' on peut avoir dans l' homme ?
Les camps, c' est une chose, la vie courante, c' en est une utre. Lesq hommes, ce sont des hommes. On a tout dit quand on dit cela. Ils ont leurs défauts et leurs qualités, et dans les camps, ce sont les défauts qui prennent le dessus. Et si ' on revivait les mêmes situations extrêmes, on verrait réapparaître les mêmes horreurs.
Il suffirait que le régime bascule pour que les bourreaux réapparaissent ?
Oui, c' est mon sentiment. Des Hitler, il y en a quelques uns, même parmi les hommes politiques que l' on cotoye. Il faut donc éviter de laisser le régime glisser ves l' autoritarisme, vers la xénophobie. Un pays qui semble tout à fait mûr pour la chasse aux immiggrés, c' est la France. En Belgique, pas autant je crois. Peut être parce que nous n' avons pas un homme de l' "envergure" d' un Le Pen, ou parce que les Erikson et compgnie se braquent sur les problèmes flmands Mais, il faut être attentifs, c' est sûr.
Cette interview a été recueilie par Hélène Van de Schoor, dans "Combat", du 18 février 1985...
(mise à jour du 12/12/2014, ...)
Chronologie de la libération des camps:
- Maidanek: 24 juillet 1944
- Struthof - Natwiler: septembre 1944
- Auschwitz: 27 janvier 1945
- Dora: 9 avril 1945
- Buchenwald: 11 avril 1945
- Sachsenhausen: 22 avril 1945
- Flossenburg: 23 avril 1945
- Dachau: 29 avril 1945
- Ravensbrück: 30 avril 1945
- Mauthausen: 5 mai 1945
- Stutthof: mai 1945
- Gross Rosen: première libération: 13 février 1945, puis libération définitive en mai 1945.
La liste n' est pas complète: Bergen Belsen,..., sans oublier d' autres bagnes comme celui de Breendonk,en Belgique, etc, ...
Comment pardonner, oublier, effacer l' Histoire... ? Et au nom de quoi ... ?
La volonté d' avilir:
L' histoire qui m' toujours paru la plus atroce, dans un domaine où l' indicible est pourtant le quotidien, est rapportée par Kogon (cité par Bruno Bettelheim dans "le Coeur conscient" - Colection "Réponses". Robert Laffont - 1977):
"Un groupe de prisonniers juifs travaillaient à côté d' un groupe de risonniers polonais. Le SS qui les surveillait remarquant deux Juifs qui selon lui ralentissaient le rythme de leur travail, leur ordonna de se coucher dans le fossé et appela un prisonnier polonais S. pour les enterrer vivants. S. pétrifié de terreur et d' angoisse, refusa d' obéir. Le SS lui tapa dessus avec une pelle, mais S. persista dans son refus.
"Le SS ordonna aux deux Juifs de sortir du fossé et S. d' y entrer et ax deux Juifs d' enterrer le Polkonais. E proie à une anxiété mortelle, espérant échapper à ce sort eux-mêmes, ils jetèrent de la terre sur leur codétenu. Lorsque seule la tête de S. demeura visible, le SS leur ordonna de s' arrêter et de le déterrer.
"Une fois S. hors du fossé, les deux Juifs reçurent l' ordre d' y retourner et cette fois, S. obéit à l' injonction renouvelée de les enterrer, peut être parce qu' ils ' avaient pas refusé de l' enterrer lui, pet être parce ce qu' il espérait qu' ils seraient épargnés à la dernière minute. Mais cette fois, le SS e fit pas grâce.".
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